Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 22

   XXII

   El rayo del capitán Nemo

   LA FOUDRE DU CAPITAINE NEMO

   Miramos hacia el bosque, sin levantarnos. Mi mano se había detenido en su movimiento hacia la boca, mientras la de Ned Land acababa el suyo.

   Nous avions regardé du côté de la forêt, sans nous lever, ma main s'arrêtant dans son mouvement vers ma bouche, celle de Ned Land achevant son office.

   -Una piedra no cae del cielo- dijo Conseil-, a menos que sea un aerolito.

   «Une pierre ne tombe pas du ciel, dit Conseil, ou bien elle mérite le nom d'aérolithe.»

   Una segunda piedra, perfectamente redondeada, que arrancó de la mano de Conseil un sabroso muslo de paloma, dio aún más peso a la observación que acababa de proferir.

   Une seconde pierre, soigneusement arrondie, qui enleva de la main de Conseil une savoureuse cuisse de ramier, donna encore plus de poids à son observation.

   Nos incorporamos los tres, y tomando nuestros fusiles nos dispusimos a repeler todo ataque.

   Levés tous les trois, le fusil à l'épaule, nous étions prêts à répondre à toute attaque.

   -¿Son monos?- preguntó Ned Land.

   «Sont-ce des singes? s'écria Ned Land.

   -Casi- respondió Conseil-. Son salvajes.

   — A peu près, répondit Conseil, ce sont des sauvages.

   -A la canoa- dije, a la vez que me dirigía a la orilla.

   — Au canot!» dis-je en me dirigeant vers la mer.

   Conveniente, en efecto, era batirse en retirada, pues una veintena de indígenas, armados de arcos y hondas, había hecho su aparición al lado de unos matorrales que, a unos cien pasos apenas, ocultaban el horizonte a nuestra derecha.

   Il fallait, en effet, battre en retraite, car une vingtaine de naturels, armés d'arcs et de frondes, apparaissaient sur la lisière d'un taillis, qui masquait l'horizon de droite, à cent pas à peine.

   La canoa se hallaba a unas diez toesas de nosotros.

   Notre canot était échoué à dix toises de nous.

   Los salvajes se aproximaron, sin correr pero prodigándonos las demostraciones más hostiles, bajo la forma de una lluvia de piedras y de flechas.

   Les sauvages s'approchaient, sans courir, mais ils prodiguaient les démonstrations les plus hostiles. Les pierres et les flèches pleuvaient.

   Ned Land no se había resignado a abandonar sus provisiones, y pese a la inminencia del peligro, no emprendió la huida sin antes coger su cerdo y sus canguros.

   Ned Land n'avait pas voulu abandonner ses provisions, et malgré l'imminence du danger, son cochon d'un côté, ses kangaroos de l'autre, il détalait avec une certaine rapidité.

   Apenas tardamos dos minutos en llegar a la canoa. Cargarla con nuestras armas y provisiones, botarla al mar y coger los remos fue asunto de un instante. No nos habíamos distanciado todavía ni dos cables cuando los salvajes, aullando y gesticulando, se metieron en el agua hasta la cintura.

Esperando que su aparición atrajera a la plataforma del Nautilus algunos hombres, miré hacia él. Pero el enorme aparato parecía estar deshabitado.

   En deux minutes, nous étions sur la grève. Charger le canot des provisions et des armes, le pousser à la mer, armer les deux avirons, ce fut l'affaire d'un instant. Nous n'avions pas gagné deux encablures, que cent sauvages, hurlant et gesticulant, entrèrent dans l'eau jusqu'à la ceinture. Je regardais si leur apparition attirerait sur la plate-forme quelques hommes du Nautilus. Mais non. L'énorme engin, couché au large, demeurait absolument désert.

   Veinte minutos más tarde subíamos a bordo. Las escotillas estaban abiertas. Tras amarrar la canoa, entramos en el Nautílus.

   Vingt minutes plus tard, nous montions à bord. Les panneaux étaient ouverts. Après avoir amarré le canot, nous rentrâmes à l'intérieur du Nautilus.

   Descendí al salón, del que se escapaban algunos acordes. El capitán Nemo estaba allí, tocando el órgano y sumido en un éxtasis musical.

   Je descendis au salon, d'où s'échappaient quelques accords. Le capitaine Nemo était là, courbé sur son orgue et plongé dans une extase musicale.

   -Capitán.

   «Capitaine!» lui dis-je.

   No me oyó.

   Il ne m'entendit pas.

   -Capitán- dije de nuevo, tocándole el hombro.

   «Capitaine!» repris-je en le touchant de la main.

   Se estremeció y se volvió hacia mí.

   Il frissonna, et se retournant:

   -¡Ah! ¿Es usted, señor profesor? ¿Qué tal su cacería? ¿Ha herborizado con éxito?

   «Ah! c'est vous, monsieur le professeur? me dit-il. Eh bien! avez-vous fait bonne chasse, avez-vous herborisé avec succès?

   -Sí, capitán, pero, desgraciadamente, hemos atraído una tropa de bípedos cuya vecindad me parece inquietante.

   — Oui, capitaine, répondis-je, mais nous avons malheureusement ramené une troupe de bipèdes dont le voisinage me paraît inquiétant.

   -¿Qué clase de bípedos?

   — Quels bipèdes?

   -Salvajes.

   — Des sauvages.

   -¡Salvajes!- dijo el capitán Nemo, en un tono un poco irónico-. ¿Y le asombra, señor profesor, haber encontrado salvajes al poner pie en tierra? ¿Y dónde no hay salvajes? Y estos que usted llama salvajes ¿son peores que los otros?

   — Des sauvages! répondit le capitaine Nemo d'un ton ironique. Et vous vous étonnez, monsieur le professeur, qu'ayant mis le pied sur une des terres de ce globe, vous y trouviez des sauvages? Des sauvages, où n'y en a-t-il pas? Et d'ailleurs, sont-ils pires que les autres, ceux que vous appelez des sauvages?

   -Pero, capitán…

   — Mais, capitaine...

   -Yo los he encontrado en todas partes.

   — Pour mon compte, monsieur, j'en ai rencontré partout.

   -Pues bien- respondí-, si no quiere recibirlos a bordo del Nautilus, hará bien en tomar algunas precauciones.

   — Eh bien, répondis-je, si vous ne voulez pas en recevoir à bord du Nautilus, vous ferez bien de prendre quelques précautions.

   -Tranquilícese, señor profesor, no hay por qué preocuparse.

   — Tranquillisez-vous, monsieur le professeur, il n'y a pas là de quoi se préoccuper.

   -Pero, estos indígenas son muy numerosos.

   — Mais ces naturels sont nombreux.

   -¿Cuantos ha contado?

   — Combien en avez-vous compté?

   -Tal vez un centenar.

   — Une centaine, au moins.

   -Señor Aronnax -respondió el capitán Nemo, cuyos dedos se habían posado nuevamente sobre el teclado del órgano-, aunque todos los indígenas de la Papuasia se reunieran en esta playa, nada tendría que temer de sus ataques al Nautilus.

   — Monsieur Aronnax, répondit le capitaine Nemo, dont les doigts s'étaient replacés sur les touches de l'orgue, quand tous les indigènes de la Papouasie seraient réunis sur cette plage, le Nautilus n'aurait rien à craindre de leurs attaques!»

   Los dedos del capitán corrieron de nuevo por el teclado del instrumento, y observé que sólo golpeaba las teclas negras, lo que daba a sus melodías un color típicamente escocés. Pronto olvidó mi presencia y se sumió en una ensoñación que no traté de disipar.

   Les doigts du capitaine couraient alors sur le clavier de l'instrument, et je remarquai qu'il n'en frappait que les touches noires, ce qui donnait à ses mélodies une couleur essentiellement écossaise. Bientôt, il eut oublié ma présence, et fut plongé dans une rêverie que je ne cherchai plus à dissiper.

   Subí a la plataforma. Había sobrevenido de golpe la noche, pues a tan baja latitud el sol se pone rápidamente, sin crepúsculo. Se veía ya muy confusamente el perfil de la isla Gueboroar, pero las numerosas fogatas que iluminaban la playa mostraban que los indígenas no pensaban abandonarla.

   Je remontai sur la plate-forme. La nuit était déjà venue, car, sous cette basse latitude, le soleil se couche rapidement et sans crépuscule. Je n'aperçus plus que confusément l'Ile Gueboroar. Mais des feux nombreux, allumés sur la plage, attestaient que les naturels ne songeaient pas à la quitter.

   Permanecí así, solo, durante varias horas. Pensaba en aquellos indígenas, ya sin temor, ganado por la imperturbable confianza del capitán. Les olvidé pronto, para admirar los esplendores de la noche tropical. Siguiendo a las estrellas zodiacales, mi pensamiento voló a Francia, que habría de ser iluminada por aquéllas dentro de unas horas.

La luna resplandecía en medio de las constelaciones del cenit. Entonces pensé que el fiel y complaciente satélite habría de volver a este mismo lugar dos días después para levantar las aguas y arrancar al Nautilus de su lecho de coral. Hacia medianoche, viendo que todo estaba tranquilo, tanto en el mar como en la orilla, bajé a mi camarote y me dormí apaciblemente.

   Je restai seul ainsi pendant plusieurs heures, tantôt songeant ces indigènes mais sans les redouter autrement, car l'imperturbable confiance du capitaine me gagnait - tantôt les oubliant, pour admirer les splendeurs de cette nuit des tropiques. Mon souvenir s'envolait vers la France, à la suite de ces étoiles zodiacales qui devaient l'éclairer dans quelques heures. La lune resplendissait au milieu des constellations du zénith. Je pensai alors que ce fidèle et complaisant satellite reviendrait après-demain, à cette même place, pour soulever ces ondes et arracher le Nautilus à son lit de coraux. Vers minuit, voyant que tout était tranquille sur les flots assombris aussi bien que sous les arbres du rivage, je regagnai ma cabine, et je m'endormis paisiblement.

   Transcurrió la noche sin novedad. La sola vista del monstruo encallado er la bahía debía atemorizar a los papúes, pues las escotillas que habían permanecido abiertas les ofrecían un fácil acceso a su interior.

   La nuit s'écoula sans mésaventure. Les Papouas s'effrayaient, sans doute, à la seule vue du monstre échoué dans la baie, car, les panneaux, restés ouverts, leur eussent offert un accès facile à l'intérieur du Nautilus.

   El 8 de enero, a las seis de la mañana, subí a la plataforma.

A través de las brumas matinales, que iban disipándose, la isla mostró sus playas primero y sus cimas después.

   A six heures du matin - 8 janvier je remontai sur la plate-forme. Les ombres du matin se levaient. L'île montra bientôt, à travers les brumes dissipées, ses plages d'abord, ses sommets ensuite.

   Los indígenas continuaban allí, más numerosos que en la víspera. Tal vez eran quinientos o seiscientos. Aprovechándose de la marea baja, algunos habían avanzado sobre las crestas de los arrecifes hasta menos de dos cables del Nautilus. Los distinguía fácilmente. Eran verdaderos papúes, de atlética estatura. Hombres de espléndida raza, tenían una frente ancha y alta, la nariz gruesa, pero no achatada, y los dientes muy blancos. El color rojo con que teñían su cabellera lanosa contrastaba con sus cuerpos negros y relucientes como los de los nubios. De los lóbulos de sus orejas, cortadas y dilatadas, pendían huesos ensartados. Iban casi todos desnudos. Entre ellos vi a algunas mujeres, vestidas desde las caderas hasta las rodillas con una verdadera crinolina de hierbas sostenida por un cinturón vegetal. Algunos jefes se adornaban el cuello con collares de cuentas de vidrio rojas y blancas. Casi todos estaban armados de arcos, flechas y escudos, y llevaban a la espalda una especie de red con las piedras redondeadas que con tanta destreza lanzan con sus hondas.

   Les indigènes étaient toujours là, plus nombreux que la veille - cinq ou six cents peut-être. Quelques-uns, profitant de la marée basse, s'étaient avancés sur les têtes de coraux, à moins de deux encablures du Nautilus. Je les distinguai facilement. C'étaient bien de véritables Papouas, à taille athlétique, hommes de belle race, au front large et élevé, au nez gros mais non épaté, aux dents blanches. Leur chevelure laineuse, teinte en rouge, tranchait sur un corps, noir et luisant comme celui des Nubiens. Au lobe de leur oreille, coupé et distendu, pendaient des chapelets en os. Ces sauvages étaient généralement nus. Parmi eux, je remarquai quelques femmes, habillées, des hanches au genou, d'une véritable crinoline d'herbes que soutenait une ceinture végétale. Certains chefs avaient orné leur cou d'un croissant et de colliers de verroteries rouges et blanches. Presque tous, armés d'arcs, de flèches et de boucliers, portaient à leur épaule une sorte de filet contenant ces pierres arrondies que leur fronde lance avec adresse.

   Uno de los jefes examinaba atentamente y desde muy cerca al Nautilus. Debía de ser un «mado» de alto rango, pues se arropaba con un tejido de hojas de banano, dentado en sus bordes y teñido con colores muy vivos.

   Un de ces chefs, assez rapproché du Nautilus, l'examinait avec attention. Ce devait être un «mado» de haut rang, car il se drapait dans une natte en feuilles de bananiers, dentelée sur ses bords et relevée d'éclatantes couleurs.

   Fácilmente hubiera podido abatir al indígena, por la escasa distancia a que se hallaba, pero pensé que más valía esperar demostraciones de hostilidad por su parte. Entre europeos y salvajes, conviene que sean aquellos los que repliquen y no ataquen.

   J'aurais pu facilement abattre cet indigène, qui se trouvait à petite portée; mais je crus qu'il valait mieux attendre des démonstrations véritablement hostiles. Entre Européens et sauvages, il convient que les Européens ripostent et n'attaquent pas.

   Mientra duró la marea baja, los indígenas merodearon por las cercanías de Nautilus, sin mostrarse excesivamente ruidosos. Les oí repetir frecuentemente la palabra assai, y, por sus gestos, comprendí que me invitaban a ir a tierra firme, invitación que creí deber declinar.

   Pendant tout le temps de la marée basse, ces indigènes rôdèrent près du Nautilus, mais ils ne se montrèrent pas bruyants. Je les entendais répéter fréquemment le mot «assai», et à leurs gestes je compris qu'ils m'invitaient à aller à terre, invitation que je crus devoir décliner.

   Aquel día no se movió la canoa, con gran pesar de Ned Land que no pudo completar sus provisiones. El hábil canadiense empleó su tiempo en la preparación de las carnes y las féculas que había llevado de la isla Gueboroar.

Cuando, hacia las once de la mañana, las crestas de los arrecifes comenzaron a desaparecer bajo las aguas de la marea ascendente, los salvajes volvieron a la playa, en la que su número iba acrecentándose. Probablemente estaban viniendo de las islas vecinas o de la Papuasia propiamente dicha. Pero hasta entonces no había visto yo ni una sola piragua.

   Donc, ce jour-là, le canot ne quitta pas le bord, au grand déplaisir de maître Land qui ne put compléter ses provisions. Cet adroit Canadien employa son temps à préparer les viandes et farines qu'il avait rapportées de l'île Gueboroar. Quant aux sauvages, ils regagnèrent la terre vers onze heures du matin, dès que les têtes de corail commencèrent à disparaître sous le flot de la marée montante. Mais je vis leur nombre s'accroître considérablement sur la plage. Il était probable qu'ils venaient des îles voisines ou de la Papouasie proprement dite. Cependant, je n'avais pas aperçu une seule pirogue indigène.

   No teniendo nada mejor que hacer, se me ocurrió dragar aquellas aguas, cuya limpidez dejaba ver con profusión conchas, zoófitos y plantas pelágicas. Era, además, el último día que el Nautilus debía permanecer en aquellos parajes, si es que conseguía salir a flote con la alta marea del día siguiente, como esperaba el capitán Nemo.

   N'ayant rien de mieux à faire, je songeai à draguer ces belles eaux limpides, qui laissaient voir à profusion des coquilles, des zoophytes et des plantes pélagiennes. C'était, d'ailleurs, la dernière journée que le Nautilus allait passer dans ces parages, si, toutefois, il flottait à la pleine mer du lendemain, suivant la promesse du capitaine Nemo.

   Llamé, pues, a Conseil, quien me trajo una draga ligera, muy parecida a las usadas para pescar ostras.

   J'appelai donc Conseil qui m'apporta une petite drague le gère, à peu près semblable à celles qui servent à pêcher les huîtres.

   -¿Y esos salvajes?- me preguntó Conseil-. No me parecen muy feroces.

   «Et ces sauvages? me demanda Conseil. N'en déplaise à monsieur, ils ne me semblent pas très méchants!

   -¿No? Pues, sin embargo, son antropófagos, muchacho.

   — Ce sont pourtant des anthropophages, mon garçon.

   -Se puede ser antropófago y buena persona- respondió Conseil-, como se puede ser glotón y honrado. Lo uno no excluye lo otro.

   — On peut être anthropophage et brave homme, répondit Conseil, comme on peut être gourmand et honnête. L'un n'exclut pas l'autre.

   -Bien, Conseil, te concedo que son honrados antropófagos, y que devoran honradamente a sus prisioneros. Sin embargo, como no me apetece nada ser devorado, ni tan siquiera honradamente, prefiero mantenerme alerta, ya que el comandante del Nautilus no parece tomar ninguna precaución. Y ahora, a trabajar.

   — Bon! Conseil, je t'accorde que ce sont d'honnêtes anthropophages, et qu'ils dévorent honnêtement leurs prisonniers. Cependant, comme je ne tiens pas à être dévoré, même honnêtement, je me tiendrai sur mes gardes, car le commandant du Nautilus ne paraît prendre aucune précaution. Et maintenant à l'ouvrage.»

   Durante dos horas pescamos activamente, pero sin coger ninguna pieza rara. La draga sé llenaba de orejas marinas, de arpas, de melanias, y muy en particular de algunos de los más bellos martillos que había visto yo hasta ese día. Cogimos también algunas holoturias, ostras perlíferas y una docena de pequeñas tortugas que reservamos para la despensa de a bordo.

   Pendant deux heures, notre pêche fut activement conduite, mais sans rapporter aucune rareté. La drague s'emplissait d'oreilles de Midas, de harpes, de mélanies, et particulièrement des plus beaux marteaux que j'eusse vu jusqu'à ce jour. Nous prîmes aussi quelques holoturies, des huîtres perlières, et une douzaine de petites tortues qui furent réservées pour l'office du bord.

   Pero en el momento en que menos me lo esperaba, puse la mano sobre una maravilla o, por mejor decir, sobre una deformidad natural muy difícil de hallar. Acababa Conseil de dar un golpe de draga y de elevar su aparato cargado de diversas conchas bastante ordinarias, cuando, de repente, me vio hundir el brazo en la red, retirar de ella una concha, y lanzar un grito de conquiliólogo, es decir, el grito más estridente que pueda producir la garganta humana.

   Mais, au moment où je m'y attendais le moins, je mis la main sur une merveille, je devrais dire sur une difformité naturelle, très rare à rencontrer. Conseil venait de donner un coup de drague, et son appareil remontait chargé de diverses coquilles assez ordinaires, quand, tout d'un coup, il me vit plonger rapidement le bras dans le filet, en retirer un coquillage, et pousser un cri de conchyliologue, c'est-à-dire le cri le plus perçant que puisse produire un gosier humain.

   -¿Qué le ocurre al señor?- preguntó Conseil, muy sorprendido-. ¿Le ha mordido algo?

   «Eh! qu'a donc monsieur? demanda Conseil, très surpris. Monsieur a-t-il été mordu?

   -No, muchacho, aunque sí hubiera dado con gusto un dedo por mi descubrimiento.

   — Non, mon garçon, et cependant, j'eusse volontiers payé d'un doigt ma découverte!

   -¿Qué descubrimiento?

   — Quelle découverte?

   -Esta concha- le dije mostrándole el objeto de mi entusiasmo.

   — Cette coquille, dis-je en montrant l'objet de mon triomphe.

   -Pero ¡si no es más que una simple oliva porfiria! Género oliva, orden de los pectinibranquios, clase de los gasterópodos, familia de los moluscos.

   — Mais c'est tout simplement une olive porphyre, genre olive, ordre des pectinibranches, classe des gastéropodes, embranchement des mollusques...

   -Sí, Conseil, pero en vez de estar enrollada de derecha a izquierda, lo está de izquierda a derecha.

   — Oui, Conseil, mais au lieu d'être enroulée de droite à gauche, cette olive tourne de gauche à droite!

   -¿Es posible?

   — Est-il possible! s'écria Conseil.

   -Sí, muchacho, es una concha senestrógira.

   — Oui, mon garçon, c'est une coquille sénestre!

   -¡Una concha senestrógira!- repitió Conseil, palpitándole el corazón.

   — Une coquille sénestre! répétait Conseil, le coeur palpitant.

   -¡Mira su espira!

   — Regarde sa spire!

   -¡Ah! Puede creerme el señor si le digo que en toda mi vida he sentido una emoción parecida- dijo Conseil, a la vez que tomaba la preciosa concha con una mano temblorosa.

   — Ah! monsieur peut m'en croire, dit Conseil en prenant la précieuse coquille d'une main tremblante, mais je n'ai jamais éprouvé une émotion pareille!»

   Y era para estar emocionado. Sabido es, en efecto, y así lo han señalado los naturalistas, que la tendencia diestra es una ley de la naturaleza. Los astros y sus satélites efectúan sus movimientos de traslación y de rotación de derecha a izquierda. El hombre se sirve mucho más a menudo de su mano derecha que de la izquierda, y, consecuentemente, sus instrumentos y sus aparatos, escaleras, cerraduras, resortes de los relojes, etc., están concebidos para el uso de la mano derecha. La naturaleza ha seguido generalmente esta ley para el enrollamiento de sus conchas. Todas lo hacen a la derecha, y cuando, por azar, sus espiras lo hacen al contrario, los aficionados las pagan a precio de oro.

   Et il y avait de quoi être ému! On sait, en effet, comme l'ont fait observer les naturalistes, que la dextrosité est une loi de nature. Les astres et leurs satellites, dans leur mouvement de translation et de rotation, se meuvent de droite à gauche. L'homme se sert plus souvent de sa main droite que de sa main gauche, et, conséquemment, ses instruments et ses appareils, escaliers, serrures, ressorts de montres, etc., sont combinés de manière a être employés de droite à gauche. Or, la nature a généralement suivi cette loi pour l'enroulement de ses coquilles. Elles sont toutes dextres, à de rares exceptions, et quand, par hasard, leur spire est sénestre, les amateurs les payent au poids de l'or.

   Nos hallábamos absortos Conseil y yo en la contemplación de nuestro tesoro, con el que esperaba enriquecer el museo, cuando una maldita piedra, lanzada por un indígena, rompió el precioso objeto en la mano de Conseil.

   Conseil et moi, nous étions donc plongés dans la contemplation de notre trésor, et je me promettais bien d'en enrichir le Muséum, quand une pierre, malencontreusement lancée par un indigène, vint briser le précieux objet dans la main de Conseil.

   Mientras yo lanzaba un grito de desesperación, Conseil se precipitó hacia su fusil y apuntó con él a un salvaje que agitaba su honda a unos diez metros de nosotros. Quise impedirle que disparara, pero no pude y su tiro destrozó el brazalete de amuletos que pendía del brazo del indígena.

   Je poussai un cri de désespoir! Conseil se jeta sur mon fusil, et visa un sauvage qui balançait sa fronde à dix mètres de lui. Je voulus l'arrêter, mais son coup partit et brisa le bracelet d'amulettes qui pendait au bras de l'indigène.

   -¡Conseil!- grité-. ¡Conseill

   «Conseil, m'écriai-je, Conseil!

   -¡Y qué! ¿No ve el señor que ha sido el caníbal el que ha comenzado el ataque?

   — Eh quoi! Monsieur ne voit-il pas que ce cannibale a commencé l'attaque?

   -Una concha no vale la vida de un hombre- le dije.

   — Une coquille ne vaut pas la vie d'un homme! lui dis-je.

   -¡Ah, el miserable!- exclamó Conseil-. ¡Hubiera preferido que me hubiera roto el hombro!

   — Ah! le gueux! s'écria Conseil, j'aurais mieux aimé qu'il m'eût cassé l'épaule!»

   Conseil era sincero al hablar así, pero yo no compartía su opinión.

La situación había cambiado desde hacía algunos instantes, sin que nos hubiéramos dado cuenta. Una veintena de piraguas se hallaban ahora cerca del Nautilus. Las piraguas, largas y estrechas, bien concebidas para la marcha, se equilibraban por medio de un doble balancín de bambú que flotaba en la superficie del agua. Los remeros, semidesnudos, las manejaban con habilidad, y yo los veía avanzar no sin inquietud.

   Conseil était sincère, mais je ne fus pas de son avis. Cependant, la situation avait changé depuis quelques instants, et nous ne nous en étions pas aperçus. Une vingtaine de pirogues entouraient alors le Naulilus. Ces pirogues, creusées dans des troncs d'arbre, longues, étroites, bien combinées pour la marche, s'équilibraient au moyen d'un double balancier en bambous qui flottait à la surface de l'eau. Elles étaient manoeuvrées par d'adroits pagayeurs à demi nus, et je ne les vis pas s'avancer sans inquiétude.

   Era evidente que los indígenas habían tenido ya relación con los europeos y que conocían sus navíos. Pero ¿qué podían pensar de aquel largo cilindro de acero inmovilizado en la bahía, sin mástiles ni chimenea? Nada bueno, a juzgar por la respetuosa distancia en que se habían mantenido hasta entonces. Sin embargo, su inmovilidad debía haberles inspirado un poco de confianza, y trataban de familiarizarse con él. Y era precisamente eso lo que convenía evitar. Nuestras armas, carentes de detonación, no eran las más adecuadas para espantar a los indígenas, a los que sólo inspiran respeto las que causan estruendo. Sin el estrépito del trueno, el rayo no espantaría a los hombres, pese a que el peligro esté en el relámpago y no en el ruido.

   C'était évident que ces Papouas avaient eu déjà des relations avec les Européens, et qu'ils connaissaient leurs navires. Mais ce long cylindre de fer allongé dans la baie, sans mâts, sans cheminée, que devaient-ils en penser? Rien de bon, car ils s'en étaient d'abord tenus à distance respectueuse. Cependant. Le voyant immobile, ils reprenaient peu à peu confiance, et cherchaient à se familiariser avec lui. Or, c'était précisément cette familiarité qu'il fallait empêcher. Nos armes, auxquelles la détonation manquait, ne pouvaient produire qu'un effet médiocre sur ces indigènes. qui n'ont de respect que pour les engins bruyants. La foudre, sans les roulements du tonnerre, effraierait peu les hommes, bien que le danger soit dans l'éclair, non dans le bruit.

   En aquel momento, ya muy próximas las piraguas al Nautilus, una lluvia de flechas se abatió sobre él.

   En ce moment, les pirogues s'approchèrent plus près du Nautilus, et une nuée de flèches s'abattit sur lui.

   -¡Diantre! Está granizando y quizá sea un granizo envenenado- dijo Conseil.

   «Diable! il grêle! dit Conseil, et peut-être une grêle empoisonnée!

   -Hay que avisar al capitán Nemo- dije-, y me introduje por la escotilla.

   — Il faut prévenir le capitaine Nemo», dis-je en rentrant par le panneau.

   Descendí al salón. No había nadie, y me arriesgué a llamar a la puerta del camarote del capitán.

   Je descendis au salon. Je n'y trouvai personne. Je me hasardai à frapper à la porte qui s'ouvrait sur la chambre du capitaine.

   -Pase.

Entré y hallé al capitán Nemo sumergido en un mar de cálculos, entre los que abundaban las x y otros signos algebraicos.

   Un «entrez» me répondit. J'entrai, et je trouvai le capitaine Nemo plongé dans un calcul où les x et autres signes algébriques ne manquaient pas.

   -¿Le molesto?- le dije, por cortesía.

   «Je vous dérange? dis-je par politesse.

   -Sí, señor Aronnax, pero supongo que tiene usted serias razones para venir a verme, ¿no?

   — En effet, monsieur Aronnax, me répondit le capitaine, mais je pense que vous avez eu des raisons sérieuses de me voir?

   -Muy serias. Las piraguas de los indígenas nos tienen rodeados, y dentro de unos minutos nos veremos asaltados por varios centenares de salvajes.

   — Très sérieuses. Les pirogues des naturels nous entourent, et, dans quelques minutes, nous serons certainement assaillis par plusieurs centaines de sauvages.

   -¡Ah!- dijo el capitán Nemo, con la mayor calma-, ¿han venido con sus piraguas?

   — Ah! fit tranquillement le capitaine Nemo, ils sont venus avec leurs pirogues?

   -Sí, señor.

   — Oui, monsieur.

   -Pues bien, basta con cerrar las escotillas.

   — Eh bien, monsieur, il suffit de fermer les panneaux.

   -Precisamente, y es lo que venía a decirle.

   — Précisément, et je venais vous dire...

   -Nada más fácil- dijo el capitán Nemo, al tiempo que, pulsando un timbre eléctrico, transmitía una orden a la tripulación.

   — Rien n'est plus facile», dit le capitaine Nemo.

   Et, pressant un bouton électrique, il transmit un ordre au poste de l'équipage.

   -Ya está- me dijo tras algunos instantes-. La canoa está en su sitio y las escotillas cerradas. Supongo que no temerá usted que esos señores destruyan unas murallas contra las que nada pudieron los obuses de su fragata.

   «Voilà qui est fait, monsieur, me dit-il, après quelques instants. Le canot est en place, et les panneaux sont fermés. Vous ne craignez pas, j'imagine, que ces messieurs défoncent des murailles que les boulets de votre frégate n'ont pu entamer?

   -No, capitán, pero subsiste aún un peligro.

   — Non, capitaine, mais il existe encore un danger.

   -¿Cuál?

   — Lequel, monsieur?

   -Mañana, a la misma hora, habrá que reabrir las escotillas para renovar el aire del Nautilus.

   — C'est que demain, à pareille heure, il faudra rouvrir les panneaux pour renouveler l'air du Nautilus...

   -Así es, puesto que nuestro navío respira como los cetáceos.

   — Sans contredit, monsieur, puisque notre bâtiment respire à la manière des cétacés.

   -Pues bien, si en ese momento los papúes ocupan la plataforma, no veo cómo podremos impedirles la entrada.

   — Or, si à ce moment, les Papouas occupent la plate-forme, je ne vois pas comment vous pourrez les empêcher d'entrer.

   -Así que supone usted que van a subir a bordo.

   — Alors, monsieur, vous supposez qu'ils monteront à bord?

   -Estoy seguro.

   — J'en suis certain.

   -Pues bien, que suban. No veo ninguna razón para impedírselo. En el fondo, estos papúes son unos pobres diablos y no quiero que mi visita a la isla Gueboroar cueste la vida a uno solo de estos desgraciados.

   — Eh bien, monsieur, qu'ils montent. Je ne vois aucune raison pour les en empêcher. Au fond, ce sont de pauvres diables, ces Papouas, et je ne veux pas que ma visite à l'île Gueboroar coûte la vie à un seul de ces malheureux!»

   Me disponía a retirarme, pero el capitán Nemo me retuvo y me invitó a sentarme a su lado. Me interrogó con interés acerca de nuestras excursiones y la caza, y pareció no comprender la necesidad de carne tan apasionadamente sentida por el arponero. Luego la conversación se orientó hacia otros temas y, sin ser más comunicativo, el capitán Nemo se mostró más amable.

   Cela dit, j'allais me retirer; mais le capitaine Nemo me retint et m'invita à m'asseoir près de lui. Il me questionna avec intérêt sur nos excursions à terre, sur nos chasses, et n'eut pas l'air de comprendre ce besoin de viande qui passionnait le Canadien. Puis, la conversation effleura divers sujets, et, sans être plus communicatif, le capitaine Nemo se montra plus aimable.

   Entre otras cosas, tocamos el tema de la situación del Nautilus, encallado precisamente en el mismo estrecho en que Dumont d'Urville estuvo a punto de perder sus barcos. Y a propósito de Dumont d'Urville- me dijo el capitán Nemo:

   Entre autres choses, nous en vînmes à parler de la situation du Nautilus, précisément échoué dans ce détroit, où Dumont d'Urville fut sur le point de se perdre. Puis à ce propos:

   -Fue uno de sus más grandes marinos, uno de sus más inteligentes navegantes. Para ustedes, los franceses, Dumont d'Urville es como el capitán Cook para los ingleses. ¡Qué infortunio el de ese hombre sabio! ¡Haber desafiado a los bancos de hielo del Polo Sur, a los arrecifes de Oceanía y a los caníbales del Pacífico, para acabar muriendo miserablemente en un tren! Si a ese hombre enérgico le fue dado pensar durante los últimos segundos de su existencia, ¿se imagina usted cuáles serían sus pensamientos?

   «Ce fut un de vos grands marins, me dit le capitaine, un de vos plus intelligents navigateurs que ce d'Urville! C'est votre capitaine Cook, à vous autres, Français. Infortuné savant! Avoir bravé les banquises du pôle Sud, les coraux de l'Océanie, les cannibales du Pacifique, pour périr misérablement dans un train de chemin de fer! Si cet homme énergique a pu réfléchir pendant les dernières secondes de son existence, vous figurez-vous quelles ont dû être ses suprêmes pensées!»

   Al hablar así, el capitán Nemo parecía emocionado, y yo inscribí ese gesto en su activo.

   En parlant ainsi, le capitaine Nemo semblait ému, et je porte cette émotion à son actif.

   Luego, mapa en mano, pasamos revista a los trabajos del navegante francés, sus viajes de circunnavegación, su doble tentativa del polo Sur que le valió el descubrimiento de las tierras de Adelia y Luis Felipe y, por último, sus mapas hidrográficos de las principales islas de Oceanía.

   Puis, la carte à la main, nous revîmes les travaux du navigateur français, ses voyages de circumnavigation, sa double tentative au pôle Sud qui amena la découverte des terres Adélie et Louis-Philippe, enfin ses levés hydrographiques des principales îles de l'Océanie.

   -Lo que en la superficie de los mares hizo su Dumont d'Urville- me dijo el capitán Nemo- lo he hecho yo en el interior del océano, y más completa y más fácilmente que él. El Astrolabe y la Zelée, incesantemente zarandeados por los huracanes, no podían competir con el Nautilus, tranquilo gabinete de trabajo y verdaderamente sedentario en medio de las aguas.

   «Ce que votre d'Urville a fait à la surface des mers, me dit le capitaine Nemo, je l'ai fait à l'intérieur de l'Océan, et plus facilement, plus complètement que lui. L'Astrolabe et la Zélée, incessamment ballottées par les ouragans, ne pouvaient valoir le Nautilus, tranquille cabinet de travail, et véritablement sédentaire au milieu des eaux!

   -Y, sin embargo, capitán, hay un punto común entre las corbetas de Dumont d'Urville y el Nautilus.

   — Cependant, capitaine, dis-je, il y a un point de ressemblance entre les corvettes de Dumont d'Urville et le Nautilus.

   -¿Cuál?

   — Lequel, monsieur?

   -El de que el Nautilus haya encallado como ellas.

   — C'est que le Nautilus s'est échoué comme elles!

   -El Nautilus no ha encallado- me respondió fríamente el capitán Nemo-. El Nautilus está hecho para reposar en el lecho de los mares, y yo no tendré que emprender las penosas maniobras que hubo de hacer Dumont d'Urville para sacar a flote sus barcos. El Astrolabe y la Zelée estuvieron a punto de perderse, pero mi Nautilus no corre ningún peligro. Mañana, en el día y a la hora señalados, la marea lo elevará suavemente y reemprenderá su navegación a través de los mares.

   — Le Nautilus ne s'est pas échoué, monsieur, me répondit froidement le capitaine Nemo. Le Nautilus est fait pour reposer sur le lit des mers, et les pénibles travaux, les manoeuvres qu'imposa à d'Urville le renflouage de ses corvettes, je ne les entreprendrai pas. L'Astrolabe et la Zélée ont failli périr, mais mon Nautilus ne court aucun danger. Demain, au jour dit, à l'heure dite, la marée le soulèvera paisiblement, et il reprendra sa navigation à travers les mers.

   -Capitán, yo no pongo en duda…

   — Capitaine, dis-je, je ne doute pas....

   -Mañana- añadió el capitán Nemo, levantándose- a las dos horas y cuarenta minutos de la tarde, el Nautilus estará a flote y abandonará, sin avería alguna, el estrecho de Torres.

   — Demain, ajouta le capitaine Nemo en se levant, demain, à deux heures quarante minutes du soir, le Nautilus flottera et quittera sans avarie le détroit de Torrès.»

   El capitán Nemo se inclinó ligeramente, en señal de despedida.

   Ces paroles prononcées d'un ton très bref, le capitaine Nemo s'inclina légèrement. C'était me donner congé, et je rentrai dans ma chambre.

   Salí y volví a mi camarote, donde hallé a Conseil, que deseaba conocer el resultado de mi conversación con el capitán.

   Là, je trouvai Conseil, qui désirait connaître le résultat de mon entrevue avec le capitaine.

   -Cuando le dije que su Nautilus estaba amenazado por los naturales de la Papuasia, me respondió muy irónicamente. Así, pues, ten confianza en él y vete a dormir tranquilamente.

   «Mon garçon, répondis-je, lorsque j'ai eu l'air de croire que son Nautilus était menace par les naturels de la Papouasie, le capitaine m'a répondu très ironiquement. Je n'ai donc qu'une chose à dire: Aie confiance en lui, et va dormir en paix.

   -¿El señor no necesita de mis servicios?

   — Monsieur n'a pas besoin de mes services?

   -No. ¿Qué está haciendo Ned Land?

   — Non, mon ami. Que fait Ned Land?

   -El señor me excusará, pero el amigo Ned está haciendo un paté de canguro que va a ser una maravilla.

   — Que monsieur m'excuse, répondit Conseil, mais l'ami Ned confectionne un pâté de kangaroo qui sera une merveille!»

   Me acosté y dormí bastante mal. Oía el ruido que hacían los salvajes al pisotear la plataforma y sus gritos estridentes. Pasó así la noche sin que la tripulación cambiara en lo más mínimo su comportamiento habitual. La presencia de los caníbales les inquietaba tanto como a los soldados de un fuerte el paso de las hormigas por sus empalizadas.

   Je restai seul, je me couchai, mais je dormis assez mal. J'entendais le bruit des sauvages qui piétinaient sur la plate-forme en poussant des cris assourdissants. La nuit se passa ainsi, et sans que l'équipage sortît de son inertie habituelle. Il ne s'inquiétait pas plus de la présence de ces cannibales que les soldats d'un fort blindé ne se préoccupent des fourmis qui courent sur son blindage.

   Me levanté a las seis de la mañana. No se habían abierto las escotillas para renovar el aire, pero hicieron funcionar los depósitos para suministrar algunos metros cúbicos de oxígeno a la atmósfera enrarecida del Nautilus.

   A six heures du matin, je me levai... Les panneaux n'avaient pas été ouverts. L'air ne fut donc pas renouvelé à l'intérieur, mais les réservoirs, chargés à toute occurrence, fonctionnèrent à propos et lancèrent quelques mètres cubes d'oxygène dans l'atmosphère appauvrie du Nautilus.

   Estuve trabajando en mi camarote hasta mediodía, sin ver ni un solo instante al capitán Nemo. No parecía efectuarse ninguna maniobra de partida a bordo.

   Je travaillai dans ma chambre jusqu'à midi, sans avoir vu, même un instant, le capitaine Nemo. On ne paraissait faire à bord aucun préparatif de départ.

   Esperé aún durante algún tiempo y luego fui al salón. El reloj de pared indicaba las dos y media. Dentro de diez minutos la marea debía alcanzar su máxima altura y, si el capitán Nemo no había hecho una promesa temeraria, el Nautilus quedaría liberado. Si así no ocurría, podrían pasar meses antes de salir de su lecho de coral.

   J'attendis quelque temps encore, puis, je me rendis au grand salon. La pendule marquait deux heures et demie. Dans dix minutes, le flot devait avoir atteint son maximum de hauteur, et, si le capitaine Nemo n'avait point fait une promesse téméraire, le Nautilus serait immédiatement dégagé. Sinon, bien des mois se passeraient avant qu'il pût quitter son lit de corail.

   Pero no tardé en sentir los estremecimientos precursores que agitaron el casco del buque. Luego se oyeron rechinar los flancos del mismo contra las asperezas calcáreas del arrecife.

   Cependant, quelques tressaillements avant-coureurs se firent bientôt sentir dans la coque du bateau. J'entendis grincer sur son bordage les aspérités calcaires du fond corallien.

   A las dos horas y treinta y cinco minutos, el capitán Nemo apareció en el salón.

   A deux heures trente-cinq minutes, le capitaine Nemo parut dans le salon.

   -Vamos a zarpar- dijo.

   «Nous allons partir, dit-il.

   -¡Ah!- exclamé.

   — Ah! fis-je.

   -He dado orden de abrir las escotillas.

   — J'ai donné l'ordre d'ouvrir les panneaux.

   -¿Y los papúas?

   — Et les Papouas?

   -¿Los papúas?- dijo el capitán Nemo, alzándose de hombros.

   — Les Papouas? répondit le capitaine Nemo, haussant légèrement les épaules.

   -¿No teme que penetren en el Nautilus?

   — Ne vont-ils pas pénétrer à l'intérieur du Nautilus?

   -¿Cómo podrían hacerlo?

   — Et comment?

   -Entrando por las escotillas.

   — En franchissant les panneaux que vous aurez fait ouvrir.

   -Señor Aronnax, no se entra así como así por las escotillas del Nautilus, incluso cuando están abiertas.

   — Monsieur Aronnax, répondit tranquillement le capitaine Nemo, on n'entre pas ainsi par les panneaux du Nautilus, même quand ils sont ouverts.»

   Le miré.

   Je regardai le capitaine.

   -No lo comprende, ¿no es así?

   «Vous ne comprenez pas? me dit-il.

   -En efecto.

   — Aucunement.

   -Bien, pues venga y véalo.

   — Eh bien! venez et vous verrez.»

   Me dirigí hacia la escalera central, al pie de la cual se hallaban Ned Land y Conseil, muy intrigados, contemplando cómo algunos hombres de la tripulación abrían las escotillas. Afuera, sonaban gritos de rabia y espantosas vociferaciones.

   Je me dirigeai vers l'escalier central. Là, Ned Land et Conseil, très intrigués, regardaient quelques hommes de l'équipage qui ouvraient les panneaux, tandis que des cris de rage et d'épouvantables vociférations résonnaient au-dehors.

   Se corrieron los portalones del exterior. Veinte figuras horribles aparecieron a nuestra vista. Pero el primero de los indígenas que tocó el pasamano de la escalera, rechazado hacia atrás por no sé qué fuerza invisible, huyó dando espantosos alaridos y saltos tremendos.

   Les mantelets furent rabattus extérieurement. Vingt figures horribles apparurent. Mais le premier de ces indigènes qui mit la main sur la rampe de l'escalier, rejeté en arrière par je ne sais quelle force invisible, s'enfuit, poussant des cris affreux et faisant des gambades exorbitantes.

   Diez de sus compañeros le sucedieron y los diez corrieron la misma suerte.

   Dix de ses compagnons lui succédèrent. Dix eurent le même sort.

   Conseil estaba fascinado. Ned Land, llevado de sus violentos instintos, se lanzó a la escalera. Pero nada más tocar el pasamano, fue derribado a su vez.

   Conseil était dans l'extase. Ned Land, emporté par ses instincts violents, s'élança sur l'escalier. Mais, dès qu'il eut saisi la rampe à deux mains, il fut renversé à son tour.

   -¡Mil diantres!- bramó-. ¡Me ha golpeado un rayo!

   «Mille diables! s'écria-t-il. Je suis foudroyé!»

   Su grito me lo explicó todo. No era un pasamano, sino un cable metálico cargado de electricidad. Quienquiera que lo tocara sufría una formidable sacudida, que podría ser mortal si el capitán Nemo hubiera lanzado a ese conductor toda la electricidad de sus aparatos. Podía decirse realmente que entre sus asaltantes y él había tendido una barrera eléctrica que nadie podía franquear impunemente.

   Ce mot m'expliqua tout. Ce n'était plus une rampe, mais un câble de métal, tout chargé de l'électricité du bord, qui aboutissait à la plate-forme. Quiconque la touchait ressentait une formidable secousse , et cette secousse eût été mortelle, si le capitaine Nemo eût lancé dans ce conducteur tout le courant de ses appareils! On peut réellement dire, qu'entre ses assaillants et lui, il avait tendu un réseau électrique que nul ne pouvait impunément franchir.

   Los papúas se habían retirado enloquecidos por el terror. Nosotros, venciendo a duras penas la risa, consolábamos y friccionábamos al desdichado Ned Land, que juraba como un poseso.

   Cependant, les Papouas épouvantés avaient battu en retraite, affolés de terreur. Nous, moitié riants, nous consolions et frictionnions le malheureux Ned Land qui jurait comme un possédé.

   En aquel momento, el Nautilus, elevado por las aguas, abandonaba su lecho de coral en el minuto exacto que había fijado el capitán. Su hélice batió el agua con una majestuosa lentitud. Su velocidad aumentó poco a poco. Navegando en superficie, abandonó sano y salvo los peligrosos pasos del estrecho de Torres.

   Mais, en ce moment, le Nautilus, soulevé par les dernières ondulations du flot, quitta son lit de corail à cette quarantième minute exactement fixée par le capitaine. Son hélice battit les eaux avec une majestueuse lenteur. Sa vitesse s'accrut peu à peu, et, naviguant à la surface de l'Océan, il abandonna sain et sauf les dangereuses passes du détroit de Torrès.