Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 13

   XIII

   Los bancos de hielo

   LA BANQUISE

   El Nautilus prosiguió su imperturbable rumbo Sur por el meridiano cincuenta, a una velocidad considerable. ¿Acaso se proponía llegar al Polo? No podía yo creer que ése fuera su propósito, pues hasta entonces habían fracasado todas las tentativas de alcanzar ese punto del Globo. Por otra parte, estaba ya muy avanzada la estación, puesto que el 13 de marzo de las tierras antárticas corresponde al 13 de septiembre de las regiones boreales, a unos días tan sólo del comienzo del período equinoccial.

   Le Nautilus avait repris son imperturbable direction vers le sud. Il suivait le cinquantième méridien avec une vitesse considérable. Voulait-il donc atteindre le pôle? Je ne le pensais pas, car jusqu'ici toutes les tentatives pour s'élever jusqu'à ce point du globe avaient échoué. La saison, d'ailleurs, était déjà fort avancée, puisque le 13 mars des terres antarctiques correspond au 13 septembre des régions boréales, qui commence la période équinoxiale.

   El 14 de marzo, hallándonos a 55º de latitud, vi hielos flotantes, apenas unos bloques pálidos de unos veinte a veinticinco pies que se erigían como escollos contra los que rompía el mar. El Nautilus navegaba en superficie. La práctica de la pesca en los mares árticos había familiarizado a Ned Land con el espectáculo de los icebergs. Conseil y yo lo admirábamos por primera vez.

   Le 14 mars, j'aperçus des glaces flottantes par 55° de latitude, simples débris blafards de vingt à vingt-cinq pieds, formant des écueils sur lesquels la mer déferlait. Le Nautilus se maintenait à la surface de l'Océan. Ned Land, ayant déjà pêché dans les mers arctiques, était familiarisé avec ce spectacle des icebergs. Conseil et moi, nous l'admirions pour la première fois.

   En la atmósfera, en el horizonte meridional, se extendía una franja blanca deslumbrante. Los balleneros ingleses le han dado el nombre de iceblink. Ni las nubes más espesas consiguen oscurecer ese fenómeno anunciatorio de la presencia de un pack o banco de hielo.

   Dans l'atmosphère, vers l'horizon du sud, s'étendait une bande blanche d'un éblouissant aspect. Les baleiniers anglais lui ont donné le nom de «ice-blinck». Quelque épais que soient les nuages, ils ne peuvent l'obscurcir. Elle annonce la présence d'un pack ou banc de glace.

   En efecto, no tardaron en aparecer bloques mucho más considerables, cuyo brillo cambiaba según los caprichos de la bruma. Algunos de esos bloques mostraban vetas verdes, como si sus onduladas líneas hubiesen sido trazadas con sulfato de cobre. Otros, semejantes a enormes amatistas, se dejaban penetrar por la luz y la reverberaban sobre las mil facetas de sus cristales. Aquéllos, matizados con los vivos reflejos del calcáreo, hubieran bastado a la construcción de toda una ciudad de mármol.

   En effet, bientôt apparurent des blocs plus considérables dont l'éclat se modifiait suivant les caprices de la brume. Quelques-unes de ces masses montraient des veines vertes, comme si le sulfate de cuivre en eût tracé les lignes ondulées. D'autres, semblables à d'énormes améthystes, se laissaient pénétrer par la lumière. Celles-ci réverbéraient les rayons du jour sur les mille facettes de leurs cristaux. Celles-là, nuancées des vifs reflets du calcaire, auraient suffi à la construction de toute une ville de marbre.

   Iban aumentando en número y en tamaño aquellas islas flotantes a medida que avanzábamos hacia el Sur. Los pájaros polares anidaban en ellas por millares. Eran procelarias o petreles, que nos ensordecían con sus gritos. Algunas tomaban el Nautilus por el cadáver de una ballena y se posaban en él y lo picoteaban sonoramente.

   Plus nous descendions au sud, plus ces îles flottantes gagnaient en nombre et en importance. Les oiseaux polaires y nichaient par milliers. C'étaient des pétrels, des damiers, des puffins, qui nous assourdissaient de leurs cris. Quelques-uns, prenant le Nautilus pour le cadavre d'une baleine, venaient s'y reposer et piquaient de coups de bec sa tôle sonore.

   El capitán Nemo se mantuvo a menudo sobre la plataforma mientras duró la navegación entre los hielos, en atenta observación de aquellos parajes abandonados. A veces veía yo animarse su tranquila mirada. ¿Se decía acaso a sí mismo que en esos mares polares prohibidos al hombre se hallaba él en sus dominios, dueño de los infranqueables espacios? Tal vez. En todo caso, no hablaba. Permanecía inmóvil hasta que el instinto del piloto que había en él le reclamaba. Dirigía entonces el Nautilus con una pericia consumada; evitaba con habilidad los choques con las grandes masas de hielo, algunas de las cuales medían varias millas de longitud y de setenta a ochenta metros de altura. Con frecuencia el horizonte parecía enteramente cerrado. A la altura de los sesenta grados de latitud, todo paso había desaparecido. Pero en su búsqueda cuidadosa no tardaba el capitán Nemo en hallar alguna estrecha apertura por la que se metía audazmente, a sabiendas, sin embargo, de que habría de cerrarse tras él.

   Pendant cette navigation au milieu des glaces, le capitaine Nemo se tint souvent sur la plate-forme. Il observait avec attention ces parages abandonnés. Je voyais son calme regard s'animer parfois. Se disait-il que dans ces mers polaires interdites à l'homme, il était là chez lui, maître de ces infranchissables espaces? Peut-être. Mais il ne parlait pas. Il restait immobile, ne revenant à lui que lorsque ses instincts de manoeuvrier reprenaient le dessus. Dirigeant alors son Nautilus avec une adresse consommée, il évitait habilement le choc de ces masses dont quelques-unes mesuraient une longueur de plusieurs milles sur une hauteur qui variait de soixante-dix à quatre-vingts mètres. Souvent l'horizon paraissait entièrement fermé. A la hauteur du soixantième degré de latitude, toute passe avait disparu. Mais le capitaine Nemo, cherchant avec soin, trouvait bientôt quelque étroite ouverture par laquelle il se glissait audacieusement, sachant bien, cependant, qu'elle se refermerait derrière lui.

   Así fue como el Nautilus, guiado por tan hábil piloto, dejó tras de sí aquellos hielos, clasificados, según su forma o su tamaño, con una precisión que encantaba a Conseil, en: icebergs o montañas; ice fields o campos unidos y sin límites; drift ices o hielos flotantes; packs o campos rotos, llamados palchs cuando son circulares, y streams cuando están formados por bloques alargados.

   Ce fut ainsi que le Nautilus, guidé par cette main habile, dépassa toutes ces glaces, classées, suivant leur forme ou leur grandeur, avec une précision qui enchantait Conseil: icebergs ou montagnes, ice-fields ou champs unis et sans limites, drift-ice ou glaces flottantes, packs ou champs brisés, nommés palchs quand ils sont circulaires, et streams lorsqu'ils sont faits de morceaux allongés.

   La temperatura era ya bastante baja. El termómetro, expuesto al aire exterior, marcaba dos o tres grados bajo cero. Pero estábamos bien abrigados con pieles obtenidas a expensas de las focas y de los osos marinos. El interior del Nautilus, regularmente caldeado por sus aparatos eléctricos, desafiaba a las más bajas temperaturas. Por otra parte, bastaba que se sumergiera unos cuantos metros para hallar una temperatura soportable.

   La température était assez basse. Le thermomètre, exposé à l'air extérieur, marquait deux à trois degrés au-dessous de zéro. Mais nous étions chaudement habillés de fourrures, dont les phoques ou les ours marins avaient fait les frais. L'intérieur du Nautilus, régulièrement chauffé par ses appareils électriques, défiait les froids les plus intenses. D'ailleurs, il lui eût suffi de s'enfoncer à quelques mètres au-dessous des flots pour y trouver une température supportable.

   Dos meses antes, habríamos podido gozar en esas latitudes de un día sin fin, pero ya la noche se adueñaba durante tres o cuatro horas del tiempo, anticipando la sombra que durante seis meses debía echar sobre aquellas regiones circumpolares.

   Deux mois plus tôt, nous aurions joui sous cette latitude d'un jour perpétuel; mais déjà la nuit se faisait pendant trois ou quatre heures, et plus tard, elle devait jeter six mois d'ombre sur ces régions circumpolaires.

   El día quince de marzo sobrepasamos la latitud de las islas New Shetland y Orkney del Sur. El capitán me informó de que en otro tiempo numerosas colonias de focas habitaron aquellas tierras, pero los balleneros ingleses y americanos, en su furia destructora, con la matanza de los animales adultos y de las hembras preñadas, dejaron tras ellos el silencio de la muerte donde había reinado la animación de la vida.

   Le 15 mars, la latitude des îles New-Shetland et des Orkney du Sud fut dépassée. Le capitaine m'apprit qu'autrefois de nombreuses tribus de phoques habitaient ces terres; mais les baleiniers anglais et américains, dans leur rage de destruction, massacrant les adultes et les femelles pleines, là où existait l'animation de la vie, avaient laissé après eux le silence de la mort.

   El 16 de marzo, hacia las ocho de la mañana, el Nautilus, en su marcha por el meridiano cincuenta y cinco, franqueó el Círculo Polar Antártico. Los hielos nos rodeaban por todas partes y cerraban el horizonte. Pero el capitán Nemo continuaba su marcha de paso en paso.

   Le 16 mars, vers huit heures du matin, le Nautilus, suivant le cinquante-cinquième méridien, coupa le cercle polaire antarctique. Les glaces nous entouraient de toutes parts et fermaient l'horizon. Cependant, le capitaine Nemo marchait de passe en passe et s'élevait toujours.

   -Pero ¿adónde va? -preguntaba yo.

   «Mais où va-t-il? demandai-je.

   -Hacia adelante -respondía Conseil-. Después de todo, ya parará cuando no pueda ir más lejos.

   — Devant lui, répondait Conseil. Après tout, lorsqu'il ne pourra pas aller plus loin, il s'arrêtera.

   -No me atrevería yo a jurarlo.

   — Je n'en jurerais pas!» répondis-je.

   Y debo confesar, a fuerza de franqueza, que no me disgustaba tan aventurada excursión. La belleza de esas regiones nuevas me maravillaba hasta lo indecible. Los hielos cobraban formas soberbias. Aquí, su conjunto tomaba el aspecto de una ciudad oriental con sus alminares y sus innumerables mezquitas. Allá, una ciudad derruida como si hubiera sido abatida por una convulsión del suelo. Aspectos incesantemente variados por los oblicuos rayos del sol, o perdidos en las brumas grises en medio de los vendavales de nieve. Y por todas partes formidables detonaciones, desmoronamientos y derrumbamientos de icebergs que cambiaban el decorado como el paisaje de un diorama.

   Et, pour être franc, j'avouerai que cette excursion aventureuse ne me déplaisait point. A quel degré m'émerveillaient les beautés de ces régions nouvelles, je ne saurais l'exprimer. Les glaces prenaient des attitudes superbes. Ici, leur ensemble formait une ville orientale, avec ses minarets et ses mosquées innombrables. Là, une cité écroulée et comme jetée à terre par une convulsion du sol. Aspects incessamment variés par les obliques rayons du soleil, ou perdus dans les brumes grises au milieu des ouragans de neige. Puis, de toutes parts des détonations, des éboulements, de grandes culbutes d'icebergs, qui changeaient le décor comme le paysage d'un diorama.

   Cuando esas rupturas se producían en momentos en que el Nautilus estaba sumergido, se propagaba el ruido bajo el agua con una espantosa intensidad a la vez que el derrumbamiento de las masas de hielos creaba temibles remolinos hasta en las capas profundas del océano. En esos momentos el Nautilus se balanceaba y cabeceaba como un barco abandonado a la furia de los elementos.

   Lorsque le Nautilus était immergé au moment où se rompaient ces équilibres, le bruit se propageait sous les eaux avec une effrayante intensité, et la chute de ces masses créait de redoutables remous jusque dans les couches profondes de l'Océan. Le Nautilus roulait et tanguait alors comme un navire abandonne à la furie des éléments.

   A menudo, al no ver ya salidas por ninguna parte, pensaba yo que estábamos definitivamente apresados, pero el capitán Nemo, dejándose guiar por su instinto ante el más ligero indicio, continuaba descubriendo pasos nuevos. jamás se equivocaba al observar los delgados regueros de agua azulada que surcaban los témpanos. Por ello no dudaba yo de que hubiese aventurado con anterioridad al Nautilus por los mares antárticos.

   Souvent, ne voyant plus aucune issue, je pensais que nous étions définitivement prisonniers; mais, l'instinct le guidant, sur le plus léger indice le capitaine Nemo découvrait des passes nouvelles. Il ne se trompait jamais en observant les minces filets d'eau bleuâtre qui sillonnaient les ice-fields. Aussi ne mettais-je pas en doute qu'il n'eût aventuré déjà le Nautilus au milieu des mers antarctiques.

   Sin embargo, aquel mismo día, 16 de marzo, el hielo nos cerró absolutamente el camino. No era todavía la gran banca, sino vastos ice fields cimentados por el frío. Ese obstáculo no podía detener al capitán Nemo, quien se lanzó contra él con una tremenda violencia. El Nautilus entraba como un hacha en la masa friable y la dividía entre estallidos terribles. Era el antiguo ariete propulsado por una potencia infinita. Los trozos de hielo, proyectados a gran altura, recaían en granizada sobre nosotros. Por su sola fuerza de impulsión, nuestro aparato se abría un canal. A veces, arrastrado por su impulso, subía sobre el campo de hielo y lo aplastaba con su peso, o, en algunos momentos, incrustado bajo el ice field lo dividía por un simple movimiento de cabeceo que producía grandes chasquidos.

   Cependant, dans la journée du 16 mars, les champs de glace nous barrèrent absolument la route. Ce n'était pas encore la banquise, mais de vastes ice-fields cimentés par le froid. Cet obstacle ne pouvait arrêter le capitaine Nemo, et il se lança contre l'ice-field avec une effroyable violence. Le Nautilus entrait comme un coin dans cette masse friable, et la divisait avec des craquements terribles. C'était l'antique bélier poussé par une puissance infinie. Les débris de glace, haut projetés, retombaient en grêle autour de nous. Par sa seule force d'impulsion, notre appareil se creusait un chenal. Quelquefois, emporté par son élan, il montait sur le champ de glace et l'écrasait de son poids, ou par instants, enfourné sous l'ice-field, il le divisait par un simple mouvement de tangage qui produisait de larges déchirures.

   Violentos chubascos nos asaltaron aquellos días, en los que las brumas eran tan espesas que no hubiéramos podido vernos de un extremo a otro de la plataforma. El viento saltaba bruscamente de rumbo. La nieve se acumulaba en capas tan duras que había que romperla a golpes de pico. Sometidas a una temperatura de cinco grados bajo cero, todas las partes exteriores del Nautilus se recubrían de hielo. Imposible hubiera sido allí maniobrar todo aparejo, pues los extremos de los cabos se habrían quedado prendidos en la garganta de las poleas. Tan sólo un navío sin velas y movido por un motor eléctrico podía afrontar tan altas latitudes.

   Pendant ces journées, de violents grains nous assaillirent. Par certaines brumes épaisses, on ne se fût pas vu d'une extrémité de la plate-forme à l'autre. Le vent sautait brusquement à tous les points du compas. La neige s'accumulait en couches si dures qu'il fallait la briser à coups de pic. Rien qu'à la température de cinq degrés au-dessous de zéro, toutes les parties extérieures du Nautilus se recouvraient de glaces. Un gréement n'aurait pu se manoeuvrer, car tous les garants eussent été engagés dans la gorge des poulies. Un bâtiment sans voiles et mû par un moteur électrique qui se passait de charbon, pouvait seul affronter d'aussi hautes latitudes.

   En tales condiciones, el barómetro se mantuvo generalmente muy bajo y llegó a caer incluso hasta 73 cms. Ninguna garantía ofrecían ya las indicaciones de la brújula. Enloquecidas, sus agujas marcaban direcciones contradictorias al acercarse al Polo Sur magnético, que no se confunde con el geográfico. En efecto, según Hansten, el polo magnético está situado a unos 70º de latitud y 130º de longitud, en tanto que para Duperrey se halla, según sus observaciones, a 135º de longitud y 70º 30'de latitud. Había que proceder a numerosas observaciones en los compases instalados en diferentes puntos del navío y sacar la media. Pero a menudo había que confiarse a la estima para calcular el rumbo seguido, método poco satisfactorio en medio de aquellos pasos sinuosos cuyos puntos de referencia cambiaban a cada momento.

   Dans ces conditions, le baromètre se tint généralement très bas. Il tomba même à 73°5'. Les indications de la boussole n'offraient plus aucune garantie. Ses aiguilles affolées marquaient des directions contradictoires, en s'approchant du pôle magnétique méridional qui ne se confond pas avec le sud du monde. En effet, suivant Hansten, ce pôle est situé à peu près par 70° de latitude et 130° de longitude, et d'après les observations de Duperrey, par 135° de longitude et 70°30' de latitude. Il fallait faire alors des observations nombreuses sur les compas transportés à différentes parties du navire et prendre une moyenne. Mais souvent, on s'en rapportait à l'estime pour relever la route parcourue, méthode peu satisfaisante au milieu de ces passes sinueuses dont les points de repère changent incessamment.

   El 18 de marzo, tras veinte asaltos inútiles, el Nautilus quedó definitivamente inmovilizado. Ya no eran bloques de hielo en sus distintas formaciones -streams, palchs o icefields-, sino una interminable e inmóvil barrera formada por montañas soldadas entre sí.

   Enfin, le 18 mars, après vingt assauts inutiles, le Nautilus se vit définitivement enrayé. Ce n'étaient plus ni les streams, ni les palks, ni les ice-fields, mais une interminable et immobile barrière formée de montagnes soudées entre elles.

   -La gran banca de hielo -dijo el canadiense.

   «La banquise!» me dit le Canadien.

   Comprendí que para Ned Land, como para todos los navegantes que nos habían precedido, aquello era el obstáculo infranqueable.

La aparición por un instante del sol, a mediodía, permitió al capitán Nemo situar con bastante exactitud nuestra posición, que era la de 51' 30’ de longitud y 67 39’ de latitud Sur, un punto muy avanzado ya de las regiones antárticas.

   Je compris que pour Ned Land comme pour tous les navigateurs qui nous avaient précédé, c'était l'infranchissable obstacle. Le soleil ayant un instant paru vers midi, le capitaine Nemo obtint une observation assez exacte qui donnait notre situation par 51°30' de longitude et 67°39' de latitude méridionale. C'était déjà un point avancé des régions antarctiques.

   Del mar, de su superficie líquida, no quedaba ya la menor apariencia ante nosotros. Bajo el espolón del Nautilus se extendía una vasta llanura atormentada por intrincados y confusos bloques, con ese caprichoso desorden que caracteriza la superficie de un río en deshielo, pero en proporciones gigantescas. Aquí y allá, agudos picos, aisladas agujas se elevaban a alturas de hasta doscientos pies. Más lejos, se perfilaba una serie de acantilados cortados a pico y revestidos de tintes grisáceos, vastos espejos que reflejaban algunos rayos de sol semieclipsados por las brumas. En aquella desolada naturaleza reinaba un silencio ominoso, feroz, apenas rasgado por los aleteos de los petreles. Todo, hasta el ruido, estaba allí congelado.

   De mer, de surface liquide, il n'y avait plus apparence devant nos yeux. Sous l'éperon du Nautilus s'étendait une vaste plaine tourmentée, enchevêtrée de blocs confus, avec tout ce pêle-mêle capricieux qui caractérise la surface d'un fleuve quelque temps avant la débâcle des glaces, mais sur des proportions gigantesques. Çà et là, des pics aigus, des aiguilles déliées s'élevant à une hauteur de deux cents pieds; plus loin, une suite de falaises taillées à pic et revêtues de teintes grisâtres, vastes miroirs qui reflétaient quelques rayons de soleil à demi noyés dans les brumes. Puis, sur cette nature désolée, un silence farouche, à peine rompu par le battement d'ailes des pétrels ou des puffins. Tout était gelé alors, même le bruit.

   El Nautilus debió detenerse, pues, en su aventurera marcha por los campos de hielo.

   Le Nautilus dut donc s'arrêter dans son aventureuse course au milieu des champs de glace.

   -Señor -me dijo aquel día Ned Land-, si su capitán llega más lejos…

   «Monsieur, me dit ce jour-là Ned Land, si votre capitaine va plus loin!

   -¿Qué?

   — Eh bien?

   -Será un superhombre.

   — Ce sera un maître homme.

   -¿Por qué, Ned?

   — Pourquoi, Ned?

   -Porque nadie puede atravesar la gran banca de hielo. Es muy poderoso su capitán, pero, ¡mil diantres!, no es más poderoso que la Naturaleza, y allí donde ésta pone sus límites hay que detenerse, quiérase o no.

   — Parce que personne ne peut franchir la banquise. Il est puissant, votre capitaine; mais, mille diables! il n'est pas plus puissant que la nature, et là où elle a mis des bornes, il faut que l'on s'arrête bon gré mal gré.

   -Así es, Ned Land, y, sin embargo, yo hubiera querido saber lo que hay detrás de esta gran banca. Un muro, eso es lo que más me irrita.

   — En effet, Ned Land, et cependant j'aurais voulu savoir ce qu'il y a derrière cette banquise! Un mur, voilà ce qui m'irrite le plus!

   -Tiene razón el señor -dijo Conseil-. No se han inventado los muros más que para exasperar a los sabios. No debería haber muros en ninguna parte.

   — Monsieur a raison, dit Conseil. Les murs n'ont été inventés que pour agacer les savants. Il ne devrait y avoir de murs nulle part.

   -¡Bah! -exclamó el canadiense-. Lo que hay detrás es bien sabido.

   — Bon! fit le Canadien. Derrière cette banquise, on sait bien ce qui se trouve.

   -¿Qué es? -pregunté.

   — Quoi donc? demandai-je.

   -Hielo y más hielo.

   — De la glace, et toujours de la glace!

   -Usted está seguro de eso, Ned -repliqué-, pero yo no lo estoy. Por eso es por lo que querría ir a verlo.

   — Vous êtes certain de ce fait, Ned, répliquai-je, mais moi je ne le suis pas. Voilà pourquoi je voudrais aller voir.

   -Pues ya puede usted ir renunciando a esa idea, señor profesor. Ha llegado usted ante la gran banca, lo que ya está bien, y no irá usted más lejos, como tampoco su capitán Nemo ni su Nautilus. Quiéralo él o no, tendremos que regresar hacia el Norte, es decir, a donde vive la gente normal.

   — Eh bien, monsieur le professeur, répondit le Canadien, renoncez à cette idée. Vous êtes arrivé à la banquise, ce qui est déjà suffisant, et vous n'irez pas plus loin, ni votre capitaine Nemo, ni son Nautilus. Et qu'il le veuille ou non, nous reviendrons vers le nord, c'est-à-dire au pays des honnêtes gens.»

   Debo convenir que Ned Land tenía razón, que mientras los barcos no estén hechos para navegar sobre los campos de hielo tendrán que detenerse ante la gran banca.

   Je dois convenir que Ned Land avait raison, et tant que les navires ne seront pas faits pour naviguer sur les champs de glace, ils devront s'arrêter devant la banquise.

   En efecto, pese a sus esfuerzos, pese a los potentes medios empleados para romper los hielos, el Nautilus se vio reducido a la inmovilidad. Por lo común, a quien no puede ir más lejos le queda la solución de retroceder. Pero allí retroceder era tan imposible como avanzar, pues los pasos se habían cerrado tras nosotros, y por poco tiempo que permaneciera nuestro aparato estacionario no tardaría en quedar totalmente bloqueado. Eso es lo que ocurrió hacia las dos de la tarde, cuando el hielo comprimió sus flancos con una asombrosa rapidez. La conducta del capitán Nemo me pareció sobrepasar los límites de la imprudencia.

   En effet, malgré ses efforts, malgré les moyens puissants employés pour disjoindre les glaces, le Nautilus fut réduit à l'immobilité. Ordinairement, qui ne peut aller plus loin en est quitte pour revenir sur ses pas. Mais ici, revenir était aussi impossible qu'avancer, car les passes s'étaient refermées derrière nous, et pour peu que notre appareil demeurât stationnaire, il ne tarderait pas à être bloqué. Ce fut même ce qui arriva vers deux heures du soir, et la jeune glace se forma sur ses flancs avec une étonnante rapidité. Je dus avouer que la conduite du capitaine Nemo était plus qu'imprudente.

   Me hallaba yo en la plataforma cuando el capitán, que observaba la situación desde hacía algunos instantes, me dijo:

   J'étais en ce moment sur la plate-forme. Le capitaine qui observait la situation depuis quelques instants, me dit:

   -¿Qué piensa usted de esto, señor profesor?

   «Eh bien, monsieur le professeur, qu'en pensez-vous?

   -Creo que estamos atrapados, capitán.

   — Je pense que nous sommes pris, capitaine.

   -¡Atrapados! ¿Por qué lo cree así?

   — Pris! Et comment l'entendez-vous?

   -Sencillamente, porque no podemos ir ni hacia adelante ni hacia atrás ni hacia ningún lado. Y esto es, creo yo, lo que se llama estar «atrapados», al menos en los continentes habitados.

   — J'entends que nous ne pouvons aller ni en avant ni en arrière, ni d'aucun côté. C'est, je crois, ce qui s'appelle «pris», du moins sur les continents habités.

   -¿Piensa usted, pues, señor Aronnax, que el Nautilus no podrá liberarse?

   — Ainsi, monsieur Aronnax, vous pensez que le Nautilus ne pourra pas se dégager?

   -Muy difícil lo veo, capitán, pues la estación está ya demasiado avanzada para poder esperar que se produzca el deshielo.

   — Difficilement, capitaine, car la saison est déjà trop avancée pour que vous comptiez sur une débâcle des glaces.

   -Siempre será usted el mismo, señor profesor -respondió el capitán Nemo en un tono irónico-. No ve usted más que impedimentos y obstáculos. Pues yo le aseguro que el Nautilus no sólo se liberará, sino que incluso irá aún más lejos.

   — Ah! monsieur le professeur, répondit le capitaine Nemo d'un ton ironique, vous serez toujours le même! Vous ne voyez qu'empêchements et obstacles! Moi, je vous affirme que non seulement le Nautilus se dégagera, mais qu'il ira plus loin encore!

   -¿Más lejos? ¿Hacia el Sur? -le pregunté, mirándole fijamente.

   — Plus loin au sud? demandai-je en regardant le capitaine.

   -Sí, señor. Irá al Polo.

   — Oui, monsieur, il ira au pôle.

   -¡Al Polo! -exclamé, sin poder ocultar mi incredulidad.

   — Au pôle! m'écriai-je, ne pouvant retenir un mouvement d'incrédulité.

   -Sí -respondió fríamente el capitán-, al Polo Antártico, a ese punto desconocido en que se cruzan todos los meridianos del globo. Usted sabe que yo hago con el Nautilus lo que quiero.

   — Oui, répondit froidement le capitaine, au pôle antarctique, à ce point inconnu où se croisent tous les méridiens du globe. Vous savez si je fais du Nautilus ce que je veux.»

   Sí, lo sabía. Sabía también de su audacia, una audacia hasta la temeridad. Pero vencer esos obstáculos que se levantan ante el Polo Sur, más inaccesible aún que el Polo Norte todavía no alcanzado por los más audaces navegantes, ¿no era una empresa absolutamente insensata, que sólo el espíritu de un loco podía concebir?

   Oui! je le savais. Je savais cet homme audacieux jusqu'à la témérité! Mais vaincre ces obstacles qui hérissent le pôle sud, plus inaccessible que ce pôle nord non encore atteint par les plus hardis navigateurs, n'était-ce pas une entreprise absolument insensée, et que, seul, l'esprit d'un fou pouvait concevoir!

   Se me ocurrió entonces preguntarle si ya había descubierto ese Polo jamás hollado por el pie de una criatura humana.

   Il me vint alors à l'idée de demander au capitaine Nemo s'il avait déjà découvert ce pôle que n'avait jamais foulé le pied d'une créature humaine.

   -No, señor -me respondió-, y lo descubriremos juntos. Allí donde otros han fracasado no fracasaré yo. Nunca he llevado a mi Nautilus tan lejos por los mares australes, pero, se lo repito, ira aún más lejos.

   «Non, monsieur, me répondit-il, et nous le découvrirons ensemble. Là où d'autres ont échoué, je n'échouerai pas. Jamais je n'ai promené mon Nautilus aussi loin sur les mers australes; mais, je vous le répète, il ira plus loin encore.

   -Quiero creerle, capitán -le dije, en un tono un tanto irónico-, y le creo. ¡Vayamos hacia adelante! ¡No hay obstáculos para nosotros! ¡Rompamos esta masa de hielo! ¡Hagámosla saltar! Y si resiste, démosle alas al Nautilus para que pueda pasar por encima.

   — Je veux vous croire, capitaine, repris-je d'un ton un peu ironique. Je vous crois! Allons en avant! Il n'y a pas d'obstacles pour nous! Brisons cette banquise! Faisons-la sauter, et si elle résiste, donnons des ailes au Nautilus, afin qu'il puisse passer par-dessus!

   -¿Por encima? -dijo tranquilamente el capitán Nemo-. No, señor profesor, no por encima, sino por debajo.

   — Par-dessus? monsieur le professeur, répondit tranquillement le capitaine Nemo. Non point par-dessus, mais par-dessous.

   -¡Por debajo! -exclamé.

   — Par-dessous!» m'écriai-je.

   Acababa de iluminar mi mente la súbita revelación de los proyectos del capitán. Comprendí que las maravillosas posibilidades del Nautilus iban a servirle una vez más en tan sobrehumana empresa.

   Une subite révélation des projets du capitaine venait d'illuminer mon esprit. J'avais compris. Les merveilleuses qualités du Nautilus allaient le servir encore dans cette surhumaine entreprise!

   -Veo que empezamos a entendernos, señor profesor -me dijo el capitán, esbozando una sonrisa-. Ya empieza usted a entrever la posibilidad (el éxito, diré yo) de esta tentativa. Lo que es impracticable para un navío ordinario es fácil para el Nautilus. Si el Polo se halla en un continente, se detendrá ante ese continente, pero si, por el contrario, está bañado por el mar libre irá hasta el mismo Polo.

   «Je vois que nous commençons à nous entendre, monsieur le professeur, me dit le capitaine, souriant à demi. Vous entrevoyez déjà la possibilité — moi, je dirai le succès — de cette tentative. Ce qui est impraticable avec un navire ordinaire devient facile au Nautilus. Si un continent émerge au pôle, il s'arrêtera devant ce continent. Mais si au contraire c'est la mer libre qui le baigne, il ira au pôle même!

   Arrastrado, excitado por el razonamiento del capitán, dije:

-Claro, si la superficie del mar está solidificada por los hielos, sus capas inferiores están libres, por esa razón providencial que ha colocado en un grado superior al de la congelación el máximo de densidad del agua marina. Si no me equivoco, la relación entre las masas de hielo sumergidas y las emergentes es la de cuatro a uno, ¿no es así?

   — En effet, dis-je, entraîné par le raisonnement du capitaine, si la surface de la mer est solidifiée par les glaces, ses couches inférieures sont libres, par cette raison providentielle qui a placé à un degré supérieur à celui de la congélation le maximum de densité de l'eau de mer. Et, si je ne me trompe, la partie immergée de cette banquise est à la partie émergeante comme quatre est à un?

   -Poco más o menos, señor profesor. Por cada pie por encima del mar, los icebergs tienen tres debajo. Y puesto que estas montañas de hielo no sobrepasan los cien metros de altura, la parte sumergida debe ser de unos trescientos metros. ¿Y qué son trescientos metros para el Nautilus?

   — A peu près, monsieur le professeur. Pour un pied que les icebergs ont au-dessus de la mer, ils en ont trois au-dessous. Or, puisque ces montagnes de glaces ne dépassent pas une hauteur de cent mètres, elles ne s'enfoncent que de trois cents. Or, qu'est-ce que trois cents mètres pour le Nautilus?

   -Nada.

   — Rien, monsieur.

   -El Nautilus podrá incluso ir a buscar a una profundidad aún mayor la temperatura uniforme de las aguas marinas, y allí podremos desafiar impunemente los treinta o cuarenta grados de frío de la superficie.

   — Il pourra même aller chercher à une profondeur plus grande cette température uniforme des eaux marines, et là nous braverons impunément les trente ou quarante degrés de froid de la surface.

   -En efecto, así es -dije, animándome cada vez más.

   — Juste, monsieur, très juste, répondis-je en m'animant.

   -La única dificultad -prosiguió el capitán Nemo -será la de permanecer varios días sumergidos sin poder renovar nuestra provisión de aire.

   — La seule difficulté, reprit le capitaine Nemo, sera de rester plusieurs jours immergés sans renouveler notre provision d'air.

   -¡Si no es más que eso-… ! El Nautilus tiene vastos depósitos. Los llenaremos y nos proveerán de todo el oxígeno que podamos necesitar.

   — N'est-ce que cela? répliquai-je. Le Nautilus a de vastes réservoirs, nous les remplirons, et ils nous fourniront tout l'oxygène dont nous aurons besoin.

   -Bien dicho, señor Aronnax -respondió, sonriendo, el capitán-. Pero no quiero que pueda acusarme usted de temeridad y por eso me anticipo a someterle todas mis objeciones.

   — Bien imaginé, monsieur Aronnax, répondit en souriant le capitaine. Mais ne voulant pas que vous puissiez m'accuser de témérité, je vous soumets d'avance toutes mes objections.

   -¿Le queda alguna más?

   — En avez-vous encore à faire?

   -Una sola. Si el Polo Sur se halla en el mar, es posible que el mar esté enteramente congelado y que no podamos salir a su superficie.

   — Une seule. Il est possible, si la mer existe au pôle sud, que cette mer soit entièrement prise, et, par conséquent, que nous ne puissions revenir à sa surface!

   -Capitán, olvida usted que el Nautilus está armado de un temible espolón. ¿Es que no podremos lanzarlo diagonalmente contra esos campos de hielo y abrirlos con la fuerza del choque?

   — Bon, monsieur, oubliez-vous que le Nautilus est armé d'un redoutable éperon, et ne pourrons-nous le lancer diagonalement contre ces champs de glace qui s'ouvriront au choc?

   -¡Vaya, señor profesor! Veo que hoy tiene usted ideas.

   — Eh! monsieur le professeur, vous avez des idées aujourd'hui!

   -Además, capitán -añadí, cada vez más ganado por el entusiasmo-, ¿por qué no habría de hallarse el mar libre en el Polo Sur como en el Polo Norte? Los polos del frío y los polos terrestres no se confunden ni en el hemisferio austral ni en el boreal y, mientras no se pruebe lo contrario, puede suponerse que ambos puntos se hallen en un continente o en un océano libres de hielos.

   — D'ailleurs, capitaine, ajoutai-je en m'enthousiasmant de plus belle, pourquoi ne rencontrerait-on pas la mer libre au pôle sud comme au pôle nord? Les pôles du froid et les pôles de la terre ne se confondent ni dans l'hémisphère austral ni dans l'hémisphère boréal, et jusqu'à preuve contraire, on doit supposer ou un continent ou un océan dégagé de glaces à ces deux points du globe.

   -Yo lo creo también, señor Aronnax. Únicamente le haré la observación de que tras haber expresado tantas objeciones contra mi proyecto es usted ahora quien me abruma con sus argumentos a favor del mismo.

   — Je le crois aussi, monsieur Aronnax, répondit le capitaine Nemo. Je vous ferai seulement observer qu'après avoir émis tant d'objections contre mon projet, maintenant vous m'écrasez d'arguments en sa faveur.»

   Así era. ¡Había llegado yo a superar al capitán Nemo en audacia! Era yo quien le arrastraba hacia el Polo. Me adelantaba a él y le distanciaba… Mas, ¡no, pobre loco! El capitán Nemo sabía mejor que tú los pros y los contras de la cuestión, y se divertía al verte arrebatado por los sueños de lo imposible.

   Le capitaine Nemo disait vrai. J'en étais arrivé à le vaincre en audace! C'était moi qui l'entraînais au pôle! Je le devançais, je le distançais... Mais non! pauvre fou. Le capitaine Nemo savait mieux que toi le pour et le contre de la question, et il s'amusait à te voir emporté dans les rêveries de l'impossible!

   Entre tanto, no había perdido él un momento. A una señal suya, apareció el segundo. Los dos hombres conversaron rápidamente en su incomprensible lengua, y fuera porque el segundo hubiese sido puesto ya en antecedentes o bien porque hallase practicable el proyecto, no manifestó sorpresa alguna.

   Cependant, il n'avait pas perdu un instant. A un signal le second parut. Ces deux hommes s'entretinrent rapidement dans leur incompréhensible langage, et soit que le second eût été antérieurement prévenu, soit qu'il trouvât le projet praticable, il ne laissa voir aucune surprise.

   Pero por impasible que se mostrara no lo fue más que Conseil cuando le anuncié nuestra intención de ir hasta el Polo Sur. Un «como el señor guste» acogió mi comunicación y eso fue todo. En cuanto a Ned Land, nadie se alzó jamás de hombros con tanta expresividad como el canadiense.

   Mais si impassible qu'il fût il ne montra pas une plus complète impassibilité que Conseil, lorsque j'annonçai à ce digne garçon notre intention de pousser jusqu'au pôle sud. Un «comme il plaira à monsieur» accueillit ma communication, et je dus m'en contenter. Quant à Ned Land, si jamais épaules se levèrent haut, ce furent celles du Canadien.

   -Mire, señor -me dijo-, me dan lástima usted y su capitán Nemo.

   «Voyez-vous, monsieur, me dit-il, vous et votre capitaine Nemo, vous me faites pitié!

   -Pero iremos al Polo, Ned.

   — Mais nous irons au pôle, maître Ned.

   -Posible, pero no volverán.

   — Possible, mais vous n'en reviendrez pas!»

   Y tras decir esto, Ned Land se fue a su camarote para evitar «desahogarse haciendo una barrabasada», me dijo al salir.

   Et Ned Land rentra dans sa cabine, «pour ne pas faire un malheur», dit-il en me quittant.

   Los preparativos de la audaz empresa habían comenzado ya. Las potentes bombas del Nautilus almacenaban el aire en los depósitos a muy alta presión. Hacia las cuatro, el capitán Nemo me anunció que iban a cerrarse las escotillas. Miré por última vez la espesa masa de hielo que íbamos a franquear. El tiempo estaba sereno, la atmósfera bastante pura. El frío era vivo, doce grados bajo cero, pero como el viento se había calmado, la temperatura no era demasiado insoportable.

   Cependant, les préparatifs de cette audacieuse tentative venaient de commencer. Les puissantes pompes du Nautilus refoulaient l'air dans les réservoirs et l'emmagasinaient à une haute pression. Vers quatre heures, le capitaine Nemo m'annonça que les panneaux de la plate-forme allaient être fermés. Je jetai un dernier regard sur l'épaisse banquise que nous allions franchir. Le temps était clair, l'atmosphère assez pure, le froid très vif, douze degrés au-dessous de zéro; mais le vent s'étant calmé, cette température ne semblait pas trop insupportable.

   Una docena de hombres subieron a los flancos del Nautilus y, armados de picos, rompieron el hielo en torno a su carena. La operación se realizó con rapidez, ya que la capa de hielo recién formada no era muy gruesa todavía.

Todos penetramos en el interior. Los depósitos se llenaron del agua que la flotación había mantenido libre. El Nautilus comenzó a descender.

   Une dizaine d'hommes montèrent sur les flancs du Nautilus et, armés de pics, ils cassèrent la glace autour de la carène qui fut bientôt dégagée. Opération rapidement pratiquée, car la jeune glace était mince encore. Tous nous rentrâmes à l'intérieur. Les réservoirs habituels se remplirent de cette eau tenue libre à la flottaison. Le Nautilus ne tarda pas à descendre.

   Me instalé en el salón junto a Conseil. Por el cristal veíamos las capas inferiores del océano austral. El termómetro iba subiendo. La aguja del manómetro se desviaba sobre el cuadrante.

   J'avais pris place au salon avec Conseil. Par la vitre ouverte, nous regardions les couches inférieures de l'Océan austral. Le thermomètre remontait. L'aiguille du manomètre déviait sur le cadran.

   A unos trescientos metros, tal y como había previsto el capitán Nemo, flotábamos ya bajo la superficie ondulada de la banca de hielo. Pero el Nautílus se sumergió aún más hasta alcanzar una profundidad de ochocientos metros. A esa profundidad, la temperatura del agua, de doce grados en la superficie, no acusaba ya más que diez. Se habían ganado dos grados. Obvio es decir que la temperatura del Nautilus, elevada por sus aparatos de calefacción, se mantenía a una graduación muy superior. Todas las maniobras iban realizándose con una extraordinaria precisión.

   A trois cents mètres environ, ainsi que l'avait prévu le capitaine Nemo, nous flottions sous la surface ondulée de la banquise. Mais le Nautiluss'immergea plus bas encore. Il atteignit une profondeur de huit cents mètres. La température de l'eau, qui donnait douze degrés à la surface, n'en accusait plus que onze. Deux degrés étaient déjà gagnes. Il va sans dire que la température du Nautilus, élevée par ses appareils de chauffage, se maintenait à un degré très supérieur. Toutes les manoeuvres s'accomplissaient avec une extraordinaire précision.

   -Pasaremos -dijo Conseil.

   «On passera, n'en déplaise à monsieur, me dit Conseil.

   -Estoy seguro de ello -respondí con una profunda convicción.

   — J'y compte bien!» répondis-je avec le ton d'une profonde conviction.

   Bajo el mar libre, el Nautilus tomó directamente el camino del Polo, sin apartarse del quincuagésimo segundo meridiano. De los 67º 30' a los 90º había veintidós grados y medio de latitud por recorrer, es decir, poco más de quinientas leguas. El Nautilus cobró una velocidad media de veintiséis millas por hora -la velocidad de un tren expreso -que, de mantenerla, fijaba en cuarenta horas el tiempo necesario para alcanzar el Polo.

   Sous cette mer libre, le Nautilus avait pris directement le chemin de pôle, sans s'écarter du cinquante-deuxième méridien. De 67°30' à 90° vingt-deux degrés et demi en latitude restaient à parcourir, c'est-à-dire un peu plus de cinq cents lieues. Le Nautilus prit une vitesse moyenne de vingt-six milles à l'heure, la vitesse d'un train express. S'il la conservait, quarante heures lui suffisaient pour atteindre le pôle.

   La novedad de la situación nos retuvo a Conseil y a mí durante una buena parte de la noche ante el observatorio del salón. La irradiación eléctrica del fanal iluminaba el mar, que aparecía desierto. Los peces no permanecían en aquellas aguas prisioneras, en las que no hallaban más que un paso para ir del océano Antártico al mar libre del Polo. Nuestra marcha era rápida y así se hacía sentir en los estremecimientos del largo casco de acero.

   Pendant une partie de la nuit, la nouveauté de la situation nous retint, Conseil et moi, à la vitre du salon. La mer s'illuminait sous l'irradiation électrique du fanal. Mais elle était déserte. Les poissons ne séjournaient pas dans ces eaux prisonnières. Ils ne trouvaient là qu'un passage pour aller de l'Océan antarctique à la mer libre du pôle. Notre marche était rapide. On la sentait telle aux tressaillements de la longue coque d'acier.

   Hacia las dos de la mañana me fui a tomar unas horas de descanso. Conseil me imitó. No encontré al capitán Nemo al recorrer los pasillos y supuse que debía hallarse en la cabina del timonel.

   Vers deux heures du matin, j'allai prendre quelques heures de repos. Conseil m'imita. En traversant les coursives, je ne rencontrai point le capitaine Nemo. Je supposai qu'il se tenait dans la cage du timonier.

   Al día siguiente, 19 de marzo, a las cinco de la mañana, me aposté de nuevo en el salón. La corredera eléctrica me indicó que la velocidad del Nautilus había sido reducida. Subía a la superficie, pero con prudencia, vaciando lentamente sus depósitos.

   Le lendemain 19 mars, à cinq heures du matin, je repris mon poste dans le salon. Le loch électrique m'indiqua que la vitesse du Nautilus avait été modérée. Il remontait alors vers la surface, mais prudemment, en vidant lentement ses réservoirs.

   Me latía con fuerza el corazón ante la incertidumbre de si podríamos salir a la superficie y hallar la atmósfera libre del Polo.

   Mon coeur battait. Allions-nous émerger et retrouver l'atmosphère libre du pôle?

   Pero no. Un choque me indicó que el Nautilus había golpeado la superficie inferior del banco de hielo, aún muy espeso a juzgar por el sordo ruido que produjo. En efecto, habíamos «tocado», por emplear la expresión marina, pero al revés y a mil pies de profundidad, lo que suponía unos dos mil pies de hielo por encima de nosotros, mil de los cuales fuera del agua. Era poco tranquilizador comprobar que la banca de hielo presentaba una altura superior a la que habíamos estimado en sus bordes.

   Non. Un choc m'apprit que le Nautilus avait heurté la surface inférieure de la banquise, très épaisse encore, à en juger par la matité du bruit. En effet, nous avions «touché» pour employer l'expression marine, mais en sens inverse et par mille pieds de profondeur. Ce qui donnait deux mille pieds de glaces au-dessus de nous, dont mille émergeaient. La banquise présentait alors une hauteur supérieure à celle que nous avions relevée sur ses bords. Circonstance peu rassurante.

   Durante aquel día, el Nautilus repitió varias veces la tentativa de salir a flote sin otro resultado que el de chocar con la muralla que tenía encima como un techo. En algunos momentos, la encontró a novecientos metros, lo que acusaba mil doscientos metros de espesor doscientos de los cuales se elevaban por encima de la superficie del océano. Era el doble de la altura que habíamos estimado en el momento en el que el Nautilus se había sumergido.

   Pendant cette journée, le Nautilus recommença plusieurs fois cette même expérience, et toujours il vint se heurter contre la muraille qui plafonnait au-dessus de lui. A de certains instants, il la rencontra par neuf cents mètres, ce qui accusait douze cents mètres d'épaisseur dont deux cents mètres s'élevaient au-dessus de la surface de l'Océan. C'était le double de sa hauteur au moment où le Nautilus s'était enfoncé sous les flots.

   Anoté cuidadosamente las diversas profundidades y obtuve así el perfil submarino de la cordillera que se extendía bajo las aguas.

   Je notai soigneusement ces diverses profondeurs, et j'obtins ainsi le profil sous-marin de cette chaîne qui se développait sous les eaux.

   Llegó la noche sin que ningún cambio hubiera alterado nuestra situación. Siempre el techo de hielo, entre cuatrocientos y quinientos metros de profundidad. Disminución evidente, pero ¡qué espesor aún entre nosotros y la superficie del océano!

   Le soir, aucun changement n'était survenu dans notre situation. Toujours la glace entre quatre cents et cinq cents mètres de profondeur. Diminution évidente, mais quelle épaisseur encore entre nous et la surface de l'Océan!

   Eran las ocho, y hacía ya cuatro horas que debería haberse renovado el aire en el interior del Nautilus, según la diaria rutina de a bordo. No sufría yo demasiado, sin embargo, aunque el capitán Nemo todavía no hubiese solicitado a sus depósitos un suplemento de oxígeno.

   Il était huit heures alors. Depuis quatre heures déjà, l'air aurait dû être renouvelé à l'intérieur du Nautilus, suivant l'habitude quotidienne du bord. Cependant, je ne souffrais pas trop, bien que le capitaine Nemo n'eût pas encore demandé à ses réservoirs un supplément d'oxygène.

   Asaltado alternativamente por el temor y la esperanza, dormí mal aquella noche. Me levanté varias veces. Las tentativas del Nautilus continuaban. Hacia las tres de la mañana, observé que la superficie inferior del banco de hielo se hallaba solamente a cincuenta metros de profundidad. Ciento cincuenta pies nos separaban entonces de la superficie del agua. El banco iba convirtiéndose nuevamente en un icefield y la montaña se tornaba en una llanura.

   Mon sommeil fut pénible pendant cette nuit. Espoir et crainte m'assiégeaient tour à tour. Je me relevai plusieurs fois. Les tâtonnements du Nautilus continuaient. Vers trois heures du matin, j'observai que la surface inférieure de la banquise se rencontrait seulement par cinquante mètres de profondeur. Cent cinquante pieds nous séparaient alors de la surface des eaux. La banquise redevenait peu à peu ice-field. La montagne se refaisait la plaine.

   Mis ojos no abandonaban el manómetro. Continuábamos remontándonos, siguiendo, a lo largo de la diagonal, la superficie resplandeciente del hielo que fulguraba bajo los rayos eléctricos. El banco de hielo se adelgazaba de milla en milla por arriba y por abajo en rampas alargadas.

   Mes yeux ne quittaient plus le manomètre. Nous remontions toujours en suivant, par une diagonale, la surface resplendissante qui étincelait sous les rayons électriques. La banquise s'abaissait en dessus et en dessous par des rampes allongées. Elle s'amincissait de mille en mille.

   A las seis de la mañana de aquel día memorable del 19 de marzo, se abrió la puerta del salón y apareció el capitán Nemo.

   Enfin, à six heures du matin, ce jour mémorable du 19 mars, la porte du salon s'ouvrit. Le capitaine Nemo parut.

   -El mar libre -me dijo.

   «La mer libre!» me dit-il.