Le Chien des Baskerville

Il mastino dei Baskerville

   VII

   VII

   M. STAPLETON, DE MERRIPIT HOUSE

   Le lendemain, la splendeur du matin dissipa un peu l’impression de tristesse laissée dans nos esprits par notre première inspection du château de Baskerville. Pendant que je déjeunais avec sir Henry, le soleil éclaira les fenêtres à meneaux, arrachant des teintes d’aquarelle à tous les vitraux armoriés qui les garnissaient ; sous ses rayons dorés, les sombres lambris prenaient l’éclat du bronze. On aurait difficilement reconnu la même pièce qui, la veille, nous avait mis tant de mélancolie à l’âme.

   L'indomani, la fresca bellezza del mattino contribuì a cancellare in parte dai nostri animi la tetra impressione che i nostri primi contatti col Castello di Baskerville avevano prodotto su di noi. Mentre Sir Henry e io eravamo seduti a colazione, la luce solare entrò a fiotti attraverso le finestre polifore, gettando chiazze iridescenti di colore dai blasoni che le ricoprivano. Sotto i raggi dorati gli scuri pannelli lucevano come bronzo, e si stentava a pensare che quella era proprio la medesima sala che tanto opprimente tristezza aveva provocato nei nostri spiriti la sera innanzi.

   « Je crois, dit le baronnet, que nous ne devons nous en prendre qu’à nous-mêmes de ce que nous avons éprouvé hier. La maison n’y était pour rien… Le voyagé nous avait fatigués ; notre promenade en voiture nous avait gelés… ; tout cela avait influé sur notre imagination. Ce matin, nous voilà reposés, bien portants et tout nous paraît plus gai.

   - Penso che dobbiamo biasimare noi stessi, non la casa! -esclamò il baronetto. - Eravamo talmente stanchi del viaggio e intirizziti dalla scarrozzata, che persino questa bellissima sala ci ha fatto un cattivo effetto: ma ora che siamo freschi e riposati tutto ha un aspetto molto piú allegro e accogliente.

   — Je ne suis pas de votre avis, répondis-je, en ce qui concerne le jeu de notre imagination. Ainsi n’avez-vous pas entendu quelqu’un — une femme, je crois — pleurer toute la nuit ?

   - Eppure non era tutta colpa della nostra immaginazione -obiettai io. - Non ha udito per caso una donna che singhiozzava, stanotte?

   — Oui, dans un demi-sommeil, il me semble bien avoir entendu ce bruit. J’ai écouté un instant ; mais, le silence s’étant rétabli, j’en ai conclu que je rêvais.

   - Effettivamente è una cosa curiosa: infatti mentre ero fra la veglia e il sonno ho avuto proprio l'impressione di sentire qualcosa del genere. Sono rimasto per un po' in ascolto, ma poi, non sentendo niente altro, ne ho dedotto che dovevo avere sognato.

   — Moi, je l’ai perçu très distinctement et je jurerais que c’étaient des gémissements de femme…. Il faut que nous éclaircissions ce fait. »

   - Io invece ho sentito benissimo, e sono sicuro che era veramente il singhiozzo di una donna.

   Sir Henry sonna Barrymore et lui demanda quelques explications. Aux questions de son maître, je crus voir le visage, déjà pâle, du valet de chambre, pâlir encore davantage.

   - Dovremo approfondire. Suonò il campanello e domandò a Barrymore se ci poteva fornire qualche spiegazione intorno a quel che avevamo sentito. Mi parve che i pallidi tratti del maggiordomo diventassero ancora lievemente piú pallidi, quando sentì la domanda del padrone.

   « Il n’y a que deux femmes dans la maison, sir Henry, dit-il : la fille de cuisine, qui couche dans l’autre aile du château, et ma femme. Or, je puis vous affirmer qu’elle est absolument étrangère au bruit dont vous parlez. »

   - In casa ci sono solo due donne, Sir Henry - rispose. -Una è la sguattera che dorme nell'altra ala. L'altra è mia moglie, e posso giurare che non era sicuramente lei a piangere.

   Le domestique mentait certainement, car, après le déjeuner, je rencontrai Mme Barrymore dans le corridor. Elle se trouvait en pleine lumière. C’était une grande femme, impassible, aux traits accentués, ayant, sur les lèvres, un pli amer ; Elle avait les yeux rouges et, à travers ses paupières gonflées, son regard se posa sur moi. Elle avait dû pleurer toute la nuit, et, s’il en était ainsi, son mari ne pouvait l’ignorer. Alors pourquoi avait-il accepté le risque de cette découverte en déclarant le contraire ? Pourquoi ce ton affirmatif ? Et pourquoi — surtout — sa femme pleurait-elle si convulsivement ? Déjà une atmosphère de mystère et d’obscurité se formait autour de cet homme au teint pâle, porteur d’une superbe barbe noire. N’était-ce pas lui qui, le premier, avait découvert le cadavre de sir Charles Baskerville ? N’était-il pas le seul témoin qui pût nous renseigner sur les circonstances de la mort du vieux gentilhomme ? Qu’y avait-il d’impossible à ce qu’il fût le voyageur entrevu dans le cab, à Londres ? Sa barbe ressemblait étonnamment à celle de l’inconnu. Le cocher nous avait bien dépeint son client comme un homme plutôt petit…. Mais ne pouvait-il pas s’être trompé ? Comment tirer cette affaire au clair ? Évidemment le plus pressé était d’interroger le directeur du bureau de poste de Grimpen et de savoir si le télégramme adressé à Barrymore lui avait été remis en mains propres. Quelle que fût la réponse, j’aurais au moins un détail à communiquer à Sherlock Holmes.

   E tuttavia mentre diceva questo l'uomo mentiva, poiché accadde che dopo colazione io incontrassi per caso la signora Barrymore nel corridoio lungo, mentre il sole le batteva in pieno viso. Era una donna massiccia, dall'aspetto impassibile, dai tratti pesanti, dalla bocca dura e chiusa. Ma i suoi occhi arrossati e le sue palpebre enfiate l'accusavano senza possibilità di dubbio. Era dunque veramente lei la donna che piangeva, la notte prima, e perciò suo marito doveva saperlo: nondimeno aveva corso il rischio di essere ripreso affermando che non si trattava di sua moglie. Perché aveva fatto questo? E perché la donna aveva pianto così disperatamente? Ecco che già intorno a quel bell'uomo dalla barba nera e dal viso pallido si stava addensando un'atmosfera di mistero e di tristezza. Era stato lui il primo a scoprire il cadavere di Sir Charles, e su tutte le circostanze che avevano condotto alla morte del vecchio aristocratico c’era solo la sua testimonianza. Era mai possibile che fosse proprio Barrymore, dopo tutto, l'uomo che avevamo veduto nella carrozza, in Regent Street? In fondo, la barba poteva benissimo essere la stessa. Il cocchiere ci aveva descritto sì un uomo di statura un pochino piú bassa, ma questa impressione poteva benissimo essere sbagliata. Come decidere con certezza intorno a questo interrogativo? Evidentemente bisognava che per prima cosa interpellassi l'ufficiale postale di Grimpen, per accertarmi che il telegramma di prova fosse stato consegnato effettivamente nelle mani di Barrymore. Qualunque fosse stata la risposta, sarei stato almeno in grado di riferire qualcosa di importante a Sherlock Holmes.

   Sir Henry avait de nombreux documents à compulser ; je mis à profit ce temps pour exécuter mon projet. Une promenade très agréable sur la lande me conduisit à un petit hameau au milieu duquel s’élevaient deux constructions de meilleure apparence que les autres. L’une était l’auberge ; l’autre, la maison du docteur Mortimer. Le directeur de la poste, qui se livrait également au commerce de l’épicerie, se souvenait fort bien du télégramme.

   Dopo colazione Sir Henry doveva esaminare numerose carte, perciò quello era il momento propizio alla mia gita. Fu una piacevole passeggiata di quattro miglia lungo il limitare della landa, che mi condusse infine a un piccolo villaggio grigio in cui, sopra la massa uniforme delle altre casupole, si elevavano due costruzioni maggiori, che seppi poi essere la locanda e la casa del dottor Mortimer. L'ufficiale postale, che era al tempo stesso il droghiere del villaggio, si rammentava perfettamente del telegramma.

   « Certainement, monsieur, me dit-il, on a remis la dépêche à Barrymore, ainsi que l’indiquait l’adresse.

   - Certamente - disse. - Ho fatto consegnare direttamente il telegramma al signor Barrymore come da istruzioni ricevute.

   — Qui l’a remise ?

   - Chi lo ha consegnato?

   — Mon fils, ici présent. » Le fonctionnaire épicier interpella un gamin qui baguenaudait dans un coin. « James, demanda-t-il, la semaine dernière, tu as bien remis une dépêche à M. Barrymore ?

   - Il mio ragazzo. James, sei stato tu a consegnare il telegramma al signor Barrymore del Maniero, la settimana scorsa, no?

   — Oui, papa.

   - Sì, papà, sono stato io.

   — À M. Barrymore lui-même ? insistai-je.

   - Gliel'hai consegnato personalmente? - chiesi.

   — À ce moment-là, il était au grenier et je n’ai pu la donner à lui-même ; mais je l’ai remise à Mme Barrymore, qui m’a promis de la lui porter aussitôt.

   - Il signor Barrymore in quel momento si trovava in soffitta, perciò non ho potuto consegnarglielo personalmente, ma l' ho dato alla signora Barrymore, e la signora mi ha promesso che lo avrebbe recapitato subito a suo marito.

   — As-tu vu M. Barrymore ?

   - Tu il signor Barrymore lo hai veduto?

   — Non, monsieur ; je vous ai dit qu’il était au grenier.

   - Nossignore: era in soffitta!

   — Puisque tu ne l’as pas vu, comment sais-tu qu’il se trouvait au grenier ?

   - Se non l’hai visto, come fai a sapere che era in soffitta?

   — Sa femme devait savoir où il était, intervint le directeur de la poste. N’aurait-il pas reçu le télégramme ? S’il y a erreur, que M. Barrymore se plaigne ! »

   - Ma sua moglie doveva pur sapere dove si trovava! - intervenne brusco l'ufficiale postale. - Il telegramma è stato recapitato, sì o no? Se qualcuno ha qualcosa da dire o da sporgere lagnanza, deve essere il signor Barrymore in persona.

   Il me semblait inutile de poursuivre plus loin mon enquête. Ainsi, malgré la ruse inventée par Sherlock Holmes, nous n’avions pas acquis la preuve du séjour de Barrymore au château pendant la semaine précédente. Supposons le contraire…, Supposons que l’homme qui, le dernier, avait vu sir Charles vivant, ait été le premier à espionner son héritier dès son arrivée eu Angleterre. Alors, quoi ? Était il l’instrument de quelqu’un ou nourrissait-il de sinistres projets pour son propre compte ? Quel Intérêt avait il à persécuter la famille Baskerville ? Je pensai à l’étrange avertissement découpé dans les colonnes du Times. Était-ce l’œuvre de Barrymore ou bien celle d’un tiers qui s’évertuait à contrecarrer ses desseins ? Sir Henry avait émis la version la plus plausible : si on éloignait les Baskerville du château, Barrymore et sa femme y trouveraient un gîte confortable et pour un temps indéfini. Certes, une semblable explication ne suffisait pas pour justifier le plan qui paraissait enserrer le baronnet comme dans les mailles d’un invisible filet. Holmes lui-même avait convenu que jamais, au cours de ses sensationnelles enquêtes, on ne lui avait soumis de cas plus complexe. Tout en retournant au château par cette route solitaire, je faisais des vœux pour que mon ami, enfin débarrassé de ses préoccupations, revînt vite me relever de la lourde responsabilité qui pesait sur moi.

   Mi sembrò inopportuno insistere, ma certo, a dispetto dell'astuzia di Holmes, non c’era prova che Barrymore non fosse stato a Londra in quell'intervallo di tempo. Se così era, se Barrymore era effettivamente l'ultima persona che aveva veduto Sir Charles vivo e la prima a pedinare il nuovo erede appena questi aveva posto piede in Inghilterra, che cosa potevamo pensare? Agiva forse per conto d'altri, o aveva in mente qualche diabolico piano personale? Quale interesse poteva avere nel perseguitare in quel modo la famiglia dei Baskerville? Riflettei allo strano avvertimento ritagliato nell'articolo di fondo del Times. Era opera sua, o era dovuto invece a qualcuno che tentava di controbattere le sue mosse? Il solo motivo plausibile era quello suggerito a Sir Henry: che se cioè la famiglia avesse potuto essere allontanata definitivamente mediante la minaccia, i Barrymore si sarebbero assicurati una dimora comoda e duratura. Ma era una spiegazione insufficiente a giustificare la profonda, sottile macchinazione che sembrava destinata a intessere intorno al giovane baronetto una rete invisibile. Holmes stesso aveva dichiarato di non aver mai incontrato un caso piú complesso in tutta la lunga serie delle sue sensazionali investigazioni. In cuor mio pregai, mentre ritornavo lungo la grigia strada solitaria, che il mio amico potesse al piú presto liberarsi dei suoi impegni e venire a sollevare dalle mie spalle il gravame di una simile responsabilità.

   Soudain je fus tiré de mes réflexions par un bruit de pas. Quelqu’un courait derrière moi, en m’appelant par mon nom. Croyant voir le docteur Mortimer, je me retournai ; mais, à ma grande surprise, un inconnu me poursuivait. J’aperçus un homme de taille moyenne, mince, élancé, blond, la figure rasée, âgé de trente-cinq ans environ, vêtu d’un complet gris et coiffé d’un chapeau de paille. Il portait sur le dos la boîte en fer-blanc des naturalistes et tenait à la main un grand filet vert à papillons.

   Improvvisamente il corso dei miei pensieri fu interrotto da un rumore di piedi in corsa che risuonò alle mie spalle e dal suono di una voce che mi chiamava per nome. Mi volsi, pensando di vedere il dottor Mortimer, ma con mia sorpresa constatai che chi mi rincorreva era uno sconosciuto. Si trattava di un uomo piccolo, esile, accuratamente sbarbato, dall'aspetto cerimonioso, i capelli color lino e la mascella scarna, che poteva avere dai trenta ai quarant'anni, vestito di grigio e con in capo un cappello di paglia. A tracolla portava una scatola di latta per raccogliervi esemplari botanici, e in mano teneva un acchiappafarfalle verde.

   « Je vous prie d’excuser mon indiscrétion, docteur Watson, dit-il, en s’arrêtant tout haletant devant moi. Sur la lande, pas n’est besoin des présentations ordinaires. Mortimer, notre ami commun, a dû vous parler de moi…. Je suis Stapleton, de Merripit house.

   - Vorrà certamente scusare il mio ardire, dottor Watson - disse mentre mi raggiungeva ansimando. - Qui sulla landa siamo tutti quanti gente alla buona, e non abbiamo bisogno di presentazioni ufficiali. Forse lei mi avrà già sentito nominare dal nostro comune amico Mortimer. Io sono Stapleton di Merripit House.

   — Votre filet et votre boîte me l’auraient appris, répliquai-je, car je sais que M. Stapleton est un savant naturaliste. Mais comment me connaissez-vous ?

   - Il suo acchiappafarfalle e la sua scatola me lo hanno fatto immaginare - risposi - perché sapevo infatti che il signor Stapleton era un naturalista. Ma lei come ha fatto a riconoscermi?

   — Je suis allé faire une visite à Mortimer et, tandis que vous passiez sur la route, il vous a montré à moi par la fenêtre de son cabinet. Comme nous suivions le même chemin, j’ai pensé que je vous rattraperais et que je me présenterais moi-même. J’aime à croire que le voyage n’a pas trop fatigué sir Henry ?

   - Ero stato da Mortimer, ed egli mi ha indicato lei dalla finestra del suo ambulatorio, mentre passava. Poiché le nostre strade vanno nella stessa direzione, ho pensato di raggiungerla e di presentarmi da solo. Spero che Sir Henry non sarà troppo stanco del viaggio!

   — Non, merci ; il est en excellente santé.

   - Sta benissimo, grazie.

   — Tout le monde ici redoutait qu’après la mort de sir Charles le nouveau baronnet ne vînt pas habiter le château. C’est beaucoup demander à un homme jeune et riche de s’enterrer dans un pareil endroit, et je n’ai pas à vous dire combien cette question intéressait la contrée ; sir Henry, je suppose, ne partage par les craintes superstitieuses du populaire ?

   - Avevamo tutti paura che dopo la dolorosa fine di Sir Charles il nuovo baronetto si rifiutasse di venire ad abitare qui. Si chiede troppo a un uomo ricco di venire a seppellirsi in un buco come questo, ma non occorre che io le dica quanta importanza abbia questo per la nostra zona. Spero che Sir Henry non nutrirà in proposito paure superstiziose!

   — Je ne le pense pas.

   - Non credo.

   — Vous connaissez certainement la légende de ce maudit chien que l’on accuse d’être le fléau de la famille ?

   - Naturalmente lei è al corrente della leggenda del cane infernale che perseguita la famiglia dei Baskerville?

   — On me l’a contée.

   - Ho sentito qualcosa in proposito.

   — Les paysans de ces parages sont extraordinairement crédules. Beaucoup jureraient avoir rencontré sur la lande ce fantastique animal. » Stapleton parlait, le sourire sur les lèvres, mais il me sembla lire dans ses yeux qu’il prenait la chose plus au sérieux. Il reprit : « Cette histoire hantait l’imagination de sir Charles, et je suis sûr qu’elle n’a pas été étrangère à sa fin tragique.

   - È straordinario quanto i nostri contadini siano creduloni su questo argomento! Credo che nove su dieci sarebbero pronti a giurare di aver visto questa bestia fantastica, sulla landa, coi loro stessi occhi. - Parlava sorridendo, ma ebbi l'impressione di leggere nel suo sguardo che anche per lui la leggenda era piú seria di quanto non volesse dare a intendere. - Questa fiaba aveva sortito un grande effetto sulla mente di Sir Charles e sono sicuro che fu essa la prima causa della sua tragica fine.

   — Comment cela ?

   - In che modo?

   — Ses nerfs étaient tellement exacerbés que l’apparition d’un chien quelconque devait produire un effet désastreux sur son cœur, mortellement atteint. J’imagine qu’il a réellement vu quelque chose de ce genre dans sa dernière promenade, le long de l’allée des Ifs. J’appréhendais sans cesse un malheur, car j’aimais beaucoup sir Charles et je lui savais le cœur très malade.

   - I suoi nervi erano talmente scossi che la vista di un cane qualsiasi può aver prodotto sul suo cuore ammalato un effetto mortale. Io credo che egli abbia visto effettivamente qualcosa del genere nel Viale dei Tassi, l'ultima sera della sua vita. Io ebbi il presentimento che una catastrofe stesse per accadere, poiché volevo molto bene al povero Sir Charles, e sapevo che il suo cuore era debole.

   — Comment l’aviez-vous appris ?

   - Come lo sapeva?

   — Par mon ami, le docteur Mortimer.

   - Me lo aveva detto Mortimer.

   — Alors vous croyez qu’un chien a poursuivi sir Charles et que la peur a occasionné sa mort ?

   - Lei dunque pensa che un cane abbia inseguito Sir Charles e che questi sia morto in seguito a uno spavento?

   — Pouvez-vous me fournir une meilleure explication ?

   - Lei può fornirmi spiegazione migliore?

   — Il ne m’appartient pas de conclure.

   - Per il momento non sono giunto ad alcuna conclusione .

   — Quelle est l’opinion de M. Sherlock Holmes ? »

   - E il signor Sherlock Holmes?

   Pendant quelques secondes, cette question me coupa la parole. Mais un regard sur la figure placide et sur les yeux assurés de mon compagnon me montra qu’elle ne cachait aucune arrière-pensée

   Quelle parole mi tolsero per un attimo il respiro, letteralmente; ma quando ebbi dato un'occhiata al volto placido e agli occhi sinceri del mio interlocutore compresi come egli non aveva voluto provocarmi.

   « Nous essayerions vainement de prétendre que nous ne vous connaissons pas, docteur Watson, continua Stapleton. Les hauts faits de votre ami le détective sont parvenus jusqu’à nous et vous ne pouviez les célébrer sans vous rendre vous-même populaire. Lorsque Mortimer vous a nommé, j’ai aussitôt établi votre identité. Vous êtes ici parce que M. Sherlock Holmes s’intéresse à l’affaire, et je suis bien excusable de chercher à connaître son opinion.

   - É inutile fingere di non conoscerla, dottor Watson -mi spiegò. - Le gesta del suo poliziotto sono giunte sino a noi ed era impossibile che lei le celebrasse senza far conoscere anche se stesso. Quando Mortimer mi disse il suo nome non poté nascondermi la sua identità. Se lei è qui, è logico che il signor Sherlock Holmes si stia interessando della cosa, ed è piú che naturale essere curiosi di sapere la sua autorevole opinione in proposito.

   — Je regrette de n’être pas en mesure de répondre à cette question.

   - Temo di non essere in grado di rispondere a questa domanda.

   — Puis-je au moins vous demander s’il nous honorera d’une visite ?

   - Posso chiederle se il signor Holmes ci onorerà di una sua visita ?

   — D’autres enquêtes le retiennent à la ville en ce moment.

   - Per il momento non può lasciare Londra, poiché è occupatissimo in altri casi di grande importanza.

   — Quel malheur ! Il jetterait un peu de lumière sur tout ce qui reste si obscur pour nous. Quant à vos recherches personnelles, si vous jugez que je vous sois de quelque utilité, j’espère que vous n’hésiterez pas à user de moi. Si vous m’indiquiez seulement la nature de vos soupçons ou de quel côté vous allez pousser vos investigations, il me serait possible de vous donner dès maintenant un avis ou une aide.

   - Che peccato! Saprebbe certamente gettare qualche luce su ciò che per noi è invece solo tenebra e buio. Ma in quanto alle sue ricerche personali, se potrò esserle utile in qualche modo la prego di non esitare. Se avessi un qualsiasi indizio sul carattere dei suoi sospetti, o su come lei intende studiare il caso, mi sarebbe forse possibile dare qualche consiglio o fornire qualche aiuto.

   — Je vous affirme que je suis simplement en visite chez mon ami sir Henry et que je n’ai besoin d’aide d’aucune sorte.

   - Le garantisco che mi trovo qui in veste di semplice ospite del mio amico Sir Henry, e che perciò non ho bisogno dell'aiuto di nessuno.

   — Parfait ! dit Stapleton. Vous avez raison de vous montrer prudent et circonspect. Je regrette de vous avoir adressé cette question indiscrète, et je vous promets de m’abstenir dorénavant de la plus légère allusion à ce sujet. »

   - Benissimo! - disse Stapleton. - Lei ha mille e una ragione di mostrarsi diffidente e discreto. Ho meritato il suo cortese se pur velato rimprovero per quella che è stata da parte mia una curiosità eccessiva, e può essere certo che non farò piú parola della cosa.

   Nous étions arrivés à un endroit où un étroit sentier tapissé de mousse se branchait sur la route pour traverser ensuite la lande. Sur la droite, un monticule escarpé, caillouteux, avait dû être exploité autrefois comme carrière de granit. Le versant qui nous faisait face était taillé à pic ; dans les anfractuosités de la roche, poussaient des fougères et des ronces. Dans le lointain, un panache de fumée montait perpendiculairement dans le ciel.

   Eravamo giunti a un punto in cui un sentiero erboso e stretto si staccava dalla strada per addentrarsi sinuoso nella landa. Un colle ripido, cosparso di massi, si stendeva a destra, e in tempi passati era stato scavato per estrarre granito. La parte rivolta verso di noi formava come una roccia scura, e nelle sue anfrattuosità crescevano felci e rovi. Da una cima lontana si innalzava un grigio pennacchio di fumo.

   « Quelques minutes de marche dans ce sentier perdu nous conduiront à Merripit house, dit Stapleton. Voulez-vous me consacrer une heure ?… Je vous présenterai à ma sœur. »

   - Una passeggiatina leggera lungo questo sentiero conduce a Merripit House - mi spiegò Stapleton. - Se per caso ha un'ora di tempo sarò ben lieto di presentarle mia sorella.

   Mon premier mouvement fut de refuser. Mon devoir me commandait de retourner auprès de sir Henry. Mais je me souvins de l’amas de papiers qui recouvrait sa table et je me dis que je ne lui étais d’aucun secours pour les examiner. D’ailleurs Holmes ne m’avait-il pas recommandé d’étudier tous les habitants de la lande ? J’acceptai donc l’invitation de Stapleton et nous nous engageâmes dans le petit chemin.

   Il mio primo pensiero fu che avrei dovuto tornare al piú presto presso Sir Henry, ma poi mi venne in mente il mucchio di carte e di conti che gli ingombrava la scrivania. Era evidente che in questo campo non mi era possibile aiutarlo. D'altro canto, Holmes mi aveva espressamente raccomandato di studiare con attenzione tutti i vicini abitanti della landa. Accettai così l'invito di Stapleton, e insieme ci addentrammo lungo il sentiero.

   « Quel endroit merveilleux que la lande ! dit mon compagnon, en jetant un regard circulaire sur les ondulations de la montagne qui ressemblaient à de gigantesques vagues de granit. On ne se lasse jamais du spectacle qu’elle offre à l’œil de l’observateur. Vous ne pouvez imaginer quels secrets étonnants cache cette solitude !… Elle est si vaste, si dénudée, si mystérieuse !

   - È un luogo meraviglioso, la landa - disse il mio interlocutore volgendo lo sguardo verso i pendii ondulati simili a lunghi marosi verdi, spumeggianti in fantastici frangenti con dentellate creste di granito. - La landa non stanca mai. Lei non può neppur minimamente immaginare i meravigliosi segreti che essa racchiude. É così vasta, così desolata, così misteriosa!

   — Vous la connaissez donc bien ?

   - Vedo che lei la conosce molto bene!

   — Je ne suis ici que depuis deux ans. Les gens du pays me considèrent comme un nouveau venu…. Nous nous y installâmes peu de temps après l’arrivée de sir Charles…. Mes goûts me portèrent à explorer la contrée jusque dans ses plus petits recoins…. Je ne pense pas qu’il existe quelqu’un qui la connaisse mieux que moi.

   - Veramente io sono qui da soli due anni: i residenti direbbero che sono un nuovo arrivato. Infatti ci stabilimmo qui poco dopo la venuta di Sir Charles, ma i miei gusti mi spinsero a esplorare ogni punto di questa zona, e credo siano pochi quelli che la conoscono meglio di me.

   — Est-ce donc si difficile ?

   - Ma è veramente tanto impervia?

   — Très difficile. Voyez-vous, par exemple, cette grande plaine, là-bas, vers le nord, avec ces proéminences bizarres ? Qu’y trouvez-vous de remarquable ?

   - Oh, sì! Vede per esempio quella grande piana laggiú a nord, con quelle curiose colline che si stagliano fuor di essa? Non vi nota nulla di speciale?

   — On y piquerait un fameux galop.

   - A me sembrerebbe un posto ideale per galopparvi.

   — Naturellement, vous deviez me répondre cela…. Que de vies humaines cette erreur n’a-t-elle pas déjà coûté ? Apercevez-vous ces places vertes disséminées à sa surface ?

   - La sua è un'osservazione apparentemente logica, eppure quest'idea è costata la vita a molta gente. Vede quelle macchie di verde lucido sparse fittamente su di essa?

   — Le sol paraît y être plus fertile. »

   - Sì, mi sembrano tratti di terreno piú fertili degli altri.

   Stapleton se mit à rire.

   Stapleton rise.

   « C’est la grande fondrière de Grimpen, fit-il. Là-bas, un faux pas conduit à une mort certaine — homme ou bête. Pas plus tard qu’hier, j’ai vu s’y engager un des chevaux qui errent sur la lande. Il n’en est plus ressorti…. Pendant un moment, sa tête s’est agitée au-dessus de la vase, puis le bourbier l’a aspiré ! On ne la traverse pas sans danger dans la saison sèche ; mais après la saison d’automne, l’endroit est terriblement dangereux. Et cependant je puis m’y promener en tous sens et en sortir sans encombre. Tenez ! voilà encore un de ces malheureux chevaux ! »

   - Quella è la grande Palude di Grimpen - mi spiegò. - Un passo falso là dentro significa morte, si tratti di uomo o di animale. Solo ieri ho visto scomparire un puledrino di brughiera. Non è piú riemerso. Ho osservato a lungo la testa della bestiola allungarsi disperatamente fuori dalla palude, ma alla fine è stata risucchiata col resto del corpo. È pericoloso attraversarla anche nella stagione asciutta, ma dopo le piogge autunnali è un luogo spaventoso. Eppure io riesco a farmi strada sin nel cuore di essa e a ritornarne vivo. Per Giove! Ecco un altro di quei disgraziati cavallini!

   Une forme brune allait et venait au milieu des ajoncs. Tout à coup, une encolure se dressa, en même temps qu’un hennissement lugubre réveilla tous les échos de la lande. Je me sentis frissonner de terreur ; mais les nerfs de mon compagnon me parurent beaucoup moins impressionnables que les miens.

   Qualcosa di bruno si moveva e sussultava tra le macchie di verde piú intenso. A un tratto un collo lungo, torcentesi in movimenti disperati, emerse, e un grido terribile echeggiò per tutta la landa. Esso mi agghiacciò di terrore, ma certo i nervi del mio compagno dovevano essere piú forti dei miei.

   « C’est fini ! me dit-il. La fondrière s’en est emparée…. Cela fait deux en deux jours !… Et ils seront suivis de bien d’autres. Pendant la sécheresse, ils ont l’habitude d’aller brouter de ce côté, et, lorsqu’ils s’aperçoivent que le sol est devenu moins consistant, la fondrière les a déjà saisis.

   - Se n'è andato! - fece. - La palude lo ha inghiottito. Due in due giorni, e chi sa quanti altri forse, perché prendono l'abitudine di andare laggiú nella stagione asciutta e poi non sanno capire la differenza finché la palude non li ha in suo potere. É un gran brutto posto, la vasta Palude di Grimpen!

   — Et vous dites que vous pouvez vous y aventurer ?

   - E lei mi dice che riesce a muoversi dentro di essa?

   — Oui. Il existe un ou deux sentiers dans lesquels un homme courageux peut se risquer…. Je les ai découverts.

   - Sì, c'è un paio di sentieri che è possibile battere a patto di essere molto coraggiosi, e io sono riuscito a scoprirli.

   — Quel désir vous poussait donc à pénétrer dans un lieu si terrible ?

   - Ma che cosa la spinge a recarsi in un luogo tanto tremendo?

   — Regardez ces monticules — au delà ! Ils représentent de vrais îlots de verdure découpés dans l’immensité de la fondrière. C’est là qu’on rencontre les plantes rares et les papillons peu communs… Si le cœur vous dit d’aller les y chercher ?…

   - Vede quelle colline laggiú? Sono in realtà degli isolotti tagliati fuori da ogni parte dalla impraticabile palude che vi ha strisciato in giro, allargandosi nel corso di innumerevoli anni. É laggiú che si trovano le piante e le farfalle piú rare, purché si abbia il coraggio di arrivarvi.

   — Quelque jour j’essayerai. »

   - Uno di questi giorni tenterò la fortuna.

   Stapleton me regarda avec étonnement :

   Egli mi guardò con sorpresa.

   « Au nom du ciel, s’écria-t-il, abandonnez ce funeste projet ! Je vous affirme que vous n’avez pas la plus petite chance de vous tirer de là vivant. Je n’y parviens qu’en me servant de points de repère très compliqués.

   - Per l'amor di Dio! Si tolga di testa una idea simile! - esclamò. - Il suo sangue ricadrebbe su di me. Le assicuro che non avrebbe la benché minima probabilità di ritornarne vivo. É solo tenendo a mente alcuni speciali e complicati segni sul terreno che io riesco a ritrovare la mia strada in quel labirinto.

   — Hein ? fis-je…. Qu’y a-t-il encore ? »

   - Perbacco ! - esclamai. - E questo cos’è?

   Un long gémissement, indiciblement triste, courut mur la lande. Bien qu’il eût ébranlé l’air, il était impossible de préciser d’où il venait. Commencé sur une modulation sourde, semblable à un murmure, il se changea en un profond rugissement, pour finir en un nouveau murmure, mélancolique, poignant.

   Un urlo lungo, sommesso, indescrivibilmente malinconico, percorse la landa. Tutta l'aria ne echeggiava, e tuttavia era impossibile dire da dove provenisse. Da mormorio soffocato si gonfiò in un boato profondo per ricadere poi ancora una volta in un murmure vibrante, sconsolato. Stapleton mi guardò con una strana espressione nel volto.

   « Hé ! curieux endroit, la lande ! répéta Stapleton.

   - Che posto, la landa! - osservò.

   — Qu’était-ce donc ?

   - Ma che cos'è?

   — Les paysans prétendent que c’est le chien de Baskerville qui hurle pour attirer sa proie. Je l’ai déjà entendu une ou deux fois, mais jamais aussi distinctement. »

   - La gente del luogo dice che sia il Mastino dei Baskerville che chiama la sua vittima. Io l'ho già inteso un paio di volte, ma mai così forte.

   Avec un tressaillement de crainte au fond du cœur, je regardai cette vaste étendue de plaine, mouchetée de larges taches vertes formées par les ajoncs. Sauf deux corbeaux qui croassaient lugubrement sur la cime d’un pic, une immobilité de mort régnait partout.

   Mi volsi intorno con un brivido di paura nel cuore, e contemplai l'immensa piana ondosa, marezzata di verdi macchie di giunchi. Nulla si moveva su quell'ampia distesa se non una coppia di corvi che presero a gracchiare aspramente da una sporgenza rocciosa alle nostre spalle.

   « Vous êtes un homme instruit, dis-je, vous ne pouvez croire à de pareilles balivernes ! À quelle cause attribuez-vous ce bruit étrange ?

   - Ma lei è un uomo cólto! Non può credere a una simile assurdità! - protestai. - A che cosa attribuisce quel suono così strano?

   — Les fondrières rendent parfois des sons bizarres, inexplicables…. La boue se tasse… l’eau sourd ou quelque chose….

   - I terreni melmosi a volte emettono rumori sinistri. É la fanghiglia che si stabilizza, o l'acqua che si alza, o qualche altro fenomeno analogo.

   — Non, non, répondis-je ; c’était une voix humaine.

   - No, no, quella era una voce viva.

   — Peut-être bien, répondit Stapleton. Avez-vous jamais entendu s’envoler un butor ?

   - Chi lo sa? Forse! Ha mai inteso l'urlo del tarabuso?

   — Non, jamais.

   - No, mai.

   — C’est un oiseau très rare — à peu près complètement disparu de l’Angleterre — mais, dans la lande, rien n’est impossible. Oui, je ne serais pas étonné d’apprendre que c’est le cri du dernier butor qui vient de frapper nos oreilles.

   - È un uccello rarissimo, e oggi in Inghilterra praticamente estinto; ma sulla landa tutto è possibile. Sì, non mi sorprenderei se quel che abbiamo appena sentito fosse il grido di richiamo dell'ultimo tarabuso superstite nel nostro paese.

   — Quel bruit étrange !…

   - È il grido piú strano e misterioso mai sentito in vita mia.

   — Ce pays est plein de surprises. Regardez le flanc de la colline…. Que croyez-vous apercevoir ? »

   - Sì, questi luoghi nel complesso sono veramente sconcertanti. Guardi laggiú quel pendio collinoso. Che cosa crede che siano?

   Je vis une vingtaine de tas de pierres grises amoncelées circulairement.

   Tutta la scoscesa china era coperta di anelli circolari di pietra grigia: erano una ventina almeno.

   « Je ne sais pas…. Des abris de bergers ?

   - Mah... non saprei... ovili?

   — Non. Nos dignes ancêtres habitaient là. L’homme préhistorique vivait sur la lande et comme, depuis cette époque, personne ne l’a imité, nous y retrouvons encore presque intacts les vestiges de son passage. Ceci vous représente des wigwams recouverts de leur toiture. Si la curiosité vous prenait de les visiter, vous y verriez un foyer, une couchette….

   - Nemmeno per sogno: sono le dimore dei nostri degni antenati. L'uomo preistorico visse intensamente sulla landa, e poiché nessuno vi ha piú abitato da allora, siamo in grado di ritrovare le sue modeste costruzioni esattamente come egli le ha lasciate. Queste sono le sue capanne, di cui il tetto soltanto è caduto. È ancora possibile vedere il suo focolare e il suo giaciglio, ammesso che lei abbia la curiosità di entrarvi.

   — On dirait une petite ville. À quelle époque était-elle peuplée ?

   - Ma è una città vera e propria. In che epoca fu abitata?

   — L’homme néolithique,… la date nous manque.

   - Appartenne all'uomo neolitico... non si sa quando.

   — Que faisait-il ?

   - Qual’era la sua occupazione?

   — Il menait paître son troupeau sur les pentes et, lorsque les armes de bronze remplacèrent les haches de pierre, il fouillait les entrailles de la terre à la recherche du zinc. Voyez cette grande tranchée sur la colline opposée…. Voilà la preuve de ce que j’avance. Ah ! vous rencontrerez de bien curieux sujets d’étude sur la lande ! Excusez-moi un instant, docteur Watson,… c’est sûrement un cyclopelte !… »

   - Pascolava il suo bestiame su questi pendii, e apprese a scavare la terra in cerca d’acqua quando la spada di bronzo cominciò a sostituire l'ascia di pietra. Osservi quella grande trincea sulla collina opposta. Quella è la sua impronta. Sì, dottor Watson, sulla landa lei troverà molte cose singolari! Oh, mi scusi un attimo, quella è certamente una ciclopide!

   Un petit insecte avait traversé le chemin et Stapleton s’était aussitôt élancé à sa poursuite. À mon grand désappointement, la bestiole vola droit vers la fondrière, et ma nouvelle connaissance, bondissant de touffe en touffe, courait après elle, son grand filet vert se balançant dans l’air. Ses vêtements gris, sa démarche irrégulière, sautillante, saccadée, le faisaient ressembler lui-même à une gigantesque phalène. Je m’étais arrêté pour suivre sa chasse, et j’éprouvais un mélange d’admiration pour son extraordinaire agilité et de crainte pour le danger auquel il l’exposait dans cette perfide fondrière. Un bruit de pas me fit retourner ; une femme s’avançait vers moi dans le chemin. Elle venait du côté où le panache de fumée dénonçait l’emplacement de Merripit house ; mais la courbure de la lande l’avait cachée à mes yeux jusqu’au moment où elle se trouva près de moi.

   Una farfallina o falena si era inoltrata svolazzando sul nostro sentiero, e in un batter d'occhio Stapleton si era messo a inseguirla con vivacità ed energia straordinarie. Con mio grande sgomento l'insetto prese a volare dritto verso la grande Palude, ma il mio nuovo conoscente non rallentò il passo neppure per un istante, balzando di poggio in poggio dietro ad esso, mentre la sua rete verde ondeggiava nell'aria. Il suo abito grigio e quel suo procedere irregolare, scattante, a zig-zag, non lo rendeva gran che dissimile a sua volta da una mostruosa falena. Mi ero soffermato a osservare la sua caccia con un misto di ammirazione per la sua incredibile agilità e di paura che non avesse a perdere la strada nella Palude traditrice, quando intesi un rumore di passi e volgendomi di scatto mi trovai di fronte una donna. Era giunta da dove il pennacchio di fumo indicava l'ubicazione di Merripit House, ma la depressione della landa me l'aveva nascosta alla vista finché non fu vicinissima.

   Je reconnus en elle miss Stapleton dont on m’avait parlé. Cela me fut aisé, car, indépendamment du petit nombre de femmes qui vivent sur la lande, on me l’avait dépeinte comme une personne d’une réelle beauté. La femme qui s’approchait de moi répondait au portrait qu’on m’avait tracé de la sœur du naturaliste. Impossible de concevoir un plus grand contraste entre un frère et une sœur. Stapleton était quelconque, avec ses cheveux blonds et ses yeux gris, tandis que la jeune fille avait ce teint chaud des brunes — si rare en Angleterre. Son visage un peu altier, mais finement modelé, aurait paru impassible dans sa régularité, sans l’expression sensuelle de la bouche et la vivacité de deux yeux noirs largement fendus. Sa taille parfaite, moulée dans une robe de coupe élégante, la faisait ressembler, sur ce chemin désert, à une étrange apparition. Au moment où je me retournais, elle regardait son frère. Alors elle hâta le pas. J’avais ôté mon chapeau et j’allais prononcer quelques mots d’explication, lorsque ses paroles imprimèrent une autre direction à mes pensées.

   Non dubitai neppure per un attimo che fosse la signorina Stapleton, di cui avevo inteso parlare, poiché di donne come quella non ve ne dovevano essere molte nella landa, e mi rammentai anche che qualcuno me l'aveva descritta come una bellezza. Colei che mi si era avvicinata lo era certamente, e la sua era una bellezza veramente non comune. Non si sarebbe potuto immaginare un contrasto piú grande tra il fratello e la sorella: Stapleton infatti era di un colorito indefinibile, con quei capelli chiari e con gli occhi grigi, mentre la sorella era piú bruna di tutte le donne brune che mai avevo vedute in Inghilterra... ed era snella, alta e elegante. Aveva un viso orgoglioso, finemente modellato, e tanto regolare che sarebbe potuto sembrare impassibile se non fosse stato per la bocca sensuale e per gli occhi, splendenti e pieni di vita. Con la sua figura perfetta e il suo vestito elegante, era davvero una strana apparizione su quel desolato sentiero di brughiera. Aveva gli occhi rivolti verso il fratello, quando io mi girai, e subito affrettò il passo verso di me. Mi ero tolto il cappello, e stavo per proferire qualche parola di spiegazione, quando ciò che ella stessa mi disse mutò completamente il corso dei miei pensieri.

   « Allez-vous-en ! s’écria-t-elle. Retournez vite à Londres. »

   - Se ne vada ! - sussurrò. - Torni immediatamente a Londra !

   Si grande fut ma surprise, que j’en demeurai stupide. En me regardant, ses yeux brillaient et son pied frappait le sol avec impatience.

   Non potei che fissarla, istupidito dalla sorpresa. I suoi occhi mi guardavano fiammeggianti, mentre ella battevail terreno col piede, impaziente.

   « Pourquoi m’en aller ? demandai-je.

   - E perché dovrei andarmene? - chiesi.

   — Je ne puis vous le dire. » Elle parlait d’une voix basse, précipitée, avec un léger grasseyement dans sa prononciation. Elle reprit : « Pour l’amour de Dieu, faites ce que je vous recommande. Retournez vite et ne remettez jamais plus les pieds sur la lande !

   - Non posso dirglielo. - Si esprimeva con voce bassa e ansiosa, e con una pronuncia lievemente balbuziente. - Ma per amor del cielo, faccia come le dico. Torni indietro e non metta piú piede sulla landa.

   — Mais j’arrive à peine.

   - Ma se sono appena arrivato!

   — Pourquoi ne tenir aucun compte d’un avertissement dicté par votre seul intérêt ?… Retournez à Londres !… Partez ce soir même…. Fuyez ces lieux à tout prix !… Prenez garde ! Voici mon frère,… pas un mot de ce que je vous ai dit…. Soyez donc assez aimable pour me cueillir cette orchidée, là-bas…. La lande est très riche en orchidées… vous en jugerez par vous-même, bien que vous soyez venu à une saison trop avancée pour jouir de toutes les beautés de la nature. » .

   - Santo Dio! - esclamò spazientita. - Non riesce a capire quando qualcuno l'avverte per il suo bene? Ritorni a Londra! Parta questa notte stessa ! Se ne vada di qui a ogni costo! Zitto, arriva mio fratello! Non una parola su quel che le ho detto. Le spiace cogliermi quell'orchidea che cresce laggiú tra quegli equiseti? Siamo ricchissimi di orchidee, qui sulla landa, per quanto naturalmente sia ormai un po' tardi per ammirare gli esemplari piú belli della brughiera.

   Stapleton avait renoncé à sa poursuite et retournait vers nous, essoufflé, et le teint coloré par la course.

   Stapleton aveva rinunciato all'inseguimento, e ritornò verso di noi ansante e rosso in viso per lo sforzo fisico compiuto.

   « Eh bien, Béryl ? » dit-il. Il me sembla que le ton de cette interpellation manquait de cordialité.

   - Ciao, Beryl! - disse. Ma ebbi l'impressione che il suo tono di voce nel salutare la sorella fosse tutt'altro che cordiale.

   « Vous avez bien chaud, Jack.

   - Jack, sei molto accaldato!

   — Oui ; je poursuivais un cyclopelte. Ils sont très rares, surtout à la fin de l’automne. Quel malheur de n’avoir pu l’attraper ! » Il parlait avec un air dégagé, mais ses petits yeux gris allaient sans cesse de la jeune fille à moi.

   - Sì, ho tentato di acchiappare una ciclopide: è una farfalla molto rara e che si trova difficilmente in autunno inoltrato. Come mi dispiace non aver potuto prenderla! Parlava con indifferenza, ma i suoi piccoli occhi chiari erravano senza posa dalla donna a me.

   « Je vois que les présentations sont faites, continua-t-il.

   - Vedo che vi siete già presentati da soli.

   — Oui. Je disais à sir Henry qu’il était un peu tard pour admirer les beautés de la lande.

   - Sì: stavo dicendo a Sir Henry che è ormai tardi perché egli possa ammirare le vere bellezze della landa.

   — À qui penses-tu donc parler ?

   - Come hai detto? Sir Henry?

   — À sir Henry Baskerville.

   - Ma non è Sir Henry Baskerville?

   — Non, non, me récriai-je vivement,… pas à sir Henry, mais à un simple bourgeois, son ami…. Je me nomme le docteur Watson. »

   - No, no mi affrettai a rettificare - soltanto un umile borghese, ma amico di Sir Henry. Mi chiamo dottor Watson.

   Une expression de contrariété passa sur le visage de miss Stapleton. « Nous avons joué aux propos interrompus, dit-elle.

   Un rossore di dispetto passò sul volto espressivo della giovane donna.

    - Ci siamo detti un sacco di parole inutili - mormorò infine.

   — Vous n’avez pas eu le temps d’échanger beaucoup de paroles ? demanda son frère, avec son même regard interrogateur.

   - Ma non credo che abbiate avuto molto tempo per parlare -osservò suo fratello sempre fissandola con i suoi occhi inquisitori.

   — J’ai causé avec le docteur Watson, comme si, au lieu d’un simple visiteur, il eût été un habitant permanent de la lande.

    — Que peut lui importer que la saison soit trop avancée pour les orchidées !… Nous ferez-vous le plaisir de nous accompagner jusqu’à Merripit house ? » ajouta le naturaliste, en se tournant vers moi.

   - Ho parlato come se il dottor Watson fosse un residente anziché un semplice visitatore di passaggio - rispose la signorina Stapleton. - Non credo possa importargli molto se la stagione delle orchidee sia finita o meno. Comunque vuol venire ugualmente a dare un'occhiata a Merripit House?

   Quelques instants après, nous arrivions à une modeste maison ayant autrefois servi d’habitation à un herbager de la lande, mais que l’on avait réparée depuis et modernisée. Un verger l’entourait. Les arbres, comme tous ceux de la lande, étaient rabougris et pelés. L’aspect de ce lieu remplissait l’âme d’une vague tristesse. Nous fûmes reçus par un vieux bonhomme qui paraissait monter la garde autour de la maison. À l’intérieur, les pièces étaient spacieuses et meublées avec une élégance qui trahissait le bon goût de la maîtresse de la maison. Tandis que, par la fenêtre entr’ouverte, je jetais un coup d’œil sur le paysage sauvage qui se déroulait devant moi, je me demandais quelle raison avait amené dans ce pays perdu cet homme d’un esprit cultivé et cette superbe créature.

   Una breve passeggiata ci portò alla loro casa. Era una squallida dimora di brughiera, che doveva essere stata la fattoria di qualche allevatore di bestiame in tempi di prosperità, ma che ora era stata riaggiustata e trasformata in abitazione moderna. Era circondata da un frutteto, ma gli alberi, come accade di solito in brughiera, erano striminziti e rachitici, e nel complesso il luogo dava un'impressione di malinconica meschinità. Fummo introdotti da un domestico anziano, dall'aspetto curioso, tutto rattrappito e vestito di una giacca stinta, che pareva essere stato scelto apposta per formare un tutto unico con l'ambiente. L'interno tuttavia offriva vasti locali arredati con eleganza, in cui mi parve riconoscere il gusto della signora. Affacciandomi alle finestre per contemplare la landa sterminata, tutta cosparsa di massi granitici e che si snodava in curve ininterrotte sino ai limiti delI'orizzonte, non potei fare a meno di chiedermi stupito che cosa avesse potuto spingere un uomo tanto colto e una donna così bella a vivere in un luogo simile.

   « Singulier endroit pour y planter sa tente, n’est-ce pas ? fit Stapleton, répondant ainsi à ma pensée. Et cependant nous nous sommes arrangés pour y être heureux, pas, Béryl ?

   - É uno strano posto da scegliere, non le pare? - mi chiese proprio in quel momento Stapleton, quasi rispondesse al mio pensiero. - Eppure riusciamo lo stesso a essere discretamente felici, non è vero, Beryl?

   — Très heureux, répliqua la jeune fille, dont le ton me parut toutefois manquer de conviction.

   - E come! - rispose la ragazza. Ma il tono delle sue parole mancava di convinzione.

   — Je dirigeais jadis une école, continua Stapleton, dans le nord de l’Angleterre…. Pour un homme de mon tempérament, la besogne était trop machinale et trop dépourvue d’intérêt. Mais j’aimais à vivre ainsi au milieu de la jeunesse, à façonner ces jeunes intelligences à ma guise et à leur inculquer mes idées et mes préférences. La malchance s’en mêla : une épidémie se déclara dans le village et trois enfants moururent. Mon établissement ne se releva jamais de ce coup et la majeure partie de mes ressources se trouva engloutie. Si je ne regrettais la charmante compagnie de mes écoliers, je me réjouirais de cet incident. Avec mon amour immodéré pour la botanique et la zoologie, je rencontrerais difficilement un champ plus ouvert à nos recherches, car ma sœur est aussi éprise que moi des choses de la nature. Ceci, docteur Watson, répond à une question que j’ai lue sur votre visage, pendant que vous regardiez sur la lande.

   - Io avevo una scuola - disse Stapleton. - Si trovava nel Nord. Per un uomo del mio temperamento si trattava di un lavoro monotono e privo d'interesse, ma il privilegio di vivere in mezzo a un elemento giovane, di aiutare menti vergini a formarsi e di insinuare in esse il mio proprio carattere e i miei propri ideali era per me cosa preziosa. Ma purtroppo il destino ci fu avverso. Nella scuola scoppiò una grave epidemia, e tre ragazzi morirono. Il nostro istituto non si risollevò mai da questo colpo e il mio capitale fu in gran parte irrimediabilmente inghiottito nel disastro. E nondimeno, se non fosse stato per la perdita della carissima compagnia di quei ragazzi, oggi mi rallegrerei della mia cattiva sorte, poiché grazie al mio gusto spiccato per la zoologia e la botanica ho trovato qui un campo di lavoro illimitato, e del resto anche mia sorella è appassionata della Natura quanto lo sono io. Le ho detto tutto questo, dottor Watson, perché ho capito quello che le passava per la mente, dal modo in cui guardava la brughiera, poco fa.

   — Je me disais, en effet, que ce séjour devait être bien triste, sinon pour vous, du moins pour votre sœur.

   - Effettivamente stavo riflettendo che doveva essere un po' malinconico, qui... meno per lei, forse, che non per sua sorella.

   — Non, non, dit vivement miss Stapleton ; je ne connais pas la tristesse.

   - No, no, io non sono mai malinconica - replicò questa prontamente.

   — Nous avons nos études, nos livres et de bons voisins, paraphrasa mon hôte. Le docteur Mortimer est un véritable savant…. Puis nous possédions dans ce pauvre sir Charles un délicieux compagnon. Nous l’appréciions beaucoup, et nous ressentons plus que je ne puis le dire le vide causé par sa mort…. Serais-je indiscret en me présentant cet après-midi au château pour rendre visite à sir Henry ?

   - Abbiamo i nostri libri, i nostri studi, e vicini interessanti. Nel suo campo, il dottor Mortimer è un uomo di rara cultura. Anche il povero Sir Charles era un compagno simpaticissimo. Noi lo conoscevamo bene e ne sentiamo la mancanza piú di quanto io possa esprimerle. Crede che disturberei se venissi questo pomeriggio a fare conoscenza di Sir Henry?

   — Je suis sûr que vous lui ferez le plus grand plaisir.

   - Sono certo che egli ne sarebbe felicissimo.

   — Alors prévenez-le de ma venue. Nous nous emploierons de tout notre pouvoir pour qu’il s’habitue ici…. Désirez-vous, docteur Watson, visiter ma collection de lépidoptères ? Je ne crois pas qu’il en existe de plus complète dans tout le sud de l’Angleterre. Pendant que vous l’admirerez on nous préparera un lunch. »

   - Allora potrebbe forse dirgli che vorrei farlo. Spero che nel nostro piccolo riusciremo a facilitargli le cose sino a quando non si sarà ambientato. Vuole salire, dottor Watson, a dare un'occhiata alla mia collezione di Lepidotteri? Credo che sia tra le piú complete che possano trovare nella regione sud-ovest dell'Inghilterra. Per quando avremo terminato, la colazione sarà quasi pronta.

   J’avais hâte de reprendre auprès de sir Henry mes fonctions de garde du corps. D’ailleurs, la solitude de la lande, la mort du malheureux cheval aspiré par la fondrière, le bruit étrange que le public associait à l’horrible légende des Baskerville, tout cela m’étreignait le cœur. J’ajouterai encore l’impression produite par l’avis de miss Stapleton, avis si précis et si net que je ne pouvais l’attribuer qu’à quelque grave raison. Je résistai donc à toutes les instances de mon hôte et je repris, par le même étroit sentier, le chemin du château.

   Ma io ero impaziente di riprendere il mio posto al Castello. La tristezza della landa, la morte dello sfortunato cavallino, il lugubre grido che involontariamente aveva evocato la tetra leggenda dei Baskerville... tutte queste cose avevano intriso i miei pensieri di una sfumatura di malinconia. Su tutte queste piú o meno vaghe impressioni mi era poi giunto l'avvertimento ben chiaro e preciso della signorina Stapleton, che mi era stato dato con tanta intensa angoscia da impedirmi di credere che non si nascondessero in esso ragioni gravi e profonde. Resistetti a ogni loro insistenza perché restassi a colazione e mi misi immediatamente sulla via del ritorno, prendendo il sentiero tappezzato d'erba per il quale eravamo venuti.

   Mais il devait exister un raccourci connu des habitants du pays, car, avant que j’eusse rejoint la grande route, je fus très étonné de voir miss Stapleton, assise sur un quartier de roche, au croisement de deux voies. Elle avait marché très vite, et la précipitation de la course avait empourpré ses joues.

   Doveva tuttavia esservi una scorciatoia, per chi era pratico del luogo, poiché prima ch'io avessi potuto raggiungere la strada maestra, notai con sorpresa la signorina Stapleton seduta su una roccia, poco lontano dal sentiero. Il suo volto era gradevolmente arrossato dallo sforzo fisico, ed ella teneva una mano contro il fianco.

   « J’ai couru de toutes mes forces afin de vous devancer, me dit-elle. Je n’ai même pas pris le temps de mettre mon chapeau…. Je ne m’arrête pas…. Mon frère s’apercevrait de mon absence. Je voulais vous dire combien je déplorais la stupide erreur que j’ai commise en vous confondant avec sir Henry. Oubliez mes paroles, elles ne vous concernent en rien.

   - Ho fatto tutta la strada di corsa per raggiungerla, dottor Watson - mi disse. - Non ho neppure avuto il tempo di mettermi il cappello. Non mi è possibile fermarmi perché non voglio che mio fratello mi cerchi. Volevo semplicemente dirle quanto mi rincresce per l’errore stupido che ho commesso nello scambiarla con Sir Henry. Dimentichi le parole che ho detto e che non riguardano affatto lei.

   — Comment les oublierais-je, miss Stapleton, répliquai-je. Je suis l’ami de sir Henry, et le souci de sa sécurité m’incombe tout particulièrement. Apprenez-moi pourquoi vous souhaitiez si ardemment qu’il retournât à Londres.

   - Ma io non posso dimenticarle, signorina - dissi. - Io sono amico di Sir Henry e il suo benessere mi interessa molto. Mi dica per quale motivo lei è tanto ansiosa che Sir Henry ritorni a Londra.

   — Caprice de femme, docteur Watson ! Lorsque vous me connaîtrez davantage, vous comprendrez que je ne puisse pas toujours fournir l’explication de mes paroles ou de mes actes.

   - Un presentimento di donna, dottor Watson. Quando lei mi conoscerà, capirà meglio ch'io non posso sempre dare spiegazioni di quel che faccio o dico.

   — Non, non…. Je me rappelle le frémissement de votre voix, l’expression de votre regard…. Je vous en prie, je vous en supplie, soyez franche, miss Stapleton ! Depuis que j’ai posé le pied sur ce pays, je me sens environné de mystères. La vie sur la lande ressemble à la fondrière de Grimpen : elle est parsemée d’îlots de verdure auprès desquels l’abîme vous guette, et aucun guide ne s’offre à vous éloigner du danger. Que vouliez-vous dire ? Apprenez-le-moi et je vous promets de communiquer votre avertissement à sir Henry. »

   - No, no. Ricordo perfettamente l'emozione della sua voce, ricordo l'espressione dei suoi occhi. La prego, sia sincera con me, signorina Stapleton, poiché sin dal primo momento che sono giunto in questo posto ho avuto la netta sensazione di essere circondato di ombre. Mi sembra che la vita sia diventata per me come la grande Palude di Grimpen, tutta tappezzata di piccoli riquadri verdi in cui chiunque può correre rischio di sprofondare, senza un'indicazione alcuna che segni il cammino. Mi dica dunque che cosa intendeva dire, e le prometto che trasmetterò il messaggio a Sir Henry.

   Pendant une minute, un combat se livra dans l’âme de la jeune fille. Toutefois, ses traits avaient repris leur expression résolue, lorsqu’elle me répondit :

   Un'espressione di irresolutezza le sfiorò il volto, ma subito i suoi occhi s'indurirono quando ella mi rispose:

   « Vous prêtez à mes paroles plus d’importance qu’elles n’en comportent. La mort de sir Charles nous a très vivement impressionnés, mon frère et moi. Nous étions très liés…. Sa promenade favorite consistait à se rendre chez nous par la lande. Cette espèce de sort qui pesait sur sa famille hantait son cerveau, et, lorsque se produisit le tragique événement, je crus ses craintes fondées jusqu’à un certain point. Quand on annonça qu’un nouveau membre de la famille Baskerville allait habiter le château, mes appréhensions se réveillèrent et j’ai pensé bien faire en le prévenant du danger qu’il courait. Voilà le mobile auquel j’ai obéi.

   - Lei ha dato troppo peso alle mie parole, dottor Watson! Mio fratello e io siamo stati molto colpiti dalla morte di Sir Charles. Noi lo conoscevamo benissimo, poiché la sua passeggiata preferita passava sempre a casa nostra, ogni volta che attraversava la landa. Era profondamente impressionato dalla maledizione che pendeva sulla sua famiglia, e quando accadde la tragedia fu logico che io pensassi che i timori da lui espressi dovessero avere un certo fondo di realtà. Ecco perché mi angosciai quando seppi che un altro membro della famiglia sarebbe venuto ad abitare qui, e mi sembrò mio dovere avvertirlo del pericolo che poteva correre. Non intendevo dire altro.

   — Mais quel est ce danger ?

   - Ma qual è questo pericolo?

   — Vous connaissez bien l’histoire du chien ?

   - Lei conosce la leggenda del Mastino?

   — Je n’ajoute aucune foi à de pareilles absurdités.

   - Non credo a simili sciocchezze!

   — J’en ajoute, moi. Si vous possédez quelque influence sur sir Henry, emmenez-le loin de ce pays qui a déjà été si fatal à sa famille. Le monde est grand…. Pourquoi s’obstinerait-il à vivre au milieu du péril ?

   - Io sì, invece! Se lei ha qualche influenza su Sir Henry, lo conduca via da questo posto che è sempre stato fatale alla sua famiglia. Il mondo è grande! Perché vuole vivere in questo luogo pericoloso?

   — Précisément parce qu’il y a du péril. Sir Henry est ainsi fait. Je crains qu’à moins d’un avis plus motivé que celui que vous m’avez donné il ne me soit impossible de le déterminer à partir.

   - Appunto perché è un luogo pericoloso! Così è fatto Sir Henry! Io temo che, a meno che lei non sappia darmi qualche informazione piú precisa, sarà impossibile smuoverlo di qui.

   — Je ne puis vous dire autre chose,… je ne sais rien de précis.

   - Non posso dire nulla di preciso, dal momento che non so nulla di preciso.

   — Me permettez-vous de vous adresser une dernière question, miss Stapleton ? Quand vous m’avez parlé tout à l’heure, puisqu’il vous était impossible de m’en apprendre davantage, pourquoi redoutiez-vous tant que votre frère ne vous entendît. Il n’y avait rien dans vos paroles que ni lui — ni personne d’ailleurs — ne pût écouter.

   - Vorrei farle ancora una domanda, signorina. Se lei non intendeva altro che questo quando mi ha rivolto la parola per la prima volta, perché non voleva che suo fratello ascoltasse la nostra conversazione? Non vi era nulla che lui o altri non potesse sapere!

   — Mon frère désire que le château soit habité ; il estime que le bonheur des pauvres gens de la lande l’exige. Tout avis poussant sir Henry à s’éloigner l’aurait mécontenté…. J’ai accompli maintenant mon devoir et je n’ajouterai plus un mot. Je retourne vite à la maison pour que mon frère ne se doute pas que avons causé ensemble. Adieu. » Miss Stapleton reprit le chemin par lequel elle était venue, tandis que, le cœur oppressé de vagues alarmes, je continuais ma route vers le château.

   - Mio fratello è molto ansioso di vedere il Maniero abitato, poiché ritiene che questo sia un bene per la povera gente della brughiera. Si arrabbierebbe se sapesse che io le ho detto qualcosa per indurre Sir Henry ad andarsene. Ma ora che ho compiuto il mio dovere non aggiungerò altro. Bisogna che torni indietro, altrimenti mi cercherà e sospetterà che ci siamo incontrati. Arrivederci!

    Si voltò e in pochi minuti scomparve in mezzo ai grandi massi sparsi, mentre io, l'animo pieno di vaghi timori, proseguivo in direzione del Castello di Baskerville.

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