La portion du globe terrestre occupée par les eaux est évaluée à trois millions huit cent trente-deux milles cinq cent cinquante-huit myriamètres carrés, soit plus de trente-huit millions d'hectares. Cette masse liquide comprend deux milliards deux cent cinquante millions de milles cubes, et formerait une sphère d'un diamètre de soixante lieues dont le poids serait de trois quintillions de tonneaux. Et, pour comprendre ce nombre, il faut se dire que le quintillion est au milliard ce que le milliard est à l'unité, c'est-à-dire qu'il y a autant de milliards dans un quintillion que d'unités dans un milliard. Or, cette masse liquide, c'est à peu près la quantité d'eau que verseraient tous les fleuves de la terre pendant quarante mille ans.
En tres millones ochocientos treinta y dos mil quinientos cincuenta y ocho miriámetros cuadrados, o sea, más de treinta y ocho millones de hectáreas, está evaluada la porción del globo terrestre ocupada por las aguas. Esta masa líquida de dos mil doscientos cincuenta millones de millas cúbicas formaría una esfera de un diámetro de sesenta leguas, cuyo peso sería de tres quintillones de toneladas. Para poder hacerse una idea de lo que esta cantidad representa ha de tenerse en cuenta que un quintifión es a mil millones lo que éstos a la unidad, es decir, que hay tantas veces mil mifiones en un quintillón como unidades hay en mil millones. Y toda esta masa líquida es casi equivalente a la que verterían todos los ríos de la Tierra durante cuarenta mil años.
Durant les époques géologiques, à la période du feu succéda la période de l'eau. L'Océan fut d'abord universel. Puis, peu à peu, dans les temps siluriens, des sommets de montagnes apparurent, des îles émergèrent, disparurent sous des déluges partiels, se montrèrent à nouveau, se soudèrent. formèrent des continents et enfin les terres se fixèrent géographiquement telles que nous les voyons. Le solide avait conquis sur le liquide trente-sept millions six cent cinquante-sept milles carrés, soit douze mille neuf cent seize millions d'hectares.
Durante las épocas geológicas, al período del fuego sucedió el período del agua. El océano fue universal al principio. Luego, poco a poco, en los tiempos silúricos, fueron apareciendo las cimas de las montañas, emergieron islas que desaparecieron bajo diluvios parciales y reaparecieron nuevamente, se soldaron entre sí, formaron continentes y, finalmente, se fijaron geográficamente tal como hoy los vemos. Lo sólido había conquistado a lo líquido treinta y siete millones seiscientas cincuenta y siete millas cuadradas, o sea, doce mil novecientos dieciséis millones de hectáreas.
La configuration des continents permet de diviser les eaux en cinq grandes parties: l'Océan glacial arctique, l'Océan glacial antarctique, l'Océan indien, l'Océan atlantique, l'Océan pacifique.
La configuración de los continentes permite dividir las aguas en cinco grandes partes: el océano Glacial Ártico, el océano Glacial Antártico, el océano Índico, el océano Atlántico y el océano Pacífico.
L'Océan pacifique s'étend du nord au sud entre les deux cercles polaires, et de l'ouest a l'est entre l'Asie et l'Amérique sur une étendue de cent quarante-cinq degrés en longitude. C'est la plus tranquille des mers; ses courants sont larges et lents, ses marées médiocres, ses pluies abondantes. Tel était l'Océan que ma destinée m'appelait d'abord à parcourir dans les plus étranges conditions.
El océano Pacífico se sitúa del norte al sur entre los dos círculos polares, y del oeste al este entre Asia y América, sobre una extensión de ciento cuarenta y cinco grados en longitud. Es el más tranquilo de los mares; sus corrientes son anchas Y lentas; sus mareas, mediocres; sus lluvias, abundantes. Tal era el océano al que mi destino me había llamado a recorrer en las más extrañas condiciones.
«Monsieur le professeur, me dit le capitaine Nemo, nous allons, si vous le voulez bien, relever exactement notre position, et fixer le point de départ de ce voyage. Il est midi moins le quart. Je vais remonter à la surface des eaux.»
-Señor profesor -me dijo el capitán Nemo-, si desea acompañarme voy a fijar exactamente nuestra posición y el punto de partida de este viaje. Son las doce menos cuarto. Vamos a subir a la superficie.
Le capitaine pressa trois fois un timbre électrique. Les pompes commencèrent à chasser l'eau des réservoirs; l'aiguille du manomètre marqua par les différentes pressions le mouvement ascensionnel du Nautilus, puis elle s'arrêta.
El capitán Nemo pulsó tres veces un timbre eléctrico. Las bombas comenzaron a expulsar el agua de los depósitos. La aguja del manómetro iba marcando las diferentes presiones con que se acusaba el movimiento ascensional del Nautilus, hasta que se detuvo.
«Nous sommes arrivés», dit le capitaine.
-Hemos llegado -dijo el capitán.
Je me rendis à l'escalier central qui aboutissait à la plate-forme. Je gravis les marches de métal, et, par les panneaux ouverts, j'arrivai sur la partie supérieure du Nautilus.
Me dirigí a la escalera central que conducía a la plataforma. Subí por los peldaños de metal y, a través de la escotilla abierta, llegué a la superficie del Nautilus.
La plate-forme émergeait de quatre-vingts centimètres seulement. L'avant et l'arrière du Nautilus présentaient cette disposition fusiforme qui le faisait justement comparer à un long cigare. Je remarquai que ses plaques de tôles, imbriquées légèrement, ressemblaient aux écailles qui revêtent le corps des grands reptiles terrestres. Je m'expliquai donc très naturellement que, malgré les meilleures lunettes, ce bateau eût toujours été pris pour un animal marin.
La plataforma emergía únicamente unos ochenta centímetros. La proa y la popa del Nautilus remataban su disposición fusiforme que le daba el aspecto de un largo cigarro. Observé que sus planchas de acero, ligeramente imbricadas, se parecían a las escamas que revisten el cuerpo de los grandes reptiles terrestres. Así podía explicarse que aun con los mejores anteojos este barco hubiese sido siempre tomado por un animal marino.
Vers le milieu de la plate-forme, le canot, à demi-engagé dans la coque du navire, formait une légère extumescence. En avant et en arrière s'élevaient deux cages de hauteur médiocre, à parois inclinées, et en partie fermées par d'épais verres lenticulaires: l'une destinée au timonier qui dirigeait le Nautilus, l'autre où brillait le puissant fanal électrique qui éclairait sa route.
Hacia la mitad de la plataforma, el bote, semiencajado en el casco del navío, formaba una ligera intumescencia. A proa y a popa se elevaban, a escasa altura, dos cabinas de paredes inclinadas y parcialmente cerradas por espesos vidrios lenticulares: la primera, destinada al timonel que dirigía el Nautilus, y la otra, a alojar el potente fanal eléctrico que iluminaba su rumbo.
La mer était magnifique, le ciel pur. A peine si le long véhicule ressentait les larges ondulations de l'Océan. Une légère brise de l'est ridait la surface des eaux. L'horizon, dégagé de brumes, se prêtait aux meilleures observations.
Tranquilo estaba el mar y puro el cielo. El largo vehículo apenas acusaba las ondulaciones del océano. Una ligera brisa del Este arrugaba la superficie del agua. El horizonte, limpio de brumas, facilitaba las observaciones.
Nous n'avions rien en vue. Pas un écueil, pas un îlot. Plus d'Abraham-Lincoln. L'immensité déserte.
Pero no había nada a la vista. Ni un escollo, ni un islote. Ni el menor vestigio del Abraham Lincoln. Sólo la inmensidad del océano.
Le capitaine Nemo, muni de son sextant, prit la hauteur du soleil, qui devait lui donner sa latitude. Il attendit pendant quelques minutes que l'astre vint affleurer le bord de l'horizon. Tandis qu'il observait, pas un de ses muscles ne tressaillait, et l'instrument n'eût pas été plus immobile dans une main de marbre.
Provisto de su sextante, el capitán Nemo tomó la altura del sol para establecer la latitud. Debió esperar algunos minutos a que se produjera la culminación del astro en el horizonte. Mientras así procedía a sus observaciones ni el menor movimiento alteró sus músculos. El instrumento no habría estado más inmóvil en una mano de mármol.
«Midi, dit-il. Monsieur le professeur, quand vous voudrez?...»
-Mediodía -dijo-. Señor profesor, cuando usted quiera.
Je jetai un dernier regard sur cette mer un peu jaunâtre des atterrages japonais, et je redescendis au grand salon.
Dirigí una última mirada al mar, un poco amarillento por la proximidad de las tierras japonesas, y descendí al gran salón.
Là, le capitaine fit son point et calcula chronométriquement sa longitude, qu'il contrôla par de précédentes observations d'angle horaires. Puis il me dit:
Allí, el capitán hizo el punto y calculó cronométricamente su longitud, que controló con sus precedentes observaciones de los ángulos horarios. Luego me dijo:
«Monsieur Aronnax, nous sommes par cent trente-sept degrés et quinze minutes de longitude à l'ouest...
-Señor Aronnax, nos hallamos a 1370 15' de longitud Oeste.
— De quel méridien? demandai-je vivement, espérant que la réponse du capitaine m'indiquerait peut-être sa nationalité.
-¿De qué meridiano? -pregunté vivamente, con la esperanza de que su respuesta me diera la clave de su nacionalidad.
— Monsieur, me répondit-il, j'ai divers chronomètres réglés sur les méridiens de Paris, de Greenwich et de Washington. Mais, en votre honneur je me servirai de celui de Paris.»
-Tengo diversos cronómetros ajustados a los meridianos de Greenwich, de París y de Washington. Pero, en su honor, me serviré del de París.
Cette réponse ne m'apprenait rien. Je m'inclinai, et le commandant reprit:
Su respuesta no me revelaba nada. El comandante prosiguió:
«Trente-sept degrés et quinze minutes de longitude à l'ouest du méridien de Paris, et par trente degrés et sept minutes de latitude nord, c'est-à-dire à trois cents milles environ des côtes du Japon. C'est aujourd'hui 8 novembre, à midi, que commence notre voyage d'exploration sous les eaux.
-Treinta y siete grados y quince minutos de longitud al oeste del meridiano de París, y treinta grados y siete minutos de latitud Norte, es decir, a unas trescientas millas de las costas del Japón. Hoy es 8 de noviembre, a mediodía, y aquí y ahora comienza nuestro viaje de exploración bajo las aguas.
— Dieu nous garde! répondis-je.
-Que Dios nos guarde -respondí.
— Et maintenant, monsieur le professeur, ajouta le capitaine, je vous laisse à vos études. J'ai donné la route à l'est-nord-est par cinquante mètres de profondeur. Voici des cartes à grands points, où vous pourrez la suivre. Le salon est à votre disposition, et je vous demande la permission de me retirer.»
-Y ahora, señor profesor, le dejo con sus estudios. He dado la orden de seguir rumbo al Nordeste, a cincuenta metros de profundidad. Aquí tiene usted mapas en los que podrá seguir nuestra derrota. Este salón está a su disposición. Y ahora, con su permiso, voy a retirarme.
Le capitaine Nemo me salua. Je restai seul, absorbé dans mes pensées. Toutes se portaient sur ce commandant du Nautilus. Saurais-je jamais à quelle nation appartenait cet homme étrange qui se vantait de n'appartenir à aucune? Cette haine qu'il avait vouée à l'humanité, cette haine qui cherchait peut-être des vengeances terribles, qui l'avait provoquée? Etait-il un de ces savants méconnus, un de ces génies «auxquels on a fait du chagrin», suivant l'expression de Conseil, un Galilée moderne, ou bien un de ces hommes de science comme l'Américain Maury, dont la carrière a été brisée par des révolutions politiques? Je ne pouvais encore le dire. Moi que le hasard venait de jeter à son bord, moi dont il tenait la vie entre les mains, il m'accueillait froidement, mais hospitalièrement. Seulement, il n'avait jamais pris la main que je lui tendais. Il ne m'avait jamais tendu la sienne.
El capitán Nemo se despidió y me dejó solo, absorto en mis pensamientos, que se centraban exclusivamente en el comandante del Nautilus. ¿Llegaría a saber alguna vez a qué nación pertenecía aquel hombre extraño que se jactaba de no pertenecer a ninguna? ¿Quién o qué había podido provocar ese odio que profesaba a la humanidad, ese odio que buscaba tal vez terribles venganzas? ¿Era uno de esos sabios desconocidos, uno de esos genios «víctimas del desprecio y de la humillación», según la expresión de Conseil, un Galileo moderno, o bien uno de esos hombres de ciencia como el americano Maury cuya carrera ha sido rota por revoluciones políticas? No podía yo decirlo. El azar me había llevado a bordo de su barco, y puesto mi vida entre sus manos. Me había acogido fría pero hospitalariamente. Pero aún no había estrechado la mano que yo le tendía ni me había ofrecido la suya.
Une heure entière, je demeurai plongé dans ces réflexions, cherchant à percer ce mystère si intéressant pour moi. Puis mes regards se fixèrent sur le vaste planisphère étalé sur la table, et je plaçai le doigt sur le point même où se croisaient la longitude et la latitude observées.
Permanecí durante una hora sumido en tales reflexiones, procurando esclarecer aquel misterio de tanto interés para mí. Me sustraje a estos pensamientos y observé el gran planisferio que se hallaba extendido sobre la mesa. Mi dedo índice se posó en el punto en que se entrecruzaban la longitud y la latitud fijadas.
La mer a ses fleuves comme les continents. Ce sont des courants spéciaux, reconnaissables à leur température, à leur couleur, et dont le plus remarquable est connu sous le nom de courant du Gulf Stream. La science a déterminé, sur le globe, la direction de cinq courants principaux: un dans l'Atlantique nord, un second dans l'Atlantique sud, un troisième dans le Pacifique nord, un quatrième dans le Pacifique sud, et un cinquième dans l'Océan indien sud. Il est même probable qu'un sixième courant existait autrefois dans l'Océan indien nord, lorsque les mers Caspienne et d'Aral, réunies aux grands lacs de l'Asie, ne formaient qu'une seule et même étendue d'eau.
El mar tiene sus ríos, como los continentes. Son corrientes especiales, reconocibles por su temperatura y su color, entre las que la más notable es conocida con el nombre de Gulf Stream. La ciencia ha determinado sobre el globo la dirección de las cinco corrientes principales: una en el Atlántico Norte, otra en el Atlántico Sur, una tercera en el Pacífico Norte, otra en el Pacifico Sur y la quinta en el sur del Indico. Es probable que una sexta corriente existiera en otro tiempo en el norte del Indico, cuando los mares Caspio y Aral, unidos a los grandes lagos de Asia, formaban una sola extensión de agua.
Or, au point indiqué sur le planisphère, se déroulait l'un de ces courants, le Kuro-Scivo des Japonais, le Fleuve-Noir, qui, sorti du golfe du Bengale où le chauffent les rayons perpendiculaires du soleil des Tropiques, traverse le détroit de Malacca, prolonge la côte d'Asie, s'arrondit dans le Pacifique nord jusqu'aux îles Aléoutiennes, charriant des troncs de camphriers et autres produits indigènes, et tranchant par le pur indigo de ses eaux chaudes avec les flots de l'Océan. C'est ce courant que le Nautilus allait parcourir. Je le suivais du regard, je le voyais se perdre dans l'immensité du Pacifique, et je me sentais entraîner avec lui, quand Ned Land et Conseil apparurent à la porte du salon.
En el punto que señalaba mi dedo en el planisferio se desarrollaba una de estas corrientes la del Kuro Sivo de los japoneses, el río Negro, que sale dei golfo de Bengala donde le calientan los rayos perpendiculares do sol de los trópicos, atraviesa el estrecho de Malaca, sube por las costas de Asia, y se desvía en el Pacífico Norte hacia las Aleutianas, arrastrando troncos de alcanforeros y otros productos indígenas, y destacándose entre las olas del océano por el puro color añil de sus aguas calientes. Esta corriente es la que el Nautílus iba a recorrer. Yo la seguía con la mirada, la veía perderse en la inmensidad del Pacífico y me sentía arrastrado con ella. Ned Land y Conseil aparecieron en la puerta del salón.
Mes deux braves compagnons restèrent pétrifiés à la vue des merveilles entassées devant leurs yeux.
Mis dos bravos compañeros se quedaron petrificados a la vista de las maravillas acumuladas ante sus ojos.
«Où sommes-nous? où sommes-nous? s'écria le Canadien. Au muséum de Québec?
-¿Dónde estamos? ¿Dónde estamos? -exclamó el canadiense-. ¿En el museo de Quebec?
— S'il plaît à monsieur, répliqua Conseil, ce serait plutôt à l'hôtel du Sommerard!
-Yo diría más bien que nos hallamos en el palacio del Sommerard -dijo Conseil.
— Mes amis, répondis-je en leur faisant signe d'entrer, vous n'êtes ni au Canada ni en France, mais bien à bord du Nautilus, et à cinquante mètres au-dessous du niveau de la mer.
-Amigos míos -les dije, tras indicarles que entraran-, no están ni en Canadá ni en Francia, sino a bordo del Nautilus y a cincuenta metros por debajo del nivel del mar.
— Il faut croire monsieur, puisque monsieur l'affirme. répliqua Conseil; mais franchement, ce salon est fait pour étonner même un Flamand comme moi.
-Habrá que creerle al señor, puesto que así lo afirma -replicó Conseil-, pero francamente este salón está hecho para sorprender hasta a un flamenco como yo.
— Etonne-toi, mon ami. et regarde, car, pour un classificateur de ta force. il y a de quoi travailler ici.»
-Asómbrate, amigo mío, y mira, pues para un clasificador como tú hay aquí materia de ocupación.
Je n'avais pas besoin d'encourager Conseil. Le brave garçon, penché sur les vitrines. murmurait déjà des mots de la langue des naturalistes: classe des Gastéropodes, famille des Buccinoïdes, genre des Porcelaines, espèces des Cypr÷a Madagascariensis, etc.
Innecesario era estimular en este punto a Conseil. El buen muchacho, inclinado sobre las vitrinas, murmuraba ya las palabras del idioma de los naturalistas: clase de los gasterópodos, familia de los bucínidos, género de las Porcelanas, especie de los Cyproea Madagascariensis…
Pendant ce temps, Ned Land, assez peu conchyliologue, m'interrogeait sur mon entrevue avec le capitaine Nemo. Avais-je découvert qui il était, d'où il venait, où il allait, vers quelles profondeurs il nous entraînait? Enfin mille questions auxquelles je n'avais pas le temps de répondre.
Mientras así murmuraba Conseil, Ned Land, poco conquiliólogo él, me interrogaba acerca de mi entrevista con el capitán Nemo. ¿Había podido descubrir yo quién era, de dónde venía, adónde iba, hacia qué profundidades nos arrastraba? Me hacía así mil preguntas, sin darme tiempo a responderle.
Je lui appris tout ce que je savais, ou plutôt, tout ce que je ne savais pas, et je lui demandai ce qu'il avait entendu ou vu de son côté.
Le informé de todo lo que sabía, o más bien de todo lo que no sabía, y le pregunté qué era lo que, por su parte, había oído y visto.
«Rien vu, rien entendu! répondit le Canadien. Je n'ai pas même aperçu l'équipage de ce bateau. Est-ce que, par hasard, il serait électrique aussi, lui?
-No he visto ni he oído nada -respondió el canadiense-. Ni tan siquiera he podido ver a la tripulación del barco. ¿Acaso sus tripulantes serán también eléctricos?
— Electrique!
-¿Eléctricos?
— Par ma foi! on serait tenté de le croire. Mais vous, monsieur Aronnax, demanda Ned Land, qui avait toujours son idée, vous ne pouvez me dire combien d'hommes il y a à bord? Dix, vingt, cinquante, cent?
-A fe mía, que así podría creerse. Pero usted, señor Aronnax -me preguntó Ned Land, obseso con su idea-, ¿no puede decirme cuántos hombres hay a bordo? ¿Diez, veinte, cincuenta, cien?
— Je ne saurais vous répondre, maître Land. D'ailleurs, croyez-moi, abandonnez, pour le moment, cette idée de vous emparer du Nautilus ou de le fuir. Ce bateau est un des chefs-d'oeuvre de l'industrie moderne, et je regretterais de ne pas l'avoir vu! Bien des gens accepteraient la situation qui nous est faite, ne fût-ce que pour se promener à travers ces merveilles. Ainsi. tenez-vous tranquille, et tâchons de voir ce qui se passe autour de nous.
-No puedo decírselo, Ned. Pero, créame, abandone por el momento la idea de apoderarse del Nautilus o de huir de él. Este barco es una obra maestra de la industria moderna y yo lamentaría no haberlo visto. Son muchos los que aceptarían de buen grado nuestra situación, aunque no fuese más que por contemplar estas maravillas. Así que manténgase tranquilo, y tratemos de ver lo que pasa en torno nuestro.
— Voir! s'écria le harponneur, mais on ne voit rien, on ne verra rien de cette prison de tôle! Nous marchons, nous naviguons en aveugles...»
-¿Ver? -dijo el arponero-. ¡Pero si no se ve nada! ¡Si no puede verse nada en esta prisión de acero! Navegamos como ciegos…
— Ned Land prononçait ces derniers mots, quand l'obscurité se fit subitement, mais une obscurité absolue. Le plafond lumineux s'éteignit, et si rapidement, que mes yeux en éprouvèrent une impression douloureuse, analogue à celle que produit le passage contraire des profondes ténèbres à la plus éclatante lumière.
No había acabado Ned Land de pronunciar estas últimas palabras, cuando súbitamente se hizo la oscuridad, una oscuridad absoluta. El techo luminoso se apagó, y tan rápidamente que mis ojos sintieron una sensación dolorosa, análoga a la que produce el paso contrario de las profundas tinieblas a la luz más brillante.
Nous étions restés muets, ne remuant pas, ne sachant quelle surprise, agréable ou désagréable, nous attendait. Mais un glissement se fit entendre. On eût dit que des panneaux se manoeuvraient sur les flancs du Nautilus.
Nos habíamos quedado mudos e inmóviles, no sabiendo qué sorpresa, agradable o desagradable, Os esperaba. Se oyó algo así como un objeto que se deslizara. Se hubiera dicho que se maniobraba algo en los flancos del Nautilus.
«C'est la fin de la fin! dit Ned Land.
-Es el fin del final -dijo Ned Land.
— Ordre des Hydroméduses!» murmura Conseil.
-Orden de las hidromedusas se oyó decir a Conseil.
Soudain, le jour se fit de chaque côté du salon, à travers deux ouvertures oblongues. Les masses liquides apparurent vivement éclairées par les effluences électriques. Deux plaques de cristal nous séparaient de la mer. Je frémis, d'abord, à la pensée que cette fragile paroi pouvait se briser; mais de fortes armatures de cuivre la maintenaient et lui donnaient une résistance presque infinie.
Súbitamente, se hizo la luz a ambos lados del salón, a través de dos aberturas oblongas. Las masas líquidas aparecieron vivamente iluminadas por la irradiación eléctrica. Dos placas de cristal nos separaban del mar. Me estremeció la idea de que pudiera romperse tan frágil pared. Pero fuertes armaduras de cobre la mantenían y le daban una resistencia casi infinita.
La mer était distinctement visible dans un rayon d'un mille autour du Nautilus. Quel spectacle! Quelle plume le pourrait décrire! Qui saurait peindre les effets de la lumière à travers ces nappes transparentes, et la douceur de ses dégradations successives jusqu'aux couchés inférieures et supérieures de l'Océan!
El mar era perfectamente visible en un radio de una milla en torno al Nautilus. ¡Qué espectáculo! ¿Qué pluma podría describirlo? ¿Quién podría pintar los efectos de la luz a través de esas aguas transparentes y la suavidad de sus sucesivas degradaciones hasta las capas inferiores y superiores del océano?
On connaît la diaphanéité de la mer. On sait que sa limpidité l'emporte sur celle de l'eau de roche. Les substances minérales et organiques, qu'elle tient en suspension, accroissent même sa transparence. Dans certaines parties de l'Océan, aux Antilles, cent quarante-cinq mètres d'eau laissent apercevoir le lit de sable avec une surprenante netteté, et la force de pénétration des rayons solaires ne paraît s'arrêter qu'à une profondeur de trois cents mètres. Mais, dans ce milieu fluide que parcourait le Nautilus, l'éclat électrique se produisait au sein même des ondes. Ce n'était plus de l'eau lumineuse, mais de la lumière liquide.
Conocida es la diafanidad del mar. Sabido es que su limpidez es aún mayor que la de las aguas de roca. Las sustancias minerales y orgánicas que mantiene en suspensión aumentan incluso su transparencia. En algunas partes del océano, en las Antillas, ciento cuarenta y cinco metros de agua dejan ver el lecho de arena con una sorprendente nitidez y la fuerza de penetración de los rayos solares no parece detenerse sino hasta una profundidad de trescientos metros. Pero en el medio fluido que recorría el Nautilus el resplandor eléctrico se producía en el seno mismo del agua, que no era ya agua luminosa sino luz líquida.
Si l'on admet l'hypothèse d'Erhemberg, qui croit à une illumination phosphorescente des fonds sous-marins, la nature a certainement réservé pour les habitants de la mer l'un de ses plus prodigieux spectacles, et j'en pouvais juger ici par les mille jeux de cette lumière. De chaque côté, j'avais une fenêtre ouverte sur ces abîmes inexplorés. L'obscurité du salon faisait valoir la clarté extérieure, et nous regardions comme si ce pur cristal eût été la vitre d'un immense aquarium.
Si se admite la hipótesis de Erhemberg, que cree en una iluminación fosforescente de los fondos submarinos, la naturaleza ha reservado ciertamente a los habitantes del mar uno de sus más prodigiosos espectáculos, del que yo podía juzgar por los mil juegos de aquella luz. A cada lado tenía una ventana abierta sobre aquellos abismos inexplorados. La oscuridad del salón realzaba la claridad exterior, y nosotros mirábamos como si el puro cristal hubiera sido el de un inmenso acuario.
Le Nautilus ne semblait pas bouger. C'est que les points de repère manquaient. Parfois, cependant, les lignes d'eau, divisées par son éperon, filaient devant nos regards avec une vitesse excessive.
El Nautilus parecía inmóvil. La causa de ello era que faltaban los puntos de referencia. A veces, sin embargo, las líneas de agua, divididas por su espolón, huían ante nosotros con gran rapidez.
Emerveillés, nous étions accoudés devant ces vitrines, et nul de nous n'avait encore rompu ce silence de stupéfaction, quand Conseil dit:
Maravillados, con los codos apoyados en las vitrinas, permanecíamos silenciosos, en un silencio que expresaba elocuentemente nuestra estupefacción. Conseil rompió el silencio, diciendo:
«Vous vouliez voir. ami Ned, eh bien, vous voyez!
-Quería usted ver, Ned, pues bien, ¡vea!
— Curieux! curieux! faisait le Canadien - qui oubliant ses colères et ses projets d'évasion, subissait une attraction irrésistible - et l'on viendrait de plus loin pour admirer ce spectacle!
-¡Es curioso! ¡Curiosísimo! -dijo el canadiense, que, olvidando su cólera y sus proyectos de evasión, sufría una atracción irresistible-. ¡Se vendría aquí de más lejos incluso para admirar este espectáculo!
— Ah! m'écriai-je, je comprends la vie de cet homme! Il s'est fait un monde à part qui lui réserve ses plus étonnantes merveilles!
-¡Ah! -exclamé-, ahora puedo comprender la vida de este hombre. Se ha hecho un mundo aparte que le reserva su más asombrosas maravillas.
— Mais les poissons? fit observer le Canadien. Je ne vois pas de poissons!
-Pero ¿y los peces? -dijo Ned Land-. No veo peces.
— Que vous importe, ami Ned, répondit Conseil, puisque vous ne les connaissez pas.
-¿Y qué puede importarle, amigo Ned -dijo Conseil-, puesto que no los conoce usted?
— Moi! un pêcheur! s'écria Ned Land.
-¡Decirme eso a mí, a un pescador como yo! -exclamó, indignado, Ned.
Et sur ce sujet, une discussion s'éleva entre les deux amis, car ils connaissaient les poissons, mais chacun d'une façon très différente.
Y con este motivo se entabló entre los dos amigos una discusión, pues ambos conocían los peces, pero cada uno de una forma muy diferente.
Tout le monde sait que les poissons forment la quatrième et dernière classe de l'embranchement des vertébrés. On les a très justement définis: «des vertébrés à circulation double et à sang froid, respirant par des branchies et destinés à vivre dans l'eau». Ils composent deux séries distinctes: la série des poissons osseux. c'est-à-dire ceux dont l'épine dorsale est faite de vertèbres osseuses, et les poissons cartilagineux. c'est-à-dire ceux dont l'épine dorsale est faite de vertèbres cartilagineuses.
Sabido es que los peces son la cuarta y última clase de la ramificación de los vertebrados. Se les ha definido muy justamente como «vertebrados de doble circulación y de sangre fría que respiran por branquias y viven en el agua». Componen dos series distintas: la de los peces óseos, es decir, la de aquellos cuya espina dorsal está constituida por vértebras óseas, y la de los peces cartilaginosos, cuya espina dorsal está hecha de vértebras cartilaginosas.
Le Canadien connaissait peut-être cette distinction, mais Conseil en savait bien davantage, et maintenant, lié d'amitié avec Ned. il ne pouvait admettre qu'il fût moins instruit que lui. Aussi lui dit-il:
El canadiense conocía tal vez esa distinción, pero Conseil sabía mucho más y, unido ya a él por una fuerte amistad, no podía admitir que fuese menos instruido que él. Así, le dijo:
«Ami Ned, vous êtes un tueur de poissons, un très habile pêcheur. Vous avez pris un grand nombre de ces intéressants animaux. Mais je gagerais que vous ne savez pas comment on les classe.
-Amigo Ned, es usted un matador de peces, un hábil pescador que ha capturado un gran número de estos interesantes animales. Pero apostaría algo a que no sabe usted clasificarlos.
— Si. répondit sérieusement le harponneur. On les classe en poissons qui se mangent et en poissons qui ne se mangent pas!
-Sí -respondió seriamente el arponero-. Se les clasifica en peces comestibles y en peces no comestibles.
— Voilà une distinction de gourmand, répondit Conseil. Mais dites-moi si vous connaissez la différence qui existe entre les poissons osseux et les poissons cartilagineux?
-Ésa es una distinción gastronómica. Pero dígame si conoce la diferencia entre los peces óseos y los peces cartilaginosos.
— Peut-être bien, Conseil.
-Creo que sí, Conseil.
— Et la subdivision de ces deux grandes classes?
-¿Y la subdivisión de esas dos grandes clases?
— Je ne m'en doute pas, répondit le Canadien.
-Me temo que no -respondió el canadiense.
— Eh bien, ami Ned, écoutez et retenez! Les poissons osseux se subdivisent en six ordres: Primo. Les acanthoptérygiens, dont la mâchoire supérieure est complète. mobile. et dont les branchies affectent la forme d'un peigne. Cet ordre comprend quinze familles, c'est-à-dire les trois quarts des poissons connus. Type: la perche commune.
-Pues bien, amigo Ned, escúcheme bien y reténgalo. Los peces óseos se subdividen en seis órdenes: los acantopterigios, cuya mandíbula superior es completa y móvil y cuyas branquias tienen la forma de un peine; este orden comprende quince familias, es decir, las tres cuartas partes de los peces conocidos. Su prototipo podría ser la perca.
— Assez bonne à manger, répondit Ned Land.
-Que está bastante buena -dijo Ned Land.
— Secundo, reprit Conseil, les abdominaux, qui ont les nageoires ventrales suspendues sous l'abdomen et en arrière des pectorales, sans être attachées aux os de l'épaule - ordre qui se divise en cinq familles, et qui comprend la plus grande partie des poissons d'eau douce. Type: la carpe, le brochet.
-Otro orden es el de los abdominales, que tienen las aletas ventrales suspendidas bajo el abdomen y más atrás de las pectorales, sin estar soldadas a las vértebras dorsales, orden que se divide en cinco familias que comprenden la mayor parte de los peces de agua dulce. Tipos: la carpa y el lucio.
— Peuh! fit le Canadien avec un certain mépris, des poissons d'eau douce!
-¡Puaf! -exclamó, despectivamente, el canadiense-. ¡Peces de agua dulce!
— Tertio, dit Conseil, les subrachiens, dont les ventrales sont attachées sous les pectorales et immédiatement suspendues aux os de l'épaule. Cet ordre contient quatre familles. Type: plies, limandes, turbots, barbues, soles, etc.
-Hay también los subbranquianos, con las ventrales colocadas bajo las pectorales e inmediatamente suspendidas de las vértebras dorsales. Este orden contiene cuatro familias, y sus tipos son las platijas, los gallos, los rodaballos, los lenguados, etcétera.
— Excellent! excellent! s'écriait le harponneur, qui ne voulait considérer les poissons qu'au point de vue comestible.
-¡Excelentes! ¡Excelentes! -exclamó el arponero, que continuaba obstinándose en considerar los peces exclusivamente desde el punto de vista gastronómico.
— Quarto, reprit Conseil, sans se démonter, les apodes, au corps allongé, dépourvus de nageoires ventrales, et revêtus d'une peau épaisse et souvent gluante ordre qui ne comprend qu'une famille. Type: l'anguille, le gymnote.
-Hay también -prosiguió Conseil, sin desanimarse -los ápodos, de cuerpo alargado, desprovistos de aletas ventrales y revestidos de una piel espesa y frecuentemente viscosa. Es éste un orden que se reduce a una sol familia. Tipos: la anguila y el gimnoto.
— Médiocre! médiocre! répondit Ned Land.
-Mediocre, mediocre -respondió Ned Land.
— Quinto, dit Conseil, les lophobranches, qui ont les mâchoires complètes et libres, mais dont les branchies sont formées de petites houppes. disposées par paires le long des arcs branchiaux. Cet ordre ne compte qu'une famille. Type: les hippocampes, les pégases dragons.
-En quinto lugar, los lofobranquios, que tienen las mandíbulas completas y libres y cuyas branquias están formadas por pequeños flecos dispuestos por parejas a lo largo de los arcos branquiales. Este orden no cuenta más que con una familia. Tipos: los hipocampos y los pegasos dragones.
— Mauvais! mauvais! répliqua le harponneur.
-¡Malo! ¡Malo! -replicó el arponero.
— Sexto, enfin, dit Conseil, les plectognathes, dont l'os maxillaire est attaché fixement sur le côte de l'intermaxillaire qui forme la mâchoire, et dont l'arcade palatine s'engrène par suture avec le crâne, ce qui la rend immobile ordre qui manque de vraies ventrales, et qui se compose de deux familles. Types: les tétrodons, les poissons-lunes.
-Y sexto y último, el de los plectognatos, cuyo hueso maxilar está fijado al lado del intermaxilar que forma la mandíbula, y cuyo arco palatino se engrana por sutura con el cráneo, lo que le hace inmóvil. Este orden carece de verdaderas aletas ventrales; se compone de dos familias y sus tipos son los tetrodones y los peces luna.
— Bons à déshonorer une chaudière! s'écria le Canadien.
-Que bastarían por sí solos para deshonrar a un caldero -dijo el canadiense.
— Avez-vous compris, ami Ned? demanda le savant Conseil.
-¿Ha comprendido usted, amigo Ned? -preguntó el sabio Conseil.
— Pas le moins du monde, ami Conseil, répondit le harponneur. Mais allez toujours, car vous êtes très intéressant.
-Ni una palabra, amigo Conseil. Pero siga, siga, es muy interesante.
— Quant aux poissons cartilagineux, reprit imperturbablement Conseil, ils ne comprennent que trois ordres.
-En cuanto a los peces cartilaginosos -prosiguió, imperturbable, Conseil -tienen tan sólo tres órdenes.
— Tant mieux, fit Ned.
-Tanto mejor -dijo Ned.
— Primo, les cyclostomes, dont les mâchoires sont soudées en un anneau mobile, et dont les branchies s'ouvrent par des trous nombreux - ordre ne comprenant qu'une seule famille. Type: la lamproie.
-En primer lugar, los ciclóstomos, cuyas mandíbulas están soldadas en un anillo móvil y cuyas branquias se abren por numerosos agujeros. Una sola familia cuyo tipo más representativo es la lamprea.
— Faut l'aimer. répondit Ned Land.
-Hay a quien le gusta -respondió Ned Land.
— Secundo, les sélaciens, avec branchies semblables à celles des cyclostomes, mais dont la mâchoire inférieure est mobile. Cet ordre, qui est le plus important de la classe, comprend deux familles. Types: la raie et les squales.
-Segundo, los selacios, con branquias semejantes a las de los ciclóstomos, pero con la mandíbula inferior móvil. Este orden, que es el más importante de la clase, tiene dos familias, con las rayas y los escualos por tipos más representativos.
— Quoi! s'écria Ned, des raies et des requins dans le même ordre! Eh bien, ami Conseil, dans l'intérêt des raies, je ne vous conseille pas de les mettre ensemble dans le même bocal!
-¿Cómo? ¿Las rayas y los tiburones en el mismo orden? Pues bien, amigo Conseil, por el bien de las rayas le aconsejo que no los ponga juntos en el mismo bocal.
— Tertio, répondit Conseil, les sturioniens, dont les branchies sont ouvertes, comme à l'ordinaire, par une seule fente garnie d'un opercule ordre qui comprend quatre genres. Type: l'esturgeon.
-Y por último, los esturionianos, cuyas branquias está abiertas por una sola hendidura con un opérculo. Hay cuatro géneros y el esturión es el tipo más representativo.
— Ah! ami Conseil, vous avez gardé le meilleur pour la fin à mon avis, du moins. Et c'est tout?
-Amigo Conseil, se dejó usted lo mejor para el final, en mi opinión, al menos. ¿Y esto es todo?
— Oui, mon brave Ned, répondit Conseil, et remarquez que quand on sait cela, on ne sait rien encore. car les familles se subdivisent en genres, en sous-genres. en espèces, en variétés...
-Sí, mi buen Ned, pero observe usted que saber esto es no saber nada, pues las familias se subdividen en géneros, subgéneros, especies, variedades…
— Eh bien. ami Conseil, dit le harponneur, se penchant sur la vitre du panneau, voici des variétés qui passent!
-Pues mire, Conseil -dijo el arponero, inclinándose sobre el cristal-, mire esas variedades que pasan.
— Oui! des poissons, s'écria Conseil. On se croirait devant un aquarium!
-En efecto, son peces -exclamó Conseil-. Uno se creer en un acuario.
— Non, répondis-je, car l'aquarium n'est qu'une cage, et ces poissons-là sont libres comme l'oiseau dans l'air.
-No respondí-, pues un acuario no es más que una jaula, y esos peces son libres como el pájaro en el aire.
— Eh bien, ami Conseil, nommez-les donc, nommez-les donc! disait Ned Land.
-Bueno, Conseil, nómbremelos, dígame cómo se llaman, ande -dijo Ned.
— Moi, répondit Conseil, je n'en suis pas capable! Cela regarde mon maître!»
-No soy capaz de hacerlo -dijo Conseil-. Eso concierne al señor.
Et en effet, le digne garçon. classificateur enragé, n'était point un naturaliste, et je ne sais pas s'il aurait distingué un thon d'une bonite. En un mot, le contraire du Canadien, qui nommait tous ces poissons sans hésiter.
Efectivamente, el buen muchacho, empedernido clasificador, no era un naturalista. Yo creo que no era capaz de distinguir un atún de un bonito. Lo contrario que el canadiense, que nombraba todos los peces sin vacilar.
— Un baliste, avais-je dit.
-Un baliste -había dicho yo.
— Et un baliste chinois! répondait Ned Land.
-Y es un baliste chino -respondió Ned Land.
— Genre des balistes, famille des sclérodermes, ordre des plectognathes». murmurait Conseil.
-Género de los balistes, familia de los esclerodermos, orden de los plectognatos -murmuró Conseil.
Décidément, à eux deux, Ned et Conseil auraient fait un naturaliste distingué.
Decididamente, entre los dos, Ned y Conseil, hubieran constituido un brillante naturalista.
Le Canadien ne s'était pas trompé. Une troupe de balistes, à corps comprimé. à peau grenue, armés d'un aiguillon sur leur dorsale, se jouaient autour du Nautilus, et agitaient les quatre rangées de piquants qui hérissent chaque côté de leur queue. Rien de plus admirable que leur enveloppe, grise par-dessus, blanche par-dessous dont les taches d'or scintillaient dans le sombre remous des lames. Entre eux ondulaient des raies, comme une nappe abandonnée aux vents. et parmi elles, j'aperçus, à ma grande joie, cette raie chinoise, jaunâtre à sa partie supérieure, rose tendre sous le ventre et munie de trois aiguillons en arrière de son oeil: espèce rare, et même douteuse au temps de Lacépède, qui ne l'avait jamais vue que dans un recueil de dessins japonais.
No se había equivocado el canadiense. Un grupo de balistes, de cuerpo comprimido, de piel granulada, armados de un aguijón en el dorso, evolucionaban en torno al Nautilus, agitando las cuatro hileras de punzantes y erizadas espinas que llevan a ambos lados de la cola. Nada más admirable que la pigmentación de su piel, gris por arriba y blanca por debajo, con manchas doradas que centelleaban entre los oscuros remolinos del agua. Entre ellos, se movían ondulantemente las rayas, como banderas al viento. Con gran alegría por mi parte, vi entre ellas esa raya china, amarillenta por arriba y rosácea por abajo, provista de tres aguijones tras el ojo; una especie rara y de dudosa identificación en la época de Lacepède, quien únicamente pudo verla en un álbum de dibujos japonés.
Pendant deux heures toute une armée aquatique fit escorte au Nautilus. Au milieu de leurs jeux, de leurs bonds, tandis qu'ils rivalisaient de beauté, d'éclat et de vitesse, je distinguai le labre vert, le mulle barberin, marqué d'une double raie noire. Le gobie éléotre, à caudale arrondie, blanc de couleur et tacheté de violet sur le dos, le scombre japonais, admirable maquereau de ces mers, au corps bleu et à la tête argentée, de brillants azurors dont le nom seul emporte toute description des spares rayés, aux nageoires variées de bleu et de jaune, des spares fascés, relevés d'une bande noire sur leur caudale, des spares zonéphores élégamment corsetés dans leurs six ceintures, des aulostones, véritables bouches en flûte ou bécasses de mer, dont quelques échantillons atteignaient une longueur d'un mètre, des salamandres du Japon, des murènes échidnées, longs serpents de six pieds, aux yeux vifs et petits, et à la vaste bouche hérissée de dents, etc.
Durante un par de horas, todo un ejército acuático dio escolta al Nautilus. En medio de sus juegos, de sus movimientos en los que rivalizaban en belleza, brillo y velocidad, distinguí el labro verde; el salmonete barbatus, marcado con una doble raya negra; el gobio eleotris, de cola redondeada, de color blanco salpicado de manchas violetas en el dorso; el escombro japonés, admirable caballa de esos mares, con el cuerpo azulado y la cabeza plateada; brillantes azurores cuyo solo nombre dispensa de toda descripción; los esparos rayados, con las aletas matizadas de azul y de amarillo; los esparos ornados de fajas con una banda negra en la cola; los esparos zonéforos, elegantemente encorsetados en sus seis cinturas; los aulostomas, verdaderas bocas de flauta o becadas marinas, algunos de los cuales alcanzaban una longitud de un metro; las salamandras del Japón; las morenas equídneas, largas serpientes con ojos vivos y pequeños y una amplia boca erizada de dientes…
Notre admiration se maintenait toujours au plus haut point. Nos interjections ne tarissaient pas. Ned nommait les poissons, Conseil les classait, moi, je m'extasiais devant la vivacité de leurs allures et la beauté de leurs formes. Jamais il ne m'avait été donné de surprendre ces animaux vivants, et libres dans leur élément naturel.
Contemplábamos el espectáculo con una admiración infinita que expresábamos en incontenibles interjecciones. Ned nombraba los peces, Conseil los clasificaba, y yo me extasiaba ante la vivacidad de sus evoluciones y la belleza de sus formas. Nunca hasta entonces me había sido dado poder contemplarlos así, vivos y libres en su elemento natural.
Je ne citerai pas toutes les variétés qui passèrent ainsi devant nos yeux éblouis, toute cette collection des mers du Japon et de la Chine. Ces poissons accouraient, plus nombreux que les oiseaux dans l'air, attirés sans doute par l'éclatant foyer de lumière électrique.
No citaré todas las variedades, toda esa colección de los mares del Japón y de la China, que pasaron así ante nuestros ojos deslumbrados. Más numerosos que los pájaros en el aire, todos esos peces pasaban ante nosotros atraídos sin duda por el brillante foco de luz eléctrica.
Subitement, le jour se fit dans le salon. Les panneaux de tôle se refermèrent. L'enchanteresse vision disparut. Mais longtemps, je rêvai encore, jusqu'au moment où mes regards se fixèrent sur les instruments suspendus aux parois. La boussole montrait toujours la direction au nord-nord-est, le manomètre indiquait une pression de cinq atmosphères correspondant à une profondeur de cinquante mètres, et le loch électrique donnait une marche de quinze milles à l'heure.
Súbitamente, desapareció la encantadora visión al cerrarse los paneles de acero e iluminarse el salón. Pero durante largo tiempo permanecí aún arrobado en esa visión, hasta que mi mirada se fijó en los instrumentos suspendidos de las paredes. La brújula mostraba la dirección Norte Nordeste, el manómetro indicaba una presión de cinco atmósferas correspondiente a una profundidad de cincuenta metros y la corredera eléctrica daba una velocidad de quince millas por hora.
J'attendais le capitaine Nemo. Mais il ne parut pas. L'horloge marquait cinq heures.
Yo esperaba que apareciera el capitán Nemo, pero no lo hizo. Eran las cinco en el reloj.
Ned Land et Conseil retournèrent à leur cabine. Moi, je regagnai ma chambre. Mon dîner s'y trouvait préparé. Il se composait d'une soupe à la tortue faite des carets les plus délicats, d'un surmulet à chair blanche. un peu feuilletée, dont le foie préparé à part fit un manger délicieux, et de filets de cette viande de l'holocante empereur, dont la saveur me parut supérieure à celle du saumon.
Ned Land y Conseil regresaron a su camarote y yo hice lo propio. Hallé servida la comida, compuesta de una sopa de tortuga, de un múlido de carne blanca, cuyo hígado, preparado aparte, estaba delicioso, y filetes de emperador cuyo gusto me pareció superior al del salmón.
Je passai la soirée à lire, à écrire, à penser. Puis, le sommeil me gagnant, je m'étendis sur ma couche de zostère, et je m'endormis profondément, pendant que le Nautilus se glissait à travers le rapide courant du Fleuve Noir.
Pasé la velada leyendo, escribiendo y pensando. Luego, ganado por el sueño, me acosté y me dormí profundamente, mientras el Nautilus se deslizaba a través de la rápida corriente del río Negro.