Un instant après, nous étions assis sur un divan du salon, le cigare aux lèvres. Le capitaine mit sous mes yeux une épure qui donnait les plan, coupe et élévation du Nautilus. Puis il commença sa description en ces termes:
Un instante después, nos hallábamos sentados en un diván del salón, con un cigarro en la boca. El capitán me mostraba un dibujo con el plano, la sección y el alzado del Nautilus. Comenzó su descripción en estos términos:
«Voici. monsieur Aronnax, les diverses dimensions du bateau qui vous porte. C'est un cylindre très allongé, à bouts coniques. Il affecte sensiblement la forme d'un cigare, forme déjà adoptée à Londres dans plusieurs constructions du même genre. La longueur de ce cylindre. de tête en tête, est exactement de soixante-dix mètres, et son bau. à sa plus grande largeur, est de huit mètres. Il n'est donc pas construit tout à fait au dixième comme vos steamers de grande marche, mais ses lignes sont suffisamment longues et sa coulée assez prolongée, pour que l'eau déplacée s'échappe aisément et n'oppose aucun obstacle a sa marche.
-He aquí, señor Aronnax, las diferentes dimensiones del barco en que se halla. Como ve, es un cilindro muy alargado, de extremos cónicos. Tiene, pues, la forma de un cigarro, la misma que ha sido ya adoptada en Londres en varias construcciones del mismo género. La longitud de este cilindro, de extremo a extremo, es de setenta metros, y su bao, en su mayor anchura, es de ocho metros. No está construido, pues, con las mismas proporciones que los más rápidos vapores, pero sus líneas son suficientemente largas y su forma suficientemente prolongada para que el agua desplazada salga fácilmente y no oponga ningún obstáculo a su marcha.
«Ces deux dimensions vous permettent d'obtenir par un simple calcul la surface et le volume du Nautilus. Sa surface comprend mille onze mètres carrés et quarante-cinq centièmes; son volume, quinze cents mètres cubes et deux dixièmes - ce qui revient à dire qu'entièrement immergé, il déplace ou pèse quinze cents mètres cubes ou tonneaux.
»Estas dos dimensiones le permitirán obtener por un simple cálculo la superficie y el volumen del Nautilus. Su superficie comprende mil cien metros cuadrados cuarenta y cinco centésimas: su volumen, mil quinientos metros cúbicos y dos décimas, lo que equivale a decir que en total inmersión desplaza o pesa mil quinientos metros cúbicos o toneladas.
«Lorsque j'ai fait les plans de ce navire destiné à une navigation sous-marine, j'ai voulu, qu'en équilibre dans l'eau il plongeât des neuf dixièmes, et qu'il émergeât d'un dixième seulement. Par conséquent, il ne devait déplacer dans ces conditions que les neuf dixièmes de son volume, soit treize cent cinquante-six mètres cubes et quarante-huit centièmes, c'est-à-dire ne peser que ce même nombre de tonneaux. J'ai donc dû ne pas dépasser ce poids en le construisant suivant les dimensions sus-dites.
»Al realizar los planos de este barco, destinado a una navegación submarina, lo hice con la intención de que en equilibrio en el agua permaneciera sumergido en sus nueve décimas partes. Por ello, en tales condiciones no debía desplazar más que las nueve décimas partes de su volumen, o sea, mil trescientos cincuenta y seis metros y cuarenta y ocho centímetros, o, lo que es lo mismo, que no pesara más que igual número de toneladas. Esto me obligó a no superar ese peso al construirlo según las citadas dimensiones.
«Le Nautilus se compose de deux coques, l'une intérieure, l'autre extérieure, réunies entre elles par des fers en T qui lui donnent une rigidité extrême. En effet, grâce à cette disposition cellulaire, il résiste comme un bloc, comme s'il était plein. Son bordé ne peut céder; il adhère par lui-même et non par le serrage des rivets, et l'homogénéité de sa construction, due au parfait assemblage des matériaux, lui permet de défier les mers les plus violentes.
»El Nautilus se compone de dos cascos, uno interno y otro externo, reunidos entre sí por hierros en forma de T, que le dan una extrema rigidez. En efecto, gracias a esta disposición celular resiste como un bloque, como si fuera macizo. Sus juntas no pueden ceder, se adhieren por sí mismas y no por sus remaches, y la homogeneidad de su construcción, debida al perfecto montaje de sus materiales, le permite desafiar los mares más violentos.
«Ces deux coques sont fabriquées en tôle d'acier dont la densité par rapport à l'eau est de sept, huit dixièmes. La première n'a pas moins de cinq centimètres d'épaisseur, et pèse trois cent quatre-vingt-quatorze tonneaux quatre-vingt-seize centièmes. La seconde enveloppe, la quille, haute de cinquante centimètres et large de vingt-cinq, pesant, à elle seule, soixante-deux tonneaux, la machine, le lest, les divers accessoires et aménagements, les cloisons et les étrésillons intérieurs, ont un poids de neuf cent soixante et un tonneaux soixante-deux centièmes, qui, ajoutés aux trois cent quatre-vingt-quatorze tonneaux et quatre-vingt-seize centièmes, forment le total exigé de treize cent cinquante-six tonneaux et quarante-huit centièmes. Est-ce entendu?
»Estos dos casos están fabricados con planchas de acero, cuya densidad con relación al agua es de siete a ocho décimas. El primero no tiene menos de cinco centímetros de espesor y pesa trescientas noventa y cuatro toneladas y noventa y seis centésimas. El segundo, con la quilla que con sus cincuenta centímetros de altura y veinticinco de ancho pesa por sí sola sesenta y dos toneladas, la maquinaria, el lastre, los diversos accesorios e instalaciones, los tabiques y los virotillos interiores, tiene un peso de novecientas sesenta y una toneladas con sesenta y dos centésimas, que, añadidas a las trescientas noventa y cuatro toneladas con noventa y seis centésimas del primero, forman el total exigido de mil trescientas cincuenta y seis toneladas con cuarenta y ocho centésimas. ¿Ha comprendido?
— C'est entendu, répondis-je.
-Comprendido.
— Donc, reprit le capitaine, lorsque le Nautilus se trouve à flot dans ces conditions, il émerge d'un dixième. Or, si j'ai disposé des réservoirs d'une capacité égale à ce dixième, soit d'une contenance de cent cinquante tonneaux et soixante-douze centièmes, et si je les remplis d'eau, le bateau déplaçant alors quinze cent sept tonneaux, ou les pesant, sera complètement immergé. C'est ce qui arrive, monsieur le professeur. Ces réservoirs existent en abord dans les parties inférieures du Nautilus.
-Así pues prosiguió el capitán-, cuando el Nautilus se halla a flote en estas condiciones, una décima parte del mismo se halla fuera del agua. Ahora bien, si se instalan unos depósitos de una capacidad igual a esa décima parte, es decir, con un contenido de ciento cincuenta toneladas con setenta y dos centésimas, y se les llena de agua, el barco pesará o desplazará entonces mil quinientas siete toneladas y se hallará en inmersión completa. Y esto es lo que ocurre, señor profesor. Estos depósitos están instalados en la parte inferior del Nautílus, y al abrir las llaves se llenan y el barco queda a flor de agua.
J'ouvre des robinets, ils se remplissent, et le bateau s'enfonçant vient affleurer la surface de l'eau.
— Bien, capitaine, mais nous arrivons alors à la véritable difficulté. Que vous puissiez affleurer la surface de l'Océan, je le comprends. Mais plus bas, en plongeant au-dessous de cette surface, votre appareil sous-marin ne va-t-il pas rencontrer une pression et par conséquent subir une poussée de bas en haut qui doit être évaluée à une atmosphère par trente pieds d'eau, soit environ un kilogramme par centimètre carré?
-Bien, capitán, pero aquí llegamos a la verdadera dificultad. Que su barco pueda quedarse a flor de agua, lo comprendo. Pero, más abajo, al sumergirse más, ¿no se encuentra su aparato submarino con una presión que le comunique un impulso de abajo arriba, evaluada en una atmósfera por treinta pies de agua, o sea, cerca de un kilogramo por centímetro cuadrado?
— Parfaitement, monsieur.
-Así es, en efecto.
— Donc, à moins que vous ne remplissiez le Nautilus en entier, je ne vois pas comment vous pouvez l'entraîner au sein des masses liquides.
-Luego, a menos que no llene por completo el Nautilus, no veo cómo puede conseguir llevarlo a las profundidades.
— Monsieur le professeur, répondit le capitaine Nemo, il ne faut pas confondre la statique avec la dynamique, sans quoi l'on s'expose à de graves erreurs. Il y a très peu de travail à dépenser pour atteindre les basses régions de l'Océan, car les corps ont une tendance à devenir «fondriers». Suivez mon raisonnement.
-Señor profesor, respondió el capitán Nemo, no hay que confundir la estática con la dinámica, si no quiere uno exponerse a errores graves. Cuesta muy poco alcanzar las bajas regiones del océano, pues los cuerpos tienen tendencia a la profundidad. Siga usted mi razonamiento.
— Je vous écoute, capitaine.
-Le escucho, capitán.
— Lorsque j'ai voulu déterminer l'accroissement de poids qu'il faut donner au Nautilus pour l'immerger, je n'ai eu à me préoccuper que de la réduction du volume que l'eau de mer éprouve à mesure que ses couches deviennent de plus en plus profondes.
-Cuando me planteé el problema de determinar el aumento de peso que había que dar al Nautilus para sumergirlo, no tuve que preocuparme más que de la reducción de volumen que sufre el agua del mar a medida que sus capas van haciéndose más profundas.
— C'est évident, répondis-je.
-Es evidente.
— Or, si l'eau n'est pas absolument incompressible, elle est, du moins, très peu compressible. En effet, d'après les calculs les plus récents, cette réduction n'est que de quatre cent trente-six dix millionièmes par atmosphère, ou par chaque trente pieds de profondeur. S'agit-il d'aller à mille mètres, je tiens compte alors de la réduction du volume sous une pression équivalente à celle d'une colonne d'eau de mille mètres, c'est-à-dire sous une pression de cent atmosphères. Cette réduction sera alors de quatre cent trente-six cent millièmes. Je devrai donc accroître le poids de façon à peser quinze cent treize tonneaux soixante-dix-sept centièmes, au lieu de quinze cent sept tonneaux deux dixièmes. L'augmentation ne sera conséquemment que de six tonneaux cinquante-sept centièmes.
-Ahora bien, si es cierto que el agua no es absolutamente incompresible, no lo es menos que es muy poco compresible. En efecto, según los cálculos más recientes, esta compresión no es más que de cuatrocientas treinta y seis diezmillonésimas por atmósfera, o lo que es lo mismo, por cada treinta pies de profundidad. Si quiero descender a mil metros, tendré que tener en cuenta la reducción del volumen bajo una presión equivalente a la de una columna de agua de mil metros, es decir, bajo una presión de cien atmósferas. Dicha reducción será en ese caso de cuatrocientas treinta y seis cienmilésimas. Consecuentemente, deberé aumentar el peso hasta mil quinientas trece toneladas y setenta y siete centésimas, en lugar de mil quinientas siete toneladas y dos décimas. El aumento no será, pues, más que de seis toneladas y cincuenta y siete centésimas.
— Seulement?
-¿Tan sólo?
— Seulement, monsieur Aronnax, et le calcul est facile à vérifier. Or, j'ai des réservoirs supplémentaires capables d'embarquer cent tonneaux. Je puis donc descendre à des profondeurs considérables. Lorsque je veux remonter à la surface et l'affleurer, il me suffit de chasser cette eau, et de vider entièrement tous les réservoirs, si je désire que le Nautilus émerge du dixième de sa capacité totale.»
-Tan sólo, señor Aronnax, y el cálculo es fácilmente verificable. Ahora bien, dispongo de depósitos suplementarios capaces de embarcar cien toneladas. Puedo así descender a profundidades considerables. Cuando quiero subir y aflorar a la superficie, me basta expulsar ese agua, y vaciar enteramente todos los depósitos si deseo que el Nautilus emerja en su décima parte sobre la superficie del agua.
A ces raisonnements appuyés sur des chiffres, je n'avais rien à objecter.
A tales razonamientos apoyados en cifras nada podía yo objetar.
«J'admets vos calculs, capitaine, répondis-je, et j'aurais mauvaise grâce à les contester, puisque l'expérience leur donne raison chaque jour. Mais je pressens actuellement en présence une difficulté réelle.
-Admito sus cálculos, capitán -respondí-, y mostraría mala fe en discutirlos, puesto que la experiencia le da razón cada día, pero me temo que ahora nos hallamos en presencia de una dificultad real.
— Laquelle, monsieur?
-¿Cuál?
— Lorsque vous êtes par mille mètres de profondeur, les parois du Nautilus supportent une pression de cent atmosphères. Si donc, à ce moment, vous voulez vider les réservoirs supplémentaires pour alléger votre bateau et remonter à la surface, il faut que les pompes vainquent cette pression de cent atmosphères, qui est de cent kilogrammes par centimètre carré. De là une puissance...
-Cuando se halle usted a mil metros de profundidad, las paredes del Nautilus deberán soportar una presión de cien atmósferas. Si en ese momento decide usted vaciar sus depósitos suplementarios para aligerar su barco y remontar a la superficie, las bombas tendrán que vencer esa presión de cien atmósferas o, lo que es lo mismo, de cien kilogramos por centímetro cuadrado. Pues bien, eso exige una potencia.
— Que l'électricité seule pouvait me donner, se hâta de dire le capitaine Nemo. Je vous répète, monsieur, que le pouvoir dynamique de mes machines est à peu près infini. Les pompes du Nautilus ont une force prodigieuse, et vous avez dû le voir, quand leurs colonnes d'eau se sont précipitées comme un torrent sur l'Abraham-Lincoln. D'ailleurs, je ne me sers des réservoirs supplémentaires que pour atteindre des profondeurs moyennes de quinze cent à deux mille mètres, et cela dans le but de ménager mes appareils. Aussi, lorsque la fantaisie me prend de visiter les profondeurs de l'Océan à deux ou trois lieues au-dessous de sa surface, j'emploie des manoeuvres plus longues, mais non moins infaillibles.
-Que sólo la electricidad podía darme -se apresuró a decir el capitán Nemo-. Le repito que el poder dinámico de mi maquinaria es casi infinito. Las bombas del Nautilus tienen una fuerza prodigiosa, lo que pudo usted comprobar cuando vio sus columnas de agua precipitarse como un torrente sobre el Abraham Líncoln. Por otra parte, no me sirvo de los depósitos suplementarios más que para alcanzar profundidades medias de mil quinientos a dos mil metros, con el fin de proteger mis aparatos. Pero cuando tengo el capricho de visitar las profundidades del océano, a dos o tres leguas por debajo de su superficie, empleo maniobras más largas, pero no menos infalibles.
— Lesquelles, capitaine? demandai-je.
-¿Cuáles, capitán?
— Ceci m'amène naturellement à vous dire comment se manoeuvre le Nautilus.
-Esto me obliga naturalmente a revelarle cómo se maneja el Nautilus.
— Je suis impatient de l'apprendre.
-Estoy impaciente por saberlo.
— Pour gouverner ce bateau sur tribord, sur bâbord, pour évoluer, en un mot, suivant un plan horizontal, je me sers d'un gouvernail ordinaire à large safran, fixé sur l'arrière de l'étambot, et qu'une roue et des palans font agir. Mais je puis aussi mouvoir le Nautilus de bas en haut et de haut en bas, dans un plan vertical, au moyen de deux plans inclinés, attachés à ses flancs sur son centre de flottaison, plans mobiles, aptes à prendre toutes les positions, et qui se manoeuvrent de l'intérieur au moyen de leviers puissants. Ces plans sont-ils maintenus parallèles au bateau, celui-ci se meut horizontalement. Sont-ils inclinés, le Nautilus, suivant la disposition de cette inclinaison et sous la poussée de son hélice, ou s'enfonce suivant une diagonale aussi allongée qu'il me convient, ou remonte suivant cette diagonale. Et même, si je veux revenir plus rapidement à la surface, j'embraye l'hélice, et la pression des eaux fait remonter verticalement le Nautilus comme un ballon qui, gonflé d'hydrogène, s'élève rapidement dans les airs.
-Para gobernar este barco a estribor o a babor, para moverlo, en una palabra, en un plano horizontal, me sirvo de un timón ordinario de ancha pala, fijado a la trasera del codaste, que es accionado por una rueda y un sistema de poleas. Pero puedo también mover al Nautilus de abajo arriba y de arriba abajo, es decir, en un plano vertical, por medio de dos planos inclinados unidos a sus flancos sobre su centro de flotación. Se trata de unos planos móviles capaces de adoptar todas las posiciones y que son maniobrados desde el interior por medio de poderosas palancas. Si estos planos se mantienen paralelos al barco, éste se mueve horizontalmente. Si están inclinados, el Nautilus, impulsado por su hélice, sube o baja, según la disposición de la inclinación, siguiendo la diagonal que me interese. Si deseo, además, regresar más rápidamente a la superficie, no tengo más que embragar la hélice para que la presión del agua haga subir verticalmente al Nautilus como un globo henchido de hidrógeno se eleva rápidamente en el aire.
— Bravo! capitaine, m'écriais-je. Mais comment le timonier peut-il suivre la route que vous lui donnez au milieu des eaux?
-¡Magnífico, capitán! Pero ¿cómo puede el timonel seguir el rumbo que le fija usted en medio del agua?
— Le timonier est placé dans une cage vitrée, qui fait saillie à la partie supérieure de la coque du Nautilus, et que garnissent des verres lenticulaires.
-El timonel está alojado en una cabina de vidrio con cristales lenticulares, que sobresale de la parte superior del casco del Nautilus.
— Des verres capables de résister à de telles pressions?
-¿Cristales? ¿Y cómo pueden resistir a tales presiones?
— Parfaitement. Le cristal, fragile au choc, offre cependant une résistance considérable. Dans des expériences de pêche à la lumière électrique faites en 1864, au milieu des mers du Nord, on a vu des plaques de cette matière, sous une épaisseur de sept millimètres seulement, résister à une pression de seize atmosphères, tout en laissant passer de puissants rayons calorifiques qui lui répartissaient inégalement la chaleur. Or, les verres dont je me sers n'ont pas moins de vingt et un centimètres à leur centre, c'est-à-dire trente fois cette épaisseur.
-Perfectamente. El cristal, por frágil que sea a los choques, ofrece, sin embargo, una resistencia considerable. En experiencias de pesca con luz eléctrica hechas en 1864 en los mares del Norte, se ha visto cómo placas de vidrio de un espesor de siete milímetros únicamente, resistían a una presión de dieciséis atmósferas, mientras dejaban pasar potentes radiaciones caloríficas que le repartían desigualmente el calor. Pues bien, los cristales de que yo me sirvo tienen un espesor no inferior en su centro a veintiún centímetros, es decir, treinta veces más que el de aquellos.
— Admis, capitaine Nemo; mais enfin, pour voir, il faut que la lumière chasse les ténèbres, et je me demande comment au milieu de l'obscurité des eaux...
-Bien, debo admitirlo, capitán Nemo; pero, en fin, para ver es necesario que la luz horade las tinieblas, y yo me pregunto cómo en medio de la oscuridad de las aguas…
— En arrière de la cage du timonier est placé un puissant réflecteur électrique, dont les rayons illuminent la mer à un demi-mille de distance.
-En una cabina situada en la parte trasera está alojado un poderoso reflector eléctrico, cuyos rayos iluminan el mar hasta una distancia de media milla.
— Ah! bravo, trois fois bravo! capitaine. Je m'explique maintenant cette phosphorescence du prétendu narval, qui a tant intrigué les savants! A ce propos, je vous demanderai si l'abordage du Nautilus et du Scotia, qui a eu un si grand retentissement, a été le résultat d'une rencontre fortuite?
-¡Magnífico, capitán! Ahora me explico esa fosforescencia del supuesto narval que tanto ha intrigado a los sabios. Y a propósito… desearía saber si el abordaje del Scotia por el Nautilus, que tanto dio que hablar, fue o no el resultado de un choque fortuito.
— Purement fortuite, monsieur. Je naviguais à deux mètres au-dessous de la surface des eaux, quand le choc s'est produit. J'ai d'ailleurs vu qu'il n'avait eu aucun résultat fâcheux.
-Absolutamente fortuito. Yo navegaba a dos metros de profundidad cuando se produjo el choque, que, como pude ver, no tuvo graves consecuencias.
— Aucun, monsieur. Mais quant à votre rencontre avec l'Abraham-Lincoln?...
-En efecto. Pero ¿y su encuentro con el Abraham Lincoln?
— Monsieur le professeur, j'en suis fâché pour l'un des meilleurs navires de cette brave marine américaine mais on m'attaquait et j'ai dû me défendre! Je me suis contenté, toutefois, de mettre la frégate hors d'état de me nuire - elle ne sera pas gênée de réparer ses avaries au port le plus prochain.
-Señor profesor, lo siento por uno de los mejores navíos de la valiente marina americana, pero fui atacado y hube de defenderme. Sin embargo, me limité a poner a la fragata fuera de combate. No le será difícil reparar sus averías en el puerto más cercano.
— Ah! commandant, m'écriai-je avec conviction, c'est vraiment un merveilleux bateau que votre Nautilus!
-¡Ah!, comandante -exclamé con convicción-, su Nautilus es verdaderamente maravilloso.
— Oui, monsieur le professeur, répondit avec une véritable émotion le capitaine Nemo, et je l'aime comme la chair de ma chair! Si tout est danger sur un de vos navires soumis aux hasards de l'Océan, si sur cette mer, la première impression est le sentiment de l'abîme, comme l'a si bien dit le Hollandais Jansen, au-dessous et à bord du Nautilus, le coeur de l'homme n'a plus rien à redouter. Pas de déformation à craindre, car la double coque de ce bateau a la rigidité du fer; pas de gréement que le roulis ou le tangage fatiguent; pas de voiles que le vent emporte; pas de chaudières que la vapeur déchire; pas d'incendie à redouter, puisque cet appareil est fait de tôle et non de bois; pas de charbon qui s'épuise, puisque l'électricité est son agent mécanique; pas de rencontre à redouter, puisqu'il est seul à naviguer dans les eaux profondes; pas de tempête à braver, puisqu'il trouve à quelques mètres au-dessous des eaux l'absolue tranquillité! Voilà, monsieur. Voilà le navire par excellence! Et s'il est vrai que l'ingénieur ait plus de confiance dans le bâtiment que le constructeur, et le constructeur plus que le capitaine lui-même, comprenez donc avec quel abandon je me fie à mon Nautilus, puisque j'en suis tout à la fois le capitaine, le constructeur et l'ingénieur!»
-Sí, señor profesor -respondió con auténtica emoción el capitán Nemo-, y para mí es como un órgano de mi propio cuerpo. El hombre está sometido a todos los peligros que sobre él se ciernen a bordo de cualquiera de vuestros barcos confiados a los azares de los océanos, en cuya superficie se tiene como primera impresión el sentimiento del abismo, como ha dicho tan justamente el holandés Jansen, pero por debajo de su superficie y a bordo del Nautilus el hombre no tiene ningún motivo de inquietud. No es de temer en él deformación alguna, pues el doble casco de este barco tiene la rigidez del hierro; no tiene aparejos que puedan fatigar los movimientos de balanceo y cabeceo aquí inexistentes; ni velas que pueda llevarse el viento; ni calderas que puedan estallar por la presión del vapor; ni riesgos de incendio, puesto que todo está hecho con planchas de acero; ni carbón que pueda agotarse, puesto que la electricidad es su agente motor; ni posibles encuentros, puesto que es el único que navega por las aguas profundas; ni tempestades a desafiar, ya que a algunos metros por debajo de la superficie reina la más absoluta tranquilidad. Sí, éste es el navío por excelencia. Y si es cierto que el ingeniero tiene más confianza en el barco que el constructor, y éste más que el propio capitán, comprenderá usted la confianza con que yo me abandono a mi Nautilus, puesto que soy a la vez su capitán, su constructor y su ingeniero.
Le capitaine Nemo parlait avec une éloquence entraînante. Le feu de son regard, la passion de son geste, le transfiguraient. Oui! il aimait son navire comme un père aime son enfant!
Transfigurado por el ardor de su mirada y la pasión de sus gestos, el capitán Nemo había dicho esto con una elocuencia irresistible. Sí, amaba a su barco como un padre ama a su hijo.
Mais une question, indiscrète peut-être, se posait naturellement, et je ne pus me retenir de la lui faire.
Pero esto planteaba una cuestión, indiscreta tal vez, pero que no pude resistirme a formulársela.
«Vous êtes donc ingénieur, capitaine Nemo?
-¿Es, pues, ingeniero, capitán Nemo?
— Oui, monsieur le professeur, me répondit-il, j'ai étudié à Londres, à Paris, à New York, du temps que j'étais un habitant des continents de la terre.
-Sí, señor profesor. Hice mis estudios en Londres, París y Nueva York, en el tiempo en que yo era un habitante de los continentes terrestres.
— Mais comment avez-vous pu construire, en secret, cet admirable Nautilus?
-Pero ¿cómo pudo construir en secreto este admirable Nautilus?
— Chacun de ses morceaux, monsieur Aronnax, m'est arrivé d'un point différent du globe, et sous une destination déguisée. Sa quille a été forgée au Creusot, son arbre d'hélice chez Pen et C°, de Londres, les plaques de tôle de sa coque chez Leard, de Liverpool, son hélice chez Scott, de Glasgow. Ses réservoirs ont été fabriqués par Cail et Co, de Paris, sa machine par Krupp, en Prusse, son éperon dans les ateliers de Motala, en Suède, ses instruments de précision chez Hart frères, de New York, etc., et chacun de ces fournisseurs a reçu mes plans sous des noms divers.
-Cada una de sus piezas, señor Aronnax, me ha llegado de un punto diferente del Globo con diversos nombres por destinatario. Su quilla fue forjada en Le Creusot; su árbol de hélice, en Pen y Cía., de Londres; las planchas de su casco, en Leard, de Liverpool; su hélice, en Scott, de Glasgow. Sus depósitos fueron fabricados por Cail y Cía., de París; su maquinaria, por Krupp, en Prusia; su espolón, por los talleres de Motala, en Suecia; sus instrumentos de precisión, por Hart Hermanos, en Nueva York, etc., y cada uno de estos proveedores recibió mis planos bajo nombres diversos.
— Mais, repris-je, ces morceaux ainsi fabriqués, il a fallu les monter, les ajuster?
-Pero estas piezas separadas hubo que montarlas y ajustarlas -dije.
— Monsieur le professeur, j'avais établi mes ateliers sur un îlot désert, en plein Océan. Là, mes ouvriers c'est-à-dire mes braves compagnons que j'ai instruits et formés, et moi, nous avons achevé notre Nautilus. Puis, l'opération terminée, le feu a détruit toute trace de notre passage sur cet îlot que j'aurais fait sauter, si je l'avais pu.
-Para ello, señor profesor, había establecido yo mis talleres en un islote desierto, en pleno océano. Allí, mis obreros, es decir, mis bravos compañeros, a los que he instruido y formado, y yo, acabamos nuestro Nautilus. Luego, una vez terminada la operación, el fuego destruyó toda huella de nuestro paso por el islote, al que habría hecho saltar de poder hacerlo.
— Alors il m'est permis de croire que le prix de revient de ce bâtiment est excessif?
-Así construido, parece lógico estimar que el precio de costo de este buque ha debido ser cuantiosísimo.
— Monsieur Aronnax, un navire en fer coûte onze cent vingt-cinq francs par tonneau. Or, le Nautilus en jauge quinze cents. Il revient donc à seize cent quatre-vingt-sept mille francs, soit deux millions y compris son aménagement, soit quatre ou cinq millions avec les oeuvres d'art et les collections qu'il renferme.
-Señor Aronnax, un buque de hierro cuesta mil ciento veinticinco francos por tonelada. Pues bien, el Nautilus desplaza mil quinientas. Su costo se ha elevado, pues, a un millón seiscientos ochenta y siete mil quinientos francos; a dos millones con su mobiliario y a cuatro o cinco millones con las obras de arte y las colecciones que contiene.
— Une dernière question, capitaine Nemo.
-Una última pregunta, capitán Nemo.
— Faites, monsieur le professeur.
-Diga usted.
— Vous êtes donc riche?
-Es usted riquísimo, ¿no?
— Riche à l'infini, monsieur, et je pourrais, sans me gêner, payer les dix milliards de dettes de la France!»
-Inmensamente, señor profesor. Yo podría pagar sin dificultad los diez mil millones de francos a que asciende la deuda de Francia.
Je regardai fixement le bizarre personnage qui me parlait ainsi. Abusait-il de ma crédulité? L'avenir devait me l'apprendre.
Miré con fijeza al extraño personaje que así me hablaba. ¿Abusaba acaso de mi credulidad? El futuro habría de decírmelo.