Vingt mille lieues sous les mers

Veinte mil leguas de viaje submarino

   VI

   Capítulo 6

   L'ARCHIPEL GREC

   El archipiélago griego

   Le lendemain, 12 février, au lever du jour, le Nautilus remonta à la surface des flots. Je me précipitai sur la plate-forme. A trois milles dans le sud se dessinait la vague silhouette de Péluse. Un torrent nous avait portés d'une mer à l'autre. Mais ce tunnel, facile à descendre, devait être impraticable à remonter.

   Al día siguiente, 12 de febrero, al despuntar el día, el Nautilus emergió a la superficie. Yo me precipité a la plataforma. A tres millas, al Sur, se dibujaba vagamente la silueta de Pelusa. Un torrente nos había llevado de un mar a otro. Pero ese túnel, de fácil descenso, debía ser impracticable en sentido opuesto.

   Vers sept heures, Ned et Conseil me rejoignirent. Ces deux inséparables compagnons avaient tranquillement dormi, sans se préoccuper autrement des prouesses du Nautilus.

   Hacia las siete de la mañana, Ned y Conseil se unieron a mí en la plataforma. Los dos inseparables compañeros habían dormido tranquilamente, sin preocuparse de las proezas realizadas mientras tanto por el Nautilus.

   «Eh bien, monsieur le naturaliste, demanda le Canadien d'un ton légèrement goguenard, et cette Méditerranée?

   El canadiense se dirigió a mí y me preguntó con un tono burlón:

-¿Qué, señor naturalista, y ese Mediterráneo?

   — Nous flottons à sa surface, ami Ned.

   -Estamos flotando en su superficie, amigo Ned.

   — Hein! fit Conseil, cette nuit même?...

   -¡Cómo! ¡Así que esta misma noche! -exclamó Conseil.

   — Oui, cette nuit même, en quelques minutes, nous avons franchi cet isthme infranchissable.

   -Sí, esta misma noche, en algunos minutos, hemos franqueado ese istmo infranqueable.

   — Je n'en crois rien, répondit le Canadien.

   -No me lo creo -respondió el canadiense.

   — Et vous avez tort, maître Land, repris-je. Cette côte basse qui s'arrondit vers le sud est la côte égyptienne.

   -Pues se equivoca, señor Land. Esa costa baja que se redondea hacia el Sur es la costa egipcia.

   — A d'autres, monsieur, répliqua l'entêté Canadien.

   -A otro con ésas, señor -replicó el testarudo canadiense.

   — Mais puisque monsieur l'affirme, lui dit Conseil, il faut croire monsieur.

   -Puesto que el señor lo afirma, Ned, hay que creer al señor.

   — D'ailleurs, Ned, le capitaine Nemo m'a fait les honneurs de son tunnel, et j'étais près de lui, dans la cage du timonier, pendant qu'il dirigeait lui-même le Nautilus à travers cet étroit passage.

   -Además, Ned, el capitán Nemo me hizo el honor de invitarme a ver su túnel. Estuve a su lado, en la cabina del timonel, mientras él mismo dirigía al Nautilus a través del estrecho paso.

   — Vous entendez, Ned? dit Conseil.

   -¿Oye usted, Ned? -dijo Conseil.

   — Et vous qui avez de si bons yeux, ajoutai-je, vous pouvez, Ned, apercevoir les jetées de Port-Saïd qui s'allongent dans la mer.»

   -Usted, que tiene tan buena vista -añadí ; puede ver desde aquí las escolleras de Port Said que se internan mar adentro.

   Le Canadien regarda attentivement.

   El canadiense miró atentamente.

   «En effet, dit-il, vous avez raison, monsieur le professeur, et votre capitaine est un maître homme. Nous sommes dans la Méditerranée. Bon. Causons donc, s'il vous plaît, de nos petites affaires, mais de façon à ce que personne ne puisse nous entendre.»

   -En efecto, tiene usted razón, señor profesor, y su capitán es un hombre extraordinario. Estamos en el Mediterráneo. Bien. Charlemos, pues, si le parece, de nuestros asuntos, pero sin que nadie pueda oírnos.

   Je vis bien où le Canadien voulait en venir. En tout cas, je pensai qu'il valait mieux causer, puisqu'il le désirait, et tous les trois nous allâmes nous asseoir près du fanal, où nous étions moins exposés à recevoir l'humide embrun des lames.

   Comprendí la intención del canadiense. En todo caso, pensé que más valía hablar, puesto que así lo deseaba, y nos fuimos los tres a sentarnos cerca del fanal, donde estaríamos menos expuestos a las salpicaduras de las olas.

   «Maintenant, Ned, nous vous écoutons, dis-je. Qu'avez-vous à nous apprendre?

   -Le escuchamos, Ned -le dije-, ¿qué es lo que tiene usted que comunicarnos?

   — Ce que j'ai à vous apprendre est très simple, répondit le Canadien. Nous sommes en Europe, et avant que les caprices du capitaine Nemo nous entraînent jusqu'au fond des mers polaires ou nous ramènent en Océanie, je demande à quitter le Nautilus. »

   -Lo que tengo que comunicarles es muy sencillo. Estamos en Europa, y antes de que los caprichos del capitán nos lleven al fondo de los mares polares o de nuevo a Oceanía, debemos abandonar el Nautilus.

   J'avouerai que cette discussion avec le Canadien m'embarrassait toujours. Je ne voulais en aucune façon entraver la liberté de mes compagnons, et cependant je n'éprouvais nul désir de quitter le capitaine Nemo. Grâce à lui, grâce à son appareil, je complétais chaque jour mes études sous-marines, et je refaisais mon livre des fonds sous-marins au milieu même de son élément. Retrouverais-je jamais une telle occasion d'observer les merveilles de l'Océan? Non, certes! Je ne pouvais donc me faire à cette idée d'abandonner le Nautilus avant notre cycle d'investigations accompli.

   Debo confesar que continuaba resultándome embarazosa esa discusión con el canadiense. Yo no quería de ninguna forma coartar la libertad de mis compañeros, y sin embargo no tenía el menor deseo de dejar al capitán Nemo. Gracias a él, gracias a su aparato, iba yo completando cada día mis estudios oceanográficos y reescribiendo mi libro sobre los fondos submarinos en el seno mismo de su elemento. Ciertamente, jamás volvería a tener una ocasión semejante de observar las maravillas del océano. Yo no podía, pues, hacerme a la idea de abandonar el Nautilus antes de haber completado el ciclo de mis investigaciones.

   «Ami Ned, dis-je, répondez-moi franchement. Vous ennuyez-vous à bord? Regrettez-vous que la destinée vous ait jeté entre les mains du capitaine Nemo?»

   -Amigo Ned, respóndame francamente. ¿Se aburre usted a bordo? ¿Lamenta que el destino le haya lanzado en manos del capitán Nemo?

   Le Canadien resta quelques instants sans répondre. Puis, se croisant les bras:

   Durante algunos instantes, el canadiense guardó silencio. Luego, cruzándose de brazos, dijo:

   «Franchement, dit-il, je ne regrette pas ce voyage sous les mers. Je serai content de l'avoir fait; mais pour l'avoir fait, il faut qu'il se termine. Voilà mon sentiment.

   -Francamente, no me pesa este viaje bajo el mar. Y me sentiré contento de haberlo hecho. Pero para haberlo hecho, menester es que haya terminado. Ésa es mi opinión.

   — Il se terminera, Ned.

   -Terminará, Ned.

   — Où et quand?

   -¿Dónde y cuándo?

   — Où? je n'en sais rien. Quand? je ne peux le dire, ou plutôt je suppose qu'il s'achèvera, lorsque ces mers n'auront plus rien à nous apprendre. Tout ce qui a commencé a forcément une fin en ce monde.

   -¿Dónde? No lo sé. ¿Cuándo? No puedo decirlo. Supongo que acabará cuando estos mares no tengan ya nada que enseñarnos. Todo lo que tiene comienzo tiene forzosamente fin en este mundo.

   — Je pense comme monsieur, répondit Conseil, et il est fort possible qu'après avoir parcouru toutes les mers du globe, le capitaine Nemo nous donne la volée à tous trois.

   -Yo pienso como el señor -dijo Conseil-, y es muy posible que tras haber recorrido todos los mares del Globo, el capitán Nemo nos dé el vuelo a los tres.

   — La volée! s'écria le Canadien. Une volée, voulez-vous dire?

   -¡El vuelo! -exclamó el canadiense -¿Un voleo, quiere decir?

   — N'exagérons pas, maître Land, repris-je. Nous n'avons rien à craindre du capitaine, mais je ne partage pas non plus les idées de Conseil. Nous sommes maîtres des secrets du Nautilus, et je n'espère pas que son commandant, pour nous rendre notre liberté, se résigne à les voir courir le monde avec nous.

   -No exageremos, señor Land. No tenemos nada que temer del capitán Nemo, pero tampoco comparto la esperanza de Conseil. Conocemos los secretos del Nautilus, y no creo que su comandante tome el riesgo de verlos correr por el mundo, por darnos la libertad.

   — Mais alors, qu'espérez-vous donc? demanda le Canadien.

   -Pero, entonces, ¿a qué espera usted? -preguntó el canadiense.

   — Que des circonstances se rencontreront dont nous pourrons, dont nous devrons profiter, aussi bien dans six mois que maintenant.

   -A que se presenten circunstancias favorables, que podremos y deberemos aprovechar, ya sea ahora ya dentro de seis meses.

   — Ouais! fit Ned Land. Et où serons-nous dans six mois, s'il vous plaît, monsieur le naturaliste?

   -¡Ya, ya! -dijo Ned Land-. ¿Y dónde cree que estaremos dentro de seis meses, señor naturalista?

   — Peut-être ici, peut-être en Chine. Vous le savez, le Nautilus est un rapide marcheur. Il traverse les océans comme une hirondelle traverse les airs, ou un express les continents. Il ne craint point les mers fréquentées. Qui nous dit qu'il ne va pas rallier les côtes de France, d'Angleterre ou d'Amérique, sur lesquelles une fuite pourra être aussi avantageusement tentée qu'ici?

   -Tal vez aquí, tal vez en China. Usted sabe cómo corre el Nautilus. Atraviesa los océanos como una golondrina el aire o un exprés los continentes. No rehúye los mares frecuentados. ¿Quién nos dice que no va a aproximarse a las costas de Francia, de Inglaterra o de América, en las que podríamos intentarla evasión tan ventajosamente como aquí?

   — Monsieur Aronnax, répondit le Canadien, vos arguments pèchent par la base. Vous parlez au futur: «Nous serons là! Nous serons ici!» Moi je parle au présent: «Nous sommes ici, et il faut en profiter.»»

   -Señor Aronnax, sus argumentos se caen por la base. Habla usted en futuro: «Estaremos allí… estaremos allá-… ». Yo hablo en presente: «Ahora estamos aquí, y hay que aprovechar la ocasión».

   J'étais pressé de près par la logique de Ned Land, et je me sentais battu sur ce terrain. Je ne savais plus quels arguments faire valoir en ma faveur.

   Puesto contra el muro por la lógica de Ned Land y sintiéndome batido en ese terreno, no sabía ya a qué argumentos apelar.

   «Monsieur, reprit Ned, supposons, par impossible, que le capitaine Nemo vous offre aujourd'hui même la liberté. Accepterez-vous?

   -Oiga, supongamos, por imposible que sea, que el capitán Nemo le ofreciera hoy mismo la libertad. ¿Qué haría usted?

   — Je ne sais, répondis-je.

   -No lo sé -le respondí.

   — Et s'il ajoute que cette offre qu'il vous fait aujourd'hui, il ne la renouvellera pas plus tard, accepterez-vous?»

   -Y si añadiera que esa oferta no volvería a hacérsela nunca más, ¿aceptaría usted?

   Je ne répondis pas.

   No respondí.

   «Et qu'en pense l'ami Conseil? demanda Ned Land.

   -¿Y qué es lo que piensa el amigo Conseil? -preguntó Ned Land.

   — L'ami Conseil, répondit tranquillement ce digne garçon, l'ami Conseil n'a rien à dire. Il est absolument désintéressé dans la question. Ainsi que son maître, ainsi que son camarade Ned, il est célibataire. Ni femme, ni parents, ni enfants ne l'attendent au pays. Il est au service de monsieur, il pense comme monsieur, il parle comme monsieur, et, à son grand regret, on ne doit pas compter sur lui pour faire une majorité. Deux personnes seulement sont en présence: monsieur d'un côté, Ned Land de l'autre. Cela dit, l'ami Conseil écoute, et il est prêt à marquer les points.»

   -El amigo Conseil -respondió plácidamente el interrogado -no tiene nada que decir. Está absolutamente desinteresado. Al igual que el señor y que su camarada Ned, es soltero. Ni mujer, ni hijos, ni parientes le esperan. Está al servicio del señor, piensa como el señor, habla como él, y por eso, y sintiéndolo mucho, no debe contarse con él para formar mayoría. Dos personas tan sólo están en presencia: el señor, de un lado, y Ned Land, de otro. Dicho esto, el amigo Conseil escucha y está dispuesto a marcar los tantos.

   Je ne pus m'empêcher de sourire, à voir Conseil annihiler si complètement sa personnalité. Au fond, le Canadien devait être enchanté de ne pas l'avoir contre lui.

   No pude impedirme sonreír al ver cómo Conseil aniquilaba por completo su personalidad. En el fondo, el canadiense debía estar encantado de no tenerlo contra él.

   «Alors, monsieur, dit Ned Land, puisque Conseil n'existe pas, ne discutons qu'entre nous deux. J'ai parlé, vous m'avez entendu. Qu'avez-vous à répondre?»

   -Entonces, señor Aronnax, puesto que Conseil no existe, discutámoslo entre los dos. Yo he hablado ya y usted me ha oído. ¿Qué tiene que responder?

   Il fallait évidemment conclure, et les faux-fuyants me répugnaient.

   Era evidente que había que concluir y me repugnaba recurrir a más evasivas.

   «Ami Ned, dis-je, voici ma réponse. Vous avez raison contre moi, et mes arguments ne peuvent tenir devant les vôtres. Il ne faut pas compter sur la bonne volonté du capitaine Nemo. La prudence la plus vulgaire lui défend de nous mettre en liberté. Par contre, la prudence veut que nous profitions de la première occasion de quitter le Nautilus.

   -Amigo Ned, he aquí mi respuesta. Tiene usted razón, y mis argumentos no resisten a los suyos. No podemos contar con la buena volunta del capitán Nemo. La más elemental prudencia le prohibe ponernos en libertad. Por el contrario, la prudencia exige que aprovechemos la primera ocasión de evadirnos del Nautilus.

   — Bien, monsieur Aronnax, voilà qui est sagement parlé.

   -Bien, señor Aronnax, eso es hablar razonablemente.

   — Seulement, dis-je, une observation, une seule. Il faut que l'occasion soit sérieuse. Il faut que notre première tentative de fuite réussisse; car si elle avorte, nous ne retrouverons pas l'occasion de la reprendre, et le capitaine Nemo ne nous pardonnera pas.

   -Sin embargo, quiero hacer una observación, una sola. Es menester que la ocasión sea seria. Es preciso que nuestra primera tentativa de evasión tenga éxito, pues si se aborta, no tendremos la oportunidad de hallar una segunda ocasión, y el capitán Nemo no nos perdonará.

   — Tout cela est juste, répondit le Canadien. Mais votre observation s'applique à toute tentative de fuite, qu'elle ait lieu dans deux ans ou dans deux jours. Donc, la question est toujours celle-ci: si une occasion favorable se présente, il faut la saisir.

   -Eso es muy sensato -respondió el canadiense-. Pero su observación es aplicable a toda tentativa de huida, ya sea dentro de dos años o de dos días. Luego la cuestión continúa siendo ésta; si se presenta una ocasión favorable, hay que aprovecharla.

   — D'accord. Et maintenant, me direz-vous. Ned, ce que vous entendez par une occasion favorable?

   -De acuerdo. Y ahora, dígame, Ned, ¿qué es lo que entiende usted por una ocasión favorable?

   — Ce serait celle qui. par une nuit sombre, amènerait le Nautilus à peu de distance d'une côte européenne.

   -La que nos depararía la proximidad del Nautilus a una costa europea en una noche oscura.

   €” Et vous tenteriez de vous sauver à la nage?

   -¿Y trataría usted de escapar a nado?

   Oui, si nous étions suffisamment rapprochés d'un rivage, et si le navire flottait à la surface. Non, si nous étions éloignés, et si le navire naviguait sous les eaux.

   -Sí, si estuviéramos a escasa distancia de la orilla y si el navío flotara en la superficie. No, si estuviéramos demasiado alejados y con el barco entre dos aguas.

   — Et dans ce cas?

   -¿Y en ese caso?

   — Dans ce cas, je chercherais à m'emparer du canot. Je sais comment il se manoeuvre. Nous nous introduirions à l'intérieur, et les boulons enlevés, nous remonterions à la surface, sans même que le timonier, placé à l'avant, s'aperçût de notre fuite.

   -En ese caso, trataría de apoderarme de la canoa. Sé cómo hay que maniobrar para ello. Nos introduciríamos en el interior, y una vez quitados los tornillos, remontaríamos a la superficie sin que tan siquiera el timonel, situado a proa, se diera cuenta de nuestra huida.

   — Bien, Ned. Épiez donc cette occasion; mais n'oubliez pas qu'un échec nous perdrait.

   -Bien, Ned. Pues aceche esa ocasión, pero no olvide que un fracaso sería nuestra perdición.

   — Je ne l'oublierai pas, monsieur.

   -No lo olvidaré, créame.

   — Et maintenant, Ned, voulez-vous connaître toute ma pensée sur votre projet?

   -Y ahora, Ned, ¿quiere conocer mi opinión sobre su proyecto?

   — Volontiers, monsieur Aronnax.

   -Naturalmente, señor Aronnax.

   — Eh bien, je pense — je ne dis pas j'espère — je pense que cette occasion favorable ne se présentera pas.

   -Pues bien, pienso (no digo espero) que esa ocasión favorable no va a presentarse.

   — Pourquoi cela?

   -¿Por qué?

   — Parce que le capitaine Nemo ne peut se dissimuler que nous n'avons pas renoncé à l'espoir de recouvrer notre liberté, et qu'il se tiendra sur ses gardes, surtout dans les mers et en vue des côtes européennes.

   -Porque el capitán Nemo no puede ignorar que no hemos renunciado a la esperanza de recuperar nuestra libertad, y por tanto se mantendrá en guardia, sobre todo en las proximidades de las costas europeas.

   — Je suis de l'avis de monsieur, dit Conseil.

   -Estoy de acuerdo con el señor -dijo Conseil.

   — Nous verrons bien, répondit Ned Land, qui secouait la tête d'un air déterminé.

   -Ya veremos -respondió Ned Land, que movía la cabeza en un gesto de determinación.

   — Et maintenant, Ned Land, ajoutai-je, restons-en là. Plus un mot sur tout ceci. Le jour où vous serez prêt, vous nous préviendrez et nous vous suivrons. Je m'en rapporte complètement à vous.»

   -Y ahora, Ned, dejemos esto. Ni una palabra más sobre ello. El día que esté usted dispuesto, nos lo dirá y nosotros le seguiremos. Lo dejo en sus manos.

   Cette conversation, qui devait avoir plus tard de si graves conséquences, se termina ainsi. Je dois dire maintenant que les faits semblèrent confirmer mes prévisions au grand désespoir du Canadien. Le capitaine Nemo se défiait-il de nous dans ces mers fréquentées, ou voulait-il seulement se dérober à la vue des nombreux navires de toutes nations qui sillonnent la Méditerranée? Je l'ignore, mais il se maintint le plus souvent entre deux eaux et au large des côtes. Ou le Nautilus émergeait, ne laissant passer que la cage du timonier, ou il s'en allait à de grandes profondeurs, car entre l'archipel grec et l'Asie Mineure nous ne trouvions pas le fond par deux mille mètres.

   Así terminó esta conversación, que habría de tener más tarde tan graves consecuencias. Debo decir que los hechos parecieron confirmar mis previsiones, para desesperación del canadiense. ¿Desconfiaba de nosotros el capitán Nemo en esos mares tan frecuentados, o queria simplemente no ofrecerse a la vista de los numerosos barcos de todas las nacionalidades que surcan el Mediterráneo? Lo ignoro, pero lo cierto es que se mantuvo la mayor parte del tiempo en inmersión y a gran distancia de la costa. Cuando emergía, lo hacía tan sólo mínimamente, asomando la cabina del timonel, pero con más frecuencia se sumergía a grandes profundidades, pues entre el archipiélago griego y el Asia Menor no hallábamos fondo a dos mil metros.

   Aussi, je n'eus connaissance de l'île de Carpathos, l'une des Sporades, que par ce vers de Virgile que le capitaine Nemo me cita, en posant son doigt sur un point du planisphère:

   Así, sólo supe de la proximidad de la isla de Cárpatos, una de las Espórades, por el verso de Virgilio que me recitó el capitán Nemo al tiempo que posaba su dedo en un punto del planisferio:

   Est in Carpathio Neptuni gurgite vates
Coeruleus Proteus...

   Est in Carpathio Neptuni gurgite vates
Caeruleus Proteus…

   C'était, en effet, l'antique séjour de Protée, le vieux pasteur des troupeaux de Neptune, maintenant l'île de Scarpanto, située entre Rhodes et la Crète. Je n'en vis que les soubassements granitiques à travers la vitre du salon.

Le lendemain, 14 février, je résolus d'employer quelques heures à étudier les poissons de l'Archipel; mais par un motif quelconque, les panneaux demeurèrent hermétiquement fermés. En relevant la direction du Nautilus, je remarquai qu'il marchait vers Candie, l'ancienne île de Crète. Au moment où je m'étais embarqué sur I'Abraham-Lincoln, cette île venait de s'insurger tout entière contre le despotisme turc. Mais ce qu'était devenue cette insurrection depuis cette époque, je l'ignorais absolument, et ce n'était pas le capitaine Nemo, privé de toute communication avec la terre, qui aurait pu me l'apprendre.

   Era, en efecto, la antigua residencia de Proteo, el viejo pastor de los rebaños de Neptuno, y la actual isla de Escarpanto, situada entre Rodas y Creta. Tan sólo pude ver su basamento granítico a través de los cristales del salón.

Al día siguiente, 14 de febrero, decidí emplear algunas horas en estudiar los peces del archipiélago, pero por un motivo desconocido las portillas permanecieron herméticamente cerradas. Por la dirección del Nautilus observé que marchaba hacia Candía, la antigua isla de Creta. En el momento en que embarqué abordo del Abraham Lincoln, la población de la isla acababa de sublevarse contra el despotismo turco. Ignoraba absolutamente lo que hubiera acontecido con esa insurrección, y no era el capitán Nemo, privado de toda comunicación con tierra firme, quien hubiera podido informarme.

   Je ne fis donc aucune allusion à cet événement, lorsque, le soir, je me trouvai seul avec lui dans le salon. D'ailleurs, il me sembla taciturne, préoccupé. Puis, contrairement à ses habitudes, il ordonna d'ouvrir les deux panneaux du salon, et, allant de l'un à l'autre, il observa attentivement la masse des eaux. Dans quel but? Je ne pouvais le deviner, et, de mon côté. j'employai mon temps à étudier les poissons qui passaient devant mes yeux.

   No hice, pues, ninguna alusión a tal acontecimiento cuando, por la tarde, me hallé a solas con él en el salón. Por otra parte, me pareció taciturno y preocupado. Luego, contrariamente a sus costumbres, ordenó abrir las dos portillas del salón y yendo de una a otra observó atentamente el mar. ¿Con qué fin? Era algo que no podía yo adivinar, y por mi parte me puse a observar los peces que pasaban ante mis ojos.

   Entre autres, je remarquai ces gobies aphyses, citées par Aristote et vulgairement connues sous le nom de «loches de mer», que l'on rencontre particulièrement dans les eaux salées avoisinant le delta du Nil. Près d'elles se déroulaient des pagres à demi phosphorescents, sortes de spares que les Égyptiens rangeaient parmi les animaux sacrés, et dont l'arrivée dans les eaux du Reuve, dont elles annonçaient le fécond débordement, était fêtée par des cérémonies religieuses. Je notai également des cheilines longues de trois décimètres, poissons osseux à écailles transparentes, dont la couleur livide est mélangée de taches rouges; ce sont de grands mangeurs de végétaux marins, ce qui leur donne un goût exquis; aussi ces cheilines étaient-elles très recherchées des gourmets de l'ancienne Rome, et leurs entrailles, accommodées avec des laites de murènes, des cervelles de paons et des langues de phénicoptères, composaient ce plat divin qui ravissait Vitellius.

   Entre otros muchos vi esos gobios citados por Aristóteles y vulgarmente conocidos con el nombre de lochas de mar, que se encuentran particularmente en las aguas saladas próximas al delta del Nilo. Cerca de ellos evolucionaban pagros semifosforescentes, especie de esparos a los que los egipcios colocaban entre los animales sagrados, y cuya llegada a las aguas del río, anunciadora de su fecundo desbordamiento, era celebrada con ceremonias religiosas. Vi también unos déntalos de tres decímetros de longitud, peces óseos de escamas transparentes, de un color lívido mezclado con manchas rojas; son grandes devoradores de vegetales marinos, lo que les da ese gusto exquisito tan apreciado por los gastrónomos de la antigua Roma, que los pagaban a alto precio.

Sus entrañas, mezcladas con el licor seminal de las murenas, los sesos de pavo real y las lenguas de los fenicópteros, componían ese plato divino que tanto gustaba al emperador Vitelio.

   Un autre habitant de ces mers attira mon attention et ramena dans mon esprit tous les souvenirs de l'antiquité. Ce fut le rémora qui voyage attaché au ventre des requins; au dire des anciens, ce petit poisson, accroché à la carène d'un navire, pouvait l'arrêter dans sa marche, et l'un d'eux, retenant le vaisseau d'Antoine pendant la bataille d'Actium, facilita ainsi la victoire d'Auguste. A quoi tiennent les destinées des nations! J'observai également d'admirables anthias qui appartiennent à l'ordre des lutjans, poissons sacrés pour les Grecs qui leur attribuaient le pouvoir de chasser les monstres marins des eaux qu'ils fréquentaient; leur nom signifie, fleur, et ils le justifiaient par leurs couleurs chatoyantes, leurs nuances comprises dans la gamme du rouge depuis la pâleur du rose jusqu'à l'éclat du rubis, et les fugitifs reflets qui moiraient leur nageoire dorsale. Mes yeux ne pouvaient se détacher de ces merveilles de la mer, quand ils furent frappés soudain par une apparition inattendue.

   Otro habitante de esos mares atrajo mi atención y me hizo rememorar la Antigüedad. Era la rémora, que viaja adherida al vientre de los tiburones. Al decir de los antiguos, este pequeño pez, adosado por su ventosa a la quilla de un navío, podía detener su marcha, y uno de ellos, al retener así la nave de Antonio durante la batalla de Actium, facilitó la victoria de Augusto. ¡De lo que depende el destino de las naciones!

Vi también admirables antias, pertenecientes a la familia de los pércidos, peces sagrados para los griegos, que les atribuyen el poder de expulsar a los monstruos marinos de las aguas que frecuentaban; su nombre significa ‘flor’, y lo justificaban por sus colores bellísimos, que recorrían toda la gama del rojo, desde el rosa pálido hasta el brillo del rubí, y los fugitivos reflejos que tornasolaban su aleta dorsal.

   Au milieu des eaux, un homme apparut, un plongeur portant à sa ceinture une bourse de cuir. Ce n'était pas un corps abandonné aux flots. C'était un homme vivant qui nageait d'une main vigoureuse, disparaissant parfois pour aller respirer à la surface et replongeant aussitôt.

   Mis ojos no podían apartarse de esas maravillas del mar, cuando súbitamente vieron una insólita aparición. La de un hombre en medio de las aguas, un hombre con una bolsa de cuero en su cintura. No era un cuerpo abandonado al mar, era un hombre vivo que nadaba vigorosamente. El hombre apareció y desapareció varias veces. Ascendía para respirar en la superficie y buceaba nuevamente.

   Je me retournai vers le capitaine Nemo, et d'une voix émue:

   Me volví hacia el capitán Nemo, emocionado:

   «Un homme! un naufragé! m'écriai-je. Il faut le sauver à tout prix!»

   -¡Un hombre! ¡Un náufrago! ¡Hay que salvarle a toda costa!

   Le capitaine ne me répondit pas et vint s'appuyer à la vitre.

   El capitán no me respondió y se acercó al cristal.

   L'homme s'était rapproché, et, la face collée au panneau, il nous regardait.

   El hombre se había aproximado también y, con la cara pegada al cristal, nos miraba.

   A ma profonde stupéfaction, le capitaine Nemo lui fit un signe. Le plongeur lui répondit de la main, remonta immédiatement vers la surface de la mer, et ne reparut plus.

   Profundamente estupefacto, vi cómo el capitán Nemo le hacía una señal.

El buceador le respondió con un gesto de la mano, ascendió inmediatamente a la superficie y ya no volvió más.

   «Ne vous inquiétez pas, me dit le capitaine. C'est Nicolas, du cap Matapan, surnommé le Pesce. Il est bien connu dans toutes les Cyclades. Un hardi plongeur! L'eau est son élément, et il y vit plus que sur terre, allant sans cesse d'une île à l'autre et jusqu'à la Crète.

   -No se inquiete -me dijo el capitán-. Es Nicolás, del cabo Matapán, apodado «El Pez». Es muy conocido en todas las Cícladas. Un audaz buceador. El agua es su elemento. Vive más en el agua que en tierra, yendo sin cesar de una isla a otra y hasta a Creta.

   — Vous le connaissez, capitaine?

   -¿Le conoce usted, capitán?

   — Pourquoi pas, monsieur Aronnax?»

   -¿Por qué no, señor Aronnax?

   Cela dit, le capitaine Nemo se dirigea vers un meuble placé près du panneau gauche du salon. Près de ce meuble, je vis un coffre cerclé de fer, dont le couvercle portait sur une plaque de cuivre le chiffre du Nautilus, avec sa devise Mobilis in mobile.

   Dicho eso, el capitán Nemo se dirigió hacia un mueble situado a la izquierda del salón. Al lado del mueble había un cofre de hierro cuya tapa tenía una placa de cobre con la inicial del Nautilus grabada, así como su divisa Mobilis in mobile.

   En ce moment, le capitaine, sans se préoccuper de ma présence, ouvrit le meuble, sorte de coffre-fort qui renfermait un grand nombre de lingots.

   Sin preocuparse de mi presencia, el capitán abrió el mueble, une especie de caja fuerte, que contenía un gran número de lingotes.

   C'étaient des lingots d'or. D'où venait ce précieux métal qui représentait une somme énorme? Où le capitaine recueillait-il cet or, et qu'allait-il faire de celui-ci?

   Eran lingotes de oro. ¿De dónde procedían esos lingotes que representaban una fortuna enorme? ¿Dónde había obtenido ese oro el capitán y qué iba a hacer con él?

   Je ne prononçai pas un mot. Je regardai. Le capitaine Nemo prit un à un ces lingots et les rangea méthodiquement dans le coffre qu'il remplit entièrement. J'estimai qu'il contenait alors plus de mille kilogrammes d'or, c'est-à-dire près de cinq millions de francs.

   Sin pronunciar una palabra, le miraba. El capitán Nemo cogió uno a uno los lingotes y los colocó metódicamente en el cofre de hierro hasta llenarlo por completo. Yo evalué su peso en más de mil kilogramos de oro, es decir, en unos cinco millones de francos.

   Le coffre fut solidement fermé, et le capitaine écrivit sur son couvercle une adresse en caractères qui devaient appartenir au grec moderne.

   Una vez hubo cerrado el cofre, el capitán Nemo escribió sobre su tapa unas palabras que por sus caracteres debían pertenecer al griego moderno.

   Ceci fait, le capitaine Nemo pressa un bouton dont le fil correspondait avec le poste de l'équipage. Quatre homme parurent, et non sans peine ils poussèrent le coffre hors du salon. Puis, j'entendis qu'ils le hissaient au moyen de palans sur l'escalier de fer.

   Hecho esto, el capitán Nemo pulsó un timbre. Poco después, aparecieron cuatro hombres. No sin esfuerzo, se llevaron el cofre del salón. Luego oí cómo lo izaban por medio de palancas por la escalera de hierro.

   En ce moment, le capitaine Nemo se tourna vers moi:

   El capitán Nemo se volvió hacia mí:

   «Et vous disiez. monsieur le professeur? me demanda-t-il.

   -¿Decía usted, señor profesor?

   — Je ne disais rien, capitaine.

   -No decía nada, capitán.

   — Alors, monsieur, vous me permettrez de vous souhaiter le bonsoir.»

   -Entonces, permítame desearle una buena noche.

   Et sur ce, le capitaine Nemo quitta le salon.

   El capitán Nemo salió.

   Je rentrai dans ma chambre très intrigué, on le conçoit. J'essayai vainement de dormir. Je cherchais une relation entre l'apparition de ce plongeur et ce coffre rempli d'or. Bientôt, je sentis à certains mouvements de roulis et de tangage, que le Nautilus quittant les couches inférieures revenait à la surface des eaux.

   Yo volví a mi camarote, muy intrigado, como puede suponerse. Traté en vano de dormir. Buscaba una relación entre la aparición del buceador y ese cofre lleno de oro. Luego, por los movimientos de balanceo y de cabeceo que hacía el Nautilus, me di cuenta de que había emergido a la superficie.

   Puis, j'entendis un bruit de pas sur la plate-forme. Je compris que l'on détachait le canot, qu'on le lançait à la mer. Il heurta un instant les flancs du Nautilus, et tout bruit cessa.

   Oí un ruido de pasos sobre la plataforma y supuse que estaban botando la canoa al mar. Se oyó el ruido del bote al chocar con el flanco del Nautilus, y luego fue el silencio.

   Deux heures après, le même bruit, les mêmes allées et venues se reproduisaient. L'embarcation, hissée à bord, était rajustée dans son alvéole, et le Nautilus se replongeait sous les flots.

   Dos horas después, se reprodujeron los mismos ruidos, las mismas idas y venidas. La embarcación, izada a bordo, había sido encajada en su alvéolo, y el Nautilus volvió a sumergirse.

   Ainsi donc, ces millions avaient été transportés à leur adresse. Sur quel point du continent? Quel était le correspondant du capitaine Nemo?

   Así, pues, esos millones habían sido transportados a su destino. ¿A qué lugar del continente? ¿Quién era el corresponsal del capitán Nemo?

   Le lendemain, je racontai à Conseil et au Canadien les événements de cette nuit, qui surexcitaient ma curiosité au plus haut point. Mes compagnons ne furent pas moins surpris que moi.

   Al día siguiente, conté a Conseil y al canadiense los acontecimientos de aquella noche que tanto sobreexcitaban mi curiosidad. Mis compañeros se manifestaron no menos sorprendidos que yo.

   «Mais où prend-il ces millions?» demanda Ned Land.

   -Pero ¿de dónde saca esos millones? -preguntó Ned Land.

   A cela, pas de réponse possible. Je me rendis au salon après avoir déjeuné, et je me mis au travail. Jusqu'à cinq heures du soir, je rédigeai mes notes. En ce moment — devais-je l'attribuer à une disposition personnelle — je sentis une chaleur extrême, et je dus enlever mon vêtement de byssus. Effet incompréhensible, car nous n'étions pas sous de hautes latitudes, et d'ailleurs le Nautilus, immergé, ne devait éprouver aucune élévation de température. Je regardai le manomètre. Il marquait une profondeur de soixante pieds, à laquelle la chaleur atmosphérique n'aurait pu atteindre.

   No había respuesta posible a esa pregunta. Me dirigí al salón, después de haber desayunado, y me puse a trabajar. Hasta las cinco de la tarde estuve redactando mis notas. En aquel momento sentí un calor extremo, y atribuyéndolo a una disposición personal, me quité mis ropas de biso. Era incomprensible, en las latitudes en que nos hallábamos, y además, el Nautilus en inmersión no debía experimentar ninguna elevación de temperatura. Miré el manómetro y vi que marcaba una profundidad de sesenta pies, inalcanzable para el calor atmosférico.

   Je continuai mon travail. mais la température s'éleva au point de devenir intolérable.

   Continué trabajando, pero la temperatura se elevó hasta hacerse intolerable.

   «Est-ce que le feu serait à bord?» me demandai-je.

   «¿Habrá fuego a bordo?», me pregunté.

   J'allais quitter le salon, quand le capitaine Nemo entra. Il s'approcha du thermomètre, le consulta, et se retournant vers moi:

   Iba a salir del salón, cuando entró el capitán Nemo. Se acercó al termómetro, lo consultó y se volvió hacia mí.

   «Quarante-deux degrés, dit-il.

   -Cuarenta y dos grados -dijo.

   — Je m'en aperçois, capitaine, répondis-je, et pour peu que cette chaleur augmente, nous ne pourrons la supporter.

   -Ya me doy cuenta, capitán, y si este calor aumenta no podremos soportarlo.

   — Oh! monsieur le professeur, cette chaleur n'augmentera que si nous le voulons bien.

   -¡Oh!, señor profesor, que el calor aumente depende de nosotros.

   — Vous pouvez donc la modérer à votre gré?

   -¿Puede usted moderarlo a voluntad?

   — Non, mais je puis m'éloigner du foyer qui la produit.

   -No, pero puedo alejarme del foco que lo produce.

   — Elle est donc extérieure?

   -¿Es, pues, exterior?

   — Sans doute. Nous flottons dans un courant d'eau bouillante.

   -Sí. Estamos en una corriente de agua hirviente.

   — Est-il possible? m'écriai-je.

   -¿Es posible?

   — Regardez.»

   -Mire.

   Les panneaux s'ouvrirent, et je vis la mer entièrement blanche autour du Nautilus. Une fumée de vapeurs sulfureuses se déroulait au milieu des flots qui bouillonnaient comme l'eau d'une chaudière. J'appuyai ma main sur une des vitres, mais la chaleur était telle que je dus la retirer.

   Se abrieron las portillas y vi el mar completamente blanco en torno al Nautilus. Un torbellino de vapores sulfurosos se desarrollaba en medio de las aguas que hervían como si estuvieran en una caldera. Apoyé la mano en uno de los cristales, pero el calor era tan intenso que hube de retirarla.

   «Où sommes-nous? demandai-je.

   -¿Dónde estamos?

   — Près de l'île Santorin, monsieur le professeur, me répondit le capitaine, et précisément dans ce canal qui sépare Néa-Kamenni de Paléa-Kamenni. J'ai voulu vous donner le curieux spectacle d'une éruption sous-marine.

   -Cerca de la isla Santorin, señor profesor -me respondió el capitán-, y precisamente en el canal que separa la Nea Kamenni de la Palea Kamenni. He querido ofrecerle el curioso espectáculo de una erupción submarina.

   Je croyais, dis-je, que la formation de ces îles nouvelles était terminée.

   -Yo creía que la formación de estas nuevas islas había terminado.

   — Rien n'est jamais terminé dans les parages volcaniques, répondit le capitaine Nemo, et le globe y est toujours travaillé par les feux souterrains. Déjà, en l'an dix-neuf de notre ère, suivant Cassiodore et Pline, une île nouvelle, Théia la divine, apparut à la place même où se sont récemment formés ces îlots. Puis, elle s'abîma sous les flots, pour se remontrer en l'an soixante-neuf et s'abîmer encore une fois. Depuis cette époque jusqu'à nos jours, le travail plutonien fut suspendu. Mais, le 3 février 1866, un nouvel îlot, qu'on nomma l'îlot de George, émergea au milieu des vapeurs sulfureuses, près de Néa-Kamenni, et s'y souda, le 6 du même mois. Sept jours après, le 13 février, l'îlot Aphroessa parut, laissant entre Néa-Kamenni et lui un canal de dix mètres. J'étais dans ces mers quand le phénomène se produisit, et j'ai pu en observer toutes les phases. L'îlot Aphroessa, de forme arrondie, mesurait trois cents pieds de diamètre sur trente pieds de hauteur. Il se composait de laves noires et vitreuses, mêlées de fragments feldspathiques. Enfin, le 10 mars, un îlot plus petit, appelé Réka, se montra près de Néa-Kamenni, et depuis lors, ces trois îlots, soudés ensemble, ne forment plus qu'une seule et même île.

   -Nada está nunca terminado en los parajes volcánicos -respondió el capitán Nemo-. El Globo está siempre siendo remodelado por los fuegos subterráneos. Ya en el año 19 de nuestra era, según Casiodoro y Plinio, apareció una isla nueva, Theia la divina, en el lugar mismo en que se han formado estos islotes. Se hundió luego en el mar para reaparecer en el año 69, hasta que se hundió definitivamente. Desde entonces a nuestros días el trabajo plutónico quedó interrumpido. Pero el 3 de febrero de 1866, emergió un nuevo islote, al que se dio el nombre de George, en medio de vapores sulfurosos, cerca de Nea Kamenni, a la que quedó unida el 6 del mismo mes. Siete días después, el 13 de febrero, apareció el islote Afroesa, creando entre él y Nea Kamenni un canal de diez metros de anchura. Yo estaba por aquí cuando se produjo el fenómeno y pude observar todas sus fases. El islote Afroesa, de forma redondeada, medía trescientos pies de diámetro y tenía una altura de treinta pies. Estaba compuesto por lavas negras y vítreas, con fragmentos feldespáticos. El 10 de marzo, un islote más pequeño, llamado Reka, apareció junto a Nea Kamenni, y desde entonces, los tres islotes, soldados entre sí, no forman más que una sola isla.

   — Et le canal où nous sommes en ce moment? demandai-je.

   -¿Y este canal en el que estamos ahora?

   — Le voici, répondit le capitaine Nemo, en me montrant une carte de l'Archipel. Vous voyez que j'y ai porté les nouveaux îlots.

   -Véalo aquí -me respondió el capitán Nemo, mostrándome un mapa del archipiélago-. Como ve, he inscrito en él los nuevos islotes.

   — Mais ce canal se comblera un jour?

   -Pero este canal acabará colmándose un día, ¿no?

   — C'est probable, monsieur Aronnax, car, depuis 1866, huit petits îlots de lave ont surgi en face du port Saint-Nicolas de Paléa-Kamenni. Il est donc évident que Néa et Paléa se réuniront dans un temps rapproché. Si, au milieu du Pacifique, ce sont les infusoires qui forment les continents, ici, ce sont les phénomènes éruptifs. Voyez, monsieur, voyez le travail qui s'accomplit sous ces flots.»

   -Es probable, señor Aronnax, pues desde 1866 han surgido ya ocho pequeños islotes de lava frente al puerto San Nicolás de Palca Kamenni. Es, pues, evidente, que Nea y Palea se reunirán un día no lejano. Si en medio del Pacífico son los infusorios los que forman los continentes, aquí son los fenómenos eruptivos. Mire usted el trabajo que está realizándose bajo el mar.

   Je revins vers la vitre. Le Nautilus ne marchait plus. La chaleur devenait intolérable. De blanche qu'elle était. la mer se faisait rouge, coloration due à la présence d'un sel de fer. Malgré l'hermétique fermeture du salon, une odeur sulfureuse insupportable se dégageait, et j'apercevais des flammes écarlates dont la vivacité tuait l'éclat de l'électricité.

   Volví al cristal. El Nautilus parecía inmóvil. El calor era ya intolerable. Del blanco el mar había pasado al rojo, coloración debida a la presencia de una sal de hierro. Pese a que el salón estaba herméticamente cerrado, había sido invadido por un olor sulfuroso absolutamente insoportable. Veía llamas escarlatas cuya vivacidad apagaba el brillo de la electricidad.

   J'étais en nage, j'étouffais, j'allais cuire. Oui, en vérité, je me sentais cuire!

   Estaba sudando a mares, me asfixiaba, iba a cocerme. Sí, me sentía literalmente cocido.

   «On ne peut rester plus longtemps dans cette eau bouillante, dis-je au capitaine.

   -No podemos permanecer en esta agua hirviente -dije al capitán.

   — Non, ce ne serait pas prudent», répondit l'impassible Nemo.

   -No, no sería prudente -respondió el impasible capitán.

   Un ordre fut donné. Le Nautilus vira de bord et s'éloigna de cette fournaise qu'il ne pouvait impunément braver. Un quart d'heure plus tard, nous respirions à la surface des flots.

   A una orden del capitán Nemo, el Nautilus viró de bordo y se alejó de aquel horno al que no podía desafiar impunemente por más tiempo. Un cuarto de hora después, respirábamos el aire libre, en la superficie del mar.

   La pensée me vint alors que si Ned Land avait choisi ces parages pour effectuer notre fuite, nous ne serions pas sortis vivants de cette mer de feu.

   Se me ocurrió pensar entonces que si Ned hubiera escogido esos parajes como escenario de nuestra fuga no habríamos podido salir vivos de ese mar de fuego.

   Le lendemain, 16 février, nous quittions ce bassin qui. entre Rhodes et Alexandrie, compte des profondeurs de trois mille mètres, et le Nautilus passant au large de Cerigo, abandonnait l'archipel grec, après avoir doublé le cap Matapan.

   Al día siguiente, 16 de febrero, abandonamos aquella región que, entre Rodas y Alejandría, tiene fondos marinos de tres mil metros. Tras pasar a lo largo de Cerigo y doblar el cabo Matapán, el Nautilus dejaba atrás el archipiélago griego.