Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 15

   XV

   ¿Accidente o incidente?

   ACCIDENT OU INCIDENT?

   Al día siguiente, 22 de marzo, comenzaron los preparativos de marcha a las seis de la mañana, cuando los últimos resplandores del crepúsculo se fundían en la noche. El frío era muy vivo. Resplandecían las constelaciones en el cielo con una sorprendente intensidad. En el cenit brillaba la admirable Cruz del Sur, la estrella polar de las regiones antárticas.

   Le lendemain, 22 mars, à six heures du matin, les préparatifs de départ furent commencés. Les dernières lueurs du crépuscule se fondaient dans la nuit. Le froid était vif. Les constellations resplendissaient avec une surprenante intensité. Au zénith brillait cette admirable Croix du Sud, l'étoile polaire des régions antarctiques.

   El termómetro marcaba doce grados bajo cero y el viento mordía agudamente la piel. Se multiplicaban los témpanos en el agua libre. El mar tendía a congelarse por todas partes. Las numerosas placas negruzcas esparcidas por su superficie anunciaban la próxima formación del hielo. Evidentemente, el mar austral, helado durante los seis meses del invierno, era absolutamente inaccesible. ¿Qué hacían las ballenas durante este período? Sin duda debían ir por debajo del banco de hielo en busca de aguas más practicables. Las focas y las morsas, acostumbradas a vivir en los más duros climas, permanecían en aquellos helados parajes. Estos animales tienen el instinto de cavar agujeros en los ice fields, que mantienen siempre abiertos y que les sirven para respirar. Cuando los pájaros, expulsados por el frío, emigran hacia el Norte, estos mamíferos marinos quedan como los único dueños del continente polar.

   Le thermomètre marquait douze degrés au-dessous de zéro, et quand le vent fraîchissait, il causait de piquantes morsures. Les glaçons se multipliaient sur l'eau libre. La mer tendait à se prendre partout. De nombreuses plaques noirâtres, étalées à sa surface, annonçaient la prochaine formation de la jeune glace. Évidemment, le bassin austral, gelé pendant les six mois de l'hiver, était absolument inaccessible. Que devenaient les baleines pendant cette période? Sans doute, elles allaient par-dessous la banquise chercher des mers plus praticables. Pour les phoques et les morses, habitués à vivre sous les plus durs climats, ils restaient sur ces parages glacés. Ces animaux ont l'instinct de creuser des trous dans les ice-fields et de les maintenir toujours ouverts. C'est à ces trous qu'ils viennent respirer; quand les oiseaux, chassés par le froid, ont émigré vers le nord, ces mammifères marins demeurent les seuls maîtres du continent polaire.

   Llenados ya los depósitos de agua, el Nautilus descendía lentamente. Al llegar a mil pies de profundidad, se detuvo. Su hélice batió el agua y se dirigió al Norte a una velocidad de quince millas por hora. Por la tarde, navegaba ya bajo el inmenso caparazón helado de la banca.

   Cependant, les réservoirs d'eau s'étaient remplis, et le Nautilus descendait lentement. A une profondeur de mille pieds, il s'arrêta. Son hélice battit les flots, et il s'avança droit au nord avec une vitesse de quinze milles à l'heure. Vers le soir, il flottait déjà sous l'immense carapace glacée de la banquise.

   Los paneles que recubrían los cristales del salón estaban cerrados por precaución, ya que el casco del Nautilus podía chocar con cualquier bloque sumergido. Pasé, por tanto, aquel día ordenando mis anotaciones. Tenía la mente embargada por los recuerdos del Polo. Habíamos alcanzado ese punto inaccesible sin fatiga, sin peligro, como si nuestro vagón flotante se hubiese deslizado por los ralles del ferrocarril. El retorno comenzaba verdaderamente ahora. ¿Me reservaría aún semejantes sorpresas? Así lo creía yo, tan inagotable es la serie de maravillas submarinas. Desde que cinco meses y medio antes el azar nos había embarcado allí, habíamos recorrido catorce mil leguas, y en ese trayecto, más largo que el del ecuador terrestre, ¡cuántos curiosos o terribles incidentes habían jalonado nuestro viaje! ¡La caza en los bosques de Crespo, el encallamiento en el estrecho de Torres, el cementerio de coral, las pesquerías de Ceilán, el túnel arábigo, los fuegos de Santorin, los millones de la bahía de Vigo, la Atlántida, el Polo Sur!

Durante la noche, todos estos recuerdos desfilando de sueño en sueño, no dejaron a mi cerebro reposar un instante.

   Les panneaux du salon avaient été fermés par prudence, car la coque du Nautilus pouvait se heurter à quelque bloc immergé. Aussi, je passai cette journée à mettre mes notes au net. Mon esprit était tout entier à ses souvenirs du pôle. Nous avions atteint ce point inaccessible sans fatigues, sans danger, comme si notre wagon flottant eût glissé sur les rails d'un chemin de fer. Et maintenant, le retour commençait véritablement. Me réserverait-il encore de pareilles surprises? Je le pensais, tant la série des merveilles sous-marines est inépuisable! Cependant, depuis cinq mois et demi que le hasard nous avait jetés à ce bord, nous avions franchi quatorze mille lieues, et sur ce parcours plus étendu que l'Équateur terrestre, combien d'incidents ou curieux ou terribles avaient charmé notre voyage: la chasse dans les forêts de Crespo, l'échouement du détroit de Torrès, le cimetière de corail, les pêcheries de Ceylan, le tunnel arabique, les feux de Santorin, les millions de la baie du Vigo, l'Atlantide, le pôle sud! Pendant la nuit, tous ces souvenirs, passant de rêve en rêve, ne laissèrent pas mon cerveau sommeiller un instant.

   A las tres de la mañana me despertó un choque violento. Me incorporé sobre mi lecho y me hallaba escuchando en medio de la oscuridad cuando un nuevo golpe me precipitó bruscamente al suelo. Evidentemente, el Nautilus había pegado un bandazo tras haber tocado.

   A trois heures du matin, je fus réveillé par un choc violent. Je m'étais redressé sur mon lit et j'écoutais au milieu de l'obscurité, quand je fus précipité brusquement au milieu de la chambre. Évidemment, le Nautilus donnait une bande considérable après avoir touché.

   Me acerqué a la pared y me deslicé por los corredores hacia el salón alumbrado por su techo luminoso. El bandazo había derribado los muebles. Afortunadamente, las vitrinas, sólidamente fijadas en su base, habían resistido. Los cuadros adosados a estribor, ante el desplazamiento de la vertical, se habían adherido a los tapices, en tanto que los de babor se habían separado en un pie por lo menos de su borde inferior. El Nautilus se había acostado a estribor y, además, se había inmovilizado por completo.

   Je m'accotai aux parois et je me traînai par les coursives jusqu'au salon qu'éclairait le plafond lumineux. Les meubles étaient renversés. Heureusement, les vitrines, solidement saisies par le pied, avaient tenu bon. Les tableaux de tribord, sous le déplacement de la verticale se collaient aux tapisseries, tandis que ceux de bâbord s'en écartaient d'un pied par leur bordure inférieure. Le Nautilus était donc couché sur tribord, et, de plus, complètement immobile,

   Oía ruidos de pasos y voces confusas. Pero el capitán Nemo no apareció. En el momento en que me disponía a abandonar el salón, entraron Ned Land y Conseil.

   A l'intérieur j'entendais un bruit de pas, des voix confuses. Mais le capitaine Nemo ne parut pas. Au moment où j'allais quitter le salon, Ned Land et Conseil entrèrent.

   -¿Qué ha ocurrido? -les pregunté.

   «Qu'y a-t-il? leur dis-je aussitôt.

   -Yo venía a preguntárselo al señor -respondió Conseil.

   — Je venais le demander à monsieur, répondit Conseil.

   -¡Mil diantres! -exclamó el canadiense-, yo sí sé lo que ha pasado. El Nautilus ha tocado y, a juzgar por su inclinación, no creo que salga de ésta como la primera vez en el estrecho de Torres.

   — Mille diables! s'écria le Canadien, je le sais bien moi! Le Nautilusa touché, et à en juger par la gîte qu'il donne, je ne crois pas qu'il s'en tire comme la première fois dans le détroit de Torrès.

   -Pero, al menos, ¿ha vuelto a la superficie? -pregunté.

   — Mais au moins, demandai-je, est-il revenu à la surface de la mer?

   -Lo ignoramos -dijo Conseil.

   — Nous l'ignorons, répondit Conseil.

   -Es fácil averiguarlo -les respondí, a la vez que consultaba el manómetro.

   — Il est facile de s'en assurer», répondis-je.

   Sorprendido, vi que el manómetro indicaba una profundidad de trescientos sesenta metros.

   Je consultai le manomètre. A ma grande surprise, il indiquait une profondeur de trois cent soixante mètres.

   -¿Qué quiere decir esto? -exclamé.

   «Qu'est-ce que cela veut dire? m'écriai-je.

   -Hay que interrogar al capitán Nemo dijo Conseil.

   — Il faut interroger le capitaine Nemo, dit Conseil.

   -Pero ¿dónde hallarle? -preguntó Ned Land.

   — Mais où le trouver? demanda Ned Land.

   -Seguidme -dije a mis compañeros.

   — Suivez-moi», dis-je à mes deux compagnons.

   Salimos del salón. En la biblioteca, nadie. En la escalera central y en las dependencias de la tripulación, nadie. Supuse que el capitán Nemo había debido apostarse en la cabina del timonel. Lo mejor era esperar, y regresamos los tres al salón.

   Nous quittâmes le salon. Dans la bibliothèque, personne. A l'escalier central, au poste de l'équipage, personne. Je supposai que le capitaine Nemo devait être posté dans la cage du timonier. Le mieux était d'attendre. Nous revînmes tous trois au salon.

   Silenciaré las recriminaciones del canadiense, que había hallado una buena ocasión para encolerizarse. Le dejé desahogar su mal humor a sus anchas, sin responderle.

   Je passerai sous silence les récriminations du Canadien. Il avait beau jeu pour s'emporter. Je le laissai exhaler sa mauvaise humeur tout à son aise, sans lui répondre.

   Llevábamos ya una veintena de minutos tratando de interpretar los menores ruidos que se producían en el interior del Nautilus, cuando entró el capitán Nemo. Afectó no vernos. Su fisonomía, habitualmente tan impasible, revelaba una cierta inquietud. Observó silenciosamente la brújula y el manómetro y luego se dirigió al planisferio, en el que posó un dedo sobre un punto de los mares australes.

   Nous étions ainsi depuis vingt minutes, cherchant à surprendre les moindres bruits qui se produisaient à l'intérieur du Nautilus, quand le capitaine Nemo entra. Il ne sembla pas nous voir. Sa physionomie, habituellement si impassible, révélait une certaine inquiétude. Il observa silencieusement la boussole, le manomètre, et vint poser son doigt sur un point du planisphère, dans cette partie qui représentait les mers australes.

   No quise interrumpirle. Tan sólo algunos instantes más tarde, cuando se volvió hacia mí, le dije, devolviéndole la expresión de que se había servido en el estrecho de Torres:

   Je ne voulus pas l'interrompre. Seulement, quelques instants plus tard, lorsqu'il se tourna vers moi, je lui dis en retournant contre lui une expression dont il s'était servi au détroit de Torrès:

   -¿Un incidente, capitán?

   «Un incident, capitaine?

   -No, señor -respondió-, esta vez es un accidente.

   — Non, monsieur, répondit-il, un accident cette fois.

   -¿Grave?

   — Grave?

   -Tal vez.

   — Peut-être.

   -¿Es inmediato el peligro?

   — Le danger est-il immédiat?

   -No.

   — Non.

   -¿Ha encallado el Nautilus?

   — Le Nautilus s'est échoué?

   -Sí.

   — Oui.

   -¿Cómo se ha producido?

   — Et cet échouement est venu?...

   -Por un capricho de la naturaleza, no por la impericia de los hombres. Ni un solo fallo se ha cometido en nuestras maniobras. No obstante, no puede impedirse al equilibrio que produzca sus efectos. Se puede desafiar a las leyes humanas, pero no resistir a las leyes naturales.

   — D'un caprice de la nature, non de l'impéritie des hommes. Pas une faute n'a été commise dans nos manoeuvres. Toutefois, on ne saurait empêcher l'équilibre de produire ses effets. On peut braver les lois humaines, mais non résister aux lois naturelles.»

   Singular momento el escogido por el capitán Nemo para entregarse a esta reflexión filosófica. En suma, su respuesta no me aclaraba nada.

   Singulier moment que choisissait le capitaine Nemo pour se livrer à cette réflexion philosophique. En somme, sa réponse ne m'apprenait rien.

   -¿Puedo saber, señor, cuál es la causa de este accidente?

   «Puis-je savoir, monsieur, lui demandai-je, quelle est la cause de cet accident?

   -Un enorme bloque de hielo, una montaña entera, ha dado un vuelco -me respondió-. Cuando los icebergs están minados en su base por aguas más calientes o por reiterados choques, su centro de gravedad asciende. Entonces vuelcan y se dan la vuelta. Eso es lo que ha ocurrido. Uno de estos bloques al volcarse se ha abatido sobre el Nautilus, que flotaba bajo las aguas. Luego se ha deslizado bajo su casco y lo ha subido con una irresistible fuerza hasta capas menos densas, sobíe las que se halla tumbado su flanco.

   — Un énorme bloc de glace, une montagne entière s'est retournée, me répondit-il. Lorsque les icebergs sont minés à leur base par des eaux plus chaudes ou par des chocs réitérés, leur centre de gravité remonte. Alors ils se retournent en grand, ils culbutent. C'est ce qui est arrivé. L'un de ces blocs, en se renversant, a heurté le Nautilus qui flottait sous les eaux. Puis, glissant sous sa coque et le relevant avec une irrésistible force, il l'a ramené dans des couches moins denses, où il se trouve couché sur le flanc.

   -¿No es posible liberar al Nautilus vaciando sus depósitos para reequilibrarlo?

   Mais ne peut-on dégager le Nautilus en vidant ses réservoirs, de manière à le remettre en équilibre?

   -Es lo que está haciéndose en estos momentos, señor. Puede usted oír el ruido de las bombas en funcionamiento. Mire la aguja del manómetro, indica que el Nautilus sube, pero el bloque de hielo también lo hace con él, y hasta que no surja un obstáculo que detenga su movimiento ascensional nuestra posición no cambiará.

   — C'est ce qui se fait en ce moment, monsieur. Vous pouvez entendre les pompes fonctionner. Voyez l'aiguille du manomètre. Elle indique que le Nautilus remonte, mais le bloc de glace remonte avec lui, et jusqu'à ce qu'un obstacle arrête son mouvement ascensionnel, notre position ne sera pas changée.»

   En efecto, el Nautilus seguía tumbado a estribor. Sin duda, se levantaría cuando el bloque que lo impulsaba se detuviera. Pero ¿quién sabe si entonces no habríamos chocado con la parte superior del banco, si no nos veríamos espantosamente comprimidos entre las dos masas de hielo?

   En effet, le Nautilus donnait toujours la même bande sur tribord. Sans doute, il se redresserait, lorsque le bloc s'arrêterait lui-même. Mais à ce moment, qui sait si nous n'aurions pas heurté la partie supérieure de la banquise, si nous ne serions pas effroyablement pressés entre les deux surfaces glacées?

   Meditaba yo en todas las consecuencias de la situación, mientras el capitán Nemo no cesaba de observar el manómetro. Desde la caída del iceberg, el Nautilus había ascendido unos ciento cincuenta pies, pero continuaba haciendo el mismo ángulo con la perpendicular.

   Je réfléchissais à toutes les conséquences de cette situation. Le capitaine Nemo ne cessait d'observer le manomètre. Le Nautilus, depuis la chute de l'iceberg, avait remonté de cent cinquante pieds environ, mais il faisait toujours le même angle avec la perpendiculaire.

   Súbitamente se notó un ligero movimiento en el casco. El Nautilus se enderezaba un poco. Los objetos suspendidos en el salón iban recuperando sensiblemente su posición normal. Las paredes se acercaban a la verticalidad. Permanecíamos todos en silencio, observando, llenos de emoción, el movimiento que hacía que el suelo fuera recuperando la horizontalidad bajo nuestros pies. Transcurrieron así diez minutos.

   Soudain un léger mouvement se fit sentir dans la coque. Évidemment, le Nautilus se redressait un peu. Les objets suspendus dans le salon reprenaient sensiblement leur position normale. Les parois se rapprochaient de la verticalité. Personne de nous ne parlait. Le coeur ému, nous observions, nous sentions le redressement. Le plancher redevenait horizontal sous nos pieds. Dix minutes s'écoulèrent.

   -¡Al fin -exclamé-, ya está!

   «Enfin, nous sommes droit! m'écria-je.

   -Sí -dijo el capitán Nemo, que se dirigió a la puerta del salón.

   — Oui, dit le capitaine Nemo, se dirigeant vers la porte du salon.

   -Pero ¿podrá salir a flote? -le pregunté.

   — Mais flotterons-nous? lui demandai-je.

   -Sí -respondió-, puesto que los depósitos no están aún vacíos, y una vez vaciados, el Nautilus se remontará a la superficie del mar.

   — Certainement, répondit-il, puisque les réservoirs ne sont pas encore vidés, et que vidés, le Nautilus devra remonter à la surface de la mer.»

   Salió el capitán, y pronto pude ver que había ordenado detener la marcha ascensional del Nautilus. De haber continuado ésta, pronto habría chocado con la parte inferior del banco de hielo. Más valía mantenerlo entre dos aguas.

   Le capitaine sortit, et je vis bientôt que, par ses ordres, on avait arrêté la marche ascensionnelle du Nautilus. En effet, il aurait bientôt heurté la partie inférieure de la banquise, et mieux valait le maintenir entre deux eaux.

   -¡De buena nos hemos librado! -dijo Conseil.

   «Nous l'avons échappé belle! dit alors Conseil.

   -Sí, podíamos haber sido aplastados entre esos bloques de hielo o, al menos, quedar aprisionados. Y entonces, faltos de poder renovar el aire… Sí, ¡de buena nos hemos librado!

   — Oui. Nous pouvions être écrasés entre ces blocs de glace, ou tout au moins emprisonnés. Et alors, faute de pouvoir renouveler l'air... Oui! nous l'avons échappé belle!

   -Si es que ya hemos salido de ésta -murmuró Ned Land.

   — Si c'est fini!» murmura Ned Land.

   No quise discutir inútilmente con el canadiense, y no respondí. Además, en aquel momento se corrieron los paneles y la luz exterior irrumpió en el salón a través de los cristales.

   Je ne voulus pas entamer avec le Canadien une discussion sans utilité, et je ne répondis pas. D'ailleurs, les panneaux s'ouvrirent en ce moment, et la lumière extérieure fit irruption à travers la vitre dégagée.

   Estábamos, como he dicho, en el agua libre, pero a cada lado del Nautilus, y a una distancia de unos diez metros se elevaba una deslumbrante muralla de hielo. La misma muralla por encima y por debajo. Por encima, porque la superficie inferior del banco se desarrollaba como un techo inmenso. Por debajo, porque el bloque volcado había encontrado en las murallas laterales dos puntos de apoyo que lo mantenían en esa posición. El Nautilus estaba aprisionado en un verdadero túnel de hielo, de unos veinte metros de anchura, lleno de agua tranquila. Le era, pues, fácil salir de él marchando hacia adelante o hacia atrás para hallar luego, algunos centenares de metros más abajo, un libre paso bajo la banca.

   Nous étions en pleine eau, ainsi que je l'ai dit; mais, à une distance de dix mètres, sur chaque côté du Nautilus, s'élevait une éblouissante muraille de glace. Au-dessus et au-dessous, même muraille. Au-dessus, parce que la surface inférieure de la banquise se développait comme un plafond immense. Au-dessous, parce que le bloc culbuté, ayant glissé peu à peu, avait trouvé sur les murailles latérales deux points d'appui qui le maintenaient dans cette position. Le Nautilus était emprisonné dans un véritable tunnel de glace, d'une largeur de vingt mètres environ, rempli d'une eau tranquille. Il lui était donc facile d'en sortir en marchant soit en avant soit en arrière, et de reprendre ensuite, à quelques centaines de mètres plus bas, un libre passage sous la banquise.

   Se había apagado el techo luminoso y sin embargo el salón resplandecía con una luz intensa. Era debida a la poderosa reverberación con que las paredes de hielo reenviaban violentamente el haz luminoso del fanal. Era indescriptible el efecto de los rayos voltaicos sobre los grandes bloques caprichosamente recortados, en los que cada ángulo, cada arista, cada faceta despedía un resplandor diferente, según la naturaleza de las venas que corrían por el hielo. Era una mina deslumbrante de gemas, y particularmente de zafiros que cruzaban sus destellos azules con los verdes de las esmeraldas. Matices opalinos de una delicadeza infinita se insinuaban de vez en cuando entre puntos ardientes como otros tantos diamantes de fuego cuyo brillo centelleante no podía resistir la mirada. La potencia del fanal se centuplicaba en el hielo, como la de una lámpara a través de las hojas lenticulares de un faro de primer orden.

   Le plafond lumineux avait été éteint, et cependant, le salon resplendissait d'une lumière intense. C'est que la puissante réverbération des parois de glace y renvoyait violemment les nappes du fanal. Je ne saurais peindre l'effet des rayons voltaïques sur ces grands blocs capricieusement découpés, dont chaque angle, chaque arête, chaque facette, jetait une lueur différente, suivant la nature des veines qui couraient dans la glace. Mine éblouissante de gemmes, et particulièrement de saphirs qui croisaient leurs jets bleus avec le jet vert des émeraudes. Çà et là des nuances opalines d'une douceur infinie couraient au milieu de points ardents comme autant de diamants de feu dont l'oeil ne pouvait soutenir l'éclat. La puissance du fanal était centuplée, comme celle d'une lampe à travers les lames lenticulaires d'un phare de premier ordre.

   -¡Qué belleza! ¡Qué belleza! -exclamó Conseil.

   «Que c'est beau! Que c'est beau! s'écria Conseil.

   -Sí, es realmente un espectáculo admirable. ¿No es cierto, Ned? -dije.

   — Oui! dis-je, c'est un admirable spectacle. N'est-ce pas, Ned?

   -Sí, ¡mil diantres! -replicó Ned Land-. ¡Es soberbio! Forzoso me es admitirlo, mal que me pese. Nunca se ha visto nada igual. Pero este espectáculo puede costarnos caro. Y, por decirlo todo, creo que estamos viendo cosas que Dios ha querido prohibir al ojo humano.

   — Eh! mille diables! oui, riposta Ned Land. C'est superbe! Je rage d'être forcé d'en convenir. On n'a jamais rien vu de pareil. Mais ce spectacle-là pourra nous coûter cher. Et, s'il faut tout dire, je pense que nous voyons ici des choses que Dieu a voulu interdire aux regards de l'homme!»

   Tenía razón Ned. Era demasiado bello.

   Ned avait raison. C'était trop beau. Tout à coup, un cri de Conseil me fit retourner.

   De repente, un grito de Conseil me hizo volverme.

   «Qu'y a-t-il? demandai-je.

   -¿Qué pasa? -pregunté.

   — Que monsieur ferme les yeux! que monsieur ne regarde pas!»

   -¡Cierre los ojos el señor! No mire -dijo Conseil, a la vez que se tapaba los párpados con las manos.

   Conseil, ce disant, appliquait vivement ses mains sur ses paupières.

   -Pero ¿qué te ocurre, muchacho?

   «Mais qu'as-tu, mon garçon?

   -¡Estoy deslumbrado, estoy ciego!

   — Je suis ébloui, aveuglé!»

   Involuntariamente miré al cristal, y no pude soportar el fuego que lo inflamaba.

   Mes regards se portèrent involontairement vers la vitre, mais je ne pus supporter le feu qui la dévorait.

   Comprendí lo que había ocurrido. El Nautilus acababa de ponerse en marcha a gran velocidad, y los destellos tranquilos de las murallas de hielo se habían tornado en rayas de fuego, en las que se confundían los fulgores de las miríadas de diamantes. Impulsado por su hélice, el Nautilus viajaba en un joyero de relámpagos.

   Je compris ce qui s'était passé. Le Nautilus venait de se mettre en marche à grande vitesse. Tous les éclats tranquilles des murailles de glace s'étaient alors changés en raies fulgurantes. Les feux de ces myriades de diamants se confondaient. Le Nautilus, emporté par son hélice, voyageait dans un fourreau d'éclairs.

   Los paneles se desplazaron entonces tapando los cristales. Cubríamos con las manos nuestros ojos, en los que danzaban esas luces concéntricas que flotan ante la retina cuando los rayos solares la han golpeado con violencia. Fue necesario que pasara un tiempo para que se calmaran nuestros ojos.

   Les panneaux du salon se refermèrent alors. Nous tenions nos mains sur nos yeux tout imprégnés de ces lueurs concentriques qui flottent devant la rétine, lorsque les rayons solaires l'ont trop violemment frappée. Il fallut un certain temps pour calmer le trouble de nos regards.

   Al fin, pudimos retirar las manos.

   Enfin, nos mains s'abaissèrent.

   -No hubiera podido creerlo -dijo Conseil.

   «Ma foi, je ne l'aurais jamais cru, dit Conseil.

   -Y yo no puedo creerlo todavía -replicó el canadiense.

   — Et moi, je ne le crois pas encore! riposta le Canadien.

   -Cuando volvamos a tierra -añadió Conseil -tras haber visto tantas maravillas de la naturaleza, ¿qué pensaremos de esos miserables continentes y de las pequeñas obras surgidas de la mano del hombre? No, el mundo habitado ya no es digno de nosotros.

   — Quand nous reviendrons sur terre, ajouta Conseil, blasés sur tant de merveilles de la nature, que penserons-nous de ces misérables continents et des petits ouvrages sortis de la main des hommes! Non! le monde habité n'est plus digne de nous!»

   Tales palabras en boca de un impasible flamenco muestran hasta qué punto de ebullición había llegado nuestro entusiasmo. Pero el canadiense no dejó de echar sobre él su jarro de agua fría.

   De telles paroles dans la bouche d'un impassible Flamand montrent à quel degré d'ébullition était monté notre enthousiasme. Mais le Canadien ne manqua pas d'y jeter sa goutte d'eau froide.

   -¡El mundo habitado! -dijo, moviendo la cabeza-. Esté tranquilo, amigo Conseil, nunca volveremos a él.

   «Le monde habité! dit-il en secouant la tête. Soyez tranquille, ami Conseil, nous n'y reviendrons pas!»

   Eran las cinco de la mañana, y justo en aquel momento se produjo un choque a proa. Comprendí que el espolón del Nautilus acababa de adentrarse en un bloque de hielo, a consecuencia probablemente de una maniobra errónea, pues la navegación no era fácil en aquel túnel submarino obstruido por los hielos. Supuse que el capitán Nemo modificaría el rumbo para eludir los obstáculos y avanzar por las sinuosidades del túnel hacia adelante. Sin embargo, contra lo que yo esperaba, el Nautilus tomó un movimiento de retroceso muy vivo.

   Il était alors cinq heures du matin. En ce moment, un choc se produisit à l'avant du Nautilus. Je compris que son éperon venait de heurter un bloc de glace. Ce devait être une fausse manoeuvre, car ce tunnel sous-marin, obstrué de blocs, n'offrait pas une navigation facile. Je pensai donc que le capitaine Nemo, modifiant sa route, tournerait ces obstacles ou suivrait les sinuosités du tunnel. En tout cas, la marche en avant ne pouvait être absolument enrayée. Toutefois, contre mon attente, le Nautilus prit un mouvement rétrograde très prononcé.

   -¿Vamos marcha atrás? -preguntó Conseil.

   «Nous revenons en arrière? dit Conseil.

   -Sí -respondí-. El túnel no debe tener salida por ese lado.

   — Oui, répondis-je. Il faut que, de ce côté, le tunnel soit sans issue.

   -Entonces ¿qué-… ?

   — Et alors?...

   -Entonces -dije -la solución es sencilla. Retrocederemos por donde hemos venido y saldremos por el orificio del Sur. Eso es todo.

   — Alors, dis-je, la manoeuvre est bien simple. Nous retournerons sur nos pas, et nous sortirons par l'orifice sud. Voilà tout.»

   Al hablar así, trataba yo de parecer más tranquilo de lo que realmente estaba.

El Nautilus aceleraba su movimiento de retroceso, y pronto, marchando a contra hélice, alcanzó una gran rapidez.

   En parlant ainsi, je voulais paraître plus rassuré que je ne l'étais réellement. Cependant le mouvement rétrograde du Nautilus s'accélérait, et marchant à contre hélice, il nous entraînait avec une grande rapidité.

   -Va a suponer un retraso -dijo Ned.

   «Ce sera un retard, dit Ned.

   -¡Qué importan unas horas de más o de menos, con tal que podamos salir!

   — Qu'importe, quelques heures de plus ou de moins, pourvu qu'on sorte.

   -Sí -dijo Ned Land-, ¡con tal que podamos salir!

   — Oui, répéta Ned Land, pourvu qu'on sorte!»

   Me paseé durante algunos instantes del salón a la biblioteca. Mis compañeros, sentados, guardaban silencio. Me senté en un diván y tomé un libro, que comencé a recorrer maquinalmente.

   Je me promenai pendant quelques instants du salon à la bibliothèque. Mes compagnons assis, se taisaient. Je me jetai bientôt sur un divan, et je pris un livre que mes yeux parcoururent machinalement.

   Así pasó un cuarto de hora. Conseil se acercó amíyme dijo:

   Un quart d'heure après, Conseil, s'étant approché de moi, me dit:

   -¿Es interesante lo que está leyendo el señor?

   «Est-ce bien intéressant ce que lit monsieur?

   -Muy interesante -respondí.

   — Très intéressant, répondis-je.

   -Lo creo. Es el libro del señor lo que está leyendo el señor.

   — Je le crois. C'est le livre de monsieur que lit monsieur!

   -¿Mi libro?

   — Mon livre?»

   En efecto, la obra que tenía en mis manos era Los Grandes Fondos Marinos. No me había dado cuenta. Cerré el libro, me levanté y volví a pasear. Ned y Conseil se levantaron para retirarse. Les retuve.

   En effet, je tenais à la main l'ouvrage des Grands Fonds sous-marins. Je ne m'en doutais même pas. Je fermai le livre et repris ma promenade. Ned et Conseil se levèrent pour se retirer.

   -Quedaos aquí, amigos míos. Permanezcamos juntos hasta el momento en que salgamos de este túnel.

   «Restez, mes amis, dis-je en les retenant. Restons ensemble jusqu'au moment où nous serons sortis de cette impasse.

   -Como el señor guste -dijo Conseil.

   — Comme il plaira à monsieur», répondit Conseil.

   Transcurrieron así varias horas, durante las cuales observé a menudo los instrumentos adosados a la pared del salón. El manómetro indicaba que el Nautilus se mantenía a una profundidad constante de trescientos metros; la brújula, que se dirigía siempre hacia el Sur; la corredera, que marchaba a una velocidad de veinte millas por hora, excesiva en un espacio tan cerrado. Pero el capitán Nemo sabía que no había tiempo que perder y que los minutos valían siglos en esa situación.

   Quelques heures s'écoulèrent. J'observais souvent les instruments suspendus à la paroi du salon. Le manomètre indiquait que le Nautilus se maintenait à une profondeur constante de trois cents mètres, la boussole. qu'il se dirigeait toujours au sud, le loch, qu'il marchait à une vitesse de vingt milles à l'heure, vitesse excessive dans un espace aussi resserré. Mais le capitaine Nemo savait qu'il ne pouvait trop se hâter, et qu'alors, les minutes valaient des siècles.

   A las ocho y veinticinco se produjo un segundo choque. A popa, esta vez. Palidecí. Mis compañeros se habían acercado a mí. Agarré la mano de Conseil. Nos interrogamos con las miradas, más expresivamente de lo que hubiéramos hecho con palabras.

   A huit heures vingt-cinq, un second choc eut lieu. A l'arrière, cette fois. Je pâlis. Mes compagnons s'étaient rapprochés de moi. J'avais saisi la main de Conseil. Nous nous interrogions du regard, et plus directement que si les mots eussent interprété notre pensée.

   En aquel momento entró el capitán en el salón y yo me dirigí a él.

   En ce moment, le capitaine entra dans le salon. J'allai à lui.

   -¿Está cerrado el camino por el Sur? -le pregunté.

   «La route est barrée au sud? lui demandai-je.

   -Sí, señor. El iceberg, al volcarse, ha cerrado toda salida.

   — Oui, monsieur. L'iceberg en se retournant a fermé toute issue.

   -¿Estamos, pues, completamente bloqueados?

   — Nous sommes bloqués?

   -Sí.

   — Oui.»