Ainsi, autour du Nautilus, au-dessus, au-dessous, un impénétrable mur de glace. Nous étions prisonniers de la banquise! Le Canadien avait frappé une table de son formidable poing. Conseil se taisait. Je regardai le capitaine. Sa figure avait repris son impassibilité habituelle. Il s'était croisé les bras. Il réfléchissait. Le Nautilus ne bougeait plus.
Así, pues, un impenetrable muro de hielo rodeaba al Nautilus por encima y por debajo. Éramos prisioneros de la gran banca de hielo. El canadiense expresó su furor asestando un formidable puñetazo a una mesa. Conseil estaba silencioso. Yo miré al capitán. Su rostro había recobrado su habitual impasibilidad. Estaba cruzado de brazos y reflexionaba. El Nautilus no se movía.
Le capitaine prit alors la parole:
El capitán habló entonces:
«Messieurs, dit-il d'une voix calme, il y a deux manières de mourir dans les conditions où nous sommes.»
-Señores -dijo con una voz tranquila-, en las condiciones en que estamos hay dos maneras de morir.
Cet inexplicable personnage avait l'air d'un professeur de mathématiques qui fait une démonstration à ses élèves.
El inexplicable personaje tenía el aire de un profesor de matemáticas explicando una lección a sus alumnos.
«La première, reprit-il, c'est de mourir écrasés. La seconde, c'est de mourir asphyxiés. Je ne parle pas de la possibilité de mourir de faim, car les approvisionnements du Nautilus dureront certainement plus que nous. Préoccupons-nous donc des chances d'écrasement ou d'asphyxie.
-La primera -prosiguió -es la de morir aplastados. La segunda, la de morir asfixiados. No hablo de la posibilidad de morir de hambre, porque las provisiones del Nautilus durarán con toda seguridad más que nosotros. Preocupémonos, pues, de las posibilidades de aplastamiento y de asfixia.
— Quant à l'asphyxie, capitaine, répondis-je, elle n'est pas à craindre, car nos réservoirs sont pleins.
-No creo sea de temer la muerte por asfixia, capitán -dije-, pues nuestros depósitos están llenos.
— Juste, reprit le capitaine Nemo, mais ils ne donneront que deux jours d'air. Or, voilà trente-six heures que nous sommes enfouis sous les eaux, et déjà l'atmosphère alourdie du Nautilus demande à être renouvelée. Dans quarante-huit heures, notre réserve sera épuisée.
-Sí, es cierto -replicó el capitán Nemo-, pero no pueden suministrarnos aire más que para dos días. Hace ya treinta y seis horas que estamos en inmersión, y la atmósfera rarificada del Nautilus exige ya renovación. Nuestras reservas habrán quedado agotadas dentro de cuarenta y ocho horas.
— Eh bien, capitaine, soyons délivrés avant quarante-huit heures!
-Pues bien, capitán, tenemos cuarenta y ocho horas para liberarnos.
— Nous le tenterons, du moins, en perçant la muraille qui nous entoure.
-Al menos, lo intentaremos. Trataremos de perforar la muralla que nos rodea.
— De quel côté? demandai-je.
-¿Por qué parte?
— C'est ce que la sonde nous apprendra. Je vais échouer le Nautilus sur le banc inférieur, et mes hommes, revêtus de scaphandres, attaqueront l'iceberg par sa paroi la moins épaisse.
-Eso es lo que nos dirá la sonda. Voy a varar al Nautilus sobre el banco inferior, y mis hombres, revestidos con sus escafandras, atacarán al iceberg por su pared menos espesa.
— Peut-on ouvrir les panneaux du salon?
-¿Se puede abrir los paneles del salón?
— Sans inconvénient. Nous ne marchons plus.»
-No hay inconveniente, puesto que estamos inmóviles.
Le capitaine Nemo sortit. Bientôt des sifflements m'apprirent que l'eau s'introduisait dans les réservoirs. Le Nautilus s'abaissa lentement et reposa sur le fond de glace par une profondeur de trois cent cinquante mètres, profondeur à laquelle était immergé le banc de glace inférieur.
El capitán Nemo salió. Pronto, los silbidos que se hicieron oír me indicaron que el agua se introducía en los depósitos. El Nautilus se hundió lentamente hasta que topó con el fondo de hielo a una profundidad de trescientos cincuenta metros.
«Mes amis, dis-je, la situation est grave, mais je compte sur votre courage et sur votre énergie.
-Amigos míos -dije-, la situación es grave, pero cuento con vuestro valor y vuestra energía.
— Monsieur, me répondit le Canadien, ce n'est pas dans ce moment que je vous ennuierai de mes récriminations. Je suis prêt à tout faire pour le salut commun.
El canadiense me respondió así:
-Señor, no es este el momento de abrumarle con recriminaciones. Estoy dispuesto a hacer lo que sea por la salvación común.
— Bien, Ned, dis-je en tendant la main au Canadien.
-Muy bien, Ned -le dije, tendiéndole la mano.
— J'ajouterai, reprit-il, qu'habile à manier le pic comme le harpon, si je puis être utile au capitaine, il peut disposer de moi.
-Y añadiré -prosiguió -que soy tan hábil manejando el pico como el arpón. Así que si puedo serle de utilidad al capitán estoy a su disposición.
— Il ne refusera pas votre aide. Venez, Ned.»
-No rehusará su ayuda, Ned. Vamos.
Je conduisis le Canadien à la chambre ou les hommes du Nautilus revêtaient leurs scaphandres. Je fis part au capitaine de la proposition de Ned, qui fut acceptée. Le Canadien endossa son costume de mer et fut aussitôt prêt que ses compagnons de travail. Chacun d'eux portait sur son dos l'appareil Rouquayrol auquel les réservoirs avaient fourni un large continent d'air pur. Emprunt considérable, mais nécessaire, fait à la réserve du Nautilus. Quant aux lampes Ruhmkorff, elles devenaient inutiles au milieu de ces eaux lumineuses et saturées de rayons électriques.
Conduje al canadiense al camarote en que los hombres de la tripulación estaban poniéndose las escafandras. Comuniqué al capitán la proposición de Ned, que fue inmediatamente aceptada. El canadiense se endosó su traje marino y pronto estuvo tan dispuesto como sus compañeros de trabajo. Cada uno de ellos llevaba a la espalda el aparato Rouquayrol con la reserva de aire extraída de los depósitos. Extracción considerable, pero necesaria. Las lámparas Ruhmkorff eran inútiles en medio de aquellas aguas luminosas y saturadas de rayos eléctricos.
Lorsque Ned fut habillé, je rentrai dans le salon dont les vitres étaient découvertes, et, posté près de Conseil. j'examinai les couches ambiantes qui supportaient le Nautilus.
Cuando Ned estuvo vestido, regresé al salón, donde los cristales continuaban descubiertos y, junto a Conseil, examiné las capas de hielo que soportaban al Nautilus.
Quelques instants après, nous voyions une douzaine d'hommes de l'équipage prendre pied sur le banc de glace, et parmi eux Ned Land, reconnaissable à sa haute taille. Le capitaine Nemo était avec eux.
Algunos instantes más tarde vimos una docena de hombres de la tripulación tomar pie en el banco de hielo, y entre ellos a Ned Land, reconocible por su alta estatura. El capitán Nemo estaba con ellos.
Avant de procéder au creusement des murailles, il fit pratiquer des sondages qui devaient assurer la bonne direction des travaux. De longues sondes furent enfoncées dans les parois latérales; mais après quinze mètres, elles étaient encore arrêtées par l'épaisse muraille. Il était inutile de s'attaquer à la surface plafonnante, puisque c'était la banquise elle-même qui mesurait plus de quatre cents mètres de hauteur. Le capitaine Nemo fit alors sonder la surface inférieure. Là dix mètres de parois nous séparaient de l'eau. Telle était l'épaisseur de cet ice-field. Dès lors, il s'agissait d'en découper un morceau égal en superficie à la ligne de flottaison du Nautilus. C'était environ six mille cinq cents mètres cubes à détacher, afin de creuser un trou par lequel nous descendrions au-dessous du champ de glace.
Antes de proceder a la perforación de las murallas, el capitán hizo practicar sondeos para averiguar en qué sentido debía emprenderse el trabajo. Se hundieron largas sondas en las paredes laterales, pero a los quince metros de penetración todavía las detenía la espesa muralla. Inútil era atacar la superficie superior, puesto que en ella topábamos con la banca misma que medía más de cuatrocientos metros de altura. El capitán Nemo procedió entonces a sondear la superficie inferior. Por ahí nos separaban del agua diez metros de hielo. Tal era el espesor del ice field. A partir de ese dato, se trataba de cortar un trozo igual en superficie a la línea de flotación del Nautilus. Había que arrancar, pues, unos seis mil quinientos metros cúbicos a fin de lograr una abertura por la que poder descender hasta situarnos por debajo del campo de hielo.
Le travail fut immédiatement commencé et conduit avec une infatigable opiniâtreté. Au lieu de creuser autour du Nautilus, ce qui eût entraîné de plus grandes difficultés, le capitaine Nemo fit dessiner l'immense fosse à huit mètres de sa hanche de bâbord. Puis ses hommes la taraudèrent simultanément sur plusieurs points de sa circonférence. Bientôt. Le pic attaqua vigoureusement cette matière compacte, et de gros blocs furent détachés de la masse. Par un curieux effet de pesanteur spécifique, ces blocs, moins lourds que l'eau, s'envolaient pour ainsi dire à la voûte du tunnel. qui s'épaississait par le haut de ce dont il diminuait vers le bas. Mais peu importait, du moment que la paroi inférieure s'amincissait d'autant.
Se puso inmediatamente manos a la obra con un tesón infatigable. En lugar de excavar en torno al Nautilus, lo que habría procurado dificultades suplementarias, el capitán Nemo hizo dibujar el gran foso a ocho metros de la línea de babor. Luego los hombres taladraron el trazo simultáneamente en varios puntos de su circunferencia. Los picos atacaron vigorosamente la compacta materia y fueron extrayendo de ella gruesos bloques. Por un curioso y específico efecto de la gravedad, los bloques así desprendidos, menos pesados que el agua, volaban, por así decirlo, hacia la bóveda del túnel que cobraba por arriba el espesor que perdía por abajo. Pero poco importaba eso con tal que la pared inferior fuera adelgazándose.
Après deux heures d'un travail énergique, Ned Land rentra épuisé. Ses compagnons et lui furent remplacés par de nouveaux travailleurs auxquels nous nous joignîmes, Conseil et moi. Le second du Nautilus nous dirigeait.
Tras dos horas de un trabajo ímprobo, Ned Land regresó extenuado. Tanto él como sus compañeros fueron reemplazados por nuevos trabajadores, a los que nos unimos Conseil y yo, bajo la dirección del segundo del Nautilus.
L'eau me parut singulièrement froide, mais je me réchauffai promptement en maniant le pic. Mes mouvements étaient très libres, bien qu'ils se produisissent sous une pression de trente atmosphères.
El agua me pareció singularmente fría, pero pronto me calentó el manejo del pico. Mis movimientos eran muy libres, pese a producirse bajo una presión de treinta atmósferas.
Quand je rentrai, après deux heures de travail, pour prendre quelque nourriture et quelque repos, je trouvai une notable différence entre le fluide pur que me fournissait l'appareil Rouquayrol et l'atmosphère du Nautilus, déjà chargé d'acide carbonique. L'air n'avait pas été renouvelé depuis quarante-huit heures, et ses qualités vivifiantes étaient considérablement affaiblies. Cependant, en un laps de douze heures, nous n'avions enlevé qu'une tranche de glace épaisse d'un mètre sur la superficie dessinée, soit environ six cents mètres cubes. En admettant que le même travail fût accompli par douze heures, il fallait encore cinq nuits et quatre jours pour mener à bonne fin cette entreprise.
Cuando regresé, tras dos horas de trabajo, para tomar un poco de alimento y de reposo, encontré una notable diferencia entre el aire puro que me había suministrado el aparato Rouquayrol y la atmósfera del Nautilus ya cargada de ácido carbónico. Hacía ya cuarenta y ocho horas que no se renovaba el aire y sus cualidades vivificantes se habían debilitado considerablemente.
A las doce horas de trabajo no habíamos quitado más que una capa de hielo de un metro de espesor, en la superficie delimitada, o sea, unos seiscientos metros cúbicos. Admitiendo que cada doce horas realizáramos el mismo trabajo, harían falta cinco noches y cuatro días para llevar a término nuestra empresa.
«Cinq nuits et quatre jours! dis-je à mes compagnons, et nous n'avons que pour deux jours d'air dans les réservoirs.
-¡Cinco noches y cuatro días, cuando no tenemos más que dos días de aire en los depósitos! -dije a mis compañeros.
— Sans compter, répliqua Ned, qu'une fois sortis de cette damnée prison, nous serons encore emprisonnés sous la banquise et sans communication possible avec l'atmosphère!»
-Sin contar -precisó Ned que una vez que estemos fuera de esta condenada trampa estaremos aún aprisionados bajo la banca y sin comunicación posible con la atmósfera.
Réflexion juste. Qui pouvait alors prévoir le minimum de temps nécessaire à notre délivrance? L'asphyxie ne nous aurait-elle pas étouffés avant que le Nautilus eût pu revenir à la surface des flots? Était-il destiné à périr dans ce tombeau de glace avec tous ceux qu'il renfermait? La situation paraissait terrible. Mais chacun l'avait envisagée en face, et tous étaient décidés à faire leur devoir jusqu'au bout.
Reflexión justa. ¿Quién podía prever el mínimo de tiempo necesario para nuestra liberación? ¿No nos asfixiaríamos antes de que el Nautilus pudiera retornar a la superficie del mar? ¿Estaba destinado a perecer en esa tumba de hielo con todos los que encerraba? La situación era terrible, pero todos la habíamos mirado de frente y todos estábamos decididos a cumplir con nuestro deber hasta el final.
Suivant mes prévisions, pendant la nuit, une nouvelle tranche d'un mètre fut enlevée à l'immense alvéole. Mais, le matin, quand, revêtu de mon scaphandre, je parcourus la masse liquide par une température de six à sept degrés au-dessous de zéro, je remarquai que les murailles latérales se rapprochaient peu à peu. Les couches d'eau éloignées de la fosse, que n'échauffaient pas le travail des hommes et le jeu des outils, marquaient une tendance à se solidifier. En présence de ce nouveau et imminent danger, que devenaient nos chances de salut, et comment empêcher la solidification de ce milieu liquide, qui eût fait éclater comme du verre les parois du Nautilus?
Según mis previsiones, durante la noche se arrancó una nueva capa de un metro de espesor al inmenso alvéolo. Pero cuando por la mañana, revestido de mi escafandra, recorrí la masa líquida a una temperatura de siete grados bajo cero, observé que las murallas laterales se acercaban poco a poco. Las capas de agua alejadas del foso y del calor desprendido por el trabajo de los hombres y de las herramientas, tendían a solidificarse. Ante este nuevo e inminente peligro, se reducían aún más nuestras posibilidades de salvación. ¿Cómo impedir la solidificación de ese medio líquido que podía hacer estallar las paredes del Nautilus como si fuesen de cristal?
Je ne fis point connaître ce nouveau danger à mes deux compagnons. A quoi bon risquer d'abattre cette énergie qu'ils employaient au pénible travail du sauvetage? Mais, lorsque je fus revenu à bord? je fis observer au capitaine Nemo cette grave complication.
Me abstuve de comunicar este nuevo peligro a mis dos compañeros. ¿Para qué desanimarles, desarmarles de esa energía que empleaban en el penoso trabajo de salvamento? Pero cuando regresé a bordo, le hablé al capitán Nemo de tan grave complicación.
«Je le sais, me dit-il de ce ton calme que ne pouvaient modifier les plus terribles conjonctures. C'est un danger de plus, mais je ne vois aucun moyen d'y parer. La seule chance de salut, c'est d'aller plus vite que la solidification. Il s'agit d'arriver premiers. Voilà tout.»
-Lo sé -dijo, con ese tono tranquilo que ni las más terribles circunstancias lograban modificar-. Es un peligro más, pero no veo ningún otro medio de evitarlo que ir más rápidos que la solidificación. La única posibilidad de salvación está en anticiparnos. Eso es todo.
Arriver premiers! Enfin, j'aurais dû être habitué à ces façons de parler!
¡Anticiparnos! En fin, no hubiera debido extrañarme esa forma de hablar.
Cette journée, pendant plusieurs heures, je maniai le pic avec opiniâtreté. Ce travail me soutenait. D'ailleurs, travailler, c'était quitter le Nautilus, c'était respirer directement cet air pur emprunté aux réservoirs et fourni par les appareils, c'était abandonner une atmosphère appauvrie et viciée.
Aquel día, durante varias horas, manejé el pico con gran tesón. El trabajo me sostenía. Además, trabajar era salir del Nautilus, era respirar el aire puro extraído de los depósitos, era abandonar una atmósfera viciada y empobrecida.
Vers le soir, la fosse s'était encore creusée d'un mètre. Quand je rentrai à bord, je faillis être asphyxié par l'acide carbonique dont l'air était saturé. Ah! que n'avions-nous les moyens chimiques qui eussent permis de chasser ce gaz délétère! L'oxygène ne nous manquait pas. Toute cette eau en contenait une quantité considérable et en la décomposant par nos puissantes piles, elle nous eût restitué le fluide vivifiant. J'y avais bien songé, mais à quoi bon, puisque l'acide carbonique, produit de notre respiration, avait envahi toutes les parties du navire. Pour l'absorber, il eût fallu remplir des récipients de potasse caustique et les agiter incessamment. Or, cette matière manquait à bord, et rien ne la pouvait remplacer
Por la noche, habíamos ganado un metro más en el foso. Cuando regresé a bordo me sentí sofocado por el ácido carbónico de que estaba saturado el aire. ¡Si hubiéramos tenido los medios químicos necesarios para expulsar ese gas deletéreo! Pues el oxígeno no nos faltaba, lo contenía toda esa agua en cantidades considerables, y descomponiéndolo con nuestras poderosas pilas nos habría restituido el fluido vivificante. Pensaba yo en eso, a sabiendas de que era inútil, ya que el ácido carbónico, producto de nuestra respiración, había invadido todas las partes del navío. Para absorberlo habría que disponer de recipientes de potasa cáustica y agitarlos continuamente, pero carecíamos de esa materia a bordo y nada podía reemplazarla.
Ce soir-là, le capitaine Nemo dut ouvrir les robinets de ses réservoirs, et lancer quelques colonnes d'air pur à l'intérieur du Nautilus. Sans cette précaution, nous ne nous serions pas réveillés.
Aquella tarde, el capitán Nemo se vio obligado a abrir las válvulas de sus depósitos y lanzar algunas columnas de aire puro al interior del Nautilus. De no hacerlo, no nos habríamos despertado al día siguiente.
Le lendemain, 26 mars, je repris mon travail de mineur en entamant le cinquième mètre. Les parois latérales et la surface inférieure de la banquise s'épaississaient visiblement. Il était évident qu'elles se rejoindraient avant que le Nautilus fût parvenu à se dégager. Le désespoir me prit un instant. Mon pic fut près de s'échapper de mes mains. A quoi bon creuser, si je devais périr étouffé, écrasé par cette eau qui se faisait pierre, un supplice que la férocité des sauvages n'eût pas même inventé. Il me semblait que j'étais entre les formidables mâchoires d'un monstre qui se rapprochaient irrésistiblement.
El 26 de marzo reanudé mi trabajo de minero. Contra el quinto metro. Las paredes laterales y la superficie inferior de la banca aumentaban visiblemente de espesor. Era ya evidente que se unirían antes de que el Nautilus lograra liberarse. Por un instante, se adueñó de mí la desesperación y estuve a punto de soltar el pico. ¡Para qué excavar si había de morir asfixiado y aplastado por esa agua que se hacía piedra, un suplicio que no hubiera podido imaginar ni el más feroz de los salvajes! Me parecía estar entre las formidables mandibulas de un monstruo cerrándose irresistiblemente.
En ce moment, le capitaine Nemo, dirigeant le travail, travaillant lui-même, passa près de moi. Je le touchai de la main et lui montrai les parois de notre prison. La muraille de tribord s'était avancée à moins de quatre mètres de la coque du Nautilus.
En aquel momento, el capitán Nemo, que dirigía el trabajo a la vez que trabajaba él mismo, pasó junto a mí. Le toqué con la mano y le señalé las paredes de nuestra prisión. La muralla de estribor se había acercado a menos de cuatro metros del casco del Nautilus.
Le capitaine me comprit et me fit signe de le suivre. Nous rentrâmes à bord. Mon scaphandre ôté, je l'accompagnai dans le salon.
El capitán me comprendió y me hizo signo de seguirle. Retornamos a bordo. Me quité la escafandra y le acompañé al salón.
«Monsieur Aronnax, me dit-il, il faut tenter quelque héroïque moyen, ou nous allons être scellés dans cette eau solidifiée comme dans du ciment.
-Señor Aronnax -me dijo-, hay que recurrir a algún medio heroico. Si no, vamos a quedarnos sellados, como en el cemento, por esta agua solidificada.
— Oui! dis-je, mais que faire?
-Así es -dije-. Pero ¿qué hacer?
— Ah! s'écria-t-il, si mon Nautilus était assez fort pour supporter cette pression sans en être écrasé?
-¡Ah, si mi Nautilus fuera capaz de soportar esta presión sin quedar aplastado!
— Eh bien? demandai-je, ne saisissant pas l'idée du capitaine.
-¿Por qué dice eso? -pregunté, no comprendiendo la idea del capitán.
— Ne comprenez-vous pas, reprit-il, que cette congélation de l'eau nous viendrait en aide! Ne voyez-vous pas que par sa solidification, elle ferait éclater ces champs de glace qui nous emprisonnent, comme elle fait, en se gelant, éclater les pierres les plus dures! Ne sentez-vous pas qu'elle serait un agent de salut au lieu d'être un agent de destruction!
-¿No comprende que si así fuera la congelación del agua habría de ayudarnos? ¿No se da cuenta de que por su solidificación haría estallar estos bloques de hielo que nos aprisionan, al igual que hace estallar a las piedras más duras? Sería un agente de salvación en vez de serlo de destrucción.
— Oui, capitaine, peut-être. Mais quelque résistance à l'écrasement que possède le Nautilus, il ne pourrait supporter cette épouvantable pression et s'aplatirait comme une feuille de tôle.
-Sí, tal vez, capitán. Pero por mucha resistencia que pueda ofrecer el Nautilus no es capaz de soportar esta espantosa presión sin aplastarse como una chapa.
— Je le sais, monsieur. Il ne faut donc pas compter sur les secours de la nature, mais sur nous-mêmes. Il faut s'opposer à cette solidification. Il faut l'enrayer. Non seulement, les parois latérales se resserrent, mais il ne reste pas dix pieds d'eau à l'avant ou à l'arrière du Nautilus. La congélation nous gagne de tous les côtés.
-Lo sé, señor. No hay que contar con el socorro de la naturaleza, sino únicamente con nosotros mismos. Hay que oponerse a la solidificación. Hay que contenerla, frenarla. No sólo se estrechan las paredes laterales, sino que, además, no quedan más de diez pies de agua a proa y a popa del Nautilus. La congelación nos acosa por todas partes.
— Combien de temps, demandai-je, l'air des réservoirs nous permettra-t-il de respirer à bord?»
-¿Durante cuánto tiempo nos permitirá respirar a bordo el aire de los depósitos?
Le capitaine me regarda en face.
El capitán me miró de frente.
«Après-demain, dit-il, les réservoirs seront vides!»
-Pasado mañana, los depósitos estarán vacíos.
Une sueur froide m'envahit. Et cependant, devais-je m'étonner de cette réponse? Le 22 mars, le Nautilus s'était plongé sous les eaux libres du pôle. Nous étions au 26. Depuis cinq jours, nous vivions sur les réserves du bord! Et ce qui restait d'air respirable, il fallait le conserver aux travailleurs. Au moment où j'écris ces choses, mon impression est tellement vive encore, qu'une terreur involontaire s'empare de tout mon être, et que l'air semble manquer à mes poumons!
Me invadió un sudor frío. Y, sin embargo, su respuesta no debía asombrarme. El Nautilus se había sumergido bajo las aguas libres del Polo el 22 de marzo y estábamos a 26. Hacía ya cinco días que vivíamos a expensas de las reservas de a bordo. Y lo que quedaba de aire respirable había que destinarlo a los trabajadores. En el momento en que esto escribo, mi impresión es aún tan viva, que un terror involuntario se apodera de todo mi ser y me parece que el aire falta a mis pulmones.
Cependant, le capitaine Nemo réfléchissait, silencieux, immobile. Visiblement, une idée lui traversait l'esprit. Mais il paraissait la repousser. Il se répondait négativement à lui-même. Enfin, ces mots s'échappèrent de ses lèvres!
Entretanto, el capitán Nemo, inmóvil, silencioso, reflexionaba. Era manifiesto que una idea agitaba su mente. Pero parecía rechazarla, responderse negativamente a sí mismo, hasta que por fin la exteriorizó.
«L'eau bouillante! murmura-t-il.
-Agua hirviente -murmuró.
— L'eau bouillante? m'écriai-je.
-¿Agua hirviente? -dije sorprendido.
— Oui, monsieur. Nous sommes renfermés dans un espace relativement restreint. Est-ce que des jets d'eau bouillante, constamment injectée par les pompes du Nautilus, n'élèveraient pas la température de ce milieu et ne retarderaient pas sa congélation?
-Sí, señor. Estamos encerrados en un espacio relativamente restringido. ¿No se podría elevar la temperatura de este medio y retrasar su congelación mediante chorros de agua hirviente proyectados por las bombas del Nautilus?
— Il faut l'essayer, dis-je résolument.
-Hay que hacer la prueba -dije resueltamente.
— Essayons, monsieur le professeur.»
-Hagámosla, señor profesor.
Le thermomètre marquait alors moins sept degrés à l'extérieur. Le capitaine Nemo me conduisit aux cuisines où fonctionnaient de vastes appareils distillatoires qui fournissaient l'eau potable par évaporation. Ils se chargèrent d'eau, et toute la chaleur électrique des piles fut lancée à travers les serpentins baignés par le liquide. En quelques minutes, cette eau avait atteint cent degrés. Elle fut dirigée vers les pompes pendant qu'une eau nouvelle la remplaçait au fur et à mesure. La chaleur développée par les piles était telle que l'eau froide, puisée à la mer, après avoir seulement traversé les appareils, arrivait bouillante aux corps de pompe.
El termómetro registraba siete grados bajo cero en el exterior.
El capitán Nemo me condujo a las cocinas, donde funcionaban grandes aparatos destiladores que suministraban agua potable por evaporación. Se les llenó de agua y se descargó sobre ella todo el calor eléctrico de las pilas a través de los serpentines bañados por el líquido. En algunos minutos, el agua alcanzó una temperatura de cien grados y pudo ser enviada hacia las bombas mientras iba siendo continuamente renovada. El calor desarrollado por las pilas era tal que el agua fría extraída del mar llegaba ya hirviendo a los cuerpos de las bombas tras haber atravesado los aparatos.
L'injection commença, et trois heures après, le thermomètre marquait extérieurement six degrés au-dessous de zéro. C'était un degré de gagné. Deux heures plus tard, le thermomètre n'en marquait que quatre.
A las tres horas del comienzo de la operación el termómetro marcaba en el exterior seis grados bajo cero. Habíamos ganado un grado. Dos horas después, el termómetro no indicaba más que cuatro grados.
«Nous réussirons, dis-je au capitaine, après avoir suivi et contrôlé par de nombreuses remarques les progrès de l'opération.
-Lo conseguiremos -dije al capitán, tras haber seguido y controlado por numerosas observaciones los progresos de la operación.
— Je le pense, me répondit-il. Nous ne serons pas écrasés. Nous n'avons plus que l'asphyxie à craindre.»
-Creo que sí -me respondió-. Evitaremos el aplastamiento. Ya sólo nos queda por temer la asfixia.
Pendant la nuit, la température de l'eau remonta a un degré au-dessous de zéro. Les injections ne purent la porter à un point plus élevé. Mais comme la congélation de l'eau de mer ne se produit qu'à moins deux degrés, je fus enfin rassuré contre les dangers de la solidification.
Durante la noche, la temperatura del agua subió hasta un grado bajo cero. No se pudo elevarla más, pero como la congelación del agua marina no se produce más que a dos grados bajo cero, quedé definitivamente tranquilizado ante el peligro de la solidificación.
Le lendemain, 27 mars, six mètres de glace avaient été arrachés de l'alvéole. Quatre mètres seulement restaient à enlever. C'étaient encore quarante-huit heures de travail. L'air ne pouvait plus être renouvelé à l'intérieur du Nautilus. Aussi, cette journée alla-t-elle toujours en empirant.
Al día siguiente, 27 de marzo, se habían arrancado ya seis metros de hielo del alvéolo y quedaban solamente cuatro. Eso significaba cuarenta y ocho horas más de trabajo. Y el aire no podía ya ser renovado en el interior del Nautilus, por lo que aquel día nuestra situación fue empeorando más y más.
Une lourdeur intolérable m'accabla. Vers trois heures du soir, ce sentiment d'angoisse fut porté en moi à un degré violent. Des bâillements me disloquaient les mâchoires. Mes poumons haletaient en cherchant ce fluide comburant, indispensable à la respiration, et qui se raréfiait de plus en plus. Une torpeur morale s'empara de moi. J'étais étendu sans force, presque sans connaissance. Mon brave Conseil, pris des mêmes symptômes, souffrant des mêmes souffrances, ne me quittait plus. Il me prenait la main, il m'encourageait, et je l'entendais encore murmurer:
Me abrumaba una pesadez invencible, una sensación de angustia que alcanzó un grado de opresión intolerable hacia las tres de la tarde. Los bostezos dislocaban mis mandibulas. Jadeaban mis pulmones en busca del fluido comburente, indispensable a la respiración, que se rarificaba cada vez más. Tendido, sin fuerzas, casi sin conocimiento, me embargaba una torpeza física y moral. Mi buen Conseil, aquejado de los mismos síntomas, sufriendo idénticos padecimientos que yo, no me dejaba, me apretaba la mano, me animaba. A veces le oía murmurar:
«Ah! si je pouvais ne pas respirer pour laisser plus d'air à monsieur!»
-Si yo pudiera no respirar, para dejar más aire al señor.
Les larmes me venaient aux yeux de l'entendre parler ainsi.
Me venían las lágrimas a los ojos al oírle hablar así.
Si notre situation, à tous, était intolérable à l'intérieur, avec quelle hâte, avec quel bonheur, nous revêtions nos scaphandres pour travailler à notre tour! Les pics résonnaient sur la couche glacée. Les bras se fatiguaient, les mains s'écorchaient, mais qu'étaient ces fatigues, qu'importaient ces blessures! L'air vital arrivait aux poumons! On respirait! On respirait!
Nuestra situación en el interior era tan intolerable que cuando nos llegaba el turno de revestirnos con las escafandras para ir a trabajar lo hacíamos con prisa y con un sentimiento de intensa felicidad. Los picos resonaban sobre la capa helada, los brazos se fatigaban, las manos se desollaban, pero ¡qué importaban el cansancio y las heridas! ¡Allí el aire vital llegaba a los pulmones! ¡Se respiraba! ¡Se respiraba!
Et cependant, personne ne prolongeait au-delà du temps voulu son travail sous les eaux. Sa tâche accomplie, chacun remettait à ses compagnons haletants le réservoir qui devait lui verser la vie. Le capitaine Nemo donnait l'exemple et se soumettait le premier à cette sévère discipline. L'heure arrivait, il cédait son appareil à un autre et rentrait dans l'atmosphère viciée du bord, toujours calme, sans une défaillance, sans un murmure.
Y, sin embargo, nadie prolongaba más de lo debido su tiempo de trabajo. Cumplida su tarea, cada uno hacía entrega a sus compañeros jadeantes del depósito que debía verterle la vida. El capitán Nemo era el primero en dar ejemplo. Llegada la hora, cedía su aparato a otro y regresaba a la atmósfera viciada de a bordo, siempre tranquilo, sin un desfallecimiento, sin una queja.
Ce jour-là, le travail habituel fut accompli avec plus de vigueur encore. Deux mètres seulement restaient à enlever sur toute la superficie. Deux mètres seulement nous séparaient de la mer libre. Mais les réservoirs étaient presque vides d'air. Le peu qui restait devait être conservé aux travailleurs. Pas un atome pour le Nautilus!
Aquel día se realizó con más vigor aún el trabajo habitual. Quedaban solamente por arrancar dos metros. Dos metros de hielo nos separaban tan sólo del mar libre. Pero los depósitos estaban ya casi vacíos de aire. Lo poco que quedaba debía reservarse a los trabajadores. Ni un átomo para el Nautilus.
Lorsque je rentrai à bord, je fus à demi suffoqué. Quelle nuit! Je ne saurais la peindre. De telles souffrances ne peuvent être décrites. Le lendemain, ma respiration était oppressée. Aux douleurs de tête se mêlaient d'étourdissants vertiges qui faisaient de moi un homme ivre. Mes compagnons éprouvaient les mêmes symptômes. Quelques hommes de l'équipage râlaient.
Cuando regresé a bordo, me sentí sofocado. ¡Qué noche! Imposible es describir tales sufrimientos. Al día siguiente, a la opresión pulmonar y al dolor de cabeza se sumaban unos terribles vértigos que hacían de mí un hombre ebrio. Mis compañeros padecían los mismos síntomas. Algunos hombres de la tripulación emitían un ronco estertor.
Ce jour-là, le sixième de notre emprisonnement, le capitaine Nemo, trouvant trop lents la pioche et le pic, résolut d'écraser la couche de glaces qui nous séparait encore de la nappe liquide. Cet homme avait conservé son sang-froid et son énergie. Il domptait par sa force morale les douleurs physiques. Il pensait, il combinait, il agissait.
Aquel día, el sexto de nuestro aprisionamiento, el capitán Nemo, estimando demasiado lento el trabajo del pico, decidió aplastar la capa de hielo que nos separaba aún del agua libre. Este hombre había conservado su sangre fría y su energía, y pensaba, combinaba y actuaba, dominando con su fuerza moral el dolor físico.
D'après son ordre, le bâtiment fut soulagé, c'est-à-dire soulevé de la couche glacée par un changement de pesanteur spécifique. Lorsqu'il flotta on le hala de manière à l'amener au-dessus de l'immense fosse dessinée suivant sa ligne de flottaison. Puis, ses réservoirs d'eau s'emplissant, il descendit et s'embotta dans l'alvéole.
Por orden suya se desplazó al navío de la capa helada en que se sustentaba, y cuando se halló a flote se le haló hasta situarlo encima del gran foso delimitado según su línea de flotación. Luego, al ir llenándose sus depósitos de agua, descendió hasta encajarse en el alvéolo.
En ce moment, tout l'équipage rentra à bord, et la double porte de communication fut fermée. Le Nautilus reposait alors sur la couche de glace qui n'avait pas un mètre d'épaisseur et que les sondes avaient trouée en mille endroits.
Toda la tripulación subió a bordo y se cerró la doble puerta de comunicación. El Nautilus se hallaba así sobre la capa de hielo, que no excedía de un metro de espesor y que las sondas habían agujereado en mil puntos.
Les robinets des réservoirs furent alors ouverts en grand et cent mètres cubes d'eau s'y précipitèrent, accroissant de cent mille kilogrammes le poids du Nautilus.
Se abrieron al máximo las válvulas de los depósitos, y cien metros cúbicos de agua se precipitaron en ellos, aumentando en cien mil kilogramos el peso del Nautilus.
Nous attendions, nous écoutions, oubliant nos souffrances, espérant encore. Nous jouions notre salut sur un dernier coup.
Olvidando nuestros sufrimientos, esperábamos, escuchábamos, abiertos aún a la esperanza de la última baza a la que jugábamos nuestra salvación.
Malgré les bourdonnements qui emplissaient ma tête, j'entendis bientôt des frémissements sous la coque du Nautilus. Un dénivellement se produisit. La glace craqua avec un fracas singulier, pareil à celui du papier qui se déchire, et le Nautilus s'abaissa.
A pesar de los zumbidos que llenaban mis oídos pude oír los chasquidos que bajo el casco del Nautilus provocó su desnivelamiento. Inmediatamente después, el hielo estalló con un ruido singular, semejante al del papel cuando se rasga, y el Nautilus descendió.
«Nous passons!» murmura Conseil a mon oreille.
-Hemos pasado -murmuró Conseil a mi oído.
Je ne pus lui répondre. Je saisis sa main. Je la pressai dans une convulsion involontaire.
No pude responderle. Cogí su mano y se la apreté en una convulsión involuntaria.
Tout à coup, emporté par son effroyable surcharge, le Nautilus s'enfonça comme un boulet sous les eaux, c'est-à-dire qu'il tomba comme il eût fait dans le vide!
De repente, el Nautilus, llevado por su tremenda sobrecarga, se hundió como un obús bajo las aguas, por las que cayó como lo hubiera hecho en el vacío.
Avec toute la force électrique fut mise sur les pompes qui aussitôt commencèrent à chasser l'eau des réservoirs. Après quelques minutes, notre chute fut enrayée. Bientôt même, le manomètre indiqua un mouvement ascensionnel. L'hélice, marchant à toute vitesse, fit tressaillir la coque de tôle jusque dans ses boulons, et nous entraîna vers le nord.
Toda la fuerza eléctrica se aplicó entonces a las bombas que inmediatamente comenzaron a expulsar el agua de los depósitos. Al cabo de unos minutos, se consiguió detener la caída. Y muy pronto, el manómetro indicó un movimiento ascensional. La hélice, funcionando a toda velocidad, sacudió fuertemente al casco del navío hasta en sus pernos, y nos impulsó hacia el Norte.
Mais que devait durer cette navigation sous la banquise jusqu'à la mer libre? Un jour encore? Je serais mort avant!
Pero ¿cuánto tiempo podía durar la navegación bajo el banco de hielo hasta hallar el mar libre? ¿Tal vez un día? Yo habría muerto antes.
A demi étendu sur un divan de la bibliothèque, je suffoquais. Ma face était violette, mes lèvres bleues, mes facultés suspendues. Je ne voyais plus, je n'entendais plus. La notion du temps avait disparu de mon esprit. Mes muscles ne pouvaient se contracter.
A medias reclinado en un diván de la biblioteca, jadeaba por la opresión pulmonar. Mi rostro estaba amoratado, mis labios, azules, mis sentidos, abotargados. Ya no veía ni oía nada y mis músculos no podían contraerse.
Les heures qui s'écoulèrent ainsi, je ne saurais les évaluer. Mais j'eus la conscience de mon agonie qui commençait. Je compris que j'allais mourir...
Había perdido la noción del tiempo y me sería imposible decir las horas que transcurrieron así. Pero sí tenía conciencia de que comenzaba la agonía, de que iba a morir..
Soudain je revins à moi. Quelques bouffées d'air pénétraient dans mes poumons. Étions-nous remontés à la surface des flots? Avions-nous franchi la banquise?
Súbitamente, volví en mí al penetrar en mis pulmones una bocanada de aire. ¿Habíamos emergido a la superficie del mar y dejado atrás el banco de hielo?
Non! C'étaient Ned et Conseil, mes deux braves amis, qui se sacrifiaient pour me sauver. Quelques atomes d'air restaient encore au fond d'un appareil. Au lieu de le respirer, ils l'avaient consacré pour moi, et, tandis qu'ils suffoquaient, ils me versaient la vie goutte à goutte! Je voulus repousser l'appareil. Ils me tinrent les mains, et pendant quelques instants, je respirai avec volupté.
¡No! Eran Ned y Conseil, mis dos buenos amigos, que se habían sacrificado para salvarme. En el fondo de un aparato quedaban algunos átomos de aire y en vez de respirarlo lo habían conservado para mí, y mientras ellos se asfixiaban, me vertían la vida gota a gota. Quise retirar de mí el aparato, pero me sujetaron las manos, y durante algunos instantes respiré voluptuosamente.
Mes regards se portèrent vers l'horloge. Il était onze heures du matin. Nous devions être au 28 mars. Le Nautilus marchait avec une vitesse effrayante de quarante milles à l'heure. Il se tordait dans les eaux.
Miré al reloj. Eran las once de la mañana. Debíamos estar a 28 de marzo. El Nautilus navegaba a la tremenda velocidad de cuarenta millas por hora y se retorcía en el agua.
Où était le capitaine Nemo? Avait-il succombé? Ses compagnons étaient-ils morts avec lui?
¿Dónde estaría el capitán Nemo? ¿Habrían sucumbido él y sus compañeros?
En ce moment, le manomètre indiqua que nous n'étions plus qu'à vingt pieds de la surface. Un simple champ de glace nous séparait de l'atmosphère. Ne pouvait-on le briser?
En aquel momento, el manómetro indicó que nos hallábamos tan sólo a veinte pies de la superficie, separados de la atmósfera por un simple campo de hielo. ¿Sería posible romperlo?
Peut-être! En tout cas, le Nautilus allait le tenter. Je sentis, en effet, qu'il prenait une position oblique, abaissant son arrière et relevant son éperon. Une introduction d'eau avait suffi pour rompre son équilibre. Puis, poussé par sa puissante hélice, il attaqua l'ice-field par en dessous comme un formidable bélier. Il le crevait peu à peu, se retirait, donnait à toute vitesse contre le champ qui se déchirait, et enfin, emporté par un élan suprême, il s'élança sur la surface glacée qu'il écrasa de son poids.
Tal vez. En todo caso, el Nautilus iba a intentarlo. En efecto, pude advertir que adoptaba una posición oblicua, indinando la popa y levantando su espolón. Había bastado la introducción de agua para modificar su equilibrio. Impelido por su poderosa hélice atacó al ice field por debajo como un formidable ariete. Iba reventándolo poco a poco en sucesivas embestidas para las que tomaba impulso de vez en cuando dando marcha atrás, hasta que, por fm, en un movimiento supremo se lanzó sobre la helada superficie y la rompió con su empuje.
Le panneau fut ouvert, on pourrait dire arraché, et l'air pur s'introduisit à flots dans toutes les parties du Nautilus.
Se abrió la escotilla, o mejor, se arrancó, y el aire puro se introdujo a oleadas en el interior del Nautilus.