„Du kannst dir gar nicht denken, wie froh ich bin, dich wieder zu sehen, du liebes altes Herz!“ sagte die Herzogin, indem sie Alice liebevoll unterfaßte, und beide zusammen fortspazierten.
« Vous ne sauriez croire combien je suis heureuse de vous voir, ma bonne vieille fille ! » dit la Duchesse, passant amicalement son bras sous celui d’Alice, et elles s’éloignèrent ensemble.
Alice war sehr froh, sie bei so guter Laune zu finden, und dachte bei sich, es wäre vielleicht nur der Pfeffer, der sie so böse gemacht habe, als sie sich zuerst in der Küche trafen.
Alice était bien contente de la trouver de si bonne humeur, et pensait en elle-même que c’était peut-être le poivre qui l’avait rendue si méchante, lorsqu’elles se rencontrèrent dans la cuisine.
„Wenn ich Herzogin bin,“ sagte sie für sich (doch nicht in sehr hoffnungsvollem Tone), „will ich gar keinen Pfeffer in meiner Küche dulden. Suppe schmeckt sehr gut ohne – Am Ende ist es immer Pfeffer, der die Leute heftig macht,“ sprach sie weiter, sehr glücklich, eine neue Art Regel erfunden zu haben, „und Essig, der sie sauertöpfisch macht – und Kamillenthee, der sie bitter macht – und Gerstenzucker und dergleichen, was Kinder zuckersüß macht. Ich wünschte nur, die großen Leute wüßten das, dann würden sie nicht so sparsam damit sein –“
« Quand je serai Duchesse, moi, » se dit-elle (d’un ton qui exprimait peu d’espérance cependant), « je n’aurai pas de poivre dans ma cuisine, pas le moindre grain. La soupe peut très-bien s’en passer. Ça pourrait bien être le poivre qui échauffe la bile des gens, » continua-t-elle, enchantée d’avoir fait cette découverte ; « ça pourrait bien être le vinaigre qui les aigrit ; la camomille qui les rend amères ; et le sucre d’orge et d’autres choses du même genre qui adoucissent le caractère des enfants. Je voudrais bien que tout le monde sût cela ; on ne serait pas si chiche de sucreries, voyez-vous. »
Sie hatte unterdessen die Herzogin ganz vergessen und schrak förmlich zusammen, als sie deren Stimme dicht an ihrem Ohre hörte. „Du denkst an etwas, meine Liebe, und vergißt darüber zu sprechen. Ich kann dir diesen Augenblick nicht sagen, was die Moral davon ist, aber es wird mir gleich einfallen.“
Elle avait alors complètement oublié la Duchesse, et tressaillit en entendant sa voix tout près de son oreille. « Vous pensez à quelque chose, ma chère petite, et cela vous fait oublier de causer. Je ne puis pas vous dire en ce moment quelle est la morale de ce fait, mais je m’en souviendrai tout à l’heure. »
„Vielleicht hat es keine,“ hatte Alice den Muth zu sagen.
« Peut-être n’y en a-t-il pas, » se hasarda de dire Alice.
„Still, still, Kind!“ sagte die Herzogin. „Alles hat seine Moral, wenn man sie nur finden kann.“ Dabei drängte sie sich dichter an Alice heran.
« Bah, bah, mon enfant ! » dit la Duchesse. « Il y a une morale à tout, si seulement on pouvait la trouver. » Et elle se serra plus près d’Alice en parlant.
Alice mochte es durchaus nicht gern, daß sie ihr so nahe kam: erstens, weil die Herzogin sehr häßlich war, und zweitens, weil sie gerade groß genug war, um ihr Kinn auf Alice’s Schulter zu stützen, und es war ein unangenehm spitzes Kinn. Da sie aber nicht gern unhöflich sein wollte, so ertrug sie es, so gut sie konnte.
Alice n’aimait pas trop qu’elle se tînt si près d’elle ; d’abord parce que la Duchesse était très-laide, et ensuite parce qu’elle était juste assez grande pour appuyer son menton sur l’épaule d’Alice, et c’était un menton très-désagréablement pointu. Pourtant elle ne voulait pas être impolie, et elle supporta cela de son mieux.
„Das Spiel ist jetzt besser im Gange,“ sagte sie, um die Unterhaltung fortzuführen.
« La partie va un peu mieux maintenant, » dit-elle, afin de soutenir la conversation.
„So ist es,“ sagte die Herzogin, „und die Moral davon ist – Mit Liebe und Gesange hält man die Welt im Gange!“
« C’est vrai, » dit la Duchesse ; « et la morale en est : « Oh ! c’est l’amour, l’amour qui fait aller le monde à la ronde ! » »
„Wer sagte denn,“ flüsterte Alice, „es geschehe dadurch, daß Jeder vor seiner Thüre fege.“
« Quelqu’un a dit, » murmura Alice, « que c’est quand chacun s’occupe de ses affaires que le monde n’en va que mieux. »
„Ah, sehr gut, das bedeutet ungefähr dasselbe,“ sagte die Herzogin, und indem sie ihr spitzes kleines Kinn in Alice’s Schulter einbohrte, fügte sie hinzu „und die Moral davon ist – So viel Köpfe, so viel Sinne.“
« Eh bien ! Cela signifie presque la même chose, » dit la Duchesse, qui enfonça son petit menton pointu dans l’épaule d’Alice, en ajoutant : « Et la morale en est : « Un chien vaut mieux que deux gros rats. » »
„Wie gern sie die Moral von Allem findet!“ dachte Alice bei sich.
« Comme elle aime à trouver des morales partout ! » pensa Alice.
„Du wunderst dich wahrscheinlich, warum ich meinen Arm nicht um deinen Hals lege,“ sagte die Herzogin nach einer Pause; „die Wahrheit zu gestehen, ich traue der Laune deines Flamingos nicht ganz. Soll ich es versuchen?“
« Je parie que vous vous demandez pourquoi je ne passe pas mon bras autour de votre taille, » dit la Duchesse après une pause : « La raison en est que je ne me fie pas trop à votre flamant. Voulez-vous que j’essaie ? »
„Er könnte beißen,“ erwiederte Alice weislich, da sie sich keineswegs danach sehnte, das Experiment zu versuchen.
« Il pourrait mordre, » répondit Alice, qui ne se sentait pas la moindre envie de faire l’essai proposé.
„Sehr wahr,“ sagte die Herzogin, „Flamingos und Senf beißen beide. Und die Moral davon ist: Gleich und Gleich gesellt sich gern.“
« C’est bien vrai, » dit la Duchesse ; « les flamants et la moutarde mordent tous les deux, et la morale en est : « Qui se ressemble, s’assemble. » »
„Aber der Flamingo ist ja ein Vogel und Senf ist kein Vogel,“ wandte Alice ein.
« Seulement la moutarde n’est pas un oiseau, » répondit Alice.
„Ganz recht, wie immer,“ sagte die Herzogin, „wie deutlich du Alles ausdrücken kannst.“
« Vous avez raison, comme toujours, » dit la Duchesse ; « avec quelle clarté, vous présentez les choses ! »
„Es ist, glaube ich, ein Mineral,“ sagte Alice.
« C’est un minéral, je crois, » dit Alice.
„Versteht sich,“ sagte die Herzogin, die Allem, was Alice sagte, beizustimmen schien, „in dem großen Senf-Bergwerk hier in der Gegend sind ganz vorzüglich gute Minen. Und die Moral davon ist, daß wir gute Miene zum bösen Spiel machen müssen.“
« Assurément, » dit la Duchesse, qui semblait prête à approuver tout ce que disait Alice ; « il y a une bonne mine de moutarde près d’ici ; la morale en est qu’il faut faire bonne mine à tout le monde ! »
„O, ich weiß!“ rief Alice aus, die die letzte Bemerkung ganz überhört hatte, „es ist eine Pflanze. Es sieht nicht so aus, aber es ist eine.“
« Oh ! je sais, » s’écria Alice, qui n’avait pas fait attention à cette dernière observation, « c’est un végétal ; ça n’en a pas l’air, mais c’en est un. »
„Ich stimme dir vollkommen bei,“ sagte die Herzogin, „und die Moral davon ist: Sei was du zu scheinen wünschest! – oder einfacher ausgedrückt: Bilde dir nie ein verschieden von dem zu sein was Anderen erscheint daß was du warest oder gewesen sein möchtest nicht verschieden von dem war daß was du gewesen warest ihnen erschienen wäre als wäre es verschieden.“
« Je suis tout à fait de votre avis, » dit la Duchesse, « et la morale en est : « Soyez ce que vous voulez paraître ; » ou, si vous voulez que je le dise plus simplement : « Ne vous imaginez jamais de ne pas être autrement que ce qu’il pourrait sembler aux autres que ce que vous étiez ou auriez pu être n’était pas autrement que ce que vous aviez été leur aurait paru être autrement. » »
„Ich glaube, ich würde das besser verstehen,“ sagte Alice sehr höflich, „wenn ich es aufgeschrieben hätte; ich kann nicht ganz folgen, wenn Sie es sagen.“
« Il me semble que je comprendrais mieux cela, » dit Alice fort poliment, « si je l’avais par écrit : mais je ne peux pas très-bien le suivre comme vous le dites. »
„Das ist noch gar nichts dagegen, was ich sagen könnte, wenn ich wollte,“ antwortete die Herzogin in selbstzufriedenem Tone.
« Cela n’est rien auprès de ce que je pourrais dire si je voulais, » répondit la Duchesse d’un ton satisfait.
„Bitte, bemühen Sie sich nicht, es noch länger zu sagen!“ sagte Alice.
« Je vous en prie, ne vous donnez pas la peine d’allonger davantage votre explication, » dit Alice.
„O, sprich nicht von Mühe!“ sagte die Herzogin, „ich will dir Alles, was ich bis jetzt gesagt habe, schenken.“
« Oh ! ne parlez pas de ma peine, » dit la Duchesse ; « je vous fais cadeau de tout ce que j’ai dit jusqu’à présent. »
„Eine wohlfeile Art Geschenke!“ dachte Alice, „ich bin froh, daß man nicht solche Geburtstagsgeschenke macht!“ Aber sie getraute sich nicht, es laut zu sagen.
« Voilà un cadeau qui n’est pas cher ! » pensa Alice. « Je suis bien contente qu’on ne fasse pas de cadeau d’anniversaire comme cela ! » Mais elle ne se hasarda pas à le dire tout haut.
„Wieder in Gedanken?“ fragte die Herzogin und grub ihr spitzes kleines Kinn tiefer ein.
« Encore à réfléchir ? » demanda la Duchesse, avec un nouveau coup de son petit menton pointu.
„Ich habe das Recht, in Gedanken zu sein, wenn ich will,“ sagte Alice gereizt, denn die Unterhaltung fing an, ihr langweilig zu werden.
« J’ai bien le droit de réfléchir, » dit Alice sèchement, car elle commençait à se sentir un peu ennuyée.
„Gerade so viel Recht,“ sagte die Herzogin, „wie Ferkel zum Fliegen, und die M –“
« À peu près le même droit, » dit la Duchesse, « que les cochons de voler, et la mo— »
Aber, zu Alice’s großem Erstaunen stockte hier die Stimme der Herzogin, und zwar mitten in ihrem Lieblingsworte „Moral“, und der Arm, der in dem ihrigen ruhte, fing an zu zittern. Alice sah auf, und da stand die Königin vor ihnen, mit über der Brust gekreuzten Armen, schwarzblickend wie ein Gewitter.
Mais ici, au grand étonnement d’Alice, la voix de la Duchesse s’éteignit au milieu de son mot favori, morale, et le bras qui était passé sous le sien commença de trembler. Alice leva les yeux et vit la Reine en face d’elle, les bras croisés, sombre et terrible comme un orage.
„Ein schöner Tag, Majestät!“ fing die Herzogin mit leiser schwacher Stimme an.
« Voilà un bien beau temps, Votre Majesté ! » fit la Duchesse, d’une voix basse et tremblante.
„Ich will Sie schön gewarnt haben,“ schrie die Königin und stampfte dabei mit dem Fuße: „Fort augenblicklich, entweder mit Ihnen oder mit Ihrem Kopfe! Wählen Sie!“
« Je vous en préviens ! » cria la Reine, trépignant tout le temps. « Hors d’ici, ou à bas la tête ! et cela en moins de rien ! Choisissez. »
Die Herzogin wählte und verschwand eilig.
La Duchesse eut bientôt fait son choix : elle disparut en un clin d’œil.
„Wir wollen weiter spielen,“ sagte die Königin zu Alice, und diese, viel zu erschrocken, ein Wort zu erwiedern, folgte ihr langsam nach dem Croquet-Felde.
« Continuons notre partie, » dit la Reine à Alice ; et Alice, trop effrayée pour souffler mot, la suivit lentement vers la pelouse.
Die übrigen Gäste hatten die Abwesenheit der Königin benutzt, um im Schatten auszuruhen; sobald sie sie jedoch kommen sahen, eilten sie augenblicklich zum Spiele zurück, indem die Königin einfach bemerkte, daß eine Minute Verzug ihnen das Leben kosten würde.
Les autres invités, profitant de l’absence de la Reine, se reposaient à l’ombre, mais sitôt qu’ils la virent ils se hâtèrent de retourner au jeu, la Reine leur faisant simplement observer qu’un instant de retard leur coûterait la vie.
Die ganze Zeit, wo sie spielten, hörte die Königin nicht auf, mit den andern Spielern zu zanken und zu schreien: „Schlagt ihm den Kopf ab!“ oder: „Schlagt ihr den Kopf ab!“ Diejenigen, welche sie verurtheilt hatte, wurden von den Soldaten in Verwahrsam geführt, die natürlich dann aufhören mußten, die Bogen zu bilden, so daß nach ungefähr einer halben Stunde keine Bogen mehr übrig waren, und alle Spieler, außer dem Könige, der Königin und Alice, in Verwahrsam und zum Tode verurtheilt waren.
Tant que dura la partie, la Reine ne cessa de se quereller avec les autres joueurs et de crier : « Qu’on coupe la tête à celui-ci ! Qu’on coupe la tête à celle-là ! » Ceux qu’elle condamnait étaient arrêtés par les soldats qui, bien entendu, avaient à cesser de servir d’arches, de sorte qu’au bout d’une demi-heure environ, il ne restait plus d’arches, et tous les joueurs, à l’exception du Roi, de la Reine, et d’Alice, étaient arrêtés et condamnés à avoir la tête tranchée.
Da hörte die Königin, ganz außer Athem, auf, und sagte zu Alice: „Hast du die Falsche Schildkröte schon gesehen?“
Alors la Reine cessa le jeu toute hors d’haleine, et dit à Alice : « Avez-vous vu la Fausse-Tortue ? »
„Nein,“ sagte Alice. „Ich weiß nicht einmal, was eine Falsche Schildkröte ist.“
« Non, » dit Alice ; « je ne sais même pas ce que c’est qu’une Fausse-Tortue. »
„Es ist das, woraus falsche Schildkrötensuppe gemacht wird,“ sagte die Königin.
« C’est ce dont on fait la soupe à la Fausse-Tortue, » dit la Reine.
„Ich habe weder eine gesehen, noch von einer gehört,“ sagte Alice.
« Je n’en ai jamais vu, et c’est la première fois que j’en entends parler, » dit Alice.
„Komm schnell,“ sagte die Königin, „sie soll dir ihre Geschichte erzählen.“
« Eh bien ! venez, » dit la Reine, « et elle vous contera son histoire. »
Als sie mit einander fortgingen, hörte Alice den König leise zu der ganzen Versammlung sagen: „Ihr seid Alle begnadigt!“ „Ach, das ist ein Glück!“ sagte sie für sich, denn sie war über die vielen Enthauptungen, welche die Königin angeordnet hatte, ganz außer sich gewesen.
Comme elles s’en allaient ensemble, Alice entendit le Roi dire à voix basse à toute la compagnie : « Vous êtes tous graciés. » « Allons, voilà qui est heureux ! » se dit-elle en elle-même, car elle était toute chagrine du grand nombre d’exécutions que la Reine avait ordonnées.
Sie kamen bald zu einem Greifen, der in der Sonne lag und schlief. (Wenn ihr nicht wißt, was ein Greif ist, seht euch das Bild an.) „Auf, du Faulpelz,“ sagte die Königin, „und bringe dies kleine Fräulein zu der falschen Schildkröte, sie möchte gern ihre Geschichte hören. Ich muß zurück und nach einigen Hinrichtungen sehen, die ich angeordnet habe;“ damit ging sie fort und ließ Alice mit dem Greifen allein. Der Anblick des Thieres gefiel Alice nicht recht; aber im Ganzen genommen, dachte sie, würde es eben so sicher sein, bei ihm zu bleiben, als dieser grausamen Königin zu folgen, sie wartete also.
Elles rencontrèrent bientôt un Griffon, étendu au soleil et dormant profondément. (Si vous ne savez pas ce que c’est qu’un Griffon, regardez l’image.) « Debout ! paresseux, » dit la Reine, « et menez cette petite demoiselle voir la Fausse-Tortue, et l’entendre raconter son histoire. Il faut que je m’en retourne pour veiller à quelques exécutions que j’ai ordonnées ; » et elle partit laissant Alice seule avec le Griffon. La mine de cet animal ne plaisait pas trop à Alice, mais, tout bien considéré, elle pensa qu’elle ne courait pas plus de risques en restant auprès de lui, qu’en suivant cette Reine farouche.
Der Greif richtete sich auf und rieb sich die Augen: darauf sah er der Königin nach, bis sie verschwunden war; dann schüttelte er sich. „Ein köstlicher Spaß!“ sagte der Greif, halb zu sich selbst, halb zu Alice.
Le Griffon se leva et se frotta les yeux, puis il guetta la Reine jusqu’à ce qu’elle fût disparue ; et il se mit à ricaner. « Quelle farce ! » dit le Griffon, moitié à part soi, moitié à Alice.
„Was ist ein Spaß?“ fragte Alice.
« Quelle est la farce ? » demanda Alice.
„Sie,“ sagte der Greif. „Es ist Alles ihre Einbildung, das: Niemand wird niemals nicht hingerichtet. Komm schnell.“
« Elle ! » dit le Griffon. « C’est une idée qu’elle se fait ; jamais on n’exécute personne, vous comprenez. Venez donc ! »
„Jeder sagt hier, komm schnell,“ dachte Alice, indem sie ihm langsam nachging, „so viel bin ich in meinem Leben nicht hin und her kommandirt worden, nein, in meinem ganzen Leben nicht!“
« Tout le monde ici dit : « Venez donc ! » » pensa Alice, en suivant lentement le Griffon. « Jamais de ma vie on ne m’a fait aller comme cela ; non, jamais ! »
Sie brauchten nicht weit zu gehen, als sie schon die falsche Schildkröte in der Entfernung sahen, wie sie einsam und traurig auf einem Felsenriffe saß; und als sie näher kamen, hörte Alice sie seufzen, als ob ihr das Herz brechen wollte. Sie bedauerte sie herzlich. „Was für einen Kummer hat sie?“ fragte sie den Greifen, und der Greif antwortete, fast in denselben Worten wie zuvor: „Es ist Alles ihre Einbildung, das; sie hat keinen Kummer nicht. Komm schnell.“
Ils ne firent pas beaucoup de chemin avant d’apercevoir dans l’éloignement la Fausse-Tortue assise, triste et solitaire, sur un petit récif, et, à mesure qu’ils approchaient, Alice pouvait l’entendre qui soupirait comme si son cœur allait se briser ; elle la plaignait sincèrement. « Quel est donc son chagrin ? » demanda-t-elle au Griffon ; et le Griffon répondit, presque dans les mêmes termes qu’auparavant : « C’est une idée qu’elle se fait ; elle n’a point de chagrin, vous comprenez. Venez donc ! »
Sie gingen also an die falsche Schildkröte heran, die sie mit thränenschweren Augen anblickte, aber nichts sagte.
Ainsi ils s’approchèrent de la Fausse-Tortue, qui les regarda avec de grands yeux pleins de larmes, mais ne dit rien.
„Die kleine Mamsell hier,“ sprach der Greif, „sie sagt, sie möchte gern deine Geschichte wissen, sagt sie.“
« Cette petite demoiselle, » dit le Griffon, « veut savoir votre histoire. »
„Ich will sie ihr erzählen,“ sprach die falsche Schildkröte mit tiefer, hohler Stimme; „setzt euch beide her und sprecht kein Wort, bis ich fertig bin.“
« Je vais la lui raconter, » dit la Fausse-Tortue, d’un ton grave et sourd : « Asseyez-vous tous deux, et ne dites pas un mot avant que j’aie fini. »
Gut, sie setzten sich hin und Keiner sprach mehre Minuten lang. Alice dachte bei sich: „Ich begreife nicht, wie sie je fertig werden kann, wenn sie nicht anfängt.“ Aber sie wartete geduldig.
Ils s’assirent donc, et pendant quelques minutes, personne ne dit mot. Alice pensait : « Je ne vois pas comment elle pourra jamais finir si elle ne commence pas. » Mais elle attendit patiemment.
„Einst,“ sagte die falsche Schildkröte endlich mit einem tiefen Seufzer, „war ich eine wirkliche Schildkröte.“
« Autrefois, » dit enfin la Fausse-Tortue, « j’étais une vraie Tortue. »
Auf diese Worte folgte ein sehr langes Schweigen, nur hin und wieder unterbrochen durch den Ausruf des Greifen „Hjckrrh!“ und durch das heftige Schluchzen der falschen Schildkröte. Alice wäre beinah aufgestanden und hätte gesagt: „Danke sehr für die interessante Geschichte!“ aber sie konnte nicht umhin zu denken, daß doch noch etwas kommen müsse; daher blieb sie sitzen und sagte nichts.
Ces paroles furent suivies d’un long silence interrompu seulement de temps à autre par cette exclamation du Griffon : « Hjckrrh ! » et les soupirs continuels de la Fausse-Tortue. Alice était sur le point de se lever et de dire : « Merci de votre histoire intéressante, » mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il devait sûrement y en avoir encore à venir. Elle resta donc tranquille sans rien dire.
„Als wir klein waren,“ sprach die falsche Schildkröte endlich weiter, und zwar ruhiger, obgleich sie noch hin und wieder schluchzte, „gingen wir zur Schule in der See. Die Lehrerin war eine alte Schildkröte – wir nannten sie Mamsell Schalthier –“
« Quand nous étions petits, » continua la Fausse Tortue d’un ton plus calme, quoiqu’elle laissât encore de temps à autre échapper un sanglot, « nous allions à l’école au fond de la mer. La maîtresse était une vieille tortue ; nous l’appelions Chélonée. »
„Warum nanntet ihr sie Mamsell Schalthier?“ fragte Alice.
« Et pourquoi l’appeliez-vous Chélonée, si ce n’était pas son nom ? »
„Sie schalt hier oder sie schalt da alle Tage, darum,“ sagte die falsche Schildkröte ärgerlich; „du bist wirklich sehr dumm.“
« Parce qu’on ne pouvait s’empêcher de s’écrier en la voyant : « Quel long nez ! » » dit la Fausse-Tortue d’un ton fâché ; « vous êtes vraiment bien bornée ! »
„Du solltest dich schämen, eine so dumme Frage zu thun,“ setzte der Greif hinzu, und dann saßen beide und sahen schweigend die arme Alice an, die in die Erde hätte sinken mögen. Endlich sagte der Greif zu der falschen Schildkröte: „Fahr’ zu, alte Kutsche! Laß uns nicht den ganzen Tag warten!“ Und sie fuhr in folgenden Worten fort:
« Vous devriez avoir honte de faire une question si simple ! » ajouta le Griffon ; et puis tous deux gardèrent le silence, les yeux fixés sur la pauvre Alice, qui se sentait prête à rentrer sous terre. Enfin le Griffon dit à la Fausse-Tortue, « En avant, camarade ! Tâchez d’en finir aujourd’hui ! » et elle continua en ces termes :
„Ja, wir gingen zur Schule, in der See, ob ihr es glaubt oder nicht –“
« Oui, nous allions à l’école dans la mer, bien que cela vous étonne. »
„Ich habe nicht gesagt, daß ich es nicht glaubte,“ unterbrach sie Alice.
« Je n’ai pas dit cela, » interrompit Alice.
„Ja, das hast du,“ sagte die falsche Schildkröte.
« Vous l’avez dit, » répondit la Fausse-Tortue.
„Halt’ den Mund!“ fügte der Greif hinzu, ehe Alice antworten konnte. Die falsche Schildkröte fuhr fort.
« Taisez-vous donc, » ajouta le Griffon, avant qu’Alice pût reprendre la parole. La Fausse-Tortue continua :
„Wir gingen in die allerbeste Schule; wir hatten vier und zwanzig Stunden regelmäßig jeden Tag.“
« Nous recevions la meilleure éducation possible ; au fait, nous allions tous les jours à l’école. »
„Das haben wir auf dem Lande auch,“ sagte Alice, „darauf brauchst du dir nicht so viel einzubilden.“
« Moi aussi, j’y ai été tous les jours, » dit Alice ; « il n’y a pas de quoi être si fière. »
„Habt ihr auch Privatstunden außerdem?“ fragte die falsche Schildkröte etwas kleinlaut.
« Avec des « en sus, » » dit la Fausse-Tortue avec quelque inquiétude.
„Ja,“ sagte Alice, „Französisch und Klavier.“
« Oui, » dit Alice, « nous apprenions l’italien et la musique en sus. »
„Und Wäsche?“ sagte die falsche Schildkröte.
« Et le blanchissage ? » dit la Fausse-Tortue.
„Ich dächte gar!“ sagte Alice entrüstet.
« Non, certainement ! » dit Alice indignée.
„Ah! dann gehst du in keine wirklich gute Schule,“ sagte die falsche Schildkröte sehr beruhigt. „In unserer Schule stand immer am Ende der Rechnung, „Französisch, Klavierspielen, Wäsche – extra.“
« Ah ! Alors votre pension n’était pas vraiment des bonnes, » dit la Fausse-Tortue comme soulagée d’un grand poids. « Eh bien, à notre pension il y avait au bas du prospectus : « l’italien, la musique, et le blanchissage en sus. » »
„Das könnt ihr nicht sehr nöthig gehabt haben,“ sagte Alice, „wenn ihr auf dem Grunde des Meeres wohntet.“
« Vous ne deviez pas en avoir grand besoin, puisque vous viviez au fond de la mer, » dit Alice.
„Ich konnte keine Privatstunden bezahlen,“ sagte die falsche Schildkröte mit einem Seufzer. „Ich nahm nur den regelmäßigen Unterricht.“
« Je n’avais pas les moyens de l’apprendre, » dit en soupirant la Fausse-Tortue ; « je ne suivais que les cours ordinaires. »
„Und was war das?“ fragte Alice.
« Qu’est-ce que c’était ? » demanda Alice.
„Legen und Treiben, natürlich, zu allererst,“ erwiederte die falsche Schildkröte; „und dann die vier Abtheilungen vom Rechnen: Zusehen, Abziehen, Vervielfraßen und Stehlen.“
« À Luire et à Médire, cela va sans dire, » répondit la Fausse-Tortue ; « et puis les différentes branches de l’Arithmétique : l’Ambition, la Distraction, l’Enjolification, et la Dérision. »
„Ich habe nie von Vervielfraßen gehört,“ warf Alice ein. „Was ist das?“
« Je n’ai jamais entendu parler d’enjolification, » se hasarda de dire Alice. « Qu’est-ce que c’est ? »
Der Greif erhob beide Klauen voller Verwunderung. „Nie von Vervielfraßen gehört!“ rief er aus. „Du weißt, was Verhungern ist? vermuthe ich.“
Le Griffon leva les deux pattes en l’air en signe d’étonnement. « Vous n’avez jamais entendu parler d’enjolir ! » s’écria-t-il. « Vous savez ce que c’est que « embellir, » je suppose ? »
„Ja,“ sagte Alice unsicher, „es heißt – nichts – essen – und davon – sterben.“
« Oui, » dit Alice, en hésitant : « cela veut dire — rendre — une chose — plus belle. »
„Nun,“ fuhr der Greif fort, „wenn du nicht verstehst, was Vervielfraßen ist, dann bist du ein Pinsel.“
« Eh bien ! » continua le Griffon, « si vous ne savez pas ce que c’est que « enjolir » vous êtes vraiment niaise. »
Alice hatte allen Muth verloren, sich weiter danach zu erkundigen, und wandte sich daher an die falsche Schildkröte mit der Frage: „Was hattet ihr sonst noch zu lernen?“
Alice ne se sentit pas encouragée à faire de nouvelles questions là-dessus, elle se tourna donc vers la Fausse-Tortue, et lui dit, « Qu’appreniez-vous encore ? »
„Nun, erstens Gewichte,“ erwiederte die falsche Schildkröte, indem sie die Gegenstände an den Pfoten aufzählte, „Gewichte, alte und neue, mit Seeographie; dann Springen – der Springelehrer war ein alter Stockfisch, der ein Mal wöchentlich zu kommen pflegte, er lehrte uns Pfoten Reiben und Unarten, meerschwimmig Springen, Schillern und Imponiren.“
« Eh bien, il y avait le Grimoire, » répondit la Fausse-Tortue en comptant sur ses battoirs ; « le Grimoire ancien et moderne, avec la Mérographie, et puis le Dédain ; le maître de Dédain était un vieux congre qui venait une fois par semaine ; il nous enseignait à Dédaigner, à Esquiver et à Feindre à l’huître. »
„Wie war denn das?“ fragte Alice.
« Qu’est-ce que cela ? » dit Alice.
„Ich kann es dir nicht selbst zeigen,“ sagte die falsche Schildkröte, „ich bin zu steif. Und der Greif hat es nicht gelernt.“
« Ah ! je ne peux pas vous le montrer, moi, » dit la Fausse-Tortue, « je suis trop gênée, et le Griffon ne l’a jamais appris. »
„Hatte keine Zeit,“ sagte der Greif; „ich hatte aber Stunden bei dem Lehrer der alten Sprachen. Das war ein alter Barsch, ja, das war er.“
« Je n’en avais pas le temps, » dit le Griffon, « mais j’ai suivi les cours du professeur de langues mortes ; c’était un vieux crabe, celui-là. »
„Bei dem bin ich nicht gewesen,“ sagte die falsche Schildkröte mit einem Seufzer, „er lehrte Zebräisch und Greifisch, sagten sie immer.“
« Je n’ai jamais suivi ses cours, » dit la Fausse-Tortue avec un soupir ; « il enseignait le Larcin et la Grève. »
„Das that er auch, das that er auch, und besonders Laßsein,“ sagte der Greif, indem er ebenfalls seufzte, worauf beide Thiere sich das Gesicht mit den Pfoten bedeckten.
« C’est ça, c’est ça, » dit le Griffon, en soupirant à son tour ; et ces deux créatures se cachèrent la figure dans leurs pattes.
„Und wie viel Schüler wart ihr denn in einer Klasse?“ sagte Alice, die schnell auf einen andern Gegenstand kommen wollte.
« Combien d’heures de leçons aviez-vous par jour ? » dit Alice vivement, pour changer la conversation.
„Zehn den ersten Tag,“ sagte die falsche Schildkröte, „neun den nächsten, und so fort.“
« Dix heures, le premier jour, » dit la Fausse-Tortue ; « neuf heures, le second, et ainsi de suite. »
„Was für eine merkwürdige Einrichtung!“ rief Alice aus.
« Quelle singulière méthode ! » s’écria Alice.
„Das ist der Grund, warum man Lehrer hält, weil sie die Klasse von Tag zu Tag leeren.“
« C’est pour cela qu’on les appelle leçons, » dit le Griffon, « parce que nous les laissons là peu à peu. »
Dies war ein ganz neuer Gedanke für Alice, welchen sie gründlich überlegte, ehe sie wieder eine Bemerkung machte. „Den elften Tag müssen dann Alle frei gehabt haben?“
C’était là pour Alice une idée toute nouvelle ; elle y réfléchit un peu avant de faire une autre observation. « Alors le onzième jour devait être un jour de congé ? »
„Natürlich!“ sagte die falsche Schildkröte.
« Assurément, » répondit la Fausse-Tortue.
„Und wie wurde es den zwölften Tag gemacht?“ fuhr Alice eifrig fort.
« Et comment vous arrangiez-vous le douzième jour ? » s’empressa de demander Alice.
„Das ist genug von Stunden,“ unterbrach der Greif sehr bestimmt: „erzähle ihr jetzt etwas von den Spielen.“
« En voilà assez sur les leçons, » dit le Griffon intervenant d’un ton très-décidé ; « parlez-lui des jeux maintenant. »