Ignoro cuál pudo ser la duración del sueño, pero debió ser larga, pues nos libró completamente del cansancio acumulado. Yo me desperté el primero. Mis compañeros no se habían movido todavía y permanecían tendidos en su rincón como masas inertes.
Quelle fut la durée de ce sommeil, je l'ignore; mais il dut être long, car il nous reposa complètement de nos fatigues. Je me réveillai le premier. Mes compagnons n'avaient pas encore bougé, et demeuraient étendus dans leur coin comme des masses inertes.
Apenas me hube levantado de aquel duro «lecho», me sentí con el cerebro despejado y las ideas claras, y reexaminé atentamente nuestra celda.
A peine relevé de cette couche passablement dure, je sentis mon cerveau dégagé, mon esprit net. Je recommençai alors un examen attentif de notre cellule.
Nada había cambiado en su disposición interior. La prisión seguía siéndolo y los prisioneros también. Sin embargo, el steward había aprovechado nuestro sueño para retirar el servicio de mesa. Nada indicaba, pues, un próximo cambio de nuestra situación, y me pregunté seriamente si nuestro destino sería el de vivir indefinidamente en ese calabozo.
Rien n'était changé à ses dispositions intérieures. La prison était restée prison, et les prisonniers, prisonniers. Cependant le stewart, profitant de notre sommeil, avait desservi la table. Rien n'indiquait donc une modification prochaine dans cette situation, et je me demandai sérieusement si nous étions destinés à vivre indéfiniment dans cette cage.
Esa perspectiva me pareció tanto más penosa cuanto que, si bien mi cerebro se veía libre de las obsesiones de la víspera, sentía una singular opresión en el pecho. Respiraba con dificultad, al no bastar el aire, muy pesado, al funcionamiento de mis pulmones. Aunque la cabina fuese bastante amplia, era evidente que habíamos consumido en gran parte el oxígeno que contenía. En efecto, cada hombre consume en una hora el oxígeno contenido en cien litros de aire, y el aire, cargado entonces de una cantidad casi igual de ácido carbónico, se hace irrespirable.
Cette perspective me sembla d'autant plus pénible que, si mon cerveau était libre de ses obsessions de la veille, je me sentais la poitrine singulièrement oppressée. Ma respiration se faisait difficilement. L'air lourd ne suffisait plus au jeu de mes poumons. Bien que la cellule fût vaste, il était évident que nous avions consommé en grande partie l'oxygène qu'elle contenait. En effet, chaque homme dépense en une heure, l'oxygène renfermé dans cent litres d'air et cet air, chargé alors d'une quantité presque égale d'acide carbonique, devient irrespirable.
Era, pues, urgente renovar la atmósfera de nuestra cárcel, y también, sin duda, la del barco submarino.
Il était donc urgent de renouveler l'atmosphère de notre prison, et, sans doute aussi, L'atmosphère du bateau sous-marin.
Esto me llevó a preguntarme cómo procedería para ello el comandante de aquella vivienda flotante. ¿Obtendría el aire por procedimientos químicos, mediante la liberación por el calor del oxígeno contenido en el clorato de potasa y la absorción del ácido carbónico por la potasa cáustica? En ese caso, debía haber conservado alguna relación con los continentes para poder procurarse las materias necesarias a tal operación. ¿O se limitaría únicamente a almacenar en depósitos el aire bajo altas presiones para luego distribuirlo según las necesidades de su tripulación? Tal vez.
Quedaba también el procedimiento, más cómodo y económico, y por tanto más probable, de emerger a la superficie de las aguas para respirar, como un cetáceo, y renovar así su provisión de atmósfera para un período de veinticuatro horas. Fuera cual fuese el método adoptado, me parecía prudente que se empleara sin más tardanza.
Là se posait une question à mon esprit. Comment procédait le commandant de cette demeure flottante? Obtenait-il de l'air par des moyens chimiques, en dégageant par la chaleur l'oxygène contenu dans du chlorate de potasse, et en absorbant l'acide carbonique par la potasse caustique? Dans ce cas, il devait avoir conservé quelques relations avec les continents, afin de se procurer les matières nécessaires à cette opération. Se bornait-il seulement à emmagasiner l'air sous de hautes pressions dans des réservoirs, puis à le répandre suivant les besoins de son équipage? Peut-être. Ou, procédé plus commode. plus économique, et par conséquent plus probable, se contentait-il de revenir respirer à la surface des eaux, comme un cétacé. et de renouveler pour vingt-quatre heures sa provision d'atmosphère? Quoi qu'il en soit. et quelle que fût la méthode, il me paraissait prudent de l'employer sans retard.
En efecto, mis pulmones se sentían ya obligados a multiplicar sus inspiraciones para extraer de la celda el escaso oxígeno que contenía. De repente, me sentí refrescado por una corriente de aire puro y perfumado de emanaciones salinas. Era la brisa del mar, vivificante y cargada de yodo. Abrí ampliamente la boca y mis pulmones se saturaron de frescas moléculas. Al mismo tiempo, sentí un movimiento de balanceo, de escasa intensidad, pero perfectamente determinable. El barco, el monstruo de acero, acababa evidentemente de subir a la superficie del océano para respirar, al modo de las ballenas. La forma de ventilación del barco quedaba, pues, perfectamente identificada.
En effet, j'étais déjà réduit à multiplier mes inspirations pour extraire de cette cellule le peu d'oxygène qu'elle renfermait, quand, soudain, je fus rafraîchi par un courant d'air pur et tout parfumé d'émanations salines. C'était bien la brise de mer, vivifiante et chargée d'iode! J'ouvris largement la bouche, et mes poumons se saturèrent de fraîches molécules. En même temps, je sentis un balancement, un roulis de médiocre amplitude, mais parfaitement déterminable. Le bateau, le monstre de tôle venait évidemment de remonter à la surface de l'Océan pour y respirer à la façon des baleines. Le mode de ventilation du navire était donc parfaitement reconnu.
Tras absorber a pleno pulmón el aire puro busqué el conducto, el aerífero que canalizaba hasta nosotros el bienhechor efluvio y no tardé en encontrarlo. Por encima de la puerta se abría un agujero de aireación que dejaba pasar una fresca columna de aire para la renovación de la atmósfera de la cabina.
Lorsque j'eus absorbé cet air pur à pleine poitrine, je cherchai le conduit, l'«aérifère», si l'on veut, qui laissait arriver jusqu'à nous ce bienfaisant effluve. et je ne tardai pas à le trouver. Au-dessus de la porte s'ouvrait un trou d'aérage laissant passer une fraîche colonne d'air, qui renouvelait ainsi l'atmosphère appauvrie de la cellule.
Me hallaba concentrado en esa observación cuando Ned y Conseil se despertaron casi al mismo tiempo, bajo la influencia de la revivificante aeración. Ambos se restregaron los ojos, desperezaron los brazos y se pusieron en pie en un instante.
J'en étais là de mes observations, quand Ned et Conseil s'éveillèrent presque en même temps, sous l'influence de cette aération revivifiante. Ils se frottèrent les yeux, se détirèrent les bras et furent sur pied en un instant.
-¿Ha dormido bien el señor? -preguntó Conseil con su cortesía consuetudinaria.
«Monsieur a bien dormi? me demanda Conseil avec sa politesse quotidienne.
-Magníficamente -respondí-. ¿Y usted, Ned?
— Fort bien, mon brave garçon, répondis-je. Et, vous, maître Ned Land?
-Profundamente, señor profesor. Pero, si no me engaño, me parece que estoy respirando la brisa marina.
— Profondément, monsieur le professeur. Mais, je ne sais si je me trompe, il me semble que je respire comme une brise de mer?»
Un marino no podía engañarse. Conté al canadiense lo que había ocurrido durante su sueño.
Un marin ne pouvait s'y méprendre, et je racontai au Canadien ce qui s'était passé pendant son sommeil.
-Bien -dijo-. Eso explica perfectamente los mugidos que oímos cuando el supuesto narval se halló en presencia del Abraham Lincoln.
«Bon! dit-il, cela explique parfaitement ces mugissements que nous entendions, lorsque le prétendu narwal se trouvait en vue de l'Abraham-Lincoln.
-Así es, señor Land, era su respiración.
— Parfaitement, maître Land, c'était sa respiration!
-No tengo la menor idea de qué hora pueda ser, señor Aronnax. ¿No será la hora de la cena?
— Seulement, monsieur Aronnax, je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, à moins que ce ne soit l'heure du dîner?
-¿La hora de la cena? Debería decir la hora del almuerzo, pues con toda seguridad nuestra última comida data de ayer.
— L'heure du dîner, mon digne harponneur? Dites, au moins, l'heure du déjeuner, car nous sommes certainement au lendemain d'hier.
-Lo que demuestra -dijo Conseil -que hemos dormido por lo menos veinticuatro horas.
— Ce qui démontre, répondit Conseil, que nous avons pris vingt-quatre heures de sommeil.
-Ésa es mi opinión -respondí.
— C'est mon avis. répondis-je.
-No voy a contradecirle -manifestó Ned Land-, pero cena o almuerzo, el steward sería bienvenido, ya trajera una u otro.
— Je ne vous contredis point, répliqua Ned Land. Mais dîner ou déjeuner, le stewart sera le bienvenu, qu'il apporte l'un ou l'autre.
-Una y otro -corrigió Conseil.
— L'un et l'autre, dit Conseil
-Justo -replicó el canadiense-, pues tenemos derecho a dos comidas, y por mi parte haría honor a ambas.
— Juste, répondit le Canadien, nous avons droit à deux repas, et pour mon compte, je ferai honneur à tous les deux.
-Pues bien, Ned, esperemos -respondí-. Es evidente que estos desconocidos no tienen la intención de dejarnos morir de hambre, ya que si así fuera no tendría sentido la comida de ayer.
— Eh bien! Ned, attendons, répondis-je. Il est évident que ces inconnus n'ont pas l'intention de nous laisser mourir de faim, car, dans ce cas, le dîner d'hier soir n'aurait aucun sens.
-A menos que ese sentido sea el de cebarnos -replicó Ned.
— A moins qu'on ne nous engraisse! riposta Ned.
-¡Protesto! -respondí-. No hemos caído entre caníbales.
— Je proteste, répondis-je. Nous ne sommes point tombés entre les mains de cannibales!
-Una golondrina no hace verano -dijo con seriedad el canadiense-. Quién sabe si esta gente no estará privada desde hace mucho tiempo de carne fresca, y en ese caso, tres hombres sanos y bien constituidos como el señor profesor, su doméstico y yo…
— Une fois n'est pas coutume, répondit sérieusement le Canadien. Qui sait si ces gens-là ne sont pas privés depuis longtemps de chair fraîche, et dans ce cas, trois particuliers sains et bien constitués comme monsieur le professeur, son domestique et moi...
-Aleje de sí esas ideas, señor Land -respondí al arponero-, y, sobre todo, no se base en ellas para encolerizarse contra nuestros huéspedes, lo que no haría más que agravar nuestra situación.
— Chassez ces idées, maître Land, répondis-je au harponneur, et surtout. ne partez pas de là pour vous emporter contre nos hôtes, ce qui ne pourrait qu'aggraver la situation.
-En todo caso - dijo el arponero-, tengo un hambre endiablada, y ya sea la cena o el almuerzo, no llega.
— En tout cas, dit le harponneur, j'ai une faim de tous les diables, et dîner ou déjeuner, le repas n'arrive guère!
-Señor Land -repliqué-, hay que conformarse al reglamento de a bordo, y supongo que nuestros estómagos se adelantan a la campana del cocinero.
— Maître Land, répliquai-je, il faut se conformer au règlement du bord, et je suppose que notre estomac avance sur la cloche du maître-coq.
-Pues bien, los pondremos en hora -dijo con tranquilidad Conseil.
— Eh bien! on le mettra à l'heure, répondit tranquillement Conseil.
-Sólo usted podría hablar así, amigo Conseil -replicó el irascible canadiense-. Se ve que usa usted poco su bilis y sus nervios. ¡Siempre tranquilo! Sería usted capaz de decir el Deo gracias antes que el benedícite y de morir de hambre antes que de quejarse.
— Je vous reconnais là, ami Conseil, riposta l'impatient Canadien. Vous usez peu votre bile et vos nerfs! Toujours calme! Vous seriez capable de dire vos grâces avant votre bénédicité, et de mourir de faim plutôt que de vous plaindre!
-¿De qué serviría? -dijo Conseil.
— A quoi cela servirait-il? demanda Conseil.
-¡Pues serviría para quejarse! Ya es algo. Y si estos piratas (y digo piratas por respeto y por no contrariar al señor profesor, que prohibe llamarles caníbales) se figuran que van a guardarme en esta jaula en la que me ahogo, sin oír las imprecaciones con que yo suelo sazonar mis arrebatos, se equivocan de medio a medio. Veamos, señor Aronnax, hable con franqueza, ¿cree usted que nos tendrán por mucho tiempo en esta jaula de hierro?
— Mais cela servirait à se plaindre! C'est déjà quelque chose. Et si ces pirates — je dis pirates par respect, et pour ne pas contrarier monsieur le professeur qui défend de les appeler cannibales — , si ces pirates se figurent qu'ils vont me garder dans cette cage où j'étouffe, sans apprendre de quels jurons j'assaisonne mes emportements, ils se trompent! Voyons, monsieur Aronnax. parlez franchement. Croyez-vous qu'ils nous tiennent longtemps dans cette boîte de fer?
-A decir verdad, sé tanto como usted, amigo Land.
— A dire vrai, je n'en sais pas plus long que vous, ami Land.
-Pero ¿qué es lo que usted supone?
— Mais enfin, que supposez-vous?
-Supongo que el azar nos ha hecho conocer un importante secreto. Y si la tripulación de este barco submarino tiene interés en mantener ese secreto, y si ese interés es más importante que la vida de tres hombres, creo que nuestra existencia se halla gravemente comprometida. En el caso contrario, el monstruo que nos ha tragado nos devolverá en la primera ocasión al mundo habitado por nuestros semejantes.
— Je suppose que le hasard nous a rendus maîtres d'un secret important. Or, l'équipage de ce bateau sous-marin a intérêt à le garder, et si cet intérêt est plus grave que la vie de trois hommes, je crois notre existence très compromise. Dans le cas contraire, à la première occasion, le monstre qui nous a engloutis nous rendra au monde habité par nos semblables.
-A menos -dijo Conseil- que nos enrolen en su tripulación y nos guarden así con ellos.
— A moins qu'il ne nous enrôle parmi son équipage, dit Conseil, et qu'il nous garde ainsi...
-Hasta el momento -replicó Ned Land- en que alguna fragata, más rápida o más afortunada que el Abraham Lincoln, se apodere de este nido de bandidos y envíe a su tripulación, y a nosotros con ella, a respirar por última vez a la extremidad de su verga mayor.
— Jusqu'au moment, répliqua Ned Land, où quelque frégate, plus rapide ou plus adroite que l'Abraham-Lincoln, s'emparera de ce nid de forbans, et enverra son équipage et nous respirer une dernière fois au bout de sa grand'vergue.
-Buen razonamiento, Ned -dije-. Pero todavía no se nos ha hecho, que yo sepa, ninguna proposición. Inútil, pues, discutir el partido que debamos tomar hasta que sea necesario. Se lo repito, esperemos; tomemos consejo de las circunstancias y abstengámonos de toda acción, puesto que no hay nada que hacer.
— Bien raisonné, maître Land, répliquai-je. Mais on ne nous a pas encore fait, que je sache, de proposition à cet égard. Inutile donc de discuter le parti que nous devrons prendre, le cas échéant. Je vous le répète, attendons, prenons conseil des circonstances, et ne faisons rien, puisqu'il n'y a rien à faire.
-Al contrario, señor profesor -respondió el arponero, que no quería darse por vencido-, hay que hacer algo.
— Au contraire! monsieur le professeur, répondit le harponneur, qui n'en voulait pas démordre, il faut faire quelque chose.
-¿Qué, señor Land?
— Eh! quoi donc, maître Land?
-Escaparnos.
— Nous sauver.
-Escaparse de una prisión «terrestre» es a menudo difícil, pero hacerlo de una prisión submarina, me parece absolutamente imposible.
— Se sauver d'une prison « terrestre» est souvent difficile, mais d'une prison sous-marine, cela me paraît absolument impraticable.
-¡Vamos, amigo Ned! -dijo Conseil-, ¿qué va a responder ala objeción del señor? Yo no puedo creer que un americano se halle nunca a falta de recursos.
— Allons, ami Ned, demanda Conseil, que répondez-vous à l'objection de monsieur? Je ne puis croire qu'un Américain soit jamais à bout de ressources!»
El arponero, visiblemente turbado, se calló.
Una huida, en las condiciones en que nos había puesto el azar, era absolutamente imposible. Pero un canadiense es un francés a medias, y Ned Land lo acreditó con su respuesta, tras unos momentos de vacilación y reflexión.
Le harponneur. visiblement embarrassé, se taisait. Une fuite, dans les conditions où le hasard nous avait jetés, était absolument impossible. Mais un Canadien est à demi français, et maître Ned Land le fit bien voir par sa réponse.
-Así que, señor Aronnax, ¿no adivina usted lo que deben hacer unos hombres que no pueden escaparse de su prisión?
«Ainsi, monsieur Aronnax, reprit-il après quelques instants de réflexion, vous ne devinez pas ce que doivent faire des gens qui ne peuvent s'échapper de leur prison?
-No, amigo mío.
— Non, mon ami.
-Pues es bien sencillo, es preciso que se las arreglen para permanecer en ella.
— C'est bien simple, il faut qu'ils s'arrangent de manière à y rester.
-¡Diantre! -exclamó Conseil-, es cierto que más vale estar dentro que debajo o encima.
— Parbleu! fit Conseil, vaut encore mieux être dedans que dessus ou dessous!
-Pero después de haber expulsado de ella a los carceleros y a los guardianes -añadío Ned Land.
— Mais après avoir jeté dehors geôliers, porte-clefs et gardiens, ajouta Ned Land.
-¿Cómo? Ned, ¿piensa usted en serio en apoderarse de este barco?
— Quoi, Ned? vous songeriez sérieusement à vous emparer de ce bâtiment?
-Muy en serio, en efecto -respondió el canadiense.
— Très sérieusement, répondit le Canadien.
-Eso es imposible.
— C'est impossible.
-¿Por qué? Puede presentarse alguna oportunidad favorable, y no veo lo que podría impedirnos aprovecharla. Si no hay más de una veintena de hombres a bordo de esta máquina, no creo que hagan retroceder a dos franceses y a un canadiense, digo yo.
— Pourquoi donc, monsieur? Il peut se présenter quelque chance favorable, et je ne vois pas ce qui pourrait nous empêcher d'en profiter. S'ils ne sont qu'une vingtaine d'hommes à bord de cette machine, ils ne feront pas reculer deux Français et un Canadien, je suppose!»
Más valía admitir la proposición del arponero que discutirla. Por ello me limité a responderle así:
Mieux valait admettre la proposition du harponneur que de la discuter. Aussi, me contentai-je de répondre:
-Dejemos que las circunstancias manden, señor Land, y entonces veremos. Pero hasta entonces, se lo ruego, contenga su impaciencia. No podemos actuar más que con astucia, y no es con la pérdida del control de los nervios con lo que podrá usted originar circunstancias favorables. Prométame, pues, que aceptará usted la situación sin dejarse llevar de la ira.
«Laissons venir les circonstances, maître Land, et nous verrons. Mais, jusque-là, je vous en prie, contenez votre impatience. On ne peut agir que par ruse, et ce n'est pas en vous emportant que vous ferez naître des chances favorables. Promettez-moi donc que vous accepterez la situation sans trop de colère.
-Se lo prometo, señor profesor -respondió Ned Land, con un tono poco tranquilizador-. Ni una palabra violenta saldrá de mi boca, ni un gesto brutal me traicionará, aunque el servicio de la mesa no se cumpla con la regularidad deseable.
— Je vous le promets, monsieur le professeur, répondit Ned Land d'un ton peu rassurant. Pas un mot violent ne sortira de ma bouche, pas un geste brutal ne me trahira, quand bien même le service de la table ne se ferait pas avec toute la régularité désirable.
-Tengo su palabra, Ned.
— J'ai votre parole, Ned», répondis-je au Canadien.
Cesamos la conversación, y cada uno de nosotros se puso a reflexionar por su cuenta. Confesaré que, por mi parte, y pese a la determinación del arponero, no me hacía ninguna ilusión. No creía yo en esas circunstancias favorables que había invocado Ned Land. Tan segura manipulación del submarino requería una numerosa tripulación y, consecuente mente, en el caso de una lucha, nuestras probabilidades de éxito serían ínfimas. Además, necesario era, ante todo, estar libres, y nosotros no lo estábamos. No veía ningún medio de salir de una celda de acero tan herméticamente cerrada. Y si como parecía probable, el extraño comandante de ese barco tenía un secreto que preservar, cabía abrigar pocas esperanzas de que nos dejara movernos libremente a bordo. La incógnita estribaba en saber si se libraría violentamente de nosotros o si nos lanzaría algún día a algún rincón de la tierra Todas estas hipótesis me parecían extremadamente plausibles, y había que ser un arponero para poder creer en la reconquista de la libertad.
Puis, la conversation fut suspendue, et chacun de nous se mit à réfléchir à part soi. J'avouerai que, pour mon compte, et malgré l'assurance du harponneur, je ne conservais aucune illusion. Je n'admettais pas ces chances favorables dont Ned Land avait parlé. Pour être si sûrement manoeuvré, le bateau sous-marin exigeait un nombreux équipage, et conséquemment, dans le cas d'une lutte, nous aurions affaire à trop forte partie. D'ailleurs, il fallait, avant tout, être libres, et nous ne l'étions pas. Je ne voyais même aucun moyen de fuir cette cellule de tôle si hermétiquement fermée. Et pour peu que l'étrange commandant de ce bateau eût un secret à garder — ce qui paraissait au moins probable il ne nous laisserait pas agir librement à son bord. Maintenant, se débarrasserait-il de nous par la violence, ou nous jetterait-il un jour sur quelque coin de terre? C'était là l'inconnu. Toutes ces hypothèses me semblaient extrêmement plausibles, et il fallait être un harponneur pour espérer de reconquérir sa liberté.
Me di cuenta de que las ideas de Ned Land iban agriándose con las reflexiones a que se entregaba su celebro. Podía oír poco a poco el hervor de sus imprecaciones en el fondo de su garganta, y veía cómo sus gestos iban tornándose amenazadores. Andaba, daba vueltas como una fiera enjaulada y golpeaba con pies y manos las paredes de la celda. Pasaba el tiempo mientras tanto y el hambre nos aguijoneaba cruelmente, sin que nada nos anunciara la aparición del steward.
Esto era ya olvidar demasiado nuestra situación de náufragos, si es que realmente se tenían buenas intenciones hacia nosotros.
Je compris d'ailleurs que les idées de Ned Land s'aigrissaient avec les réflexions qui s'emparaient de son cerveau. J'entendais peu à peu les jugements gronder au fond de son gosier, et je voyais ses gestes redevenir menaçants. Il se levait, tournait comme une bête fauve en cage, frappait les murs du pied et du poing. D'ailleurs, le temps s'écoulait, la faim se faisait cruellement sentir, et, cette fois, le stewart ne paraissait pas. Et c'était oublier trop longtemps notre position de naufragés, si l'on avait réellement de bonnes intentions à notre égard.
Atormentado por las contracciones de su robusto estómago, Ned Land se encolerizaba cada vez más, lo que me hacía temer, pese a su palabra, una explosión cuando se hallara en presencia de uno de los hombres de a bordo.
Ned Land, tourmenté par les tiraillements de son robuste estomac, se montait de plus en plus, et, malgré sa parole, je craignais véritablement une explosion, lorsqu'il se trouverait en présence de l'un des hommes du bord.
La ira del canadiense fue creciendo durante las dos horas siguientes. Ned Land llamaba y gritaba, pero en vano. Sordas eran las paredes de acero. Yo no oía el menor ruido en el interior del barco, que parecía muerto. No se movía, pues de hacerlo hubiera sentido los estremecimientos del casco bajo la impulsión de la hélice. Sumergido sin duda en los abismos de las aguas, no pertenecía ya a la tierra. El silencio era espantoso.
Pendant deux heures encore, la colère de Ned Land s'exalta. Le Canadien appelait, il criait, mais en vain. Les murailles de tôle étaient sourdes. Je n'entendais même aucun bruit à l'intérieur de ce bateau, qui semblait mort. Il ne bougeait pas, car j'aurais évidemment senti les frémissements de la coque sous l'impulsion de l'hélice. Plongé sans doute dans l'abîme des eaux, il n'appartenait plus à la terre. Tout ce morne silence était effrayant.
No me atrevía a estimar la duración de nuestro abandono, de nuestro aislamiento en el fondo de aquella celda. Las esperanzas que me había hecho concebir nuestra entrevista con el comandante iban disipándose poco a poco. La dulzura de la mirada de aquel hombre, la expresión generosa de su fisonomía, la nobleza de su porte, iban desapareciendo de mi memoria. Volvía a ver al enigmático personaje, sí, pero tal como debía ser, necesariamente implacable y cruel. Me lo imaginaba fuera de la humanidad, inaccesible a todo sentimiento de piedad, un implacable enemigo de sus semejantes, a los que debía profesar un odio imperecedero.
Quant à notre abandon, notre isolement au fond de cette cellule, je n'osais estimer ce qu'il pourrait durer. Les espérances que j'avais conçues après notre entrevue avec le commandant du bord s'effaçaient peu à peu. La douceur du regard de cet homme, l'expression généreuse de sa physionomie, la noblesse de son maintien, tout disparaissait de mon souvenir. Je revoyais cet énigmatique personnage tel qu'il devait être, nécessairement impitoyable, cruel. Je le sentais en dehors de l'humanité, inaccessible à tout sentiment de pitié, implacable ennemi de ses semblables auxquels il avait dû vouer une impérissable haine!
Pero ¿iba ese hombre a dejarnos morir de inanición, encerrados en esa estrecha prisión, entregados a esas horribles tentaciones a las que impulsa el hambre feroz? Tan espantosa idea cobró en mi ánimo una terrible intensidad, que, con el refuerzo de la imaginación, me sumió en un espanto insensato. Conseil permanecía tranquilo, en tanto que Ned Land rugía.
Mais, cet homme, allait-il donc nous laisser périr d'inanition, enfermés dans cette prison étroite livrés à ces horribles tentations auxquelles pousse la faim farouche? Cette affreuse pensée prit dans mon esprit une intensité terrible, et l'imagination aidant, je me sentis envahir par une épouvante insensée. Conseil restait calme, Ned Land rugissait.
En aquel momento, oímos un ruido exterior, el de unos pasos resonando por las losas metálicas, al que pronto siguió el de un corrimiento de cerrojos.
En ce moment, un bruit se fit entendre extérieurement.
Se abrió la puerta y apareció el steward.
Des pas résonnèrent sur la dalle de métal. Les serrures furent fouillées, la porte s'ouvrit, le stewart parut.
Antes de que pudiera hacer un movimiento para impedírselo, el canadiense se precipitó sobre el desgraciado, le derribó y le mantuvo asido por la garganta. El steward se asfixiaba bajo las poderosas manos de Ned Land.
Avant que j'eusse fait un mouvement pour l'en empêcher, le Canadien s'était précipité sur ce malheureux; il l'avait renversé; il le tenait à la gorge. Le stewart étouffait sous sa main puissante.
Conseil estaba ya tratando de retirar de las manos del arponero a su víctima medio asfixiada, y yo iba a unirme a sus esfuerzos, cuando, súbitamente, me clavaron al suelo estas palabras, pronunciadas en francés:
Conseil cherchait déjà à retirer des mains du harponneur sa victime à demi suffoquée, et j'allais joindre mes efforts aux siens, quand, subitement, je fus cloué à ma place par ces mots prononcés en français:
-Cálmese, señor Land, y usted, señor profesor, tenga la amabilidad de escucharme.
«Calmez-vous, maître Land, et vous, monsieur le professeur, veuillez m'écouter!»